Lac de Van
Le lac de Van ou lac Van est le plus grand lac de Turquie. Il est situé dans le sud du haut-plateau arménien.
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Lac de Van | ||
Administration | ||
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Pays | Turquie | |
Région | Anatolie orientale | |
Provinces | Bitlis, Van | |
Géographie | ||
Coordonnées | 38° 38′ 00″ N, 42° 49′ 00″ E | |
Type | Lac salé endoréique | |
Origine | Naturel | |
Superficie | 3 755 km2 |
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Longueur | 120 km[1] | |
Largeur | 80 km[1] | |
Périmètre | 5 764 km | |
Altitude | 1 640 m | |
Profondeur · Maximale · Moyenne |
451 m[1] 162 m |
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Volume | 607 km3 | |
Hydrographie | ||
Bassin versant | 12 500 km2 | |
Alimentation | Q21209757, Q21210289, Q21589180, Q21589238 et Hoşap Suyu (d) | |
Émissaire(s) | Aucun | |
Durée de rétention | 145 années | |
Îles | ||
Île(s) principale(s) | Akdamar Gadir Çarpanak Atrek | |
Divers | ||
Peuplement piscicole | Darekh | |
Géolocalisation sur la carte : Turquie
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Toponymie
Le lac de Van est appelé en turc Van Gölü, en arménien Վանա լիճ (Vana lič̣), en kurde Gola Wanê ou behra Wanê, en arménien classique Բզնունեաց ծով (Bznowneac̕ çov) et Ռշտունեաց ծով (Ṙštowneac̕ çov), respectivement mer de Bznunik et mer de Rshtunik[2].
Dans l'Antiquité, il était appelé en latin Arsissa Palus et en grec Thospitis.
Géographie
Topographie
Le lac de Van est situé à l’extrême est du pays, sur le haut-plateau arménien, partagé entre la province de Van et celle de Bitlis ; la ville de Van se trouve sur son rivage oriental. Le lac est entouré de hautes montagnes au sud, de plateaux et de montages à l'est et de volcans à l'ouest[3],[4]. Le lac de Van est située près de la frontière iranienne, il présente des caractéristiques communes avec le lac d'Ourmia (salinité, climat, zone de hautes montages endoréïques)[4].
Il fait 120 kilomètres de longueur pour 80 kilomètres de largeur et 171 mètres de profondeur moyenne, 451 mètres au maximum[1]. Sa superficie est de 3 755 km2 et son altitude de 1 640 mètres. Avec le lac Sevan et le lac d'Ourmia c'est l'un des trois grands lacs de l'ancien royaume d'Arménie, surnommés les « mers d'Arménie ». Le lac de Van est le plus grand lac de Turquie et le second plus grand du Moyen-Orient[3]. C'est également le plus grand lac alcalin sur Terre[3].
Le lac de Van est situé dans la plus importante zone sismique de Turquie (qui s'étale de la mer de Marmara au lac de Van). Le risque sismique y est donc élevé[5].
Le lac est entouré de zones agricoles productrices de fruits et de céréales.
Le lac compte quatre îles : Gadir (au nord), Çarpanak (à l'est), et Akdamar et Atrek (au sud)[3].
Akdamar
Dans la partie méridionale du lac, sur la commune de Gevaș (à 44 km de Van, au pied du mont Artos), l'île se situe en plein lac, à entre 1 500 et 2 000 mètres du rivage. Des bacs motorisés fonctionnent pour les touristes. L’île est déserte et profite d’un microclimat (la température du lac est de variation lente), la dotant d'une végétation arbustive et florale qui débute avant les autres au printemps. L’île fut un temps le siège du royaume arménien Arçrouni de Vaspourakan, puis un centre cultuel de formation du clergé chrétien ainsi que le siège d'un catholicossat.
- Vue du lac aux abords de l'île
- Le lac vu de l'île
- Le lac vu du ferry-boat
- Vue d'altitude sur le lac et l'étang de Van
L’unique monument est l'église arménienne Sainte-Croix d'Aghtamar, achevée au début du Xe siècle sous le règne du roi arménien Gagik Ier de Vaspourakan, par l’architecte Monk Manvel.
- L'église
- clocher
- absidiole
- façade
Forteresse de Van
Forteresse située sur le rivage est du Lac de Van. Elle se situait à proximité de Tushpa, la capitale du royaume Ururtu (IXe - VIIe siècle av. J.-C.). Cette fortification a été construite à cette époque. Elle est ensuite passée entre les mains des Arméniens, des Romains, des Perses achéménides et sassanides, des Arabes, des Seldjoukides, des Ottomans et des Russes. On y retrouve une inscription attribuée à Xerxès le Grand, roi de la perse achéménide, datant du Ve siècle av. J.-C.
