Ligne de Mâcon à Fleurville

La ligne de Mâcon à Fleurville via Lugny est une ancienne ligne ferroviaire française.

Ligne
de Mâcon à Fleurville
Mâcon-Fleurville via Lugny
Pays France
Historique
Mise en service 1900
Concessionnaires Compagnie des chemins de fer d'intérêt local de Saône-et-Loire
Caractéristiques techniques
Longueur 35,248 km
Écartement métrique (1,000 m)
Électrification Non électrifiée
Nombre de voies Voie unique
Trafic
Exploitant(s) Compagnie des chemins de fer d'intérêt local de Saône-et-Loire
Trafic Fret (jusqu'en 1935) et voyageurs (jusqu'en 1931)

Histoire

Cette ligne fut inaugurée le [1].

Cette ligne s’imposa progressivement comme un moyen de transport commode des voyageurs et des marchandises et son petit train, vite adopté sous le nom de « Tacot de Fleurville », connut un succès ininterrompu jusqu’à sa disparition dans les années 1930, effectuant plusieurs allers-retours quotidiens.

À titre d'exemple, le nombre de billets aller-retour distribués à Mâcon par la compagnie ferroviaire pour des voyages effectués en direction de Lugny et de Fleurville fut, pour la seule année 1909, de : 36 242[2].

À noter : le projet initial de voie, établi au début des années 1890, prévoyait l'établissement d'un chemin de fer à voie étroite entre Fleurville et Saint-Sorlin (ancien nom de La Roche-Vineuse, jusqu'en 1908). Le tracé fut profondément modifié et finit par s'établir définitivement entre Fleurvile et Mâcon via Lugny, desservant les communes de Bissy-la-Mâconnaise, Saint-Gengoux-de-Scissé, Azé mais aussi Igé puis Hurigny par la vallée de Verchizeuil. Diverses variantes furent rejetées, parmi lesquelles, d'une part, une desserte de Saint-Maurice-de-Satonnay et de Laizé et, d'autre part, une desserte de Verzé.

Caractéristiques

Longue de 35,248 kilomètres, elle fut inaugurée le et fonctionna jusqu'en 1931 pour le trafic quotidien de passagers et le milieu des années trente pour le trafic de marchandises, desservant nombre de communes du Mâconnais et du Haut-Mâconnais (seize stations, haltes et arrêts facultatifs). Deux heures et treize minutes étaient nécessaires pour effectuer le trajet, dans un sens comme dans l'autre. Les communes desservies étaient (outre les terminus de Mâcon et Fleurville) :

Elle avait pour terminus :

  • la cour des voyageurs de la gare de Mâcon, qu'elle quittait en empruntant la rue Saint-Brice (devenue rue Victor-Hugo) ;
  • la station de Fleurville-Pont-de-Vaux.

Outre des voyageurs, le « Tacot de Fleurville », à bord duquel se trouvaient chauffeur, mécanicien et chef de train, transportait du vin, du charbon, du bétail, du bois ou bien encore de la pierre de taille. Il se composait de deux ou trois voitures de voyageurs, d’un fourgon à bagages et d’un wagon de marchandises, le convoi étant tracté par une locomotive à vapeur du type 030T (pesant 17 tonnes à vide et 21 tonnes en ordre de marche) sortie des ateliers des établissements Corpet-Louvet.

Exploitation

Elle fut administrée par la Compagnie des chemins de fer d'intérêt local de Saône-et-Loire[3], créée à la fin du XIXe siècle pour construire et exploiter un réseau ferroviaire à voie métrique d'une dizaine de lignes[4] dans le département de Saône-et-Loire entre 1901 et 1945[5].

Après la désaffectation du chemin de fer d'intérêt local, le département de Saône-et-Loire mit en vente les terrains provenant de la voie ainsi que les immeubles et leurs dépendances (gares). À titre d'exemple, la gare de Lugny fut achetée fin 1940 par cette commune, le cout ayant été fixé à 19000 francs par l'administration[6].

