Marie-Luce Penchard
Marie-Luce Penchard, née le à Gourbeyre (Guadeloupe), est une femme politique française.
Pour les articles homonymes, voir Penchard.
Marie-Luce Penchard | |
Marie-Luce Penchard en 2009. | |
Fonctions | |
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Deuxième vice-présidente du conseil régional de la Guadeloupe | |
En fonction depuis le (5 ans, 9 mois et 2 jours) |
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Élection | |
Réélection | |
Président | Ary Chalus |
Prédécesseur | Christian Baptiste |
Conseillère régionale de la Guadeloupe | |
En fonction depuis le (11 ans, 6 mois et 1 jour) |
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Élection | 14 mars 2010 |
Réélection | 13 décembre 2015 27 juin 2021 |
Président | Victorin Lurel Josette Borel-Lincertin Ary Chalus |
Maire de Basse-Terre | |
– (6 ans, 1 mois et 18 jours) |
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Élection | |
Prédécesseur | Lucette Michaux-Chevry |
Successeur | André Atallah |
Secrétaire d'État puis ministre chargée de l'Outre-mer | |
– (2 ans, 10 mois et 17 jours) |
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Président | Nicolas Sarkozy |
Premier ministre | François Fillon |
Gouvernement | Fillon II et III |
Prédécesseur | Yves Jégo |
Successeur | Victorin Lurel (ministre) |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Gourbeyre (Guadeloupe) |
Nationalité | Française |
Parti politique | UMP puis LR |
Mère | Lucette Michaux-Chevry |
Diplômée de | Université Antilles-Guyane |
Profession | Administratrice territoriale |
Entre 2009 et 2012, elle est secrétaire d'État puis ministre chargée de l'Outre-mer. Elle est conseillère régionale de la Guadeloupe depuis 2010 (vice-présidente du conseil régional depuis 2015) et maire de Basse-Terre de 2014 à 2020.
Enfance et études
Marie-Luce Penchard est la fille de Lucette Michaux-Chevry, figure de la droite guadeloupéenne, qui a notamment occupé plusieurs fonctions gouvernementales et parlementaires sous la Cinquième République[1].
Elle effectue sa scolarité au pensionnat de Versailles à Basse-Terre, chez les sœurs de Saint-Joseph de Cluny jusqu'au CM1, puis elle entre au lycée Gerville-Réache. Elle obtient en 1980 une maîtrise de sciences économiques à l'université Antilles-Guyane[2].
Carrière professionnelle
En Guadeloupe
Attachée à l'office départemental du tourisme de la Guadeloupe de 1978 à 1980[3], elle occupe les trois années suivantes le poste d'adjoint au chef du service foncier de la société d'équipement de la Guadeloupe. De 1983 à 1986, elle exerce la fonction de chef du bureau des affaires européennes au conseil général de la Guadeloupe[3].
Au conseil général de l'Essonne
À son arrivée en France métropolitaine, elle exerce les fonctions de sous-directrice de l'environnement au sein de la direction de l'aménagement, de l'environnement et des transports de 1991 à 1994 puis de directrice des interventions culturelles, associatives et sportives au sein du conseil général de l'Essonne de 1994 à 1999[3],[4].
Au conseil général de l'Essonne, elle travaille, en tant que directrice des affaires culturelles, avec Jean de Boishue, nommé chargé de mission auprès du Premier ministre François Fillon en .
Au conseil général des Yvelines
En 1999, Marie-Luce Penchard est appelée par le président du conseil général des Yvelines, Franck Borotra, ancien ministre de l'Industrie, de la Poste et des Télécommunications du gouvernement Juppé II de 1995 à 1997. Il lui confie les responsabilités de sous-directrice des espaces territoriaux d’action sociale et médico-sociale puis de sous-directrice de la prévision du recrutement et de la formation au sein de la direction des ressources humaines au conseil général des Yvelines[4].
Promue administratrice territoriale en , elle devient directrice adjointe des ressources humaines au département des Yvelines en 2007[3].
Avant de quitter ce département en pour rejoindre la présidence de la République, elle exerce ses missions sous l’autorité de Pierre Bédier, président du conseil général et ancien secrétaire d'État à la Justice du gouvernement Raffarin II.
À l'Élysée
Chargée de mission à l’Élysée pour l’Outre-mer en 2007, elle devient en 2008 conseillère technique chargée de l'Outre-mer, et est nommée secrétaire nationale de l'UMP chargée de l'Outre-mer, en remplacement de Michel Diefenbacher[5]. En , elle est nommée conseillère politique de l'UMP. Elle s’engage en faveur de la départementalisation de Mayotte et se rend sur place avec le député Jean Lassalle pour participer à la campagne référendaire[6].