Hydrologie
Composés chimiques | Formule | % |
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Carbonate de sodium | Na2CO3 | 5,92 % |
Chlorure de sodium | NaCl | 3,81 % |
Sulfate de calcium | CaSO4 | 0,14 % |
Sulfate de magnésium | MgSO4 | 0,24 % |
Chlorure de potassium | KCl | 0,08 % |
Chlorure de magnésium | MgCl2 | 0,41 % |
Eau | H2O | 89,40 % |
Source : notice turque de la région de Van |
C'est un lac salé endoréique qui reçoit l’eau de nombreux petits cours d’eau qui descendent des montagnes environnantes.
Son eau est donc fortement alcaline (PH de 10)[3] et riche en carbonate de sodium et en autres sels, qui sont extraits par évaporation et utilisés comme détergents. Cela retarde le développement de glace à sa surface durant l'hiver[3]. L'eau du lac gèle difficilement[3], malgré les hivers très froids propres à l'Anatolie intérieure[6].
Le lac reçoit entre 300 et 400 mm de précipitations par an[4].
L'eau n'est pas potable et n'est adaptée pour l'irrigation[3]. Le darekh est le seul poisson pouvant vivre dans cette eau saumâtre. Il fraie près de l’embouchure des cours d’eau qui alimentent le lac. Il est pêché en grandes quantités lors des inondations printanières. Une autre espèce de poisson endémique a été découverte dans le lac en 2018 par des plongeurs de la gendarmerie[7].
Le niveau de l'eau a fortement évolué au cours de l'histoire du lac de Van en raison du changement climatique, d'éruptions volcaniques et de l'activité tectonique[3]. On peut observer sur le rivage sud des terrasses et des preuves de l'érosion de la pierre montrant que le niveau de l'eau a historiquement été plus élevé qu'il ne l'est actuellement[6].
Environnement, faune et flore
Le plateau de l'Anatolie est caractérisé par des hivers difficiles et des étés très secs. On y relève des vents violents et secs et des tempêtes de grêle. Cet environnement a permis le développement autour du lac de Van d'une flore de steppe.
La végétation y est assez riche, cependant les spécimens les plus rares se cachent dans les falaises et crevasses qui les protègent des intempéries et leur apporte une irrigation optimale[6]. La flore de lac de Van a fait l'objet de différentes études par des botanistes.
Les sédiments chimiques du lac ont permis d'étudier le changement climatique ayant eu lieu dans la zone[8].
Le lac de Van accueille le plus grand dépôt de microbialite « dépôt sédimentaire rocheux ou benthique constitué de boue carbonatée qui se forme par l'intermédiaire de microbes » au monde[9].
Histoire
Le lac de Van voit son niveau baisser considérablement par la sécheresse qui s'installe au Xe siècle en Anatolie.
Le débouché du lac a été obstrué à une certaine période du Pléistocène, lorsque des coulées de lave venant du volcan Nemrut ont bloqué le débouché ouest vers la plaine de Muş. Aujourd’hui dormant, le Nemrut est proche de la rive ouest du lac et un autre stratovolcan dormant, le Süphan Dağı, domine le côté nord du lac.
Le lac de Van a été compris dans le territoire du royaume Urartu entre le XIe et le VIIe siècle av. J.-C. Ce royaume s'étendait sur les territoires actuels de la Turquie, de l'Arménie, de l'Iran et au nord de la Syrie et de l'Irak. Aux Xe – XIe siècle, le lac a été au centre du royaume arménien du Vaspurakan. Actuellement, la zone autour du lac de Van est peuplée principalement de kurdes, d'arméniens et d'une minorité de turcs.
Les abords du lac sont le berceau du turc de Van ou « chat nageur » qui a la particularité d'aimer l'eau.
Le château sous les eaux
Les variations importantes du niveau du lac expliquent l'existence d'un château immergé à plus de dix mètres de profondeur (re)découvert en 2016 par des plongeurs[10]. Ces plongeurs, menés par le photographe sous-marin Tahsin Ceylan, avaient pour mission d'étudier les fonds marins (la microbialite) et les sites archéologies sous-marins (quand bien même aucun archéologue n'avait rejoint l'équipe). Au large de la ville d'Adilcevaz, ils ont découvert un long mur prenant son origine dans le port de la commune et s'enfonçant dans les profondeurs du lac[11]. La structure, bien conservée par les eaux du lac, mesure un kilomètre carré de superficie et aurait été bâtie entre les IXe et VIe siècles av. J.-C. sous l'Urartu[10]. Ils ont en effet documenté y avoir observé des sculptures de lions (caractéristiques de la monarchie des Urartu) et des inscriptions mentionnant le roi Rusa.
