Louise Thuliez

Louise Thuliez, née le à Preux-au-Bois (Nord, France)[1] et morte le à Paris, institutrice et licenciée en lettres, est une résistante durant les deux guerres mondiales.

Louise Thuliez
Louise Thuliez honorée par le général Weygand en 1935.
Naissance
Preux-au-Bois (Nord)
Décès
Paris
Nationalité France
Pays de résidence France
Diplôme
institutrice et licenciée en lettres
Autres activités
Distinctions
Prix Montyon (1935)

Pendant la Première Guerre mondiale, avec d'autres complices, notamment Henriette Moriamé, elle participe à l'exfiltration de nombreux soldats britanniques pour qu'ils puissent rejoindre l'armée française. Arrêtée par les Allemands le , Louise Thuliez est condamnée à mort puis aux travaux forcés à vie.

En 1940, elle organise à Clermont-Ferrand un réseau de passage vers l'Angleterre. Son activité s'étend aux maquis du Puy-de-Dôme et de la Haute-Savoie.

Biographie

Louise Thuliez se trouve à Saint-Waast-la-Vallée en tant qu'institutrice lors de la déclaration de guerre en 1914. Et c'est, dès le , alors que les Anglais, les Écossais et les Irlandais battent en retraite après la bataille de Charleroi, que Louise Thuliez entre en jeu.

D'abord en assurant le ravitaillement en pain pour les habitants qui restent au village et pour les alliés de passage et dès le pour l'ennemi[Quoi ?] qui progresse « Nach Paris », puis en organisant, avec la princesse de Croÿ, une filière d'évasion vers les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Durant le premier semestre 1915, elle fait passer la frontière à plus de 170 militaires ou mobilisables avec l'aide d'Herman Capiau (1884-1957), du réseau Edith Cavell (fusillée le 12 octobre 1915), ingénieur des mines, habitant Wasmes (dans le Borinage).

C'est en qu'elle rencontre l'architecte Philippe Baucq, l'un des propagandistes du « Mot du soldat » (organisme de liaison entre les soldats au front et les familles isolées en pays occupé), qui lui permet de donner des nouvelles de leurs fils à des familles de Maroilles, Englefontaine et d'autres villages où elle se rendait.

Le nombre d'hommes devant passer la frontière devenant de plus en plus important, Louise Thuliez les conduit elle-même jusqu'à Bruxelles chez Edith Cavell. Cela se révèle vite être très compliqué et dangereux car ces hommes sont parfois imprudents, c'est donc sous les noms de guerre de « Jeanne Martin », « Marie Mouton » ou encore « Mme Lejeune » qu'elle voyage. C'est d'ailleurs sous ce nom qu'elle est arrêtée le à Bruxelles dans l'appartement de Philippe Baucq et internée à la prison de Saint-Gilles.

Condamnée à mort le ainsi que Philippe Baucq, Edith Cavell, Louis Séverin et Louise de Bettignies, elle est graciée le grâce à l'intervention du pape Benoît XV et du roi d'Espagne Alphonse XIII. Elle est transférée à Cambrai le où elle comparait devant le Conseil de guerre de la ville qui commue sa peine en travaux forcés à perpétuité. Elle regagne la prison de Saint-Gilles le et est déportée en Allemagne le .

Internée à Siegburg près de Bonn, elle proteste contre la fabrication des grenades par les prisonniers. Elle est libérée le , arrive à Louvain deux jours plus tard et regagne Saint-Waast-la-Vallée.

En 1924, Louise Thuliez prend la direction d'une institution de jeunes filles à Saint-Maurice (Val-de-Marne).

Louise Thuliez milite ensuite pour le droit de vote des femmes en participant à des réunions dans toute la France[2].

Elle publie ses souvenirs en 1933 sous le titre Condamnée à mort.

En septembre 1939, au début de la Seconde Guerre mondiale, elle crée les « Foyers du soldat » et dès 1940, rejoint une nouvelle fois la résistance en faisant passer en Afrique du Nord et en Angleterre plusieurs milliers de soldats français et alliés. Elle ravitaille aussi en médicaments le maquis Glières et aide les maquis du Puy-de-Dôme et de la Savoie.

Louise Thuliez meurt le à Paris et est enterrée à Saint-Waast-la-Vallée, où ses funérailles sont célébrées le .

Publication

  • Louise Thuliez, « Condamnée à mort par les Allemands. — Récit d’une compagne de miss Cavell », Revue des deux Mondes, Paris, vol. 6e période, tome 50, , p. 648-681 (lire sur Wikisource)
- Prix Montyon 1935 de l’Académie française

Reconnaissances

  • Nommée chevalier de la Légion d'honneur le
  • Croix de Guerre 1914-1918
  • Citation à l'ordre de la Nation.
  • Ordre de l'Empire britannique
  • Médaille d'or de l'American Legion
  • Elle préside le Kelly Memorial
  • La municipalité de Preux-au-Bois a élevé vers 1970 une stèle de granit au milieu d'un jardin à sa mémoire[3].

Hommages

  • La place de son village natal porte son nom.
  • Une rue du 19e arrondissement de Paris, la rue Louise-Thuliez, porte son nom depuis 1974.
  • Les écoles primaires de Preux-au-Bois et de Saint-Waast-la-Vallée portent son nom.

Notes et références

  1. Acte de naissance du 13 décembre 1881 de Louise Marie Thuliez - Archives départementales du Nord en ligne (Preux-au-Bois/NMD 1871-1895 ; vue 341/706)
  2. Binot 2008
  3. Le Patrimoine des communes du Nord, Flohic éditions.

Bibliographie

  • Jean-Marc Binot, Les Héroïnes de la Grande Guerre, Fayard, , 312 p. (ISBN 9782213637143, lire en ligne)
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