Ligne d'Arles à Salon-de-Provence

La ligne d'Arles à Salon-de-Provence est une ligne ferroviaire française à écartement standard et à voie unique non électrifiée[1], ayant fonctionné de à , aujourd'hui partiellement déclassée et déferrée.

Ligne
d'Arles à Salon-de-Provence
Pays France
Villes desservies Arles, Fontvieille, Maussane, Mouriès, Aureille, Eyguières, Salon-de-Provence
Historique
Mise en service 1875
Fermeture 1933
Concessionnaires Société des chemins de fer des Bouches-du-Rhône (1870 1881)
Société nouvelle des chemins de fer des Bouches-du-Rhône (1881 1906)
Compagnie des chemins de fer départementaux des Bouches-du-Rhône (1906 1950)
Caractéristiques techniques
Longueur 47 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Nombre de voies Voie unique
Trafic
Propriétaire Régie départementale des transports des Bouches-du-Rhône
Trafic Voyageurs et fret

D'une longueur de 47 km, elle traversait le sud de la Provence en longeant les Alpilles. Aujourd'hui seule est partiellement exploitée la portion d'Arles à Fontvieille, le reste de la voie ayant ensuite disparue.

Chronologie

Concession : le 14 janvier 1869, un traité accorde la concession de la ligne Arles - Fontvieille à M. Henri Michel.

Déclaration d'utilité publique : 19 février 1870[2]

Dates d'ouverture :

Fermeture au trafic voyageurs :

Fermeture au trafic fret :

  • 1947 : Fontvieille - Salon-de-Provence[6]

Historique

Concessionnaires et construction

En est créée la Société des chemins de fer des Bouches-du-Rhône qui construit et exploite une première portion d'Arles à Fontvieille à écartement métrique[7]. Ses actifs sont repris en 1881 par la Société nouvelle des chemins de fer des Bouches-du-Rhône[4].

Parallèlement, en 1884, la Compagnie des chemins de fer régionaux des Bouches-du-Rhône est créée par la Société de construction des Batignolles pour construire et exploiter un réseau de chemin de fer d'intérêt local dans les Bouches-du-Rhône[8]. Ainsi, le , elle crée la portion Fontvieille - Salon-de-Provence à écartement normal, ce qui oblige la portion Arles - Fontvieille à mettre son écartement à jour[7].

En 1906, les actifs de ces deux organismes sont repris par la Compagnie des chemins de fer départementaux des Bouches-du-Rhône qui, par conséquent, va exploiter l'entièreté de la ligne d'Arles à Salon, soit environ 45 km[4].

Enfin, en 1913, la Compagnie laisse place à un organisme créé par le département, la Régie départementale des chemins de fer des Bouches-du-Rhône (renommée Régie départementale des transports des Bouches-du-Rhône en , abrégée RDT13)[4].

Exploitation commerciale

La ligne est essentiellement utilisée pour le transport de marchandises. On y achemine les pierres de taille des carrières de Fontvieille et des Baux-de-Provence[3], de la bauxite, mais aussi des denrées alimentaires telles que l’huile d’olive et le vin[5],[8].

Elle est également utilisée pour le transport de passagers jusqu’en 1933, période à laquelle la concurrence de l'automobile et des réseaux d'autobus se fait trop forte sur les chemins de fer d'intérêts locaux[9].

Peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la ligne est entièrement déferrée, à l'exception du tronçon Arles - Fontvieille, utilisé encore aujourd'hui pour l’arsenal de la Marine nationale.

Exploitation touristique

Train touristique des Alpilles (2001-2013)

A partir de 2001, la ligne Arles - Fontvieille est réhabilitée par la RDT13, toujours propriétaire de la ligne[3]. Elle transporte à nouveau des voyageurs grâce à l'ouverture d'un train touristique, le Train des Alpilles. Il parcourt les 10,7 km à une vitesse moyenne de 20 km/h, soit un trajet de 45 minutes environ[5].

Le matériel roulant est composé d'une locomotive à vapeur de type 030 T de construite à Graffenstaden[10],[11], aujourd'hui au dépôt de l'AJECTA à Longueville, en Seine-et-Marne[12]. Le train touristique dispose également de 2 autorails X 3800 "Picasso" et X 5845, de 2 locotracteurs Fauvet-Girel, 1 locotracteur B903 et 1 Moyse, ainsi que plusieurs voitures suisses[13],[11],[14].

En , la RDT13 doit arrêter l'exploitation touristique au profit d'une activité à vocation industrielle et militaire[15]. En effet, après 12 ans d'exploitation, la convention signée entre la Régie et la Marine Nationale touche à sa fin et n'est pas renouvelée[9].

