Maurice Carême

Maurice Carême, né le à Wavre et mort le à Anderlecht, est un poète et écrivain belge de langue française.

Pour les articles homonymes, voir Carême (homonymie).

Biographie

Maurice Carême est le fils d'un tapissier et peintre en bâtiment et d'une épicière[1],[2]. Quasi tous ses ascendants sont originaires de Wavre, ou bien des villages d'alentour, tels Limal, Bierges, Rosières, etc., à l'exception notable de sa grand-mère maternelle qui est un enfant-trouvé à Bruxelles. Maurice Carême a deux sœurs (dont l'une mourut le lendemain de sa naissance) et deux frères (dont l'un décéda à huit mois).

Il passe son enfance et son adolescence à Wavre[1] où il fait ses études primaires et moyennes.

A 19 ans, il écrit ses premiers vers inspirés par une amie d'enfance, Bertha Detry. Dès lors, il ne cessera plus d'écrire. Élève brillant, il obtient, la même année, une bourse d'études et entre à l'École normale primaire de Tirlemont. En 1918, il est nommé instituteur à Anderlecht dans la région de Bruxelles, où il enseigna, à l'école primaire n° 2, jusqu'en 1943, avant de se consacrer entièrement à la littérature. Après une période de futurisme (1928-1932), il revient à une grande simplicité de ton.

En 1919, il crée une revue littéraire, Nos Jeunes, qu'il rebaptise en 1920 La Revue indépendante[1]. Maurice Carême collabore à la revue Anthologie de Georges Linze puis entre à La Revue sincère (1922) .

En 1924, Maurice Carême se marie avec Andrée Gobron (1897-1990) (une institutrice de Dison, sœur de l'artiste peintre Roger Gobron). Il la surnommera « Caprine ». Elle lui inspira le recueil Chansons pour Caprine ainsi que les Contes pour Caprine[1].Rapidement,le nom de Maurice Carême est associé à celui de poète de l'enfance. Élu « Prince en poésie » au Café Procope à Paris en 1972 (une plaque commémorative apposée sur la façade le rappelle), Carême a vu son œuvre traduite dans de nombreuses langues[3]. Par un aspect de son œuvre, il est très apprécié pour son amour des enfants, un registre essentiel de son œuvre (un quart de son œuvre environ). Mais il est aussi un poète de la grandeur et de la misère de l'homme. Récompensée par de nombreux prix littéraires, illustrée par de grands artistes, son œuvre joint à la simplicité de la forme l'expression d'une joie de vivre qui n'exclut pas une certaine gravité. Il a aussi traduit en français des poètes néerlandophones.

Peu avant sa mort, en 1978, Maurice Carême avait créé, avec ses amis les plus proches, une Fondation pour assurer la promotion de son œuvre et conserver ses archives[4]. Il souhaitait également que sa maison reste un lieu de vie ouvert, en particulier, aux enfants pour leur faire découvrir la poésie. La Fondation Maurice Carême est l'ayant-droit de l'écrivain. Elle publie une revue depuis 1978. Jeannine Burny, secrétaire, compagne et muse du poète durant trente-cinq ans[5] a été la présidente de la Fondation depuis la mort de Maurice Carême jusqu'à son propre décès fin 2020[6].

Le mausolée du poète est situé à côté du cimetière de Wavre, sa ville natale qu'il a chantée notamment dans Brabant[7]. On peut y lire quelques vers du poète :

Puissé-je, quand la mort me croisera les mains
Tandis que mon esprit rejoindra tes collines
Reposer à jamais sur ta large poitrine
Comme un enfant qui dort, oublié dans le foin

Caprine Carême repose depuis 1990, date de son décès à Ostende, aux côtés de son époux.

Une des principales écoles de Wavre porte son nom, l'Athénée Royal Maurice Carême.

Œuvre

Note : l'année indiquée entre parenthèses est la date de la première parution.

