Ouidah
Ouidah, autrefois également appelée Ajudá[2] est une commune du Bénin, située à 42 kilomètres de Cotonou. Cet ancien fort portugais a été au XVIIIe siècle l'un des principaux centres de vente et d'embarquement d'esclaves dans le cadre de la traite occidentale.
Ouidah | |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Département | Atlantique |
Démographie | |
Population | 162 034 hab. (2013[1]) |
Géographie | |
Coordonnées | 6° 22′ 00″ nord, 2° 05′ 00″ est |
Divers | |
Langue(s) | Français |
Localisation | |
Population
Lors du recensement de (RGPH-4), la commune comptait 162 034 habitants[1].
Histoire
Sur les onze millions d'Africains exilés par la traite occidentale près de deux millions sont partis de la baie du Bénin[3], dont 60 % à partir des deux principaux ports à centraliser le trafic, Ouidah et Lagos[4].
Les esclaves étaient rassemblés sur une place pour y être vendus. Puis, ils parcouraient enchaînés les quelques kilomètres qui les séparaient de la plage. Enchaînés les uns aux autres, ils montaient dans des canots pour être entassés dans les cales des navires avant la longue traversée vers le Nouveau Monde. Ouidah constituant l'un des principaux ports d'exportation d'esclaves, plusieurs pays européens étaient présents sur place, disposant de forts spécifiques : fort français, fort anglais, fort danois, fort portugais, fort hollandais. Le roi et les élites du royaume pouvaient ainsi faire monter les enchères pour obtenir le meilleur prix pour la « marchandise » dont ils disposaient[5]. C'est de Ouidah qu'est parti le dernier navire négrier américain, le Clotilda, avec 110 esclaves à bord ()[6].
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Le fort portugais, enclave de 1 hectare, est rattaché au Dahomey (devenu depuis le Bénin) peu de temps après que ce pays retrouve son indépendance par rapport à la France[7]. Dans le Bénin actuel, le souvenir de ces traites négrières orchestrées par le royaume d'Abomey n'est pas sans créer périodiquement des tensions entre les Fons et les ethnies situées plus au nord, qui ont eu à subir les razzias annuelles menées à cette époque et ont vu nombre d'entre eux condamner à l'esclavage au-delà de l'océan Atlantique.
Il est courant de voir la ville désignée par des manuels occidentaux sous le nom de « Gléhoué », mais c'est une erreur car le terme Gléhoué est un terme récent qui signifie « la maison des champs » pour dire le concept moderne de campagne, province. Glehoué encore aujourd'hui au Bénin se dit quand on est en ville et qu'on se rend en campagne (au village), peu importe le village. Glehoué n'est pas le nom d'une ville, c'est un mot très récent qui signifie « campagne », « village » par opposition à la zone urbanisée, la ville[réf. nécessaire].
En 2002 a été créé à Ouidah le CPADD (Centre de Perfectionnement aux Actions post-conflictuelles de Déminage et Dépollution). Des formations en français et en anglais y ont lieu pour former les Africains aux techniques de déminage et de dépollution des sols après les conflits armés.
Culture


L'ancien fort portugais, datant de 1721, est en très bon état de conservation. Il abrite le musée d'histoire de Ouidah[8]. Les emplacements du fort français, du fort danois et l'enclos des esclaves du comptoir anglais sont encore visibles. Tous ces lieux apparaissent dans le film documentaire La Côte des Esclaves réalisé en 1993 par le cinéaste français Elio Suhamy pour la chaîne franco-allemande Arte. Le film décortique l'organisation de la traite négrière au temps du royaume d'Abomey.
Ouidah abrite d'autres monuments :
- La « Porte du non retour » en mémoire de la traite négrière, érigée à l'initiative de l'UNESCO et inaugurée en [9].
- Un monument pour le jubilé de l’an .
- Différentes sculptures marquent l’ancien chemin pris par les esclaves[10].
- La forêt sacrée de Kpassè, du nom du souverain fondateur de la ville, le roi Kpassè[10].
- Le Temple des Pythons.
- La basilique de l'Immaculée Conception.
- Le Musée d'art contemporain de Ouidah (Fondation Zinsou).
Depuis 1998, le 10 janvier à Ouidah marque la traditionnelle fête du Vodoun (Vaudou)[11].
- Jacobus van der Schley : Couronnement du roi de Juida [Ouidah] au mois d'avril 1723.
- Jacques Grasset de Saint-Sauveur : Guerrier de Juidah [Ouidah] (fin XVIIIe siècle).