Parcours politique
Élections européennes de 2009
Elle est désignée tête de liste UMP pour la circonscription Outre-Mer aux élections européennes de 2009, mais elle est défaite par le socialiste Patrice Tirolien[7]. Le Figaro qualifie cette défaite de « revers » étant donné qu'elle n'a rassemblé, dans son propre département, que 23,2 % des suffrages contre 51,4 % pour la liste Europe Écologie, qu'avait soutenue Gabrielle Louis-Carabin, dans un contexte d'abstention massive (85,4 %)[8].
Secrétaire d'État puis ministre chargée de l'Outre mer
Marie-Luce Penchard est nommée secrétaire d'État à l'Outre-mer lors du remaniement du gouvernement Fillon II, le , en remplacement d'Yves Jégo. Rompant avec la tradition en la matière, elle est présentée comme la première ultramarine à occuper cette fonction[8], bien que Gratien Candace (lui-même ultramarin et député de la Guadeloupe) ait été, de 1932 à 1933, sous-secrétaire d'État aux Colonies. Sa nomination entraîne aussitôt la démission de l'UMP de la députée Gabrielle Louis-Carabin, pour qui Marie-Luce Penchard serait « pire que sa mère »[8].
Du 25 au , Marie-Luce Penchard accompagne le président de la République Nicolas Sarkozy en Martinique (il y annonce la tenue d'un référendum) et en Guadeloupe, où ils assistent aux états généraux de l'Outre-mer.
Le , Marie-Luce Penchard est nommée ministre chargée de l'Outre-mer auprès du ministre de l'Intérieur, de l'Outre-mer et des Collectivités territoriales, à la suite du premier conseil interministériel de l'Outre-mer. Nicolas Sarkozy souligne alors que « c'est une évolution institutionnelle souhaitable, mais c'est aussi la reconnaissance personnelle de l'excellent travail de Marie-Luce au sein de ce gouvernement », évoquant un « binôme efficace » entre la « fille de Lucette Michaux-Chevry » et son ministre de tutelle[9].
En , lors d'un meeting en Guadeloupe, elle déclare : « je n'ai envie de servir qu'une population, c'est la population guadeloupéenne […]. Et ça me ferait mal de voir cette manne financière quitter la Guadeloupe au bénéfice de la Guyane, au bénéfice de La Réunion, au bénéfice de la Martinique »[10]. Sa préférence affichée pour son île d'origine au détriment des autres collectivités d'outre-mer suscite la polémique, plusieurs élus de la majorité comme de l'opposition réclamant son départ du gouvernement[11],[12].
Élue guadeloupéenne
Lors des élections régionales de 2010 en Guadeloupe, elle figure en deuxième position sur la liste de la majorité présidentielle, qui recueille 14 % des voix. Elle est élue conseillère régionale. Après cette défaite en Guadeloupe, seule région où la gauche l'emporte dès le premier tour, elle reproche son score à son prédécesseur à l'Outre-mer, Yves Jégo, qui lui rétorque qu'il n'a « pas l'intention d'endosser l'échec d'une ex-collaboratrice »[13].
Candidate aux élections législatives de 2012 dans la quatrième circonscription de la Guadeloupe (dont sa mère est la députée de 1988 à 1993), elle est largement battue au premier tour par son successeur au ministère de l'Outre-mer, le député sortant socialiste Victorin Lurel, avec 22,9 % des suffrages exprimés contre 67,2 % à son adversaire[14].
Lors des élections municipales de 2014 en Guadeloupe, elle figure en troisième position sur la liste UMP de la maire sortante de Basse-Terre, sa mère Lucette Michaux-Chevry. Cette liste recueille 56,4 % des voix au premier tour en devançant le candidat du Parti socialiste, André Atallah, qui obtient 24,6 % des voix. Réélue maire, Lucette Michaux-Chevry démissionne peu après son élection à la tête de la CASBT ; le , Marie-Luce Penchard succède à sa mère à la mairie de Basse-Terre[15].
Figurant en deuxième position sur la liste d'Ary Chalus aux élections régionales de 2015, elle est élue deuxième vice-présidente du conseil régional de la Guadeloupe, chargée des affaires européennes, de la coopération et de l'Université le , après la victoire de celui-ci[16].
Elle soutient Alain Juppé pour la primaire présidentielle des Républicains de 2016[17].
Selon le site Mediapart, elle aurait rallié le parti présidentiel, La République en marche (LREM)[18]. La liste qu'elle conduit pour les élections municipales de 2020 à Basse-Terre est toutefois enregistrée sous la nuance « divers droite » par le ministère de l'Intérieur, tandis que le parti Les Républicains investit une autre liste[19]. Arrivée en deuxième position lors du premier tour, elle est battue par le socialiste André Atallah le , sa liste recueillant 45,7 % des suffrages exprimés[20],[21].
Lors des élections régionales de 2021 en Guadeloupe, elle figure à nouveau en deuxième position sur la liste d'Ary Chalus, ce qui lui permet d'être réélue vice-présidente du conseil régional le [22], cette liste ayant obtenu 72,4 % des suffrages exprimés au second tour de scrutin[23].
