Ligne de Valleroy-Moineville à Villerupt-Micheville

La ligne de Valleroy-Moineville à Villerupt-Micheville est une courte ligne non exploitée du réseau ferré de l'Est de la France en région Lorraine.

Ligne de
Valleroy-Moineville à Villerupt-Micheville
Ligne de Valleroy-Moineville à Villerupt-Micheville
via Briey et Audun-le-Roman
Pays France
Historique
Mise en service 1879 1907
Fermeture 1983 1991
Concessionnaires Est
SNCF (1938 1997)
RFF (1997 2015)
SNCF (à partir de 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 220 000
Longueur 43,4 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification 25 kV – 50 Hz
Pente maximale 10 
Nombre de voies 0
(Anciennement Double voie de Valleroy-Moineville à Audun-le-Roman ; voie unique d'Audun-le-Roman à Villerupt-Micheville)
Trafic
Propriétaire SNCF
Trafic Ligne déclassée de Valleroy-Moineville à Tucquegnieux, fermée à tout trafic au delà.

Établie en Meurthe-et-Moselle, elle relie la gare de Valleroy - Moineville sur la ligne de Conflans-Jarny à Hagondange, à celle d'Audun-le-Roman sur la ligne de Longuyon à Thionville et de Villerupt-Micheville, établie en cul-de-sac, gare terminus de la ligne en provenance de Longwy.

Elle acheminait un trafic fret important alimenté par les nombreux embranchements miniers à voie normale qui jalonnaient le parcours.

Elle constitue la ligne 220 000 du réseau ferré national, et la ligne n°67 du réseau des Chemins de fer de l'Est[1].

Historique

Le premier projet ferroviaire concernant cette région apparaît en 1863, dans le cadre de la Voie ferrée d'intérêt local, c'est celui d'une ligne de Briey à Aumetz, via Audun-le-Roman, disposant de deux embranchements vers Villerupt et vers Longwy. Il provient des besoins en minerai calcaire nécessaire à la réalisation d'un « mélange autofondant » utile économiquement pour les hauts fourneaux. Venant des industriels, il est néanmoins insuffisamment financés par ceux-ci et rencontre l'opposition des communes traversées, ce qui explique son abandon. La Guerre franco-allemande de 1870 et en conséquence la cession de l'Alsace-Lorraine par la France à l'Empire allemand modifie les besoins en relations ferroviaires, de la région, des industriels, mais aussi de la Compagnie des chemins de fer de l'Est qui se retrouve avec « un réseau incohérent, avec des lacunes qu'il faut combler. La liaison entre la Mer du Nord et la Suisse qui transitait par Metz est interrompue par la nouvelle frontière »[2].

À l'origine simple embranchement desservant Briey sur la ligne de chemin de fer située « d’un point de la frontière belge, à déterminer par le Gouvernement, à un point de la vallée de la Moselle, également à déterminer par le Gouvernement, la compagnie de l’Est entendue, ledit chemin desservant soit directement, soit par embranchement, les terrains miniers d’Hussigny, de Villerupt et de la vallée de l’Orne, ainsi que les villes de Briey et de Thiaucourt[3] », cette ligne fut ultérieurement prolongée afin de mieux desservir les embranchements miniers meurthe-et-mosellans.

Il convient de noter que les travaux préparatoires à la loi du , qui déclare d'utilité publique cet embranchement, faisaient de Briey une ville située pleinement sur le tracé d'une ligne de chemin de fer située « de la frontière belge, près Longwy, à la ligne de Nancy à Metz, près d’Arnaville, par Audun-le-Roman et Briey, avec embranchement sur Villerupt, sur la vallée de l’Orne et sur Thiaucourt. » Cette liaison, voulue par le Gouvernement français à la suite de la perte de la Moselle lors de la guerre de 1870, visait à « réparer une des plus grandes brèches de notre réseau de l’Est », « remettre en communication la frontière belge avec la ligne de la Moselle et, par suite, […] rétablir nos communications vers la Suisse », et enfin « mettre en communication avec son chef-lieu l’arrondissement de Briey ». Toutefois, le ministère de la Guerre considérant que cette ligne, trop proche de la frontière prussienne, pouvait nuire à la sécurité nationale, son tracé fut modifié afin de l'en écarter.

