Lucienne Jourfier

Lucienne Jourfier est née le 17 septembre 1923 à Toulouse et morte le à Paris. Elle était une chanteuse soprano lyrique coloratura française.

Biographie

Jeunesse

Son père, Gaston Jourfier, artiste-peintre et professeur aux Beaux-Arts Toulouse, créait des décors pour le théâtre du Capitole. Sa tante, Mademoiselle Germaine Bailac de l'Opéra de Paris, était une cantatrice parisienne : après ses débuts à l'Opéra en 1907 dans le rôle de Dalila, elle joua par la suite Carmen.

Lucienne Jourfier aborde la musique en intégrant le conservatoire de sa ville natale dans les classes d'alto et de solfège. C'est à l'âge de 19 ans, alors qu'elle travaille en tant qu'accompagnatrice de la classe de chant, qu'elle se fait remarquer et intègre cette même classe de chant du conservatoire de Toulouse. Elle obtient ses premiers prix à l'unanimité du jury au mois de , se faisant déjà remarquer par les directeurs des théâtres lyriques présents, dont celui du Capitole, qui lui propose de l'engager dans sa troupe[réf. souhaitée].

Elle insiste néanmoins pour obtenir ses prix à Paris, et intègre le Conservatoire de la Ville de Paris avec quelques mois de retard en . Elle est aussi la première reçue sur plus de 400 candidates dans la classe de Paul Guillamat, le père de la cantatrice Ginette Guillamat. Elle obtient ses premiers prix, toujours à l'unanimité, au mois de [1], quatre mois à peine après avoir intégré la classe de chant du Conservatoire de Paris. Elle chantera le même air que lors du concours d'entrée, la Scène de la folie de Lucie de Lammermoor, avec les variations de Lily Pons.

Débuts à l'opéra

C'est à l'occasion du concours de sortie des élèves de cette classe de chant que le compositeur et chef d'orchestre Reynaldo Hahn remarque cette jeune fille de 21 ans à peine, et l'engage dès le mois d'août à jouer sur la prestigieuse scène du Palais Garnier lors de la reprise de La Flûte enchantée de Mozart aux côtés de Mado Robin, Paul Cabanel et Henri Médus. C'est ainsi que Lucienne Jourfier fait ses débuts à l'Opéra de Paris le dans le rôle de Pamina, à l'âge de 21 ans[2]. [réf. nécessaire].

En 1945 toujours, Lucienne Jourfier débute à la Salle Favart dans le rôle de Sophie de Werther. Suivront Leila des Pêcheurs de perles, Philine de Mignon, Violetta de La Traviata, Micaela de Carmen, Suzanne des Noces de Figaro, La Guimard de Fragonard de Gabriel Pierné (avec Fanély Revoil et Jacques Jansen), Léna de La Princesse jaune de Camille Saint-Saëns, Blaise le savetier de Philidor, Mimi de La Bohème, Lady Mary de Monsieur Beaucaire de André Messager qu'elle chante avec Jacques Jansen, Rosine du Barbier de Séville.

En 1948, elle est choisie pour incarner cette Rosine à l'écran dans la production cinématographique sous la direction musicale du chef André Cluytens. Lucienne Jourfier y donnera la réplique à Raymond Amade, Roger Bourdin et Roger Bussonnet.

Au palais Garnier, elle est Juliette de Gounod, et c'est à elle que Maurice Lehmann confie le soin de ressusciter l'Amour des Indes galantes de Rameau lors de la reprise de 1952 avec Geori Boué, Denise Duval, Janine Micheau et Jacqueline Brumaire.

Elle joue aussi Manon de Jules Massenet, qui est le rôle dans lequel elle laisse un souvenir impérissable.

En province et à l'étranger

Sa carrière en province et à l'étranger est assez restreinte, les artistes sous contrat avec l'Opéra à l'époque n'ayant la possibilité de se produire sur d'autres scènes que pendant leurs congés (c'est-à-dire en juillet et début août). Lucienne Jourfier peut néanmoins rencontrer les publics d'Afrique du Nord et de Genève. Mais c'est à Monte-Carlo qu'elle représente l'Opéra de Paris et l'école du chant français, en particulier lors de la saison de 1952. Raoul Gunsbourg, alors directeur de l'Opéra de Monte-Carlo lui demande de venir chanter dans « sa » maison des "Bohème" qui émeuvent grandement et le public, et la famille princière, et son partenaire, le grand ténor Giacomo Lauri-Volpi.

Fin de carrière

En 1953, la jeune femme annonce qu'elle quitte l'Opéra de Paris. [réf. nécessaire]. Elle continue à se produire en concert, de moins en moins souvent, et abandonne définitivement la carrière en 1956, à l'âge de 32 ans.

Productions discographiques

Liée par un contrat d'exclusivité avec l'Opéra de Paris[réf. souhaitée], Lucienne Jourfier ne peut que très exceptionnellement participer à des sessions d'enregistrement. Elle laisse néanmoins quelques disques, au nombre desquels figurent les principaux airs de la Manon de Massenet.

Les archives de l'INA recensent également un nombre important d'enregistrements de la cantatrice.

Notes et références

  1. « Programme Concert donné par les 1ers Prix du Conservatoire 1945 », Paris-presse, L'Intransigeant, , p. 2 (lire en ligne)
  2. R. D., « Débuts de Mlle Jourfier à l'Opéra », Le Monde, (lire en ligne)

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