Ligne de Lourdes à Pierrefitte-Nestalas

La ligne de Lourdes à Pierrefitte-Nestalas est une ancienne ligne ferroviaire française, longue de 20,1 kilomètres, établie dans le département des Hautes-Pyrénées. Elle a été mise en service par la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne en 1871 et a été fermée définitivement en 1993. Elle prenait naissance en gare de Lourdes en embranchement de la ligne de Toulouse à Bayonne.

Ligne de
Lourdes à Pierrefitte-Nestalas

L'embranchement de la ligne vers Pierrefitte-Nestalas en gare de Lourdes.
Pays France
Historique
Mise en service 1871
Électrification 1913
Fermeture 1970 1993
Concessionnaires Midi (1863 1937)
SNCF (1938 1997)
Déclassée (à partir de 1997)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 666 000
Longueur 20,1 km
Écartement standard (1,435 m)
Pente maximale 16 
Nombre de voies Anciennement à voie unique

Elle constituait la ligne 666 000 du réseau ferré national.

Histoire

La ligne est concédée à titre éventuel à la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne par une convention signée entre le ministre des travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par décret impérial le [1]. Elle est déclarée d'utilité publique le [2] rendant ainsi la concession définitive.

Remontant la vallée des gaves la ligne de Lourdes à Pierrefitte-Nestalas est un embranchement de la ligne de Toulouse à Bayonne destiné à rattacher la sous-préfecture des Hautes-Pyrénées d'Argelès-Gazost au réseau ferrée national. Mais aussi d'acheminer les curistes vers les stations thermales de Luz-Saint-Sauveur et Cauterets, depuis son terminus de la gare de Pierrefitte-Nestalas et contribuer au développement économique de la vallée en transportant également les ouvriers, ainsi que le fret des carrières, des mines, et des usines chimiques qui y sont établies[3].

Elle est construite par l'État dans les conditions de la loi de 1842 et mise en service dans sa totalité le [4].

Les crues du et provoquent des avaries notamment aux ouvrages d'art de la ligne. Le le ministre des travaux publics approuve en partie le projet présenté par ses ingénieurs pour réparer et améliorer les protections face au risque de crues. Cela concerne la protection des rives du Néez et d'un talus aux abords de ce cours d'eau, la protection du talus de droite aux abords de la station de Lugagnan, la protection du remblai de Maupas, la protection des abords du pont construit sur le Gave de Pau ainsi que l'amélioration du mode d'écoulement des eaux aux abords du passage à niveau no 13 à Ayzac-Ost. En 1879, ces travaux sont achevés ou en cours de finition. Les projets de reconstruction d'un épi de la digue de Vidalos et de celle d'Adast sont ajournés et font l'objet d'un nouveau projet en cours d'approbation[4].

La baisse de fréquentation des stations thermales, la fermeture des carrières et mines de la vallée, et surtout celle des deux usines d'engrais de Pierrefitte qui généraient un trafic important, ont entrainé sa fermeture totale en 1993, 54 ans après la fermeture du tramway de Pierrefitte à Luz-Saint-Sauveur et 44 ans après la fermeture du tramway de Pierrefitte à Cauterets.

Déclassement et dépose de la voie

La ligne a été déclassée le [5] entre les points kilométriques 177,934 et 198,318. Elle est aujourd'hui déposée sur la partie déclassée.

Infrastructure et tracé

Depuis la gare de Lourdes la ligne contournait la ville par l'est en traversant successivement les quartiers du Tydos et du Soum, là se faisait la correspondance pour le funiculaire du pic du Jer. Puis la voie descendait vers Lugagnan où elle traversait le Néez, elle continuait sur le rive droite du gave de Pau qu'elle traversait après avoir desservi la gare de Bôo-Silhen. Elle arrivait ensuite en gare d'Argelès-Gazost, sous-préfecture des Hautes-Pyrénées et important lieu du thermalisme. Enfin, elle terminait son parcours en montant jusqu’à Pierrefitte-Nestalas, d’où partaient les correspondances en voie métrique.

