La Serpe d'or
La Serpe d’or est le deuxième album de la série de bande dessinée Astérix de René Goscinny (scénario) et Albert Uderzo (dessin), pré-publié dans Pilote du numéro 42 () au numéro 74 () et publié en album en 1962. L'album a été tiré en 15 000 exemplaires.
La Serpe d'or | ||||||||
2e album de la série Astérix | ||||||||
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Scénario | René Goscinny | |||||||
Dessin | Albert Uderzo | |||||||
Genre(s) | Aventure | |||||||
Personnages principaux | Astérix, Obélix, Panoramix | |||||||
Lieu de l’action | Gaule | |||||||
Éditeur | Dargaud | |||||||
Première publication | no 42 de Pilote (1960) 1962 en album |
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ISBN | 2-01-210002-3 | |||||||
Nb. de pages | 48 | |||||||
Prépublication | Pilote | |||||||
Albums de la série | ||||||||
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Résumé
Le druide Panoramix a brisé sa serpe d’or, outil indispensable pour cueillir le gui, ingrédient essentiel de la potion magique. Astérix et Obélix partent donc lui en chercher une nouvelle à Lutèce, auprès du fabricant de renom Amérix, un cousin lointain d’Obélix. Ils trouvent porte close, et un voyou nommé Lentix, alerté par l'aubergiste voisin qu'ils ont interrogé, leur affirme qu'Amérix a pris sa retraite. Il les met en contact à la place avec le propriétaire d'un estaminet, Avoranfix, qui leur offre des serpes d'or à des prix exorbitants et les insulte lorsqu'ils refusent de payer. Astérix et Obélix se fâchent et déclenchent une bagarre générale. Ils sont arrêtés par les soldats romains, mais le préfet décadent de Lutèce, Gracchus Pleindastus, les remet en liberté, parce qu'ils « l'ennuient ».
Un centurion leur explique qu’il existe dans Lutèce une bande de trafiquants de serpes qui a peut-être enlevé Amérix, ce que semble confirmer leur enquête dans sa maison. Astérix remarque aussi que l'aubergiste a vendu son établissement et quitté la ville pour Gergovie sur un char à bœufs. Astérix et Obélix le rattrapent et l'obligent à avouer que Lentix le forçait à travailler comme rabatteur de clients après qu'il a assisté à l'enlèvement du marchand de serpes. Les deux héros saccagent la maison de Lentix à la recherche d’indices mais les Romains les arrêtent de nouveau. En cellule, ils font la connaissance d'un prisonnier alcoolique qui a entendu Lentix donner rendez-vous à Avoranfix sous un dolmen. Ils s'évadent et apprennent que le seul dolmen de la région se trouve dans la forêt voisine, fréquentée la nuit par des loups et des brigands. Dans la forêt, ils découvrent, caché sous le dolmen, un souterrain qui sert de dépôt de serpes et tabassent la bande entière, mais Avoranfix prend la poudre d'escampette.
Laissant Lentix enfermé dans le souterrain, les Gaulois partent à la recherche d'Avoranfix et le trouvent dans un marché, ils bousculent un patrouilleur romain sur leur chemin, ils sont arrêtés une troisième fois et les Romains les mettent à nouveau en prison avant de s’évader. Là, ils retrouvent Avoranfix avec Gracchus Pleindastus qui avoue subitement qu'il est le chef des trafiquants de serpes et qu'il a fait cela pour se distraire et pour l'or. Le préfet est arrêté par son centurion et Amérix, libéré des caves du palais, récupère ses biens. Il offre à ses sauveurs sa plus belle serpe, qu'ils rapportent à leur druide.
Au fil de l’album
Le séjour Lutécien de nos Gaulois est l'occasion de nombreux clins d’œil divers de la part des auteurs. En particulier en transposant au Lutèce antique les caractéristiques du Paris actuel, comme c'est fréquemment le cas dans la série. Ainsi ils font semblant d'en faire de la capitale de la Gaule, bien que ce ne fut pas le cas (à la limite, ce fut un moment le cas de Lugdunum, capitale des Gaules)[1].
Allusions culturelles
- page 43, case 8 : le centurion, surpris des révélations du préfet Gracchus Pleindastus, lui pose les questions « quis, quid, ubi, quibus auxiliis, cur, comodo, quando ? » qui ne sont autres que les questions du principe criminel de Quintilien, rhéteur latin du Ier siècle.
Villes et lieux traversés
- Village des Gaulois : village situé en Bretagne où vivent Astérix et Obélix.
- L'auberge du Barbare : auberge située entre le village gaulois et Suindinium (sur la voie romaine XII selon une borne kilométrique) tenue par un Germain. Astérix et Obélix y restent une nuit.
- Suindinium (Le Mans) : Astérix et Obélix passent par cette ville, le jour de la grande course de chars à bœufs : les 24 heures de Suindinium.
- Lutèce (Paris) : principal lieu de l’album.
