Ménétréol-sous-Sancerre

Ménétréol-sous-Sancerre est une commune française située dans le canton de Sancerre, le département du Cher en région Centre-Val de Loire.

Ménétréol-sous-Sancerre

Mairie de Ménétréol-sous-Sancerre
Administration
Pays France
Région Centre-Val de Loire
Département Cher
Arrondissement Bourges
Intercommunalité Communauté de communes Pays Fort Sancerrois Val de Loire
Maire
Mandat
Pascale Marq
2020-2026
Code postal 18300
Code commune 18146
Démographie
Population
municipale
315 hab. (2018 )
Densité 56 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 19′ 07″ nord, 2° 51′ 24″ est
Altitude Min. 142 m
Max. 252 m
Superficie 5,67 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Saint-Satur - Sancerre
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Sancerre
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
Ménétréol-sous-Sancerre
Géolocalisation sur la carte : Cher
Ménétréol-sous-Sancerre
Géolocalisation sur la carte : France
Ménétréol-sous-Sancerre
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Ménétréol-sous-Sancerre

    Géographie

    La commune de Ménétréol-sous-Sancerre est située au nord-est du Cher et à l'est du canton de Sancerre, entre les communes de Tracy-sur-Loire et Sancerre au nord et Thauvenay au sud. À l'est, la Loire forme une limite entre la région Centre-Val de Loire et la Bourgogne.

    D’une superficie de 567 ha, cette commune offre des paysages de bois, de coteaux où est cultivée la vigne, et une plaine alluviale favorable à l'élevage de bovins et de caprins ainsi qu'à la production céréalière. Le canal latéral à la Loire, les cours des rivières de la Vauvise et du Moule traversent la commune parallèlement à la route départementale D 920.

    Localisation

    Saint-Satur
    Sancerre N Tracy-sur-Loire
    (Nièvre)
    O    Ménétréol-sous-Sancerre    E
    S
    Thauvenay

    Urbanisme

    Typologie

    Ménétréol-sous-Sancerre est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Satur - Sancerre, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 14 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (78,2 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (73,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (29 %), prairies (20,3 %), cultures permanentes (16,7 %), zones agricoles hétérogènes (12,2 %), forêts (10,4 %), eaux continentales[Note 3] (9 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (2,4 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Économie

    • Agriculture :
    • Élevages bovin et caprin : viandes et fromages de chèvre (AOC crottin de Chavignol).
    • Services : boulangerie, La Poste, cafés, hôtel et restaurants.
    • Tourisme : petit port de plaisance sur le canal latéral à la Loire, résidences secondaires, proximité de la Loire.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    18.. 18.. Louis Gaudry    
    194. 194. Victor Bouillot    
    mars 2001 mai 2020 Roger Laurent[8]   Retraité de profession libérale
    mai 2020 En cours Pascale Marq[8],[9] DVG Profession libérale

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[11].

    En 2018, la commune comptait 315 habitants[Note 4], en diminution de 8,96 % par rapport à 2013 (Cher : −2,64 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    7187267348438948869931 0671 122
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 0991 1241 1231 0941 0571 0001 0131 358897
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    773757715612573538573462461
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
    406390436389353354360391323
    2018 - - - - - - - -
    315--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[12] puis Insee à partir de 2006[13].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Monuments et sites