C'était une ligne au profil moyen, les déclivités atteignaient 16 .

La création dès 1909 d'une centrale hydroélectrique à Soulom a facilité l'électrification de la ligne en 1914 en courant alternatif 12 000 volts - 16,66 Hz, soit peu après l'électrification du tronçon de Tarbes à Lourdes de la ligne de Toulouse à Bayonne. Elle fut donc la deuxième antenne pyrénéenne à être électrifiée après la ligne de Perpignan à Villefranche - Vernet-les-Bains en 1913. La même année furent créés les Tramways de la Bigorre qui, pour desservir Lourdes, traversaient la voie avec un passage à niveau dans le quartier du Tydos, où fut créée une halte pour permettre une correspondance. En 1922 la création d'un passage supérieur mit fin au problème du croisement à niveau. La caténaire de la ligne fut convertie en 1923 en courant 1 500 volts continu.

Exploitation

L'exploitation de la ligne débuta le . Au début des années 1900 furent créés des trains directs depuis Paris pour amener les curistes jusqu'aux stations thermales. La circulation des trains fut ralentie pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale, avant de reprendre au cours des années 1950. Le service voyageur fut fermé en . Il y eut une réouverture temporaire du service voyageur avec seulement des trains directs depuis Paris pour les étés 1975 et 1976, et des trains Bordeaux - Pierrefitte pour la période hivernale au début des années 1980. La toute dernière circulation des voyageurs eut lieu lors de la visite du Pape Jean-Paul II en 1983. Le service marchandise fut fermé le en même temps que la ligne. La voie a été déposée peu de temps après le déclassement.

Machines et circulation des trains

Au tout début, la ligne était parcourue par des trains omnibus remorqués par des locomotrices types 030, 120. À partir de l'électrification en 1914, les BB du dépôt de Tarbes furent mises en circulation sur la ligne pour les trains arrivant de Paris et Bordeaux. Elles cohabitèrent avec les anciennes motrices Midi série EABD, des fourgons automoteurs convertis en courant continu qui étaient utilisés pour assurer le service omnibus.

Vitesses limites

En les vitesses limites que les trains ne devaient pas dépasser étaient de 75 km/h pour les trains de voyageurs, 60 km/h pour les trains mixtes et 40 km/h pour les trains de marchandises[6].

Horaires de 1873, 1924 et 1968

Fac-similé horaires des lignes en (Source CHAIX Midi)
Dist.STATIONS531 1re.2e.3e.535 1re.2e.3e.537 1re.2e.3e.539 1re.2e.3e.541 1re.2e.3e.533 1re.2e.3e.543 1re.2e.3e.Dist.STATIONS532 1re.2e.3e.536 1re.2e.3e.538 1re.2e.3e.534 1re.2e.3e.540 1re.2e.3e.542 1re.2e.3e.544 1re.2e.3e.
Bordeauxdép23 10L8 306 00LLL0Pierrefitte-Nestalasdép7 109 3010 3017 5813 5016 4519 35
...........................6Argelès-Gazost7 249 43nd18 1114 0316 5819 47
0Lourdesdép8 2011 1015 1016 0517 4519 1020 4010Boô-Silhen7 32ndnd18 19ndndnd
6Lugagnan8 34ndnd16 15nd19 24nd15Lugagnan7 42ndnd18 29ndndnd
12Boô-Silhen8 45ndnd16 15nd19 35nd21Lourdesarr7 5510 0511 0018 4214 2517 2020 10
15Argelès-Gazost8 5511 3115 3116 3318 1519 48nd...........................
21Pierrefitte-Nestalasarr9 0511 4115 4116 4318 2519 5821 10Bordeauxarr22 40L17 31L22 40LL

nd = non desservi, L = Départ ou terminus en gare de Lourdes.

