La Vierge de la Victoire

La Vierge de la Victoire (en italien : Madonna della Vittoria) est un tableau daté des années 1495-1496 du peintre de la Renaissance Andrea Mantegna, conservé aujourd'hui au Musée du Louvre, à Paris.

Histoire

François II Gonzague avait commandé cette peinture (en tempera sur toile de 280 × 166 cm) en ex-voto à la suite de sa victoire sur les Français, à la bataille de Fornoue en 1495, et la fit payer en commuant la peine infligée à un banquier juif condamné pour avoir remplacé les armes de la ville par son blason familial. Le tableau fut placé un an après, en 1496, en retable dans une chapelle construite à Mantoue, sur les plans de Mantegna, à la place de la maison du banquier et à ses frais[1].

Pendant l'occupation française de la période de Napoléon, le tableau passe en France et entre au musée du Louvre en 1798.

Thème

Il s'agit d'une Conversation sacrée, soit une Vierge à l'Enfant (Madone) entourée de personnages saints et du donateur ou du commanditaire, en l'occurrence François II Gonzague agenouillé en armure.

Composition

Autour d'une Vierge trônant, habillée de rouge et vêtue d'une cape verte bordée d'or, avec l'Enfant debout sur ses genoux tenant dans sa main gauche des œillets rouges, sont placés le commanditaire agenouillé, en armure, sur la tête duquel la main de la Vierge se pose, et des personnages saints :

Un Jean Baptiste enfant, nu tenant une croix portant pourvue d'un papier sur lequel est inscrit : ECCE/AGNUS/DEI/ECCE/Q(VI) TOLL/IT P(ECATTA) M(VNDI) à sa gauche, sur le piédestal du trône.

Près de lui, une femme agenouillée (probablement sainte Élisabeth sa mère pour rappeler Élisabeth d'Este, ou bien sainte Anne, mère de Marie) tient un chapelet.

Derrière cette dernière, tenant un des pans de la cape de la Vierge, saint Georges portant une lance brisée (dans le corps du dragon), et plus au fond saint Longin, casque rouge portant une lance rouge également.

De l'autre côté tenant l'autre pan de la cape de la Vierge, saint Michel en armure et épée au sol un ruban clair tournant au rouge vers le sol, et derrière lui, presque caché, saint André.

Si le piédestal est dans la tradition de Mantegna en marbre chiqueté[2], avec un bas-relief simulé également représentant le péché originel, le fond de niche à coquille le surplombant est une sorte de pergola agrémenté d'un portique semi-circulaire en bois sculpté, une tonnelle garnie de guirlandes de fruits, sur lesquelles sont perchés des oiseaux exotiques.

À l'aplomb de la Vierge deux guirlandes de perles rouges se rejoignent, auxquelles est suspendue une branche de corail.

Analyse

Détail du corail

On retrouve le rouge, teinte récurrente des tableaux de Mantegna, couleur symbolique de l'amour divin et de la Passion du Christ dans la liturgie catholique, dans les œillets tenus par Jésus, les habits, les drapés, les attributs des saints, les fruits, les perles, le rubis de l'intérieur de la rosace (symbole païen, pierre du dieu Mars, il évoque la victoire militaire).

Rouge également, la présence du corail représente le sang de la Gorgone dans la mythologie grecque et fait la jonction avec l'iconographie chrétienne dans laquelle il symbolise la protection de l'enfant.

Le blanc est présent également en signe de virginité dans la robe du cacatoès.

Les fruits, symbole de l'abondance et des célébrations dans le monde gréco-romain, sont présents dans toute la verdure du haut du tableau.

Notes et références

  1. Salmazo
  2. Simulation en peinture des veinures du marbre et de son grain

Annexes

Liens externes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Alberta De Nicolò Salmazo, chapitre sur « La Vierge de la Victoire » in Mantegna (1996), traduit de l'italien par Francis Moulinat et Lorenzo Pericolo (1997), coll. Maîtres de l'art, Gallimard Electa, Milan (ISBN 2 07 015047 X)
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