Mosasauroidea
Les mosasaures (Mosasauroidea) forment une super-famille éteinte de reptiles marins, souvent de grande taille, appartennant à l'ordre des squamates, donc très proches des lézards et des serpents mais nullement apparenté au dinosaures, pliosaures ou aux ichthyosaures.
Ne doit pas être confondu avec Mesosauridae.
Règne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Chordata |
Sous-embr. | Vertebrata |
Classe | Sauropsida |
Ordre | Squamata |
Clade | Pythonomorpha |
Familles de rang inférieur
- Mosasauridae Gervais, 1853
- Aigialosauridae Kramberger, 1892
Sous-familles de rang inférieur
- †Halisaurinae
- †Mosasaurinae
- †Plioplatecarpinae
- †Tethysaurinae
- †Tylosaurinae
- †Yaguarasaurinae
Genres de rang inférieur
- † Amphekepubis
- † Angolasaurus
- † Carinodens
- † Clidastes
- † Dallasaurus
- † Ectenosaurus
- † Eonatator
- † Eremiasaurus
- † Globidens
- † Hainosaurus
- † Halisaurus
- † Igdamanosaurus
- † Kaikaifilu
- † Latoplatecarpus
- † Moanasaurus
- † Mosasaurus
- † Pannoniasaurus
- † Platecarpus
- † Plesioplatecarpus
- † Plesiotylosaurus
- † Plioplatecarpus
- † Plotosaurus
- † Portunatasaurus
- † Prognathodon
- † Romeosaurus
- † Selmasaurus
- † Taniwhasaurus
- † Tethysaurus
- † Tylosaurus
- † Yaguarasaurus
La famille tire son nom de la première espèce décrite, le Mosasaurus, littéralement « lézard de la Meuse » (du latin Mosa et du grec σαῦρος / saûros), ainsi nommé du fait de sa découverte en 1766[2] à proximité de Maastricht, ville traversée par la Meuse.
Description et caractéristiques
Le taxon apparaît au Crétacé inférieur et disparaît en même temps que les dinosaures et de nombreuses autres espèces lors de l'extinction Crétacé-Tertiaire, il y a -66 millions d'années.
D'une longueur comprise entre 1 et 17 mètres, les Mosasauridae pouvaient posséder jusqu'à 150 vertèbres. Comme les baleines et les dauphins actuels, les mosasaures étaient des animaux d'origine terrestre réadaptés à la vie marine. À noter cependant l'exception du genre Pannoniasaurus qui lui vivait en eau douce[3].
Les mosasaures ont longtemps été vus comme de proches parents des varanidés actuels, donc comme relevant du sous-groupe des Sauria au sein des squamates (ces derniers regroupant lézards, geckos et serpents). Mais certains auteurs penchent plutôt pour un apparentement avec les serpents, à un stade très ancien, puisque des pattes sont toujours présentes chez les Mosasauridae :
« La question de savoir où les Mosasauridae s'inscrivent chez les Squamates reste un sujet chaudement débattu [...]. L'étroite relation avec les serpents des Mosasauridae reste incertaine, mais la relation de parenté entre varanidés et Mosasauridae a été mal étayée par les plus récentes études »
Leurs grandes dents en forme de poignards semblent indiquer qu'il s'agissait de prédateurs opportunistes, se nourrissant surtout de gros poissons, de calmars, et même d'autres reptiles marins.
Historique de la découverte
Dès sa découverte, voici plus de deux siècles, ce crâne monstrueux suscita la curiosité et la convoitise. Les ouvriers qui avaient exhumé l'étrange squelette dans les carrières souterraines de la Montagne Saint-Pierre, entre Liège et Maastricht, l'avaient confié au docteur Hoffman, un chirurgien local, collectionneur de fossiles. Le chanoine Godding fit valoir qu'il était propriétaire du terrain où la trouvaille avait été effectuée et saisit les tribunaux qui lui donnèrent gain de cause.
