Marchampt

Marchampt est une commune française située dans le département du Rhône, en région Auvergne-Rhône-Alpes

Marchampt

Place centrale du village, avec l'église, la fontaine et le monument aux morts.
Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Rhône
Arrondissement Villefranche-sur-Saône
Intercommunalité Communauté de communes Saône Beaujolais
Maire
Mandat
Dominique Vittaut
2020-2026
Code postal 69430
Code commune 69124
Démographie
Gentilé Grobi, Grobire (pl. Grobis)
Population
municipale
463 hab. (2018 )
Densité 26 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 06′ 48″ nord, 4° 34′ 20″ est
Altitude Min. 318 m
Max. 883 m
Superficie 17,74 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Belleville-en-Beaujolais
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Rhône
Marchampt
Géolocalisation sur la carte : Rhône
Marchampt
Géolocalisation sur la carte : France
Marchampt
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Marchampt

    Géographie

    Situé entre Beaujeu et Belleville, Marchampt est village viticole pittoresque.

    Le Col de La Croix-Rosier (721m) permet de rejoindre les villages du Perreon ou de Claveisolles, ce dernier étant également accessible par le Col de la Croix-Marchampt (685m) ou le Col de la Casse-Froide (740m). Le point culminant du village est le Mont Soubran atteignant 894 mètres d'altitude.

    Le village de Marchampt fait partie du "Beaujolais rouge" (viticole) dans lequel il se situe a l'extreme ouest. Ses cols permettent de rejoindre la Vallée d'Azergues et le "Beaujolais vert".

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Marchampt est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (62,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (63 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (62,3 %), cultures permanentes (21,8 %), prairies (14,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,6 %), zones agricoles hétérogènes (0,5 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Légende de la Grobe

    Une tradition assez répandue voudrait qu'une famille de Marchampt, se rendant a la messe de Noël, prit soin de placer une grosse buche dans l'âtre de la cheminée afin de tenir chaud à la grand-mère qui ne pouvait les accompagner.

    Pendant l'absence de sa famille, la vieille femme fut surprise par des bruits émanants de la cheminée : "hou-hou". Brusquement, une chouette s'échappa d'un large trou dans buche qui brulait et s'envola dans la pièce, provoquant la frayeur de la vieille femme.

    L'anecdote ne manqua pas de faire sourire et fit le tour du village.

    Le mot "Grobe" correspondrait au creux d'une buche de bois ou à une vieille souche creuse. Le village de Marchampt est ainsi surnommé la "Grobe" et ses habitants sont appelés "Grobi(s) ou Grobire".

    Histoire

    La localité de Marchampt est mentionnée dès le Xe siècle dans plusieurs actes du très ancien cartulaire Saint-Vincent de Mâcon sous le nom latin de Morcampo, a proximité de la montagne de Solbren (Mont Soubran).

    Un premier acte daté du 5 mai 919[8] rapporte un échange de terres entre un certain Garemanus et le chapitre Saint Vincent de Mâcon. Dans le deuxième acte daté environ de l'an 948[9], Maymboldus, évêque de Mâcon, concède une terre située "in terram Morcampini".

    Le nom de la commune évolua au fil des siècles passant de Morcampo (Xe siècle) à Marchamp (Modèle:SP-) et enfin Marchampt (1808).

    La commune (administrative) de Marchampt fut créée en 1793 et érigée en paroisse autonome en 1808. Elle dépendait auparavant de la paroisse de Quincié-en-Beaujolais qui déléguait un vicaire[10]. Plusieurs prêtres marquèrent durablement l'histoire du village. Parmi eux, on pourrait citer :

    - Le père Henri Despras (1799-1866), prêtre bâtisseur (église, chapelle, école religieuse) inhumé dans le cimetière communal;

    - Le père E. Montaland qui officia à Marchampt pendant les deux Guerres mondiales et entreprit d'écrire l'histoire du village;

    - L'abbé Marcel Guinand, "prêtre ouvrier" et dernier curé de Marchampt dans les années 50. Une rue porte son nom.

    La famille des seigneurs De Marchamp (XI-XVe)

    La présence de la famille De Marchamp (De Morcampo) est attestée dès le milieu du XIe siècle en la personne d'Etienne de Marchamp (Stephanus de Morcampo)[11]. Cette famille comptait parmi les plus importants vassaux des Sires de Beaujeu.