Fac-similé horaires des lignes en (Source CHAIX Midi)
AOUT 1924
PIERREFITTE-NESTALAS → LOURDES
Dist.STATIONS580 OMNIBUS 1re.2e.3e.582 OMNIBUS 1re.2e.3e.584 OMNIBUS 1re.2e.3e.586 OMNIBUS 1re.2e.3e.588 OMNIBUS 1re.2e.3e.600 EXPRESS 1re.2e.3e.602 EXPRESS 1re.2e.3e.590 OMNIBUS 1re.2e.3e.592 OMNIBUS 1re.2e.3e.604 EXPRESS 1re.2e.3e.608 EXPRESS W.L 1re.2e.3e.606 EXPRESS 1re.2e.3e.
0Pierrefitte-Nestalasdép5 587 539 2010 2212 0513 3415 2416 3618 0419 0020 0020 53
6Argelès-Gazost6 068 079 2810 3012 1313 4315 3316 4518 1219 0820 0821 01
10Boô-Silhen6 128 129 3310 4212 19ndnd16 5118 18ndndnd
15Lugagnan6 208 209 4110 4912 2614 04nd16 5918 26ndndnd
18Soum-Pic-du-Jer (halte)6 258 259 4610 54ndndnd17 0418 31ndndnd
19Le Tydos (halte)ndnd9 49nd12 33ndnd17 07ndndndnd
21Lourdesarr6 298 299 5210 5812 3614 1115 5017 1018 3519 2520 2521 18
LOURDES → PIERREFITTE-NESTALAS
Dist.STATIONS581 OMNIBUS 1re.2e.3e.583 OMNIBUS 1re.2e.3e.585 OMNIBUS 1re.2e.3e.601 EXPRESS W.L 1re.2e.3e.587 OMNIBUS 1re.2e.3e.589 OMNIBUS 1re.2e.3e.603 EXPRESS 1re.2e.3e.605 EXPRESS 1re.2e.3e.591 OMNIBUS 1re.2e.3e.607 DIRECT 1re.2e.3e.593 OMNIBUS 1re.2e.3e.609 EXPRESS 1re.2e.3e.
0Lourdesdép5 227 107 408 5110 2211 1513 0013 5516 1517 3519 4821 19
2Le Tydos (halte)ndnd7 44nd10 26ndndndndnd19 52nd
3Soum-Pic-du-Jer (halte)5 27nd7 47ndnd11 20ndnd16 20nd19 55nd
6Lugagnan5 327 187 52nd10 3311 25ndnd16 25nd20 00nd
12Boô-Silhen5 407 268 00nd10 4111 33ndnd16 33nd20 14nd
15Argelès-Gazost5 467 328 069 1010 4711 4013 1814 1416 4417 5420 2021 37
21Pierrefitte-Nestalasarr5 537 398 139 1710 5411 4713 2514 2116 5118 0120 2721 44

nd = non desservi.