Une vingtaine d'années plus tard, les troupes révolutionnaires françaises firent le siège de Maastricht puis occupèrent la ville. Le général chargé des opérations donna à ses artilleurs l'instruction d'éviter soigneusement de bombarder le quartier et la maison du chanoine où le crâne était conservé. L'ecclésiastique tenta en vain de cacher l'énorme tête dans un endroit sûr. La légende parle d'une récompense de 600 flacons de vin. Le fossile fut retrouvé et amené à Paris. Classé patrimoine national, ce crâne de mosasaure est conservé au Muséum national d'histoire naturelle.
Les plus belles et vastes collections de mosasaures sont probablement celles conservées à l'Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, à Bruxelles.
Le paléontologue amateur Robert Garcet en découvrit encore deux spécimens en 1950 et en 1959 dans les carrières d’Herouille et du Pach-Lowe, à Ében-Émael. Le musée de Visé en Belgique possède l'anneau sclérotique d'un œil de mosasaure et le musée Teyler à Haarlem aux Pays-Bas en possède une mâchoire.
De nombreux restes de mosasaures ont été trouvés en Europe, mais aussi en Amérique du Sud (Pérou) et du Nord (États-Unis et Canada), en Afrique (Angola et Maroc), ainsi qu'en Australie, Nouvelle-Zélande et Antarctique.
Taxonomie et histoire évolutive
Histoire évolutive
Les Mosasauridae proviennent sans doute des Aigialosauridae, une famille de squamates fossiles du Crétacé inférieur. Ces animaux étaient semi-aquatiques, et montrent des spécialisations qui semblent annoncer les Mosasauridae. Cependant, certains auteurs restent réservés sur cet apparentement (qui rapproche les Mosasauridae des varanidés), et défendent plutôt un apparentement à des squamates primitifs plus proches des serpents[4].
Apparus il y plus de 100 millions d'années, c'est un peu plus tard que les Mosasauridae connaissent leur grand développement, tant en taille qu'en nombre d'espèces. Leur diversification et l'augmentation de leurs effectifs ont peut-être contribué à la disparition des Ichtyosaures il y a 90 Ma, soit 25 Ma avant l'extinction du Crétacé.
En effet, « …pendant l'intervalle Cénomanien-Turonien [environ -94 millions d'années] les squamates marins connaissent une radiation spectaculaire, en particulier sur les marges de la Téthys méditerranéenne, et dans une moindre mesure dans la mer intérieure nord-américaine. […] Les Mosasauridae présentent une remarquable augmentation de la taille, et se développent à partir du milieu du Turonien [vers -91 millions d'années] en tant que grands prédateurs cosmopolites et hautement diversifiés de la fin du Crétacé[5] ».
En 2012, un mosasaure d'eau douce, Pannoniasaurus, a été découvert dans le Santonien de Hongrie [environ -84 millions d'années]. Il a démontré que certains mosasauridés avaient évolué rapidement pour s'adapter à une grande variété d'environnements aquatiques, comme les fleuves et rivières d'eau douce, et se spécialiser dans ces écosystèmes à l'instar de certains groupes de cétacés actuels comme les dauphins d'eau douce[3].
Classification
Cette classification est susceptible d'être révisée en fonction des recherches en cours.