Poésie

  • 63 illustrations pour un jeu de l'oie (1925)
  • Hôtel bourgeois (1926)
  • Chansons pour Caprine (Éditions Henriquez, 1930)
  • Reflets d’hélices (1932)
  • Mère (1935) (Prix triennal de poésie 1937)
  • Petite Flore (1937, Prix Edgar Poe)
  • Femme (1946)
  • La Lanterne magique (1947)
  • La Maison blanche (1949), prix d’Académie française
  • Petites légendes (1949)
  • La Voix du silence (1951)
  • L'eau passe (1952), prix International Syracuse, prix Auguste-Capdeville de l’Académie française en 1954
  • Images perdues (1954)
  • Heure de grâce (1957, Prix Félix Denayer, Prix de poésie religieuse)
  • Pigeon vole (1958)
  • L'Oiseleur (1959)
  • La Flûte au verger (1960)
  • La Grange bleue (1961)
  • Pomme de reinette (1962)
  • Bruges (1963)
  • En sourdine (Éditions du Verseau, 1964)
  • La Bien-aimée (1965)
  • Brabant (1967, Prix de la Province de Brabant)
  • Le Sablier (1969)
  • Entre deux mondes (1970)
  • L'Arlequin (1970)
  • Mer du Nord (1971)
  • L'Envers du miroir (1973), dessins de Marcel Delmotte
  • Le Moulin de papier (1973)
  • Almanach du ciel (1973), dessins de Marcel Delmotte
  • De feu et de cendre (Éditions Nathan, 1974)
  • Complaintes (1975)
  • Figures (1977), dessins de Marcel Delmotte
  • Au clair de la lune, dessins d'Henri-Victor Wolvens (Éditions ouvrières, 1977)
  • Défier le destin (1987)
  • De plus loin que la nuit (1993)
  • Et puis après (2004)
  • Être ou ne pas être (2008)
  • Du ciel dans l'eau (2010)
  • Souvenirs (2011)
  • Le jongleur (2012)
  • L'évangile selon saint Carême (2013)
  • Fables (2014)
  • La bouteille d'encre

Traductions du néerlandais :

  • Anthologie de la poésie néerlandaise (1967, Prix de la traduction néerlandaise)
  • Les Étoiles de la poésie de Flandre (1973)

Contes et romans

  • Le Martyre d'un supporter (roman, 1928)
  • Le Royaume des fleurs (Éditions Bourrelier et Colin, 1934, Prix de littérature enfantine « Jeunesse »)
  • Lancelot (1938)
  • Contes pour Caprine (contes, 1948)
  • Le Ruban Pompadour (contes, publié sous le pseudonyme « Orladour », 1948)
  • La Bille de verre, couverture et neuf illustrations d'Élisabeth Ivanovsky (Éditions La Renaissance du Livre, 1951)
  • Un Trou dans la tête (roman, 1964)
  • Médua (roman, 1976)
  • Le château sur la mer, contes fantastiques contes insolites (Éditions Fidès, 2008)
  • Deux petits chiens, un hérisson, couverture et vingt-neuf dessins d'Élisabeth Ivanovsky (Gautier-Languereau Hachette, 1988)

Autres textes

  • Poèmes de gosses (essai, 1933)
  • Proses d'enfants (essai, 1936)
  • La Passagère Invisible (récit de voyage, 1950)

Poèmes mis en musique

Plus de deux mille huit cents poèmes de Maurice Carême ont été mis en musique par Darius Milhaud, Francis Poulenc, Henri Sauguet, Jacques Chailley (1910-1999), Florent Schmitt, Carl Orff, Fabrice Boulanger, etc[8].

Vers de Maurice Carême
(Jardin des Poètes, Paris).

Hommages

Plaque au Café Procope (Paris).

