Ligne de Puyoô à Dax

La ligne de Puyoô à Dax est une ligne de chemin de fer française d'une longueur de trente kilomètres, qui relie Puyoô, dans les Pyrénées-Atlantiques à Dax, chef-lieu du département des Landes. Elle constitue la ligne 656 000 du réseau ferré national.

Ligne de
Puyoô à Dax

La marquise de la gare de Dax.
Pays France
Villes desservies Puyoô, Dax
Historique
Mise en service 1863
Électrification 1925
Concessionnaires Midi (1857 1937)
SNCF (1938 1997)
RFF (1997 2014)
SNCF (depuis 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 656 000
Longueur 30,347 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification 1500 V continu
Pente maximale
Nombre de voies Double voie
Signalisation BAPR (panonceaux PR sur les signaux de block)
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic TGV, Intercités, TER, fret

Ouverte en 1863 et électrifiée en 1925 par la Compagnie du Midi, cette courte ligne présente la particularité d'être essentiellement utilisée par les TGV Atlantique et trains de grandes lignes en transit, avec une desserte locale très limitée. Aucune gare n'est actuellement en service commercial hormis les gares encadrantes de Puyoô et de Dax.

Histoire

Chronologie

Un lien essentiel entre Gascogne et Pyrénées

La ligne de Puyoô à Dax est déclarée d'utilité publique, en même temps que la ligne de Toulouse à Bayonne dont elle constitue un embranchement, par un décret impérial le [1]. Elle est concédée à la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne par une convention signée le entre le ministre des Travaux publics et la compagnie. Cette convention est approuvée par un décret impérial à la même date[2]. Cette convention comprend outre cette ligne, à établir à la charge de la compagnie, le tronçon de Pau à Puyoô de la ligne de Toulouse à Bayonne, dont l'infrastructure est réalisée par l'État. Si ce dernier tronçon s'établit naturellement dans la vallée du gave de Pau, l'établissement de la ligne de Dax fait l'objet de nombreuses hésitations quant au tracé, le parcours le plus direct devant traverser deux reliefs successifs, un entre les vallées de l'Adour et du Luy, l'autre entre cette dernière et le gave de Pau. Finalement, le tracé retenu évite la première ligne de faîte en contournant Dax par l'ouest et franchit économiquement la seconde par un court tunnel au lieu du souterrain de 670 mètres initialement envisagé, grâce à un détour entre Habas et Misson[3].

Le , la ligne de Puyoô à Dax est mise en service par la Compagnie du Midi, en même temps que le tronçon de Pau à Puyoô de la ligne de Toulouse à Bayonne. Le tunnel n'étant pas achevé le jour de la mise en service de la ligne, 42 mètres restant à vouter, une déviation provisoire longue de 1 962 mètres est établie au-dessus de l'ouvrage et permet aux trains de circuler sans difficulté malgré une rampe de 23 . Les trains directs relient alors Pau à Dax, distantes de 83 kilomètres, en deux heures vingt-cinq minutes[3].

En 1925, dans le cadre de l'ambitieux programme d'électrification lancé par la Compagnie du Midi, la ligne est électrifiée en 1 500 V continu, en même temps que les grandes artères encadrantes. Toutefois la ligne est dotée de supports de caténaire en béton ajouré et non des ogivaux comme sur la ligne d'Irun ; en outre, la caténaire n'étant alimentée que par les deux sous-stations de Dax et de Puyoô des lignes encadrantes sans aucune sous-station intermédiaire de renfort, la tension en ligne connait de ce fait des chutes régulières[4].

Durant la Seconde Guerre mondiale, une des deux voies est démontée par les occupants allemands qui laissent toutefois en place la caténaire. Elle est néanmoins reposée en 1949-1950, les nombreux trains de pèlerinage se dirigeant vers Lourdes engendrant des difficultés croissantes sur la voie unique. En raison de la croissance du trafic, la ligne est équipée du block manuel unifié (BMU) en 1958, pour la célébration du centenaire des apparitions de Lourdes qui entrainent un trafic élevé[5].

Caractéristiques

Tracé

La ligne se débranche à l'ouest de la gare de Dax, sur la ligne de Bordeaux-Saint-Jean à Irun, et contourne la ville avant de franchir l'Adour grâce à un viaduc à six arches en maçonnerie long de 146 mètres. Alors orientée vers le sud-ouest, elle traverse la Chalosse puis le cours du Luy par un viaduc métallique long de 57 mètres, puis longe l'un de ses affluents, le grand Arrigan. Le tunnel de Habas, long de 288 mètres, permet à la ligne de rejoindre le bassin du gave de Pau. Elle quitte alors le département des Landes pour celui des Pyrénées-Atlantiques, et atteint alors la gare de Puyoô. Le long de son parcours, la ligne, assez sinueuse, comporte 36 courbes et traverse neuf communes. Son profil en long comporte deux dos-d'ânes, avec des rampes de de part et d'autre de Peyrouton, puis de 6,5  afin d'accéder au tunnel de Habas[4].