    Voici ce qu'en disait le moine et historien lyonnais Claude le Laboureur :

    « La famille De Marchamp, que d’autres par corruption appelle de Marchant, tire son origine du village de Marchamp près de Beaujeu, capitale du Beaujolois, qu’elle possédoit en toute justice d’où elle s’est étendue en divers lieux de ce beau bailliage par alliance et autres moyen légitimes qui luy ont acquis les terres de Piscis, Propières, la Farge, et autres fiefs et maisons Nobles qu’elle a possedez à Anse, Saint-Germain, Cury et autres lieux du Lyonnois. »[12]

    Assez rapidement, par le jeu des alliances et des successions, la famille De Marchamp essaima dans toute la région. Les De Marchamp passent en effet pour être les fondateurs de la seigneurie de Pizay et de son célèbre château, en la personne de Gosmard de Piseys[13].

    La famille De Marchamp se serait éteinte en la personne d'Arduin de Marchamp qui testa en 1481[12]. Cependant, le testament d'un certain Louis de Marchamp, issu de la branche cadette de Pizay, est daté de 1542[14].

    Marchampt et la résistance (1941-1944)

    La topographie montagneuse et la situation reculée du village de Marchampt favorisèrent l'installation de la Résistance pendant la Seconde guerre mondiale. Dès 1941-42, Pierre Delaye (1902-1943), Jean Delaye (1904-1977) et Adrienne Delaye (1911-2009), trois enfants du village rejoignirent le Réseaux Phalanx.[15]

    Le plateau de la Casse-Froide servit de terrain de parachutage sous le nom "Héliotrope". Dans la nuit du 14 au 15 aout 1944, une équipe de Jedburgh et plusieurs unités SAS (parachutistes instructeurs) furent parachutés sur les hauteurs de Marchampt. Leur mission était de coordonner les diverses actions de la Résistance particulièrement en vue de planifier la Libération de Lyon et sa région[16].

    Le Maquis de Marchampt (Juin-Aout 1944)

    A partir de juin 1944, un vigneron de Quincié, Jean Chatelet (1910-1987) déplaça son maquis sur les hauteurs de la commune de Marchampt, après avoir subi une attaque sanglante à Avenas le 25 mai 1944. Des dizaines de réfractaires au STO et de jeunes patriotes rejoindront ses rangs.[17]

    Ce maquis s'illustra dans un harcèlement continu des troupes allemandes : [17],[18]

    • Sabotages de la ligne téléphonique reliant le radar de Ranchal à Villefranche sur Saône[19], de voies ferrées et de distilleries
    • Destruction le 16 juin 1944 d'un train de marchandises à destination de l'Allemagne et entreposé en gare de Beaujeu. Plusieurs moteurs d'avions furent plastiqués;
    • Défilé du 14 juillet 1944 dans les communes de Beaujeu, Quincié, Marchampt, Lantignié, Fleurie, Odenas, Saint-Etienne-des Oullières et Le Perreon;
    • Attentat du chateau de Magneval à Beaujeu le 26 juillet 1944;
    • Arraisonnement d'une péniche de sucre à Thoissey à destination de l'Allemagne et distribution de la cargaison dans les communes du Beaujolais;
    • Parachutage massif de l'AS sur le terrain Héliotrope dans la nuit du 10 aout 1944;
    • Attaque du Pont des Samsons le 11 aout 1944 (6 morts).

    Le 20 aout 1944, le maquis intègre le Premier régiment du Rhône à Lamure sur Azergues et s'engage dans la Libération de Lyon et sa région.


    Histoire de la vigne à Marchampt

    Après la Révolution, les biens du Marquis de Varenne, Monsieur Giraud, furent saisis et vendus. Les actes de vente datés de 1793 à 1801 témoignent d'une présence déjà importante de la vigne à Marchampt[20]. À la fin du XIXe siècle la surface plantée en vigne avoisine les 400 hectares sur la commune[21].

    Mais au XIXe siècle, la culture de la vigne fit face à plusieurs cataclysmes dont les plus importants furent le Mildiou et le Phyloxera. Comme partout dans le Beaujolais, les paysans durent replanter le vignoble en ayant recours au greffage sur pied américain. A Marchampt, ces opérations commencèrent dès la fin des années 1880[21].

    La polyculture fut peu à peu abandonnée après la Seconde Guerre Mondiale. La monoculture de la vigne s'imposa à partir des années 60-70 avec l'essor du commerce des vins du Beaujolais.