Vestiges

Arles : la gare d'Arles BdR (pour Bouches-du-Rhône) est toujours située quelques mètres au nord de la gare d'Arles - P.L.M (pour Paris-Lyon-Méditerranée). La RDT13 dispose toujours de son site historique de 3 hectares, directement embranché au réseau ferré national. Il se compose d'un atelier de maintenance et d'un faisceau de voies. En , elle envisage de doubler les capacités de maintenance de matériel roulant ferroviaire de ce site et lance une « consultation non engageante pour identifier des partenaires potentiels pour le développement d’installations et d’activités sur le site »[16].

Maussane-les-Alpilles: le bâtiment voyageur abrite aujourd'hui la salle Jean Favier, construite en extension. D'ouest en est, la voie a été effacée au profit du chemin Vieux Maussane, de l'avenue des Alpilles et de la D17.

Mouriès : la gare abrite le centre technique de la ville ; la ligne est effacée au profit de la D17, des avenues Alphonse Daudet, Frédéric Mistral et Jean Calendal Vianes, ainsi que la route du Pont des Plaines.

Aureille : le bâtiment voyageur existe toujours, il s'agit d'une habitation privée ; une nouvelle fois, la D17 reprend une large partie du tracé[10],[17].

Eyguières : la ville était une gare de bifurcation. La ligne d'Arles poursuivait vers Salon au sud, une autre ligne partait d'Eyguières en direction de Meyrargues à l'est. La gare est aujourd'hui devenue une salle polyvalente et une école a été construite dans le périmètre. Les voies ont laissé place à un parking et la cour des marchandises à un grand square. Subsistent le château d'eau et la remise aux locomotives[10]. Le tracé est aujourd'hui utilisé par le chemin de Grande Randonnée 653A, dit Via Aurelia, qui relie Arles à Menton[18].

Salon-de-Provence : la gare BdR était située au nord-ouest de celle du P.L.M. La voie a disparu au profit du chemin des Batignolles, arrivant de l'ouest, une dénomination intéressante puisque la Société de Construction des Batignolles a construit et entretenu cette portion de ligne. La rue des Korrigans constitue les derniers mètres avant la gare BdR[17].

Description de la ligne

La ligne débute en gare d'Arles-BdR et s'en éloigne en partant vers l'est, traversant la plaine de Montmajour jusqu'à Fontvieille. De là, elle longe le sud du massif des Alpilles, toujours direction est, jusqu'à Eyguières. Elle part finalement en direction sud-est jusqu'à la gare de Salon-de-Provence[10].

Le tracé se situant au pied des Alpilles, sur un relief relativement plat, la ligne ne comporte que très peu d'ouvrages d'art (voir « Schéma de la ligne »).

Matériel roulant

Articles connexes

Notes et références

  1. « Histoire de la ligne du BdR de Barbentane à Orgon-Gare », sur bne.lagramillere.free.fr (consulté le )
  2. Bulletin des lois de l'Empire franc̜ais : Premier semestre de 1870, Paris, Imprimerie impériale, , 764 p. (lire en ligne), p. 479-490
  3. Isabelle Havard et Bruno Decrock, « Pont ferroviaire du Petit Train des Alpilles », sur dossiersinventaire.maregionsud.fr (consulté le )
  4. Fédération des Amis des Chemins de fer Secondaires, « Liste des chemins de fer secondaires. Bouches-du-Rhône », sur facs-patrimoine-ferroviaire.fr (consulté le )
  5. « Le petit train des Alpilles », sur alpilles-info.fr, (consulté le )
  6. « Réseau des Bouches du Rhône », sur ruedupetittrain.free.fr (consulté le )
  7. « Arles - Fontvieille », sur trains.fandom.com (consulté le )
  8. Rang-Ri Park-Barjot, La société de construction des Batignolles : Des origines à la Première Guerre mondiale (1846-1914), Paris, Presses de l'Université Paris-Sorbonne, , 542 p. (ISBN 978-2-84050-389-7, lire en ligne), p. 159-160
  9. Robert Villena, Alain Préhu et Jean Manière, RDT13 100 ans. L'avenir vous transporte, , 120 p. (lire en ligne), p. 13
  10. Marc-André Dubout, « Arles-Salon », sur marc-andre-dubout.org (consulté le )
  11. Marc-André Dubout, « Le train des Alpilles », sur marc-andre-dubout.org (consulté le )
  12. Alain Gallé, « Locomotive Vapeur - 030 T 8157 », sur letraindalain.free.fr (consulté le )
  13. « RDT13 - Train des Alpilles », sur rail86.free.fr (consulté le )
  14. Patrimoine Ferroviaire Français, « Alpilles », sur tvnp.fr (consulté le )
  15. Ghislaine Milliet, « Le Train des Alpilles arrêté pour raisons économiques », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le )
  16. RdT13, « Développement des activités ferroviaires du site RDT13 d'Arles », sur rd13.fr, (consulté le )
  17. « Gare aux Gares », sur gareauxgares.canalblog.com/ (consulté le )
  18. GR infos, « GR653A Via Aurelia », sur gr-infos.com (consulté le )
  19. http://forum.e-train.fr/trains/download/file.php?id=301879
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