Équipement

La ligne, dotée d'une double voie, est électrifiée en 1 500 V continu[6] et équipée du block automatique à permissivité restreinte (BAPR) par compteur d'essieux[7], du contrôle de vitesse par balises (KVB)[8] et de la radio sol-train sans transmission de données[9],[10].

Vitesse limite

La vitesse limite de la ligne en 2014 pour tous types de trains de Puyoô à Dax est de 130 km/h mais les trains de certaines catégories, comme les trains de marchandises, sont soumis à des limites plus faibles[9].

Exploitation

Durant les années 1930, les besoins de desserte locale assez limités n'entrainent la mise en route que de quatre trains de voyageurs quotidiens et d'un train de marchandises. En revanche, le transit de rapides et express est important, avec la circulation des trains reliant Paris et Bordeaux vers les Pyrénées. Chaque jour circulent trois rapides et express reliant Paris à Lourdes et Tarbes de nuit, mais un unique express de jour sur le même parcours. Cette trame est complétée l'hiver par des trains périodiques reliant Bordeaux à Luchon et Laruns les samedis, et les dimanches de Hendaye à Laruns via Dax et Pau. Le passage à la région Sud-Ouest de la toute nouvelle SNCF en 1938 ne change pas la trame de desserte en place[5].

En 1952, la trame des trains de grandes lignes porte sur deux couples de rapides et express de jour, puis autant la nuit. La desserte locale est assurée avec deux omnibus quotidiens de Dax à Puyoô, mais aucun en sens inverse, ce qui pousse à faire arrêter les express 803 et 833 à Mimbaste et à Misson - Habaste. En , le trafic de Dax à Mont-de-Marsan est transféré sur route, mouvement qui touche la ligne de Puyoô à Dax en septembre avec l'arrêt de l'autorail[5].

Avec le lancement du TGV Atlantique en 1990, trois trains quotidiens empruntant le tronçon sont créés, avec un quatrième les vendredis et dimanches. Un nouveau train quotidien s'y ajoute postérieurement durant les années 1990. S'y ajoutent une liaison Dax - Pau en correspondance avec le TGV à destination de Hendaye, et deux Bordeaux - Pau - Tarbes en fin de semaine. Cet axe a longtemps été marqué par les migrations saisonnières de pèlerins se rendant à Lourdes. Entre Pâques et la mi-octobre, qui marque la fin de la saison avec le pèlerinage du Rosaire, la ligne est empruntée certains jours par six à dix trains spéciaux, un tiers d'entre eux étant assuré en TGV depuis Paris, le Nord et la Belgique. En l'an 2000, la ligne voit transiter une trentaine de circulations quotidiennes, nombre montant à cinquante certains jours d'été[5].

Notes et références

  1. « N° 4100 - Décret impérial qui déclare d'utilité publique l'établissement des lignes de chemins de fer de Toulouse à Bayonne, d'Agen à Tarbes et de Mont-de-Marsan à ou près Rabastens : 23 octobre 1856 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 8, no 438, , p. 839 - 840.
  2. « N° 4994 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 1er août 1857, pour la concession de chemins de fer à la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne : 1er août 1857 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 8, no 544, , p. 781 - 810.
  3. François et Maguy Palau, Le rail en France - Tome II, 1858 - 1863, p. 184
  4. « Dax - Puyoô, trait d’union entre la Gascogne et le Béarn », dans Rail Passion no 37, mars 2000, p. 51
  5. « Dax - Puyoô, trait d’union entre la Gascogne et le Béarn », dans Rail Passion no 37, mars 2000, p. 52
  6. [PDF] RFF - Carte des lignes électrifiées (consulté le 14 mars 2014)
  7. [PDF] RFF - Carte des modes d’espacement des trains (consulté le 14 mars 2014)
  8. [PDF] RFF - Carte des lignes équipées de contrôle de vitesses (consulté le 14 mars 2014)
  9. Renseignements techniques SNCF/RFF, version de décembre 2013
  10. [PDF] RFF - Cartes des lignes équipées de liaisons avec les trains (consulté le 14 mars 2014)

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • François et Maguy Palau, Le rail en France - Tome II, 1858 - 1863, 2001, 223 p. (ISBN 2-950-94212-1)
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