Les Morfalous

Les Morfalous est un film français réalisé par Henri Verneuil, d'après le roman de Pierre Siniac (également co-scénariste), sorti le . Le film est un remake[1] d'un film américain : De l'or pour les braves.

Les Morfalous
Réalisation Henri Verneuil
Scénario Henri Verneuil
Michel Audiard
Pierre Siniac
Acteurs principaux
Sociétés de production Carthago Films
Cerito Films
V Films
Pays d’origine France
Genre Action, comique, guerre
Durée 95 minutes
Sortie 1984


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Résumé

En Tunisie, pendant la Seconde Guerre mondiale, un convoi de la Légion étrangère est chargé de récupérer six milliards en lingots d'or dans la banque d'El Ksour, afin de les amener en lieu sûr, à Sfax.

Les Allemands déjà présents dans la ville tirent à vue sur le convoi. Seuls quatre légionnaires échappent à la fusillade. Ils découvrent l'artilleur Béral assis dans les toilettes d'un bâtiment. Borzik se fait tuer en tentant une sortie de nuit avec l'adjudant Mahuzard afin de récupérer armes et munitions. Grâce à un obusier de 105 encore en état de marche et servie par Béral, les Allemands de la 4e compagnie siégeant dans la ville sont délogés et tués, sauf le capitaine Ulrich Dieterle.

Augagneur et Boissier ont dans l'idée de récupérer l'or alors que Mahuzard tient à continuer la mission initiale. Une bagarre éclate entre Mahuzard et Augagneur. Augagneur triomphe et fait enfermer Mahuzard, mais est distrait par Hélène, la femme du directeur de la banque, qu'il tente de séduire. Après avoir récupéré des provisions chez elle, ils sont surpris par l'arrivée du lieutenant allemand prénommé Karl, qui tire un coup de semonce sur la maison avec son char d'assaut, mais il est capturé par Augagneur dès qu'il entre pour saluer Hélène.

Pendant ce temps dans la banque, Mahuzard convainc Béral de le libérer et fait prisonnier Boissier. Il capture Augagneur et Karl à leur tour dès leur retour. Il dîne ensuite en compagnie du directeur de la banque et de Bérard avec les victuailles d'Hélène, qui subtilise discrètement la clé de la salle des coffres où sont enfermés Augagneur, Boissier et Karl. Elle leur achemine la clé avec des victuailles, et ceux-ci s'échappent. Ils reviennent tous trois avec le char d'assaut et surprennent Mahuzard et Béral qui viennent juste de compléter le chargement de l'or dans un fourgon blindé et s'apprêtent à partir. Le directeur de la banque meurt en urinant sur une ligne à haute tension. Augagneur envoie alors Boissier s'emparer du fourgon sous la menace du canon de son char, non sans avoir dans l'intervalle fait feu sur les débris du fort où un soldat SS survivait encore. Toutefois, Mahuzard mitraille Boissier, le tuant, et tente de s'échapper ; le char fait feu et détruit totalement le fourgon, tuant Mahuzard et Béral sur le coup. Hélène revient et complote alors avec Augagneur pour éliminer Karl, mais celui-ci refuse. Les deux anciens soldats chargent alors l'essentiel des lingots sur le char, n'en laissant que 300 kg à Hélène qui devient folle de rage. Le char fait alors route vers le sud, pour aller à la rencontre d'un contrebandier américain censé leur échanger l'or contre de l'argent liquide, mais avant fait un arrêt dans un poste de ravitaillement allemand pour refaire le plein. Karl convainc alors Augagneur de débarquer temporairement du char afin de ne pas être repéré. Une fois dans le camp, le commandant allemand veut faire un contrôle sur la présence inopinée de ce char dans cette région et Augagneur doit intervenir pour sauver la situation. Karl repart ensuite du camp sans s'arrêter pour reprendre Augagneur, qui saute malgré tout sur le char à son insu. Le lendemain, Augagneur force Karl à descendre du char, et lui confisque son uniforme. Il rencontre plus tard au milieu du désert son contact américain, qui lui offre d'échanger sa cargaison d'or contre 68 000 dollars le lendemain. Néanmoins, c'est cependant toute la 1re armée française qui est au rendez-vous, et Augagneur doit renoncer à son or et à ses dollars, contre le statut d'un héros qui a sauvé l'or africain de la France.

Le film se conclut sur une citation de Blaise Cendrars : « J'étais l'homme le plus riche du monde, l'or m'a ruiné ».