Selon BioLib (22 janvier 2018)[6] :
- sous-famille Halisaurinae Bardet et al., 2005 †
- genre Eonatator Bardet et al., 2005 †
- genre Halisaurus Marsh, 1869 †
- sous-famille Mosasaurinae †
- tribu Globidensini Bell, 1997 †
- genre Carinodens Thurmond, 1969 †
- genre Globidens Gilmore, 1912 †
- genre Plesiotylosaurus Camp, 1942 †
- genre Prognathodon Dollo, 1889 †
- tribu Mosasaurini Russell, 1967 †
- genre Amphekepubis Mehl, 1930 †
- genre Clidastes Cope, 1868 †
- genre Liodon Agassiz, 1846 †
- genre Moanasaurus Wiffen, 1980 †
- genre Mosasaurus Conybeare, 1822 †
- tribu Plotosaurini Russell, 1967 †
- genre Plotosaurus Camp, 1951 †
- genre Dallasaurus Polcyn & Bell, 2005 †
- tribu Globidensini Bell, 1997 †
- sous-famille Plioplatecarpinae †
- genre Anglosaurus Telles-Antunes, 1964 †
- genre Ectenosaurus Russell, 1967 †
- genre Igdamanosaurus Lingham-Soliar, 1991 †
- genre Platecarpus Cope, 1869 †
- genre Plioplatecarpus Dollo, 1882 †
- genre Selmasaurus Wright & Shannon, 1988 †
- genre Yaguarasaurus Paramo, 1994 †
- sous-famille Tylosaurinae †
- genre Hainosaurus Dollo, 1885 †
- genre Kaikaifilu Otero et al., 2016 †
- genre Taniwhasaurus Hector, 1874 †
- genre Tylosaurus Marsh, 1872 †
- genre Goronyosaurus Azzaroli et al., 1972 †
- genre Haasiasaurus Polcyn, Tchernov, L. L. Jacobs, 2003 †
- genre Kourisodon Nicholls & Meckert, 2002 †
- genre Pluridens Lingham-Soliar, 1998 †
- genre Russellosaurus Polcyn & Bell, 2005 †
- genre Tethysaurus Bardet, Pereda Suberbiola, N.-E. Jalil, 2003 †
Phylogénie
Cladogramme des mosasaures et des taxons apparentés d'après Bell et Polcyn en 2005[7] :
Mosasauroidea |
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Liste des genres
- Amphekepubis
- Angolasaurus
- Carinodens
- Clidastes
- Dallasaurus
- Eonatator
- Globidens
- Goronyosaurus
- Hainosaurus
- Halisaurus
- Igdamanosaurus
- Kourisodon
- Liodon
- Moanasaurus
- Mosasaurus
- Platecarpus
- Plesiotylosaurus
- Plioplatecarpus
- Plotosaurus
- Pluridens
- Portunatasaurus
- Prognathodon
- Russellosaurus
- Selmasaurus
- Tethysaurus
- Tylosaurus
- Yaguarasaurus
Voir aussi
Références taxinomiques
- (en) Référence Paleobiology Database : Mosasauridae Gervais, 1848 †
- (en) Référence BioLib : Mosasauridae, †
- (en) Référence uBio : Mosasauridae,
Liens externes
- Louis Dollo, « Première note sur les mosasauriens de Maestricht », Bulletin. Soc. belge Geol. Pal. Hydr., Vol.4, 1892.
- Louis Dollo, Les Ancêtres des mosasauriens, Paris, G. Carré, coll. « Bulletin scientifique de la France et de la Belgique »,
- Le squelette d'un mosasaure en vidéo
Bibliographie
- (en) A.R. Dutchak, « A review of the taxonomy and systematics of aigialosaurs », Netherlands Journal of Geosciences — Geologie en Mijnbouw, vol. 84, no 3, (lire en ligne)
Notes et références
- (en) Van der Ham, R. W. J. M., Van Konijnenburg-van Cittert, J. H. A., & Indeherberge, L. (2007). Seagrass foliage from the Maastrichtian type area (Maastrichtian, Danian, NE Belgium, SE Netherlands). Review of Palaeobotany and Palynology, 144(3), 301-321
- Mosasaurus hoffmanni
- (en) L. S. Makádi, M. W. Caldwell et A. Ősi, « The First Freshwater Mosasauroid (Upper Cretaceous, Hungary) and a New Clade of Basal Mosasauroids », PLoS ONE, vol. 7, no 12, , e51781 (DOI 10.1371/journal.pone.0051781)
- Dutchak 2005
- « The Cenomanian-Turonian (late Cretaceous) radiation of marine squamates (Reptilia): the role of the Mediterranean Tethys », article publié en novembre 2008 par la Société géologique de France, Paris, pages 605-622, par Nathalie Bardet, Alexandra Houssaye, Jean-Claude Rage et Xabier Pereda Suberbiola.
- BioLib, consulté le 22 janvier 2018
- (en)Bell et Polcyn, Dallasaurus turneri, a new primitive mosasauroid from the Middle Turonian of Texas and comments on the phylogeny of Mosasauridae (Squamata), Netherlands Journal of Geosciences — Geologie en Mijnbouw, volume 84, issue 3, 2005, p. 77–194
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