Finalement, elle fut construite à la fin des années 1870 mais ne dessert directement aucune des villes précitées qui reçurent toutefois des embranchements vers cette ligne ou d'autres du réseau. Il s'agit de la ligne de Longuyon à Onville et Pagny-sur-Moselle.

Cette dernière, qui partait à l'origine de Conflans-Jarny, fut appelée ligne de Valleroy-Moineville à Villerupt après qu'une nouvelle section ait été réalisée entre Valleroy et Jœuf-Homécourt puis Moyeuvre-Grange où elle se connecte à la ligne Alsace-Lorraine vers Hagondange, le tout est actuellement regroupé sous l'appellation de ligne de Saint-Hilaire-au-Temple à Hagondange.

Tracé

La ligne se détache de l'actuelle ligne de Saint-Hilaire-au-Temple à Hagondange à Valleroy-Moineville. Elle descend ensuite vers la vallée du Woigot qu'elle atteint à Moutiers après avoir traversé une colline en tranchée. La nature encaissée et sinueuse de la vallée nécessite plusieurs ponts et un long tunnel à Briey. La ligne prend ensuite de la hauteur et atteint Audun-le-Roman, qui fut gare-frontière du temps de l'occupation allemande de l'Alsace-Lorraine. Après Audun-le-Roman, elle continue à prendre de la hauteur, franchit le viaduc de Serrouville et atteint son altitude maximale près de Tiercelet. Elle redescend ensuite à flanc de côteau vers Villerupt-Micheville en traversant Thil sur un viaduc.

Sur plus de deux kilomètres et demie, et avec une différence de niveau importante, son tracé longe de très près la ligne de Longwy à Villerupt-Micheville, malgré la présence de nombreux ouvrages d'art.

La gare de Villerupt est un terminus pour les deux lignes situé en hauteur[5] ; il n'existe pas de connexion avec les lignes, gérées par l'AL qui desservaient l'autre côté de la frontière et la différence de niveau est de plus de 50 mètres.

Desserte

Cinq mines de fer furent raccordées à la voie d'Audun-le-Roman à Briey : Sancy (entre les stations de Sancy et de Tucquegnieux), Anderny-Chevillon et Tucquegnieux (station de Tucquegnieux), Saint-Pierremont (station de Mancieulles-Bettainvillers), et cinq mines furent raccordées à la ligne de Conflans-Jarny à Briey et Homécourt Moutiers (station de Moutiers), Homécourt (station d'Homécourt), Auboué (station d'Auboué), Jarny (station de Conflans-Jarny), Valleroy (station de Valleroy-Moineville)[6].

Chronologie

Déclaration d'utilité publique

  • Valleroy-Moineville - Briey : [3],[7]
  • Briey - Villerupt-Micheville : [8],[9]

Concession à la Compagnie des chemins de fer de l'Est

  • Valleroy-Moineville - Briey : convention du , approuvée par la loi du même jour[3]
  • Briey - Villerupt-Micheville : convention du , approuvée par la loi du [8]

Ouverture

  • Valleroy-Moineville - Briey : [1]
  • Briey - Audun-le-Roman : [1]
  • Audun-le-Roman - Villerupt-Micheville : [1]

Électrification

  • Valleroy-Moineville - Mancieulles-Bettainvillers : (mise sous tension), (inauguration)[10]
  • Mancieulles-Bettainvillers - Audun-le-Roman : [10] ou [11]
  • Audun-le-Roman - Villerupt-Micheville : [10]

Fermeture au trafic voyageurs

  • Valleroy-Moineville - Briey : [1]
  • Briey - Villerupt-Micheville : [1]