Fiche technique

Distribution

Autour du film

  • Avant le générique final, on peut voir la phrase : « J'étais l'homme le plus riche du monde, l'or m'a ruiné » en référence au livre de Blaise Cendrars, L'Or.
  • Il s'agit du dernier film, sorti en salles de son vivant, écrit par Michel Audiard. Ses deux derniers scénarios, La Cage aux folles 3 et On ne meurt que deux fois, sortiront quelques mois après sa mort, en .
  • C'est le deuxième des trois films mettant en vedette Belmondo et Marie Laforêt (après Flic ou Voyou), le dernier étant Joyeuses Pâques.
  • Le char est un SK-105 Kürassier autrichien ; il est reconnaissable par ses galets de roulement troués, sa boursouflure sur l'arrière supérieur de la tourelle, sa tourelle centrale, au châssis et à ses pots lance-fumigènes au nombre de trois.
  • Alors que tous les films de Belmondo depuis Flic ou Voyou (hormis Le Guignolo) ont dépassé le million entrées sur Paris/Périphérie, Les Morfalous connaît une trajectoire étonnante. Avec 382 347 entrées en première semaine sur Paris (4e meilleure première semaine de tous les temps à l'époque de sa sortie, les deux premières étant Le Marginal et L'As des as avec ce même Belmondo), le film s'arrête à 757 000 entrées sur Paris/Périphérie en fin d'exploitation, un score important pour un film français mais il a bénéficié d'un bouche à oreille médiocre et, de ce fait, n'a pas réalisé un score supérieur, ce dont la presse spécialisée se fait d'ailleurs l'écho à l'époque.
  • Le film a fait 3,6 millions d'entrées en France et 700 000 en Allemagne de l'Ouest.
Erreurs ou incohérences scénaristiques
  • Le film est censé se dérouler à El Ksour, le . La ville est alors aux mains des Allemands, alors qu'historiquement la région d'El Ksour a été évacuée par les troupes germano-italiennes fin .
  • Au début du générique, on aperçoit El Ksour fumant après d'importants combats. La ville est présentée comme un port (on voit clairement la mer), alors qu'El Ksour se situe en fait dans une zone montagneuse dans l'ouest du pays, près de la frontière algérienne, très loin de la mer et de Sfax.
  • Le modèle de Traction avec le capot strié (ouies) est sorti après la guerre. Auparavant, les Tractions avaient 2 clapets ouvrants sur le capot.
  • Karl Brenner propose à Augagneur un itinéraire, empruntant un couloir passant à travers les lignes de combat. Sur une carte fantaisiste, qui ne respecte pas la position des différentes armées à l'époque, il annonce : « nous allons friser les moustaches de Rommel ». Or, non seulement Erwin Rommel n'a jamais porté la moustache, mais il est rappelé définitivement en Allemagne au début du mois de et ne pouvait donc se trouver en Tunisie en .
  • À un moment du film, il est dit que Karl Brenner a servi dans la 21e Panzerdivision, cependant la marque tactique visible sur le char est celle de la 15e Panzerdivision. Toutefois, les deux unités appartenaient bien à l'Afrikakorps et ont combattu en Tunisie.
  • Il est peu probable qu'une banque de quelque importance ait pu se trouver à El Ksour, loin des principales agglomérations tunisiennes.
  • L'armement du 1er bataillon de marche de la Légion étrangère comporte des armes britanniques comme des PM Sten et des FM Bren, peu probable pour des légionnaires français ; la légion utilisant notamment des FM 29 Châtellerault. Bien que les Forces françaises libres disposassent de matériels étrangers qui lui avaient été donnés, ce n'était pas le cas, semble-t-il, de la Légion.
  • Hélène propose à Belmondo d'échanger les lingots contre des dollars de « la filière Turner », en expliquant qu'il est impossible de profiter de lingots estampillés de numéros de série connus de tous. Or, il aurait suffi de fondre cet or pour faire disparaître le numéro, permettant ainsi de l'écouler plus facilement par petites quantités.
  • Après la destruction du camion où l'or a été entreposé, Karl et Augagneur chargent une grande partie des lingots dans le char. 300 kg d'or vont à Hélène, mais Augagneur et Karl embarquent, selon les mots outrés d'Hélène, 10 000 kg. Or, le char, quel que soit son modèle, ne pourrait ni accueillir dans son étroit volume une telle masse (même en évacuant les munitions, ce qu'Augagneur et Karl ne font même pas), ni supporter ce surcroît de poids. Il s'agit ici d'un char léger de 15 à 17 tonnes à pleine charge et de 13 à 15 tonnes à vide, et donc techniquement incapable de supporter 10 tonnes supplémentaires.
  • Lorsque Belmondo pénètre dans le camp allemand afin de laisser Karl remplir le réservoir du char, il en profite pour prendre en otage un officier supérieur du camp. Il place alors des charges explosives dans les poches de l'officier et menace de lui faire tirer dessus, au risque de le faire exploser et de détruire par la même occasion tout le camp. Si l'officier allemand avait réfléchi, il aurait pu comprendre que l'explosion aurait également tué Belmondo/Augagneur et son acolyte de circonstance, Karl. Belmondo/Augagneur ne pouvait donc pas tirer sur les charges explosives, au risque de compromettre sa propre vie.
  • À la fin du film, Belmondo attend Alcide en dormant dans son char estampillé de la croix de guerre allemande. Ce dernier est bien en vue sur un chott, avec le canon prenant en enfilade la route coupant le chott. À son réveil, il est entouré par un régiment français, lequel aurait fort pu détruire à distance ce char, qui leur barrait la route.
  • Il y a des erreurs concernant les uniformes français. Les légionnaires portent des cartouchières doubles qui ne seront produites qu'à partir de 1945. Par ailleurs, l'adjudant Mahuzard et le sergent Augagneur étant des sous-officiers, ils devraient porter des képis noirs et non blancs, seuls les militaires du rang portant le képi blanc dans la Légion étrangère. À la fin du film, on peut voir plusieurs soldats français équipés de pistolets-mitrailleurs MAT 49, arme mise en service au début des années 50 et qui n'existait donc pas en 1943.
  • Le char utilisé dans le film est anachronique, ce modèle ayant été produit dans les années 1960.

Notes et références

  1. Olivier Bénis, « Trop de remake tue le remake », sur franceinter.fr, (consulté le ).

Liens externes

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