Rues et monuments

  • Un boulevard porte son nom à Anderlecht en Belgique
  • Une petite rue à Barentin, en Seine-Maritime, porte désormais son nom.
    La promenade Maurice-Carême à Paris.
  • Il existe depuis l’an 2000 une promenade Maurice-Carême sur l’île de la Cité à Paris.
  • Une école à Wavre, une école et un internat à Anderlecht, une école à Flémalle-Haute et seize écoles en France portent son nom.
  • Une avenue porte son nom à Wavre.
  • Une rue porte son nom à Divion.
  • Caprine Carême fit don à la ville d'Ottignies d'une série de souvenirs personnels, proposant à cette ville d'honorer la mémoire de son époux en lui consacrant un lieu de mémoire et une petite bibliothèque spécialisée ouverte au public.
  • Le centre culturel d'Anderlecht a été appelé « Espace Maurice-Carême » en hommage au poète.

Musée Maurice-Carême

La maison de Maurice Carême, surnommée « la maison blanche », est devenue un musée à la mort de l'auteur. Elle conserve intact le cadre dans lequel il vécut et écrivit. On peut y découvrir les œuvres de peintres avec qui il noua des liens d'amitié comme Paul Delvaux, Felix De Boeck, Henri-Victor Wolvens, Luc De Decker, Léon Navez, Marcel Delmotte, Roger Somville, Lismonde

Le musée conserve un fonds d'archives qui comprend des manuscrits, des tapuscrits, des éditions précieuses et de la correspondance. Y figurent, notamment, des lettres échangées avec des personnalités du monde littéraire, comme Michel de Ghelderode, Paul Fort, Jules Supervielle, Thomas Owen, Gaston Bachelard ainsi que des lettres et des partitions autographes ou dédicacées de Francis Poulenc, Darius Milhaud, Jacques Chailley, Arthur Honegger, Carl Orff (lequel a mis en musique le poème "la litanie des écoliers")

Prix Maurice-Carême

La maison blanche est le siège de la fondation Maurice Carême qui assure la promotion de l’œuvre et met en valeur la poésie francophone de Belgique. Elle décerne tous les deux ans le « prix Maurice-Carême » :

  • Le « prix Maurice-Carême de Poésie » est attribué à un recueil de poésie écrit par un poète belge ou résidant en Belgique ;
  • Le « prix Maurice-Carême d'études littéraires » couronne un travail scientifique réalisé sur l’œuvre de Maurice Carême.

Notes et références

  1. « Maurice Carême - Biographie », sur www.maurice carême.be (consulté le ).
  2. Michel Foulon, Les quartiers d'ascendance du poète Maurice Carême (1899 - 1978), dans L'Intermédiaire des Généalogistes, 1978, pages 307 à 312.
  3. « Le Soir ».
  4. « Fondation Maurice Carême », sur www.mauricecareme.be (consulté le ).
  5. Burny 2007.
  6. Monika Watcher, « Jeannine Burny, la compagne et muse du poète wavrien Maurice Carême, est décédée », Info, sur rtbf.be, (consulté le ).
  7. « Promenade Maurice Carême », sur www.mtab.be (consulté le ).
  8. Jean-Baptiste Baronian, Dictionnaire amoureux de la Belgique, Place des éditeurs, , 540 p. (ISBN 978-2-259-24868-6, lire en ligne), pt 97.

Annexes

Bibliographie

  • Maurice Nicoulin, Hommage à Maurice Carême, Vevey, Éditions Delta, 1978.
  • Jacques Charles, Maurice Carême, coll. « Poètes d'aujourd'hui », Pierre Seghers éditeur, Paris, 1965.
  • Pierre Coran, Maurice Carême, collection Portraits, Pierre De Meyere éditeur, Bruxelles, 1966.
  • Jeannine Burny, Le jour s'en va toujours trop tôt : Sur les pas de Maurice Carême, Racine Lannoo, , 404 p. (ISBN 9782873865016).

Article connexe

Liens externes

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