Mario Beaulieu (bloquiste)

Mario Beaulieu, né en 1959 à Sherbrooke (Québec), est un pédagogue, militant indépendantiste et homme politique canadien. Il est chef du Bloc québécois du au et à nouveau du au . Il siège à la Chambre des communes du Canada depuis les élections fédérales de 2015, représentant la circonscription montréalaise de La Pointe-de-l'Île. Il est aussi président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal de 2008 à 2014 et du Mouvement Québec français de 2011 à 2016.

Pour les articles homonymes, voir Mario Beaulieu et Beaulieu.
Ne doit pas être confondu avec Mario Beaulieu (homme politique, 1930).

Mario Beaulieu

Mario Beaulieu en 2018.
Fonctions
Député à la Chambre des communes
En fonction depuis le
(5 ans, 10 mois et 19 jours)
Élection 2015
Réélection 2019
Circonscription La Pointe-de-l'Île
Législature 42e
Groupe politique Bloc québécois
Prédécesseur Ève Péclet
9e et 13e Chef du Bloc québécois
(intérim)
(7 mois et 6 jours)
Prédécesseur Martine Ouellet
Successeur Yves-François Blanchet

(1 an, 11 mois et 27 jours)
Prédécesseur Jean-François Fortin (intérim)
Successeur Gilles Duceppe
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Sherbrooke (Québec, Canada)
Nationalité Canadienne
Parti politique Bloc québécois (fédéral)
Parti québécois (provincial)
Profession Pédagogue

Biographie

Jeunesse

Mario Beaulieu est né en 1959 à Sherbrooke, en Estrie. À l'âge de quatre ans, il déménage avec sa famille à Sainte-Anne-de-Bellevue, sur l'île de Montréal. Cette ville étant bilingue, il apprend très tôt à s'exprimer autant en anglais qu'en français. À l'université, il étudie la psychologie. Il n'est alors pas intéressé par l'action politique et préfère s'abstenir de voter lors du référendum sur l'indépendance de 1980[1].

C'est uniquement à la suite de l'échec de l'accord du lac Meech, en 1990, que Mario Beaulieu commence à s'impliquer pour l'indépendance du Québec. Cet accord devait permettre des modifications à la Constitution du Canada pour assurer le poids du Québec au sein du pays. Il décide alors de se joindre au Parti québécois.

Militant souverainiste

En 1994, il devient président de la circonscription de Laurier-Dorion pour le parti. Il y organise la Fête nationale du Québec dans Parc-Extension et s'intéresse aux différentes communautés qui y vivent en mettant sur pied un comité aux relations interculturelles. Lors de l'élection fédérale canadienne de 1997, il est candidat pour le Bloc québécois dans Papineau–Saint-Denis. Il obtient 28,9 % dans ce fief libéral, largement devancé par le député sortant Pierre Pettigrew (53,9 %)[2]. Il est aussi président régional dans Montréal-Centre de 1997 à 2002[3].

Au début des années 2000, il décide de se consacrer aux organisations civiles tel le Conseil supérieur de la langue française. Durant cette période, il fonde le Mouvement Montréal français et relance le Mouvement Québec français[4]. Il participe à la fondation du SPQ Libre, siège au Conseil de la souveraineté du Québec durant cinq ans et se joint à différents groupes de promotions de l'indépendance et de la protection du français[3]. De 2003 à 2009, il est le vice-président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJM). Il en devient par la suite le président jusqu'en 2014.

Le , il annonce qu'il sera candidat dans l'élection à la direction du Bloc québécois de 2014 et démissionne donc de son poste de président de la SSJM[3].

Course à la chefferie du Bloc québécois

Le , il annonce sa candidature pour la course à la chefferie Bloc québécois. Il motive sa candidature par son inquiétude face aux déclarations d'André Bellavance semblant mettre la souveraineté de côté et par la nécessité d'une deuxième candidature pour l'exercice démocratique[5].

Il est notamment soutenu par l'écrivain Yves Beauchemin, le président du Conseil de la souveraineté du Québec et ancien ministre péquiste Gilbert Paquette, l'acteur Denis Trudel et le Forum jeunesse du Bloc québécois[6]. Dans la campagne, il reçoit d'autres soutiens de poids, notamment Claude Béland, ex-président du Mouvement Desjardins, l'ancien député Pierre Curzi, le chef d'Option nationale Sol Zanetti, la comédienne Lucie Laurier les anciens ministres Matthias Rioux, Rémy Trudel et Richard Le Hir ou encore l'ex-premier-ministre péquiste Bernard Landry[7].