    Politique et administration

    Vue de la mairie en 2019.
    Ecole de Marchampt (2019) - Ancienne école des filles bâtie en 1908
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1816   Claude Santailler (1777-1845)    Maire a son retour de Waterloo
        Philibert Rochard   Propriétaire
    1870 1871 Claude Claitte    
    1871   Claude Marie Louis Durand    
      1901 Claude Marie Mélinand    
    1901 1912 Pierre-Marie Ballandras (1843-1913)   Menuisier
    1912 1919 Claude Renaud    
    1919 1944 Louis Dufit (1878-1956)    
    1945 1953 Antoine Condemine (1887-1953) PCF Cultivateur
    1953 1959 Pierre Chagny (1904-1989)   Mécanicien
    1959 1965 Lucien Gauthier (1917-2009)    
    1965 1983 Jean Longefay (1914-1989)   Vigneron
    1983 1989 Eugène Carreyve (1931-2003)   Vigneron
    1989 2008 Bernard Mera    
    mars 2008 2014 Jean-Louis Perraud    
    mars 2014 2016 Bernard Mera    
    juillet 2016 juillet 2020 Claude Dupon[22] SE  
    juillet 2020 En cours Dominique Vittaut[23] SE Retraité
    Les données manquantes sont à compléter.

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[25].

    En 2018, la commune comptait 463 habitants[Note 2], en augmentation de 4,99 % par rapport à 2013 (Rhône : +4,48 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    8495047328298949309721 0041 030
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    977977963912935930950908887
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    920908848713673663586597507
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    413317286295303363426435444
    2017 2018 - - - - - - -
    462463-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[26] puis Insee à partir de 2006[27].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Les conscrits

    Comme pour de nombreux villages du Beaujolais, un weekend par an est consacré à la fête des conscrits. Cette fête est l'occasion de réunir tous les âges et toutes les conditions sociales. Destinés à l'origine à célébrer le départ des jeunes pour le service militaire (conscription), les conscrits de Marchampt ont lieu chaque année le dernier weekend d'avril.

    Le festival Grobiland

    De 2010 à 2015 se tenait à Marchampt le festival culturel "Grobiland". Cet évènement comprenait spectacles, concerts, représentations de théâtre, contes, lectures, expos et ateliers de création. Le temps d'un weekend (fin aout), Marchampt accueillait artistes, musiciens et visiteurs dans une ambiance festive.

    Aujourd'hui l'association "Grobiland" œuvre au travers de spectacles et d'expositions variées à la promotion de la culture sous toutes ses formes, dans le village de Marchampt et hors les murs.

    Les nombreux chemins de randonnée

    Les amateurs de randonnée connaissent le village de Marchampt grâce à ses nombreux circuits pédestres qui traversent bois, vignes et prés. Le village propose un des 4 parcours balisés du Sentier Estelle[28], un circuit boisé et sportif qui serpente entre les cimes beaujolaises.

    Plusieurs parcours de crêtes offrent de magnifiques panoramas tels que le Crêt-de-l'oiseau (accessible par les Hayes de Barnoux - circuit des genets) ou encore la Piste du Gaz. Un tronçon du GR76 passe a proximité des cimes de Marchampt.

    Depuis la période "Evasion Beaujolaise" dans les années 90, Marchampt est aussi très apprécié par les amateurs de VTT (circuits B8 et B9 depuis Quincié).

    Course de côte de Marchampt

    Tous les ans depuis 1962, Marchampt devient le temps d'un weekend une étape incontournable du sport automobile. En effet, au mois de Juillet, près de 200 coureurs automobiles se réunissent pour y disputer "la Course de côte des Beaujolais-Village", étape importante du Championnat de France de la Montagne.

    Avec une pente moyenne de 5,1%, le circuit sinueux alternant lignes droites et virages serrés fait le bonheur des meilleurs coureurs tels que Nicolas Schatz, Lionel Regal, Sebastien Petit, Cyrille Frantz ou encore le drifteur valaisan Marc Fleury.

    Depuis 2001, cet événement comporte également une course de véhicules historiques de collection.

    Le village de Marchampt se trouve aussi sur le tracé du Rallye de Charbonnières.

    Cadre de vie et économie

    Marchampt est un village viticole du Beaujolais. Il se caractérise par des coteaux de forte pente. L'appellation majoritairement produite sur la commune est le Beaujolais-Village.

    Environnement

    Le village de Marchampt fait partie du Géoparc du Beaujolais créé en 2018. Cette reconnaissance est due à la géologie particulière du Beaujolais qui se traduit par la diversité des paysages et des patrimoines naturels et architecturaux des villages.

    Marchampt est un village de moyenne montagnes dont le point culminant est le Mont Soubran (898 m). La majeure partie des sols sont occupés par des vignes, des prés et des bois. Malgré l'implantation exponentielle et durable de résineux comme le Douglas, la commune conserve encore de grands espaces de bois feuillus.