Fac-similé horaires des lignes en (Source SNCF)
AOUT 1968
Dist.STATIONS3671 1re.2e.*3677 2e.7 665 MV 2e.3681 2e.3683 2e.3685 2e.3687 2e.Dist.STATIONS3676 2e.3688 2e.3680 2e.7 664 MV 2e.3682 2e.3684 2e.3690 2e.3672 1re.2e.*
853Paris-Austerlitzdép21 4923 43Corresp. depuis Toulouse uniqu.8 10LCorresp. depuis Toulouse uniqu.13 550Pierrefitte-Nestalasdép6 517 309 0011 1214 0817 1418 2721 06
272Bordeaux-St-Jeandép3 517 3313 5018 356Argelès-Gazost6 587 379 0711 2314 1517 2118 3421 06
0Lourdesarr7 1710 2916 4421 4710Boô-Silhenndnd9 1311 3214 2117 2718 40nd
...........................12Geu-Pibeste (halte)7 067 459 1711 3814 2517 31ndnd
179Toulouse-MatabiaudépDirect Paris-Pierrefitte7 139 5814 00L17 1618 5615Lugagnan7 107 519 2211 4614 2917 3518 4721 29
0Lourdesarr9 4112 0716 0219 1421 0818Soum-Pic-du-Jer (halte)7 157 559 2611 5314 3317 3918 51nd
...........................21Lourdesarr7 208 009 3112 0014 3817 4418 5621 38
0Lourdesdép7 4010 3412 3717 5219 1220 0121 54..............................
3Soum-Pic-du-Jer (halte)7 4610 3912 4417 5619 1720 0621 590LourdesdépLL10 18L14 5717 5819 58Direct Pierrefitte -Paris
6Lugagnan7 5210 4312 5018 0119 2120 1122 03179Toulouse-Matabiauarr12 3517 0220 3122 32
9Geu-Pibeste (halte)nd10 4812 5718 0619 2620 16nd..............................
11Boô-Silhen8 0110 5213 0318 10nd20 20nd0LourdesdépLLCorresp. vers Toulouse uniqu.L14 4417 5620 3222 17
15Argelès-Gazost8 0710 5713 1318 1619 3420 2622 15272Bordeaux-St-Jeanarr17 3521 3823 481 24
21Pierrefitte-Nestalasarr8 1511 0513 2318 2419 4220 3422 33853Paris-Austerlitzarr23 196 256 547 30

nd = non desservi, L = Pas de correspondances en provenance ou à destination de Paris et Toulouse, * Wagons lits premières classes et train couchettes pour les premières et deuxièmes classes.

Galerie de photos

État actuel

Actuellement la plateforme est une piste cyclable du Tydos à Pierrefitte-Nestalas (Voie verte des Gaves)[7] et se prolonge vers Cauterets sur l'ancienne plateforme du tramway (Voie verte Pierrefitte-Nestalas/Cauterets)[8].

En 2001, une étude a été réalisée pour l'ouverture d'un transpyrénéen central qui passerait par Lourdes et Pierrefitte-Nestalas[9]. Il n'existe à ce jour aucune échéance pour ce projet.

Notes et références

  1. « N° 11553 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 1er mai 1863, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics et la Compagnie du chemin de fer du Midi et du canal latéral à la Garonne : 11 juin 1863 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 22, no 1141, , p. 153 - 158 (lire en ligne).
  2. Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements, et avis du Conseil d'état, année 1865, page 613.
  3. « La ligne de chemin de fer Lourdes-Pierrefitte puis la PCL Pierrefitte-Cauterets-Luz », sur http://www.patrimoines-lourdes-gavarnie.fr/ (consulté le ).
  4. Ingénieur en chef, « 3- Embranchement de Lourdes à Pierrefitte », Rapports et délibérations / Conseil général des Hautes-Pyrénées, , p. 29-30 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Journal Officiel de la République Française du 21 mai 1997, page 7 604.
  6. Graphique N°11 Fascicule N°15 de la compagnie du midi du 15 mai 1930.
  7. Fiche de la voie verte des Gaves de l'AF3V.
  8. Fiche de la voie verte Pierrefitte-Nestalas/Cauterets de l'AF3V.
  9. Rapport de M.Jean Glavany à l'assemblée nationale sur le projet de loi (n° 342), autorisant l'approbation de l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement du Royaume d'Espagne relatif à l'exploitation, à l'entretien, à la sécurité et, le cas échéant, à l'évolution du tunnel routier du Somport.

Voir aussi

Bibliographie

  • Sur les rails de la région Midi-Pyrénées, volume 2 : Entre Garonne et Pyrénées de J. Banaudo – Éditions du Cabri (2011).

Articles connexes

Liens externes

  • Portail du chemin de fer
  • Portail des Hautes-Pyrénées
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.