    • Le village vigneron : ses maisons, solides bâtisses du XVIe siècle et du XVIIe siècle, avec leur cave semi-enterrée et leur escalier extérieur typique.
    • L'église Saint-Hilaire. Au Moyen Âge, le clocher de l'actuelle église paroissiale faisait partie du prieuré de Ménétréol qui était l'un des principaux prieurés de l'abbaye Saint-Satur. À voir dans cette église, au plan crucial : son chevet pentagonal, sa tour-clocher romane orientée vers l'ouest, sa corniche à modillons, sa vaste nef rectangulaire non voûtée, son chœur encadré par deux chapelles du XVIIe siècle.
    • Les îles de la Gargaude[14]. Ce site boisé, également lieu de découverte, de promenade et de détente, doit son nom à son passé où il était détaché de la berge et du lit majeur de la Loire. Ce site préservé constitue une mosaïque de milieux naturels formée de pelouses sèches, d'eau libre et de forêts alluviales accueillant une faune riche dont le brochet, le castor européen, le Pic Noir, le Pic mar, la mésange boréale et le héron bihoreau.
    • Le petit port de plaisance sur le canal latéral à la Loire. Cette halte nautique, entre les écluses de Bannay et de Thauvenay, est ouverte de Pâques à novembre. Elle propose huit places pour bateaux et des services (points d'eau, d'électricité, sanitaires et poubelles) aux plaisanciers.
    • Le château des Aubelles (XIIe siècle). Il a été construit sur une ancienne île de la Loire, pour le comte de Sancerre, sur un modèle peu courant au Moyen Âge[15]. La forteresse dotée d'une tour-porte ne pouvait opposer qu'une faible résistance aux assaillants. L'ancienne résidence de campagne des comtes de Sancerre a été rapidement délaissée lors de la guerre de Cent Ans. Elle fut alors transformée en simple exploitation agricole. Les murs étaient initialement entourés de douves remplies d'eau, alimentées par les eaux de la Vauvise[16].
    • Les deux anciens viaducs ferroviaires. Construits au XIXe siècle, ces ponts de pierre et d'acier étaient réservés aux trains de la ligne stratégique reliant les ateliers d'armement de Bourges à Cosne-sur-Loire (Nièvre). Du haut de ces ponts, il est possible d'observer le village, le vignoble, le château et le donjon de l'ancienne forteresse de Sancerre ainsi que le Val de Loire.

    Sports et culture

    La commune dispose d'une aire de loisirs, au bord de la rivière Vauvise, où les sportifs peuvent pratiquer le football et la pétanque. La course à pied et le VTT peuvent aisément être pratiqués sur les routes et les chemins communaux. Une course automobile, de niveau régional, est organisée chaque printemps au départ de la commune.

    Loisirs

    - parcours « Loire et Vignoble » : Ménétréol-sous-Sancerre (bourg-départ), Les Aubelles (cf. section « Monuments et sites »), Les Chamsons, Le Guénetin, Thauvenay, Le Carroux, Ménétréol-sous-Sancerre (bourg-arrivée),
    longueur : 7 km,
    durée moyenne : 1 h 30 ;
    - parcours « L'Orme au Loup » :
    longueur : 11 km,
    durée moyenne : 3 h,
    balisage : jalons « Le Cher pas à pas »,
    altitudes : 145 m - 245 m.

    Histoire

    Ménétréol tire son nom du latin monasterellum, monasteriolum qui signifie « petit monastère » ou « petite église ». Le village s'est construit, depuis le XIe siècle et jusqu'au XIXe siècle, autour de sa principale richesse : la culture de la vigne.

    Dès le XIe siècle, l’Abbaye de Saint-Satur entreprend le déboisement de ce territoire et installe des convers afin de défricher les terres et cultiver la vigne. Au cœur de ce domaine viticole, elle établit un prieuré. Cette fondation est à l’origine de la paroisse de Ménétréol (dont le nom provient du nom latin monasterium).

    En 1145, lors d’un conflit entre la papauté et les seigneurs laïcs locaux, le village est incendié. Cependant peu de temps après, l’octroi par le comte de Sancerre, Étienne Ier, d’une charte de franchise (suppression d’un certain nombre de droits banaux, liberté accrue...) favorise le développement du village[19].

    Principale détentrice de biens fonciers, l’abbaye n’en est pas moins vassale du comte de Sancerre qui octroie aux habitants de Ménétréol, au 3e quart du XIIe siècle, une charte de franchise. C’est à cette époque que l’on peut dater la construction du château des Aubelles, lieu d’agrément des comtes de Sancerre : les garennes de Thauvenay offraient un territoire de chasse et les grasses prairies du Val apportaient en abondance la nourriture des chevaux. Au XIIIe siècle, Ménétréol-sous-Sancerre appartenait au chevalier Guilaume de Ménétréol et au comte Louis Ier de Sancerre. Le prieuré, placé sous le patronage de saint Hilaire, était la propriété des moines de l'abbaye Saint-Satur.

