Marie Bracquemond

Marie Bracquemond, née Marie Anne Caroline Quivoron le à Argenton-en-Landunvez et morte le à Sèvres, est une artiste peintre, graveuse et céramiste française.

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Elle est considérée par le critique d'art Gustave Geffroy, comme une des trois « grandes dames » de l'impressionnisme avec Berthe Morisot et Mary Cassatt[1]. Portraitiste avant tout, elle est également peintre de fleurs, de natures mortes, de paysages et de scènes d'intérieur. Elle a aussi exécuté des décorations murales et des dessins pour des vases en céramique..

Longtemps reléguée dans l'ombre de son mari Félix Bracquemond[2], elle commence à avoir une reconnaissance méritée grâce à de nombreuses expositions sur les femmes peintres au cours de ces dernières années[3], [4].

Biographie

Les débuts

Félix Bracquemond, Sur la terrasse de la villa Brancas (1876), eau-forte. Marie Bracquemond à droite, sa sœur à gauche.

Cette artiste, dont Philippe Burty déclare qu'elle est la plus intelligente des élèves d'Ingres[5], a donné des cours de dessin et a épousé Félix Bracquemond en . Elle débute au Salon de 1859 en signant ses premières œuvres du nom de « Pasquiou-Quivoron » et participe régulièrement aux salons depuis 1864[6]. À l'Exposition universelle de 1878, Marie Bracquemond présente un grand panneau en carreaux de céramique (environ 3 × 7 m, aujourd'hui disparu) sur le thème des Muses des arts et des Lettres réalisé pour le manufacturier Charles Haviland. Edgar Degas en fait le compliment à Félix Bracquemond dans une lettre où il le prie de transmettre son admiration à sa femme[7]. Marie Bracquemond participe ainsi en 1879 à la quatrième exposition du groupe impressionniste où elle présente un plat de céramique et les cartons préparatoires qui ont servi à la fabrication du panneau de faïence Haviland. Elle produit également des eaux-fortes de qualité et en expose cinq lors de la deuxième exposition de la Société des Peintres-Graveurs français à la galerie Durand-Ruel en 1890.

Avec les impressionnistes

Marie Bracquemond, Sur la terrasse à Sèvres (1880), Genève, Petit Palais.

Longtemps influencée par Ingres, notamment dans le portrait qu'elle fait de son fils en 1878[8], Marie Bracquemond s'éloigne de son maître avec des couleurs claires et des variations dans les tons de blanc avec son Portrait de femme présenté à la cinquième exposition impressionniste. Sa sœur Louise est son modèle favori mais pour plusieurs portraits, les modèles restent inconnus et leurs attributions sans fondements comme pour l'artiste peintre au chevalet qualifié parfois d'Autoportrait.

À la huitième et dernière exposition impressionniste de 1886, elle envoie Portrait d'un jeune homme (Pierre Bracquemond dessinant un bouquet de fleurs), Portrait de Félix Bracquemond , Les Joueuses de jacquet et des aquarelles : La Cueilleuse de pommes, Le Jardin' et Jeunes filles[7].

Très amie avec Édouard Manet, auquel elle tiendra compagnie dans ses derniers jours, elle reproduit son style dans certaines de ses natures mortes (Les Crevettes, 1887) ou des vues de jardin (L'Allée). Elle est aussi très liée avec le couple Sisley qui lui aurait servi de modèle pour le tableau En bateau (1880). Pour le tableau intitulé Sous la lampe[7], il s'agit en réalité d'un autoportrait de Marie et son époux[9].

En 1890 sa carrière publique est interrompue par son mari embarrassé par sa liberté créatrice. Son œuvre plonge alors dans l'oubli remis en cause depuis peu[10].

Une grande partie des œuvres de Marie Bracquemond appartient à des collectionneurs privés. On ne les voit que très rarement lors d'expositions de femmes-peintres ou d'impressionnistes.

Elle repose aux côtés de son époux au cimetière de Sèvres sous une simple pierre tombale. (Tombe n°47)

Œuvre

Les œuvres de Marie Bracquemond ont pour sujet le paysage de Sèvres ou les coteaux de Bellevue, mais aussi des portraits où les variations de couleurs montrent un savoir-faire apprécié par Gustave Geffroy. Dans la préface à l'exposition de Marie Bracquemont à la galerie Bernheim de 1919, il reprend des propos tenus en 1893 : « Il y a une parenté avec la peinture du siècle dernier, une continuation d'art sans imitation dans l'ajouté d'un sentiment très vif de la modernité d'une originalité rapide et franche[11] ».

Œuvres dans les collections publiques

En France
En Suisse
  • Genève, Petit Palais :
    • Sur la terrasse à Sèvres, 1880.
    • Vase, entre 1872 et 1881, terre cuite émaillée.

Mémoire urbaine

  • Une impasse porte son nom dans le quartier de Château-Malo à Saint-Malo.

Galerie

Notes et références

  1. Monneret 1987, p. 76
  2. Bouillon 2003, p. 12
  3. Women Impressionists. Berthe Morisot, Mary Cassatt, Eva Gonzalès, Marie Bracquemond, San Francisco, États-Unis, 2008
  4. exposition des trois grandes dames en Allemagne
  5. Burty 1872, p. 220-221.
  6. Jean-Paul Bouillon, « Marie Bracquemond, la dame de l'impressionnisme », L'Estampille/L'Objet d'Art, no 458, juin 2010, p. 62.
  7. Monneret 1987, p. 77
  8. [PDF] Portrait de Pierre Bracquemond enfant (1878), lot no 37, sur artus-encheres.com.
  9. Service de documentation du musée d'Orsay dossiers Flix et Marie Bracquemond, photographie de famille 1887.
  10. « Parcours Femmes peintres », sur Musée des Beaux-Arts, (consulté le )
  11. cité par Sophie Monneret, Monneret 1987, p. 77

Annexes

Bibliographie

  • Sophie Monneret, L'Impressionnisme et son époque, vol. 2, t. 1, Paris, Robert Laffont, , 997 p. (ISBN 2-221-05412-1).
  • Jean-Paul Bouillon, Félix Bracquemond, graveur et céramiste, Vevey, Cabinet cantonal des estampes, Musée Jenisch, , 111 p. (ISBN 2-88428-039-1, notice BnF no FRBNF39098864).
  • Philippe Burty, Les Ateliers, Paris, la Renaissance Littéraire, .
  • Jean-Paul Bouillon, Marie Bracquemond, la « dame » de l'impressionnisme, in L'Estampille/L'Objet d'Art, no 458, , pages 60 à 67.
  • (en) « Marie Bracquemond », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit, sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787).

Liens externes

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