Fermeture administrative

La ligne a été fermée par sections :

  • Valleroy-Moineville (326,400) - Briey (330,600) : [12]
  • Briey (330,600) - Tucquegnieux (339,800) : [13]
  • Tucquegnieux (339,800) - Villerupt-Micheville (367,809) : [14]

Déclassement

  • Valleroy-Moineville (326,400) - Briey (330,600) : [12]
  • Briey (330,600) - Tucquegnieux (339,800) : [13]

Notes et références

  1. André Gibert et José Banaudo, Trains oubliés : Volume 1 : L'Alsace-Lorraine - L'Est, Menton, Les Éditions du Cabri, , 176 p., p. 173
  2. Schontz, Felten et Gourlot 1999, p. 168.
  3. « Loi ayant pour objet de déclarer d’utilité publique l’établissement de nouvelles lignes concédées à la compagnie de l’Est et d’approuver une convention passée avec cette compagnie, du 17 juin 1873 - Wikisource », sur fr.wikisource.org (consulté le )
  4. La ligne de Valleroy à Briey et Villerupt se raccorde à la ligne vers Longwy moyennant un demi-tour à Villerupt.
  5. « Villerupt-1988 mur d'aubrives l'ancienne gare et de la mine à ciel ouvert de la Houtte », sur Flickr (consulté le )
  6. « Le Journal des transports : revue internationale des chemins de fer et de la navigation », sur Gallica, (consulté le )
  7. Article premier de la loi du 17 juin 1873, ayant pour objet de déclarer d’utilité publique l’établissement de nouvelles lignes concédées à la compagnie de l’Est et d’approuver une convention passée avec cette compagnie : « Est déclaré d'utilité publique [l'établissement du chemin de fer] d’un point de la frontière belge, à déterminer par le Gouvernement, à un point de la vallée de la Moselle, également à déterminer par le Gouvernement, la compagnie de l’Est entendue, ledit chemin desservant soit directement, soit par embranchement, les terrains miniers d’Hussigny, de Villerupt et de la vallée de l’Orne, ainsi que les villes de Briey et de Thiaucourt. »
  8. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le ), p. 2386
  9. Article premier de la loi du 12 avril 1900, ayant pour objet de déclarer d’utilité publique, à titre d'intérêt général, l'établissement du chemin de fer de Briey à Villerupt et d’approuver la convention provisoire passée, le 15 mai 1899, entre le ministre des travaux publics et la compagnie des chemins de fer de l’Est : « Est déclaré d’utilité publique, à titre d'intérêt général, l'établissement du chemin de fer de Briey à Hussigny et à Villerupt par ou près Audun-le-Roman. »
  10. André Gibert - José Banaudo, Trains Oubliés : Volume 1 : L'Alsace-Lorraine - L'Est, Menton, Éditions du Cabri, , 176 p., p. 83
  11. « Les électrifications SNCF », « Le monophasé des origines à 1962 », Le Train, no spécial 41, janvier 2005 (ISSN 1267-5008), p. 96
  12. Décret du 16 décembre 1991 portant retranchement et déclassement de sections de lignes dépendant du réseau ferré national géré par la Société nationale des chemins de fer français (lire en ligne)
  13. Décret du 22 février 1991 portant retranchement et déclassement de sections de lignes dépendant du réseau ferré national géré par la Société nationale des chemins de fer français (lire en ligne)
  14. « Fermeture de la section de ligne du réseau ferré national comprise entre les pk 339,800 et 367,809 de l’ancienne ligne n° 220000 de Valleroy à Villerupt-Micheville », SNCF Réseau, (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • André Schontz, Arsène Felten et Marcel Gourlot, Le chemin de fer en Lorraine, Metz, Éditions Serpinoise, , 316 p. (ISBN 2-87692-414-5, notice BnF no FRBNF37056352, présentation en ligne), « Briey - Villerupt », p. 168-171. .

Articles connexes

Liens externes

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