    Le Gros châtaignier

    Gros châtaignier de Marchampt (mars 2019)

    Classé parmi les 50 plus beaux arbres de France, un châtaignier majestueux se dresse au bord de la route de La Croix-Marchampt. L'arbre est mort depuis une quinzaine d'années mais son imposante silhouette est encore bien visible. Avec ses 9,8 mètres de circonférence, ce témoin du temps passerait pour être âgé de plus de 1 000 ans. La légende raconte que ce sont les moines de Cluny qui l'auraient planté au Xe siècle, à l'époque ou l'Abbaye du même nom déployait son hégémonie dans la région.

    Les Landes du Beaujolais

    Afin de preserver une faune et une flore exceptionnelle, un arrêté pris en 1986 classe une partie des hauteurs de la commune en "Zone de biotope"[29]. De nombreux sentiers pédestres la traversent. L'un des points de départ se situe au lieu-dit "Les Hayes de Barnoux" situé sur les hauteurs de Marchampt, en direction du Col de la Croix-Rosier. Cet espace fait aujourd'hui partie des "Landes du Beaujolais" qui s'étendent sur plusieurs communes voisines.[30]

    Lieux et monuments

    Le château de Varennes

    Situé sur la commune limitrophe de Quincié-en-Beaujolais, le château de Varennes appartenait au marquis de Varennes qui posséda longtemps les terres de Marchampt sur lesquelles il avait droit de justice.

    L'une des deux chapelles de l'ancienne église, dite "de Varennes" servit un temps de nécropole à la famille de Nagu, marquis de Varennes dont les armes sont encore visibles de nos jours sur le bénitier du clocher.

    Le château des Roches

    Construite en 1865, cette grande maison bourgeoise était la propriété du comte italien Agostino Antonelli et de sa femme Marie Emma Garcia de la Palmira. Le comte et la comtesse résidaient à Terracine, près de Rome mais aimaient se rendre en villégiature à Marchampt.

    Le comte était un grand donateur de la paroisse, ce qui lui valait l'estime des habitants. Il offrit en 1889 une fontaine en marbre de Carrare ainsi que trois lustres de cristal.

    Lorsque le comte Antonelli meurt à Rome le 9 juin 1916, en pleine guerre mondiale, c'est tout le village de Marchampt qui est en deuil. La paroisse organisa une procession en l'honneur de ce grand bienfaiteur de la commune le 11 juillet 1916. La comtesse Antonelli dut se résoudre à vendre le château en 1926.

    La Villa Durnerin

    Riche demeure bourgeoise bâtie au XIXe siècle sur la demande d'une famille d'avocats parisiens, la Villa Durnerin du nom de ses propriétaires, surplombait le village de Marchampt.

    Délaissée à partir des années 1950, la bâtisse fut sujette à un incendie qui la détruisit en partie. La commune de Marchampt se résolut alors à en détruire les ruines.[21]

    L'église de la Nativité-Saint-Jean-Baptiste

    Si l'abbé Montaland faisait remonter la construction de la première église à l'année 1605[10], des sources ecclésiastiques plus anciennes attestent déjà de la présence d'un édifice religieux au milieu du XVe siècle dévolu à Saint Étienne. L'église possédait deux chapelles, l'une au nord dite "de Laval" et l'autre au sud, dite "de Varenne".

    Agrandi à plusieurs reprises et doté d'un clocher, le bâtiment se montra trop exigu et menaçait ruine. La décision fut prise en 1840, sous le ministère du curé Despras, d'engager les travaux de construction d'une nouvelle église à l'emplacement de l'ancienne. Elle fut bénie le 19 avril 1845 par le Cardinal De Bonald, Archevêque de Lyon et consacrée à Saint-Jean Baptiste enfant.

    On remarquera le fragment d'un retable sur la nativité qui est incrusté dans la façade, surplombant le portail. Sont représentées les scènes de la Nativité, de l'Annonce aux bergers (à gauche) et de l'Adoration des mages (à droite).

    L'église fut rénovée en 1948 et inaugurée par le Cardinal Gerlier.

    Le clocher renferme trois cloches. Une horloge a été installée en 1870, grâce à un don.

    Sur l'autel de la Vierge (chapelle dite de Varenne) se trouve une Piéta du XVIe siècle.