Le , il est élu chef du Bloc québécois avec 53,5 % des votes[8].

Chef du Bloc québécois

Dès son arrivée à la tête du Bloc, Mario Beaulieu est accusé d'être en rupture envers certaines valeurs du parti[9]. Le député Jean-François Fortin claque la porte du parti le [10], suivi du député André Bellavance le [11]. Le , il cède son siège de chef à Gilles Duceppe[12]. Beaulieu est alors nommé président du Bloc, poste créé à cet effet par l'exécutif du parti[13], et il le reste jusqu'en août 2018.

Carrière parlementaire

Lors de l'élection fédérale du lundi 19 octobre 2015, il est élu député de La Pointe-de-l'Île, obtenant 18 535 voix (33,64 %) face à la députée néo-démocrate sortante Ève Péclet (14 698 voix et 26,68 %), elle-même devancée par la candidate libérale. Il est désigné porte-parole du Bloc québécois en matière de langues officielles, de citoyenneté, d’immigration et à la Francophonie

Lors de la crise que le Bloc connaît de février à septembre 2018, Mario Beaulieu est un des trois députés qui restent fidèles à la cheffe Martine Ouellet et il ne rejoint pas le groupe parlementaire Québec debout. Pour lui «Parler de souveraineté ne signifie pas de ne pas défendre les intérêts du Québec. Les deux notions sont complémentaires» et souhaite le retour au caucus des sept députés démissionnaires[14]. Il change cependant d'avis en avril et demande la démission de Martine Ouellet[15]. Cette démission obtenue[16], il devient alors chef intérimaire et tente de recréer l'unité au sein du Bloc québécois[17].

En janvier 2019 il cède sa place au nouveau chef élu Yves-François Blanchet, et est réélu aux élections de l'automne suivant.

Notes et références

  1. Annie Mathieu, « Mario Beaulieu sauvera-t-il le Bloc? », sur Le Soleil, (consulté le )
  2. Résultats électoraux complets sur elections.ca
  3. Philippe Orfali, « Mario Beaulieu se porte candidat pour remettre la souveraineté à l'avant-plan », sur Le Devoir, (consulté le ).
  4. Fabien Deglise, « Le Mouvement Québec français revoit le jour », sur Le Devoir, (consulté le ).
  5. « Course à la direction du Bloc : Beaulieu veut ranimer la flamme souverainiste », sur Radio-Canada, (consulté le ).
  6. Conférence de presse de candidature postée par le candidat sur YouTube le 30 avril 2014 (consulté le 1er mai 2014).
  7. Guillaume Bourgault-Côté, « Bloc: Landry appuie Mario Beaulieu », sur Le Devoir, (consulté le ).
  8. « Mario Beaulieu est le nouveau chef du Bloc québécois », sur Radio-Canada, (consulté le ).
  9. Roxane Léouzon, « Mario Beaulieu: «Je ne suis pas un radical» », sur Journal Métro, .
  10. Joël-Denis Bellavance, « Jean-François Fortin quitte le Bloc québécois », sur La Presse, (consulté le ).
  11. « André Bellavance quitte le Bloc québécois », sur Radio-Canada, (consulté le ).
  12. Denis Lessard, « Gilles Duceppe redeviendra chef du Bloc québécois », La Presse, (lire en ligne)
  13. « Mario Beaulieu et Gilles Duceppe unissent leurs forces », sur Bloc québécois (consulté le )
  14. « Mario Beaulieu se range derrière Martine Ouellet », Métro, (lire en ligne, consulté le ).
  15. La Presse canadienne, « Le changement de cap de Mario Beaulieu incompréhensible, selon Martine Ouellet », sur 98,5 Montréal, (consulté le )
  16. Sara Champagne, « «Le mouvement, il est malade», se désole Martine Ouellet », La Presse, (consulté le )
  17. Mylène Crête, « Mario Beaulieu veut mettre fin à toute la chicane au Bloc québécois », La Presse, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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