- Jacques Grasset de Saint-Sauveur : Esclave de Juidah [Ouidah] (fin XVIIIe siècle).
- Mémorial du Souvenir.
- Temple des Pythons
- Ouidah-Temple de la divinité Kinsi.
- Ouidah-Arbre de l'Oubli.
- Une amazone
On compte dans la ville l'ensemble artistique Les Tambours du Bénin et le Festival Kaléta et des Arts Agouda.
Administration
Arrondissements
La commune d'Abomey-calavi, comme toutes les autres communes du Bénin est essentiellement divisée en Arrondissements du Bénin. Elle dispose de neuf arrondissements:
Villages et quartiers de ville
Les arrondissements de Ouidah sont eux-mêmes composés de soixante et dix sept(77) villages et quartiers de ville.
Liste des maires
Jumelage
Melun (France) depuis 2003
Villeneuve-d'Ascq (France) depuis
Saint-François (Guadeloupe) (France) depuis 2007
Les Anses-d'Arlet (France) depuis 2019 (Martinique)
Personnalités liées
- Louis Parisot (1885-1960), prélat catholique français.
- Robert Sastre (1926-2000), évêque béninois.
- Olympe Bhêly-Quenum (1928-), journaliste et auteur béninois.
- Louis Chasme (1929-1994), homme politique, ancien ministre de la Justice et de la Législation et haut gradé des Forces Armées du Bénin, est né à Ouidah.
- Isidore de Souza (1934-1999), prélat catholique.
- Véronique Ahoyo (1940-2008), ministre béninoise.
- Patrice Talon (1958-) Président du Bénin de 2016 à 2021.
- Angélique Kidjo (...), artistes chanteuse et compositeur.
Dans la culture
Bandes dessinées
- Les Passagers du vent - tome 3: Le Comptoir de Juda, de François Bourgeon.
Annexes
Bibliographie
- Casimir Agbo dit Alidji, Histoire de Ouidah du XVIe au XXe siècle, Presses de la Maison Aubanel Père, Avignon, 1959, 307 p.
- Yénakpondji J. Capo-Chichi, Monographie de la commune de Ouidah, Afrique Conseil, avril 2006, 44 p.
- Anne Hoisnard, Les Néerlandais à Ouidah de 1670 à 1726, Université Panthéon-Sorbonne, Paris, 2001, 2 vol. (mémoire de maîtrise)
- Ouidah et son patrimoine, ORSTOM, SERHAU, Paris, Cotonou, 1991, 413 p.
- Paul Lando, Territoires du vodoun en milieu urbain : le cas de Ouidah en République du Bénin, L'Harmattan, Paris, 2016, 275 p. (ISBN 978-2-343-10474-4)
- (en) Robin Law, Ouidah : the social history of a West African slaving 'port', 1727-1892, Ohio University Press, Athens ; James Currey, Oxford, 2004, 308 p.
- Ouidah : petite anthologie historique, Fit édition, Cotonou, 1993, 102 p.
- Alain Sinou, Le comptoir de Ouidah : une ville africaine singulière, Éd. Karthala, Paris, 1995, 191 p. (ISBN 2-86537-566-8)
Articles connexes
Liens externes
Références
- INSAE, Effectifs de la population des villages et quartiers de ville du Bénin, (RGPH-4, 2013), février 2016, p. 19
- « Bénin: à Ouidah, on suit la présidentielle brésilienne avec attention - RFI », sur RFI Afrique (consulté le )
- Olivier Pétré-Grenouilleau, Les Traites négrières, essai d'histoire globale, éd. Gallimard, 2004, p. 194
- Olivier Pétré-Grenouilleau, Les Traites négrières, essai d'histoire globale, éd. Gallimard, 2004, p. 197
- Marcel Dorigny et Bernard Gainot, Atlas des esclavages, Éditions Autrement, 2006, p. 31.
- «Le Clotilda, dernier navire négrier arrivé aux États-Unis, refait surface en Alabama», Le Monde, 31 janvier 2018
- « Le premier anniversaire de l'indépendance du Dahomey », Le Monde, (lire en ligne)
- « Le Musée », sur museeouidah.org (consulté le )
- « Ouidah, le chemin du souvenir », sur lesmemoiresdesesclavages.com (consulté le )
- « Visiter Ouidah », sur museeouidah.org (consulté le )
- « Ouidah (Bénin) : une histoire », sur benin-voyage.com (consulté le )
- « Bénin : mémoire vive à Ouidah - JeuneAfrique.com », JeuneAfrique.com, (lire en ligne, consulté le )
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