Marie-Cécile Zinsou

Marie-Cécile Zinsou, née en 1982, est une historienne de l'art et une entrepreneure franco-béninoise dans le domaine de l'art, créatrice de la Fondation Zinsou.

Biographie

Elle est née en 1982 à Paris d’une mère vosgienne, professeure de français, et d’un père franco-béninois, le banquier d’affaires Lionel Zinsou. Enfant, elle est élevée en France mais vit deux ans en Angleterre[1].

Elle possède la double nationalité franco-béninoise. Son père est un financier, ayant travaillé notamment pour l'industriel français Antoine Riboud, revenu au Bénin après ces années en France, et devenu Premier ministre du Bénin de à . Candidat à l'élection présidentielle de 2016, il est battu au second tour. Elle est également la petite-nièce de l'ancien président du Bénin, Émile Derlin Zinsou, mais aussi du cardinal béninois Bernardin Gantin[réf. nécessaire]. Elle effectue une partie de ses études à l'École alsacienne, et prolonge par des études d'histoire de l'art[2],[3].

En 2003, elle travaille au Bénin dans le cadre de SOS Villages d'enfants, une organisation non gouvernementale autrichienne[2]. En 2005, elle lance la CSEB, une société de services aux entreprises du Bénin, dans le secteur de la communication mais aussi de la propreté[4]. Historienne de l'art[5], elle crée également et dirige la fondation Zinsou, installée depuis 2005 à Cotonou, financée à 60 % par son père. C'est un centre d’art proposant des expositions sur place ou itinérantes, éditant des livres, et mettant également à disposition des bibliothèques et des formations[3]. En 2013, la Fondation Zinsou ouvre un musée d’art contemporain à Ouidah. Il édite des livres d’art, forme des professeurs et travaille avec près de 300 écoles[6].

Elle milite également pour la restitution par la France des œuvres d'art africaines pillées pendant la colonisation et présentes dans les musées français. Elle rencontre à plusieurs reprises Bénédicte Savoy et Felwine Sarr, chargés en 2018 d'un rapport sur le sujet par le président de la République Emmanuel Macron sur ce sujet en 2018[1]. Lors de la remise du rapport le , Emmanuel Macron annonce la restitution prochaine de 26 œuvres au Bénin, validant ainsi sa philosophie[7]. Plusieurs critiques sont toutefois émises : on reproche aux deux rédacteurs de ne pas être spécialistes de l'art africain ni de la colonisation et de n'avoir sollicité pour l'écrire que des « amis experts », selon leurs propres termes. L'historien de l'art africain Bertrand Goy rappelle pour sa part que l'extrême majorité des œuvres arrivées en Europe ne sont pas issues de pillage mais de commerce (à une époque où personne n'imaginait qu'elles aurait un jour une forte valeur marchande), alors que de nombreux conservateurs de musée rappellent que les vols artistiques ont aussi été internes à l'Afrique, sans provoquer les mêmes débats entre musées du continent[8]. Les très mauvaises conditions de conservation dans certains musées africains sont enfin pointées du doigt, tout comme le précédent de la restitution de 114 œuvres au Zaïre (actuelle République démocratique du Congo) dans les années 1970-1980 par le musée royal de l'Afrique centrale de Tervuren (Belgique)[9], dont ils ne reste que 21 exemplaires dans les collections publiques en 2018, la plupart ayant été volées ou revendues dans l'illégalité[8]. Si Marie-Cécile Zinsou reconnaît que les infrastructures muséales africaines sont souvent dans un état « affligeant »[10],[8], elle rappelle l'organisation en 2006 par sa fondation des regalia du Dahomey et note qu'il y a « de plus en plus d’institutions, des privés qui se sont emparés de la question de la création, qui collectionnent et s’ouvrent aux autres (...) Ça ressemble un peu aux États-Unis, où il n’y a pas de ministère de la culture mais une foule de fondations privées »[6]. Elle assure : « Les États africains doivent être responsables, mais cela ne regarde pas les Français, qui ne doivent pas mettre de conditions à la restitution. On ne peut pas nous dire : “On ne vous rendra que si vous êtes à même de vous en occuper” ! La restitution poussera les États à créer des musées et à les rendre accessibles »[10].

Distinctions

Références

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Cochez, « Marie-Cécile Zinsou, une jeune mécène en Afrique », La Croix, (lire en ligne).
  • Nicolas Michel, « Collectionneurs – Bénin : Lionel Zinsou, jamais sans mes filles », Jeune Afrique, (lire en ligne).
  • La rédaction ATS, « Marie-Cécile Zinsou : elle ouvre le premier musée d’art contemporain au Bénin ! », Africa Top Success, (lire en ligne).
  • Diane-Audrey Ngako, « Marie-Cécile Zinsou : Pourquoi ouvrir une fondation culturelle dans un pays pauvre ? », Le Monde, (lire en ligne).
  • Léa Desrayaud, « Art : l'encouragement du Praemium Imperiale à la Fondation Zinsou basée à Cotonou », Le Point, (lire en ligne)
  • Magali Lesauvage, « Voyages en Afrique de l'Art », Libération, (lire en ligne).
  • Valérie Duponchelle, « Beyoncé et Jay-Z au Louvre : Un écho très américain », Le Figaro, (lire en ligne).
  • (en) Dominique Perrin, « Marie-Cécile Zinsou veut rendre son art à l’Afrique », Le Monde, (lire en ligne)

Liens externes

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