- Une agence touristique en forme de moulin rouge (rappelant le Moulin rouge). Quant au nom du guide Claudius Metrobus, il renvoie au métro et au bus, transports très développé à Paris.
- La voie romaine VII (évoquant la fameuse Route nationale 7).
- Le futur Bois de Boulogne, où se trouve le dépôt de serpes des trafiquants.
- Forêt des Carnutes (mentionné).
Allusions à l'époque actuelle
- Dès leur arrivée à Lutèce, les Gaulois découvrent combien la ville est embouteillée, ce qui rend les conducteurs agressifs. Ce qui est toujours le cas aujourd'hui, Paris étant la ville la plus embouteillée d'Europe.
- Un pêcheur se plaignant de ne pêcher que des amphores (p. 11) évoque la Seine polluée. Tout comme Obélix évoque un air vicié dans cette grande ville.
- Lors du retour des héros à leur village, une habitante s'exclame : "Ils vont nous dire ce qui se porte à Lutèce cette saison !". Allusion au fait que Paris soit désigné comme une des capitales de la mode.
Citations latines
- Acta est fabula. : La pièce est jouée.
Caricatures
- Aux 24 heures de Suindinum, l'un des concurrents est une caricature de Jean Graton[2].
- Le préfet Gracchus Pleindastus est une caricature de Charles Laughton[3],[4].
Chansons
- Douce Gaule (p 5) : Douce France, écrite et chantée par Charles Trenet.
- Lutèce c'est une blonde (p 46) : "... Paris c'est une blonde...", extrait de Ça c’est Paris, chantée par Mistinguett.
Allée de la Serpe-d’or
Une voie publique de la commune du Tartre-Gaudran, dans les Yvelines, conduisant à la propriété qu’y possédait Albert Uderzo depuis les années 1960, porte officiellement le nom d’allée de la Serpe-d’or[5].
Une autre voie publique de la commune de Chalonnes-sur-Loire, dans le Maine et Loire, porte le nom de rue de la Serpe d'Or.
Dans les autres langues
- Allemand : Die goldene Sichel
- Anglais : Asterix and the Golden Sickle
- Arabe : أستريكس والمنجل الذهبي
- Bengali : Asterix o Sonaar Kaaste
- Bulgare : Златният сърп
- Catalan : La falç d'or
- Coréen : 황금 낫을 찾아라
- Croate : Asteriks i Zlatni srp
- Danois : Asterix og trylledrikken
- Espagnol : La hoz de oro
- Estonien : Asterix ja Kuldsirp
- Finnois : Kultainen sirppi
- Frisien : De gouden sichte
- Grec : Το χρυσό δρεπάνι
- Hongrois : Az aranysarló
- Indonésien : Asterix dan Sabit Emas
- Italien : Asterix e il falcetto d'oro
- Latin : Falx Aurea
- Letton : Asteriks un zelta sirpis
- Néerlandais : Asterix en het gouden snoeimes
- Norvégien : Asterix og styrkedråpene
- Polonais : Złoty sierp
- Portugais : Asterix e a Foice de Ouro
- Roumain : Asterix si Cosorul de Aur
- Serbe : Астерикс и златни срп/Zlatni srp
- Suédois : Asterix och guldskäran
- Tchèque : Asterix a Zlatý srp
- Turc : Asteriks Altın orak
Adaptations
En , un disque 33 tours adapté et réalisé par Jacques Garnier et Gérard Barbier est publié par le label Festival sous le titre Astérix et la Serpe d'or. Cet enregistrement reprend le feuilleton radiophonique diffusé tous les jeudis soirs sur Radio Luxembourg dans l'émission Pilote. Le comédien Guy Piérauld prête sa voix au personnage d'Astérix, tandis que celle d'Obélix est interprétée par Albert Augier[6].
En 1967, alors que René Goscinny et Albert Uderzo donnent leur accord pour la sortie en salle d'Astérix le Gaulois, réalisé à leur insu par les studios Belvision, ils apprennent qu'un deuxième film, adapté de l'album La Serpe d'or, est également en cours de production chez Belvision. Goscinny et Uderzo opposent leur veto à ce projet et demandent la destruction du long métrage[7].
Notes et références
- Stéphane Rivière, « La serpe d'or », sur www.mage.fst.uha.fr (consulté le )
- L'encyclopedix : Graton Jean.
- L'encyclopedix : Pleindastus Gracchus.
- Asterix.com : Gracchus Pleindastus.
- Philippe Cohen, « Albert Uderzo avait donné son blason au plus petit village des Yvelines », sur actu.fr, (consulté le ).
- Astérix de A à Z, p. 55.
- Astérix de A à Z, p. 13.
Voir aussi
Bibliographie
- Carine Picaud (dir.) et al., Astérix de A à Z : [exposition, Paris, Bibliothèque nationale de France-site François Mitterrand, grande galerie, 16 octobre 2013-19 janvier 2014], Paris, Hazan et Bibliothèque nationale de France, , 210 p. (ISBN 978-2-7541-0715-0 et 978-2-7177-2547-6, présentation en ligne)
Lien externe
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