Cependant, selon certains archéologues, cette structure serait en réalité plus récente et daterait du Moyen Âge. La technique employée pour assembler les pierres de la structure serait en effet postérieure au XIe siècle avant J.-C.[11]. Selon Paul Zimanski, expert du royaume Urartu, il est probable que des pierres de taille d'anciennes constructions datant de l'époque du royaume Urartu aient été réutilisées pour bâtir un nouvel édifice au Moyen Âge. Des recherches archéologiques complémentaires seraient nécessaires[11].
Tourisme
C’est un lieu de villégiature principalement régional. Des plages de sable, bien desservies par les transports et accessibles par une route circulaire, sont fréquentées dès la mi-mai. Le lac de Van est situé à 19h de bus d'Ankara et à 25h d'Istanbul. La gare ferroviaire la plus proche se situe à Tatvan. L'aéroport le plus proche est celui de Van Ferit Melen.
L’eau claire et d’une haute densité est agréable pour la baignade. Les bords sont souvent peu profonds. Les principales localités sont reliées également par de petits bateaux. Un ferry-boat fait la traversée de Van à Tatvan.
- Les ruines de Tushpa, l'ancienne capitale de l'Urartu. La forteresse de Van les surplombant.
- Edremit, à 18 km de Van, est une des localités les plus plaisantes.
- Çatak, à 86 km de Van, est un lieu champêtre au confluent de deux rivières. C'est un centre de pêche et de chasse.
- Le canal d'irrigation de Șamran, de 65 km de longueur, dont la première construction aurait été initiée par le roi urartéen Menua (VIIIe siècle av. J.-C.).
- Ganiysippi, à 60 km de Van, est une source surgissant du bas d’une falaise (dite la « source argentée »).
- Bendimahi Çağlayani, à 100 km de Van, est une cascade à plusieurs niveaux de la rivière Bendimahi qui se déverse plus loin dans le lac.
- Amik, à 30 km de Van, lieu connu de vacances estivales, possède plusieurs plages naturelles.
Le Lac de Van dans la culture artistique
Une partie de l'action du livre Délivrance (Mutluluk) de Zülfü Livaneli, célèbre auteur turc, a lieu dans un village rural sur les berges du lac de Van. Ce roman a été adapté en film en 2007.
La scène finale du film Aurore sur le Lac de Van de Artak Igityan, réalisateur arménien, se déroule sur les berges du lac de Van.
Les héros du roman Loin d'Alexis Michalik se rendent sur les rives du lac à la recherche d'une tombe familiale.
Notes et références
- (en) E.T. Degens, H.K. Wong, S. Kempe et F. Kurtman, « A geological study of Lake Van, eastern Turkey », dans International Journal of Earth Sciences, vol. 73.2 (juin 1984), Springer [lire en ligne (page consultée le 5 avril 2008)].
- (en) Robert H. Hewsen, Armenia: A historical Atlas, The University of Chicago Press, Chicago et Londres, 2001 (ISBN 0-226-33228-4), p. 17.
- (en) « Lake Van | lake, Turkey », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
- J. Gabert, « G. Schweizer, Sur la géomorphologie de l'Anatolie orientale et de l'Iran du nord-ouest », Méditerranée, vol. 31, no 4, , p. 79–80 (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Earthquake-Vulnerable Populations in Modern Turkey on JSTOR », sur www.jstor.org (consulté le )
- P. H. Davis, « Lake Van and Turkish Kurdistan: A Botanical Journey », The Geographical Journal, vol. 122, no 2, , p. 156–165 (ISSN 0016-7398, DOI 10.2307/1790844, lire en ligne, consulté le )
- « New fish species found in Turkey's Lake Van », sur Hürriyet Daily News (consulté le ).
- Lucia Wick, Genry Lemcke et Michael Sturm, « Evidence of Lateglacial and Holocene climatic change and human impact in eastern Anatolia: high-resolution pollen, charcoal, isotopic and geochemical records from the laminated sediments of Lake Van, Turkey », The Holocene, vol. 13, no 5, , p. 665–675 (ISSN 0959-6836 et 1477-0911, DOI 10.1191/0959683603hl653rp)
- (en) « Lake Van, Turkey », sur earthobservatory.nasa.gov, (consulté le )
- « Un château vieux de 3000 ans découvert dans un lac en Turquie », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le )
- Owen Jarus et Live Science Contributor | November 28, « The True Story Behind Turkey's Ancient 'Underwater Castle' », sur Live Science (consulté le )
Voir aussi
Liens externes
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