Affaires judiciaires
En , dans le cadre d'une affaire de détournement de fonds présumé, Marie-Luce Penchard est placée en garde à vue avec sa mère et son fils, Alexandre Penchard[24].
Elle est à nouveau gardée à vue en , tout comme Ary Chalus, président de la région. Ils sont entendus à propos de Pascal Averne, ancien directeur de cabinet de Marie-Luce Penchard à la mairie de Basse-Terre mais également et simultanément inspecteur général des services au conseil régional de la Guadeloupe, présidé par Ary Chalus, concernant un soupçon d'emploi fictif quant à ce second poste. Leur garde à vue est levée dans la journée[18].
Synthèse des résultats électoraux
Élections législatives
Année | Parti | Circonscription | Premier/unique tour | Issue | |||
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Voix | % | Rang | |||||
2012[14] | UMP | 4e de la Guadeloupe | 6 188 | 22,9 | 2e | Battue |
Élections européennes
Année | Parti | Circonscription | Voix | % | Rang | Sièges obtenus | |
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2009[25] | UMP | Outre-Mer | 103 247 | 29,7 | 1re | 1 / 3 |
Élections municipales
Les résultats ci-dessous concernent uniquement les élections où elle est tête de liste.
Année | Parti | Commune | 1er tour | 2d tour | Sièges obtenus | |||||
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Voix | % | Rang | Voix | % | Rang | |||||
2020[26] | DVD | Basse-Terre | 1 124 | 31,4 | 2e | 2 182 | 45,7 | 2e | 7 / 33 |
Notes et références
- « Marie-Luce Penchard, fille de Lucette Michaux-Chevry », sur linternaute.com, (consulté le ).
- Jean-François Delacampagne, PoliticoScore 2012, 100 politiciens (nes) français mis à nu, Lulu.com, , 116 p. (ISBN 978-1-4716-4222-7, lire en ligne).
- « Marie-Luce Penchard : biographie courte, dates, citations », sur linternaute.com, (consulté le ).
- « Bio express de Marie-Luce Penchard », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
- « Marie-Luce Penchard remplace Michel Diefenbacher », sur fxgpariscaraibe.com, (consulté le ).
- « Marie-Luce Penchard et Jean Lassalle en renfort à Mayotte pour le oui », sur mayottehebdo.com, (consulté le ).
- Karen Bourgeois, « Le Guadeloupéen Patrice Tirolien député européen », sur domactu.com, (consulté le ).
- Samuel Laurent, « Marie-Luce Penchard, 1re ultramarine à l'Outremer », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- « Une nouvelle ministre au gouvernement », sur liberation.fr, (consulté le ).
- « La gaffe de Marie-Luce Penchard choque dans les DOM-TOM et au PS », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- « Le PS demande la démission de la ministre Penchard », sur liberation.fr, (consulté le ).
- « Marie-Luce Penchard "devrait être virée du gouvernement", selon Balkany », sur liberation.fr, (consulté le ).
- « Violente passe d'armes entre Jégo et Penchard », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- « Législatives: les ministres du dernier gouvernement Fillon ont quasiment tous été élus », sur lesinrocks.com, (consulté le ).
- « Penchard devient maire de Basse-Terre », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- « Ary Chalus, un président du conseil régional très rassembleur », sur guadeloupe.franceantilles.fr, (consulté le ).
- « Primaire de la droite: les Outre-mer penchent pour Juppé », sur lexpress.fr, (consulté le ).
- Laurent Mauduit, « La Guadeloupe éclaboussée par une cascade de scandales », sur mediapart.fr, (consulté le ).
- Ministère de l'Intérieur, « Listes de Basse-Terre », sur elections.interieur.gouv.fr (consulté le ).
- « L'Outre-mer, bastion de la gauche aux élections municipales », sur lesechos.fr, (consulté le ).
- « Municipales 2020: En Guadeloupe, le second tour signe la fin de l’ère Bangou et de l’ère Chevry-Penchard », sur outremers360.com, (consulté le ).
- « Ary Chalus logiquement reconduit à la tête de la Région Guadeloupe », sur la1ere.francetvinfo.fr, (consulté le ).
- FJO, « Elections régionales : Ary Chalus remporte une très large victoire face à Josette Borel Lincertin », sur la1ere.francetvinfo.fr, (consulté le ).
- « Lucette Michaux-Chevry, Marie-Luce et Alexandre Penchard en garde à vue », sur rci.fm, (consulté le ).
- Ministère de l'Intérieur, « Résultats des élections européennes 2009 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
- Ministère de l'Intérieur, « Résultats des élections municipales et communautaires 2020 : Basse-Terre », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
Voir aussi
- Liste de femmes ministres françaises
- Liste des ministres français des Outre-mer
- Liste des conseillers régionaux de la Guadeloupe
- Liste des maires de Basse-Terre
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