Témoignages

« Je faisais les voyages entre Lugny et Mâcon à bord du Tacot, surnom affectueusement donné à ce sympathique petit train qui, jusqu’à sa disparition au milieu des années trente, relia Fleurville à Mâcon en desservant bon nombre de villages du Mâconnais. Ce train ne brillait toutefois pas par son confort. L’odeur de charbon me donnait la nausée et je préférais être au grand air, en me tenant sur la plate-forme d’extrémité du wagon. À l’intérieur de ces wagons, un détail a plus particulièrement retenu mon attention : ces bouillottes ayant la forme de longues boîtes métalliques plates remplies d’eau chaude placées au pied des sièges et censées réchauffer les passagers. » a raconté Madeleine Soboul, une habitante de Lugny qui, après avoir obtenu son certificat d’études primaires, poursuivit ses études à Mâcon[7].

« Le premier train était très tôt, six heures à l'heure du soleil, le dernier à vingt heures le soir, c'est-à-dire que l'hiver on partait la nuit, et on rentrait tard le soir. Le train du matin amenait le courrier, celui du soir le ramenait [...]. Le tacot remplissait en ce temps-là une mission extraordinaire, aussi bien pour les personnes que pour tous les produits lourds. C'était une révolution, il remplaçait la diligence pour les personnes, et les voituriers pour les marchandises. Pour le vin, pour le bois, pour tous les colis, c'est à wagons complets que tout était acheminé. » a raconté Alphonse Grosbon, habitant de Saint-Gengoux-de-Scissé[8].

Bibliographie

  • Le Tacot de Fleurville, revue « Images de Saône-et-Loire » n° 92 (hiver 1992-1993), pp. 9-15.
  • Les petits tacots sont morts... Que vivent les petits tacots !, revue « Images de Saône-et-Loire » n° 20 (), pp. 29-30).

Notes et références

  1. Mais elle put servir quelques semaines avant son entrée en service officielle, notamment à l'occasion du comice agricole de Lugny organisé en septembre 1900 : « Mon grand-père maternel, le père Louis, avait à 75 ans inauguré la ligne d'Azé à Fleurville, mise en service exceptionnellement avec des wagons de marchandises, à l'occasion du comice agricole de Lugny, au mois de septembre 1900. » Source : Alphonse Grosbon, Mon Saint-Gengoux, avec mes souvenirs et ceux qui m'ont été contés (textes transcrits par Noëlle Proutry), Société des amis des arts et des sciences de Tournus, 2006.
  2. Source : Fernand Nicolas, Les petits chemins de fer de nos campagnes, revue « Images de Saône-et-Loire » n° 19 (octobre 1973), pp. 19-22.
  3. http://www.numistoria.com/imgtitre/4266efc_hau.jpg
  4. Lignes parmi lesquelles figuraient : la ligne de Château-Chinon à Autun (49 km), la ligne de Digoin à Étang-sur-Arroux, la ligne de Saint-Bonnet-Beaubery à Montceau-les-Mines (45 km), la ligne de Bourbon-Lancy à Toulon-sur-Arroux, la ligne de Chalon-sur-Saône à Mervans (30 km), la ligne de Tournus à Louhans (33 km), la ligne de Monsols à Cluny et la ligne de Monsols à La Clayette.
  5. www.trains-fr.org/facs/lig71.htm
  6. Source : registre des délibérations du conseil municipal de Lugny, année 1940 (délibération du 22 septembre 1940).
  7. Propos rapportés par Frédéric Lafarge dans Madeleine Soboul, l'épicière centenaire de Lugny, s'en est allée, article paru dans la revue « Images de Saône-et-Loire » n° 194 (juin 2018), pp. 18-22.
  8. Propos parus dans : Alphonse Grosbon, Mon Saint-Gengoux, avec mes souvenirs et ceux qui m'ont été contés (textes transcrits par Noëlle Proutry), Société des amis des arts et des sciences de Tournus, 2006.
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