    Cette paroisse subit, comme l’ensemble du comté, les exactions des troupes armées au cours du XIVe siècle et du début du XVe siècle (prise de Ménétréol en 1361 par Robert Knowles) ; après la guerre de Cent Ans, la vitalité du village vigneron de Ménétréol et la proximité de la ville de Sancerre attirent une population de notables, d’hommes de loi, d’officiers, auxquelles s’ajoutent à la fin XVIe siècle des familles catholiques fuyant la place forte protestante. La paroisse de Ménétréol est à cette époque une des plus peuplées du comté.

    Le , Louise Élisabeth de Bourbon, princesse de Conti ... « fit son entrée et prit possession de la ville et conté de Sancerre visita leglise des dames relligieuses leglise de paroisse estant tombé en ruines depuis deux ans et plus visita et fit collation au pied de la tour et ensuit descendit a pied avec toutte sa suite. Monsieur le conte d'Aurroy seigneur du chasteau de la Grange, Mr le Barron de Pesseliere, plusieurs autres seigneurs et la justice en robe accompagnant son Altesse entra dans les moulins de cette paroisse pour les voir par curiosité monta dans son carosse avec tout son cortege et passa dans le grand guay pour aller ensuitte au chatteau de la Grange Chaumont d'ou elle ettoit sorty le matin, elle y a fait sa demeure pendant huit jours pleins en est party le » 9 août ... « Elle a esté complimentée le 6 août par moy prieur curé de ce lieu accompagné de bon nombre dhabitans dans la chambre qui est acosté de la grande salle dudit chatteau de la Grange Chaumont. Il fut fait a la Varenne deux feux de joye lun le dimanche 1er jour d'Aoust jour de larrivée de la Princesse et l'autre le dimanche suivant veille de son départ. Tous les habitans sous ses armes Les sieurs Nourrissat de ... capitaine, le sieur Billacois notaire de celieu lieutenant et le sieur François Poignant enseigne Maistre Desreaux chirurgien sergent Ant. Roger tambour ».

    « Les dits habitans ont aussy présenté a son Altesse deux paniers de beaux brochets peches dans la riviere apartenants aud habitans le premier present fut fait le vendredy 6 Aoust et lautre offert le dimanche 8 »[20].

    En 1832, la création du canal latéral à la Loire modifie considérablement le paysage communal. Cette nouvelle voie navigable, plus fiable que la Loire au débit capricieux, contribue à l’assainissement des zones marécageuses autour de la rivière de la Vauvise, alors déviée et canalisée. Elle facilite également le transport des marchandises (ciment, pierre, chaux, vin), en particulier vers Paris par le canal de Briare. L’économie locale s’en trouve bonifiée. Jusqu’à la crise du phylloxéra, la population augmente pour atteindre plus de 1 350 habitants en 1891 (dont 200 vignerons)[21].

    Le tabac a été cultivé à Ménétréol à partir 1945[22]. Il y eut jusqu'à 27 planteurs. La culture du tabac prit son plein essor, vers 1950, bénéficiant d'une main-d'œuvre familiale nombreuse. Le tabac assurerait alors un complément de revenu aux vignerons et agriculteurs qui le cultivaient sur de petites surfaces. Sa culture cessa définitivement en 1984.

    Personnalités liées à la commune

    • le Chevalier Guillaume de Ménétréol
    • Louis Laurent, prieur curé de Ménétréol-sous-Sancerre et prieur de Cayrols entre 1735 et 1740.
    • Le ministre et diplomate Jean-Guillaume Hyde de Neuville et son épouse artiste Anne Marguerite vécurent au château de l'Étang.

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. « Résultats des élections municipales 2020 », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le ).
    9. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    10. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    11. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    12. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    13. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    14. [loirenature]
    15. Menetreol-sous-Sancerre sur le site du Conseil Général du Cher.
    16. index histoire
    17. Loire Nature Découverte
    18. Ménétréol sous Sancerre
    19. Patrimoine du canton de Sancerre.
    20. Époque remarquable, A Ménétréol-sous-Sancerre, le prieur et curé Mangin.
    21. (en) madonna diam nelly furtado johnny at jpgiraudon.com
    22. Menetreol-sous-Sancerre

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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