Lucelle (Haut-Rhin)

Lucelle est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.

Pour les articles homonymes, voir Lucelle.

Lucelle

La mairie.

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Haut-Rhin
Arrondissement Altkirch
Intercommunalité Communauté de communes Sundgau
Maire
Mandat
Bernard Fankhauser
2020-2026
Code postal 68480
Code commune 68190
Démographie
Gentilé Lucellois, Lucelloises
Population
municipale
34 hab. (2018 )
Densité 3,3 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 25′ 23″ nord, 7° 14′ 52″ est
Altitude Min. 500 m
Max. 760 m
Superficie 10,27 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton d'Altkirch
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Lucelle
Géolocalisation sur la carte : Haut-Rhin
Lucelle
Géolocalisation sur la carte : France
Lucelle
Géolocalisation sur la carte : France
Lucelle

    Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.

    C'est la moins peuplée des communes du Haut-Rhin avec 36 habitants (en 2017).

    Elle se trouve à la frontière directe avec la Suisse.

    Géographie

    Lucelle est la commune la plus méridionale du Haut-Rhin et d'Alsace. Administrativement, Lucelle relève du canton et de l'arrondissement d'Altkirch. Elle est située sur la rivière éponyme du village. Lucelle est une petite localité d'une vingtaine de maisons construites après la Révolution sur les restes de l'ancienne abbaye de Lucelle. Les habitants sont appelés les Lucellois.

    La Lucelle est le cours d'eau qui passe dans le village et qui lui a donné son nom. Elle poursuit son cours vers la Suisse où elle traverse entre-autres Kleinlützel, puis se jette dans la Birs au-dessus de la petite ville de Laufen.

    Communes limitrophes de Lucelle
    Oberlarg Winkel Ligsdorf
    Kiffis
    La Baroche
    ( Suisse)
    Pleigne
    ( Suisse)

    Urbanisme

    Typologie

    Lucelle est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (65,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (65,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (65,6 %), prairies (16,8 %), zones agricoles hétérogènes (10,2 %), terres arables (7,3 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    • Peut-être du nom allemand Lützel qui veut dire maison de lumière.
    • Lucicella (1125), Lucellensis (1131), Lucela (1136), Luzelahe (1137), Lucila (1175), Lucelan (1194), Luzela (1234), Lutzela (1258), Lucelain (1266), Lucelaco (1285), Lùscelant (1340), Lucelans (1350), Lucelant (1360).
    • En allemand : Lützel[8].

    Histoire

    Lucelle.

    Le site est occupé depuis très longtemps comme l'atteste d'ailleurs une hache en cuivre découvert à l'endroit. Lucelle était également le lieu où fut construit une importante abbaye au XIIe siècle qui fut entièrement détruite au cours de la Révolution. C'est aujourd'hui une agglomération d'une vingtaine de maisons construites sur les ruines du domaine abbatial.

    L'abbaye de Lucelle

    Cette abbaye eut pour fondateurs Hugues, Amédée et Richard, seigneur de Montfaucon. Les fonds destinés au nouvel établissement appartenaient à leur oncle Bertold, évêque de Bâle et au chapitre de son église, qui donnèrent leur consentement à son aliénation. Les fondateurs soumirent aussitôt le nouveau monastère à la juridiction de l'évêché de Bâle et renoncèrent à tout droit d'avocatie. Saint Bernard, que les documents de Lucelle regardent comme parent des fondateurs, vint poser la première pierre de l'église le et bénit une source voisine dont l'eau devait abreuver les premiers habitants du lieu. Quand du milieu des forêts sortit ensuite un monastère ou des habitations suffisantes, Pons, abbé de Bellevaux, y envoya une colonie de douze religieux sous la direction d'Etienne qui devint le premier abbé de Lucelle. Ce nombre de douze était fixé par les règlements internes et on le retrouve à chaque fondation de monastère.

    L'église consacrée sous l'invocation de la Vierge

    L'église de Lucelle fut consacrée et mise sous l'invocation de la Vierge le par Bertold, évêque de Bâle. Les religieux furent soumis à la règle de saint Benoît alors encore en usage chez les moines de l'ordre de Citeaux, appelés ensuite Bernardins du nom de leur réformateur, et on les plaça sous la surveillance claustrale de Bellevaux, dont Lucelle devint une filiale.

    Les filiales

    Ancien vestige de l'abbaye.

    L'abbaye de Lucelle a compté jusqu'à sept filiales : Neubourg près de Haguenau (1124), Frienisberg entre Arberg et Berne (1131), Kaisersheim en Bavière (1122), Lieu-Croissant dans le comté de Bourgogne (1138), Pairis près d'Orbey en Alsace et Salmanschweiler en Souabe (même année), enfin Saint-Urbain au canton de Lucerne (1194). Lucelle possédait d'autres prieurés dont trois en Alsace : Lauterbach (Bade-Wurtemberg), Saint-Appolinaire et Blotzheim (Haut-Rhin), et un voisin de Lucelle formé par la seigneurie de Löwenbourg dans le canton du Jura en Suisse.

    La proie des flammes

    En 1524, Lucelle devint la proie des flammes ; l'année suivante, les paysans révoltés y mirent le feu et détruisirent ainsi un grand nombre de manuscrits précieux. L'église et le monastère furent vendus pendant la Révolution et entièrement démolis en 1804 ; sur leur emplacement on construisit les usines. La borne limite de l'ancien royaume de Bourgogne était placée dans la cuisine du couvent.

    Le creuset de plusieurs hommes célèbres

    L'abbaye de Lucelle a connu plusieurs hommes distingués tels Jean Démétrius, auteurs d'écrits théologiques, né à Bâle et mort en 1319 ; Conrad Holtzacker, de Bâle, rédacteur des Actes du Concile de Constance, mort en 1443 ; Nicolas Amberg, vice chancelier de Frédéric III, auteur de Dissertations historiques sur les antiquités de Lucelle, mort en 1467 ; Louis Jaeger, mort en 1495 ; Laurent Lorillard, mort en 1648 et Bernardin Buchinger. C'est à Lucelle que mourut en octobre 1787 le chanoine Philippe-André Grandidier alors qu'il faisait des recherches historiques dans les archives du couvent.

    Héraldique

    Les armes de Lucelle se blasonnent ainsi :
    « D'azur à l'église cruciforme d'argent ouverte de sable et couverte de gueules, à la tour sur la croisée sommée d'une croix d'argent. »[9]

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    mars 2001 En cours
    (au 31 mai 2020)
    Bernard Fankhauser [10]
    Réélu pour le mandat 2020-2026
    - -
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[12].

    En 2018, la commune comptait 34 habitants[Note 2], en diminution de 10,53 % par rapport à 2013 (Haut-Rhin : +0,82 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    71132237279258338300266221
    1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
    284286282184224263136112118
    1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    119121118838172924672
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008
    626468537147424241
    2013 2018 - - - - - - -
    3834-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[13] puis Insee à partir de 2006[14].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    • Vestiges de la prestigieuse abbaye de Lucelle, ancienne abbaye cistercienne (XIIe siècle).
    • Centre européen de rencontres.
    • Chapelle Notre-Dame, aménagée dans l'ancienne fonderie abbatiale.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Dictionnaire topographique du département du Haut-Rhin - Georges Stoffel (1868)
    9. Archives Départementales du Haut-Rhin
    10. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    11. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    12. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    13. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    14. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
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