    La chapelle de Cremasson

    Ce fut le curé Despras qui entreprit la construction de la chapelle Notre-Dame-l'Auxiliatrice, au lieu-dit Cremasson en 1855, à la suite d'un vœu fait par la population. En effet, depuis près de sept ans, chaque année les récoltes étaient ravagées par la grêle. Les paroissiens décidèrent donc de bâtir une chapelle sur les hauteurs de Marchampt afin de demander la protection des cultures à la Vierge Marie. Les travaux commencèrent en 1856 grâce aux 6 700 francs de dons[10].

    La chapelle fut terminée au début de l'été 1857 et le 31 août de la même année, bénite par l'évêque Monseigneur Nicolas-Augustin de La Croix d'Azolette, ancien Archevêque d'Auch. La chapelle fut consacrée par le curé de Marchampt, M. Despras, le 24 mai 1858, devant les paroissiens. La fête de la chapelle Notre-Dame-l'Auxiliatrice se déroulait traditionnellement tous les 1er mai.

    Laissée à l'abandon, elle fit l'objet d'une restauration méticuleuse par une association locale à partir des années 1990. Depuis 2018, on y célèbre une messe au début du mois de septembre.

    La chapelle de Varennes

    Cette petite chapelle, placée sous le vocable de Saint-Emillian, fut construite en 1577 en amont du Château de Varennes. L'année est gravée sur le voussoir de la voute d'entrée en pierre de pays. On a dit qu'elle célébrait la reconstruction du château après qu'il fut détruit par les huguenots. Il ne reste aujourd'hui de cette chapelle que la façade ainsi que quelques murs.

    La fontaine

    Offerte en 1889 à la commune de Marchampt par le Comte et la Comtesse Antonelli, elle est en marbre de Carrare et fut sculptée à Rome d'où elle a été expédiée. La statue représente Saint Jean Baptiste enfant, Saint patron de la paroisse. Cette fontaine a amené l'eau courante de "Vers l'Haye" jusqu'à la place de l'église.

    Le monument aux morts

    Monument aux morts en 2019.

    Ce monument, célébrant la bravoure des hommes de Marchampt morts au combat a été érigé fin 1920 en présence des familles et des anciens combattants. Il est l'œuvre du marbrier-sculpteur Benoit Myard[31] (1873-1945), qui réalisa également les monuments de Quincié-en-Beaujolais, Beaujeu, Chenelette et Cercié.

    Il s'agit d'un "obélisque en calcaire, sur socle couronné d'un chapiteau corinthien à volutes supportant un massif rocaileux et une croix de guerre sculptée au sommet." Les matériaux utilisés furent le calcaire de Villebois pour le socle, la pierre de Chassagne pour le fût et la pierre de Lavoux ou de Vaurion pour le chapiteau.

    Pour la seule Guerre de 1914-1918, 56 noms furent gravés. 3 noms furent ajoutés pour la Seconde Guerre Mondiale; ceux de Francis Vallet (13 juin 1940), Pierre Delaye (11 mai 1943) et Pierre Chervet (7 décembre 1944). Le dernier nom gravé sur le monument fut celui de Louis Jomain, mort pour la France le 29 juin 1956 pendant la Guerre d'Algérie[32].

    Situé originellement sur la place du village, le monument a été restauré et déplacé Place du Cadran solaire en 2019.

    Personnalités liées à la commune

    • Pierre Delaye (1902-1943) : héros de la résistance et membre du réseau Phalanx, il fut l'organisateur de l'opération « SIRENE II » et réceptionna Jean Moulin, Christian Pineau et le général Delestraint lors de leur atterrissage clandestin à Melay (71) dans la nuit du 19 au 20 mars 1943. Il meurt sous les balles allemandes à Loyettes (01) le 11 mai 1943[15]. Dans ses missions, Pierre Delaye alias "Var" était secondé par son frère Jean (1904-1977).
    • Adrienne Delaye (1911-2009) : membre du réseau Phalanx avec ses frères, elle était agent de liaison. Arrêtée par la Gestapo sur dénonciation, elle fut déportée. Adrienne Delaye se retrouva au camp de Ravensbruck, ou elle côtoya entre autres Geneviève de Gaulle-Anthonioz. Libérée en 1945, elle resta toute sa vie très discrete sur cette période.
    • Gabriel Gauthier (1916-1996) : Général d'armée et as de l'aviation de la Seconde Guerre mondiale, il fut Chef d'état-major de l'armée de l'air de 1969 à 1972 après avoir été Chef d'état-major particulier du Général De Gaulle. Originaire de Marchampt, il y fut inhumé aux côtés de son frère Lucien, maire du village au début des années 60.

    Voir aussi

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
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