Mort d'un commis voyageur
Mort d'un commis voyageur[1] (Death of a Salesman) est une pièce de théâtre américaine d'Arthur Miller, créée à Broadway (New York) en 1949.
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Mort d'un commis voyageur La Mort d'un commis voyageur | |
Lee J. Cobb et Mildred Dunnock (créateurs des rôles de Willy et Linda Loman), lors d'une reprise téléfilmée en 1966 | |
Auteur | Arthur Miller |
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Genre | Tragédie |
Dates d'écriture | 1949 |
Version originale | |
Titre original | Death of a Salesman |
Langue originale | anglais |
Date de création | |
Lieu de création | Morosco Theatre (Broadway, New York) |
Metteur en scène | Elia Kazan |
Personnages principaux | |
Willy Loman, Linda Loman, Biff Loman, Happy Loman, Oncle Ben, Howard Wagner, Charley, Letta |
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Argument
Willy Loman revient chez lui après un voyage d’affaires annulé. Inquiète sur l’état d’esprit de Willy et ses récents « accidents » de voiture, sa femme Linda lui suggère qu’il demande à son patron Howard Wagner de lui permettre de travailler dans sa ville de résidence pour qu’il n’ait pas à prendre la route. Willy se plaint à Linda que leur fils, Biff, n’a pas encore fait ses preuves dans la vie. Malgré ses performances prometteuses comme athlète au lycée, il a été recalé en maths la dernière année et n’est jamais allé à l’université. Biff et son frère, Happy, qui rend lui aussi visite à leurs parents, se remémorent leur enfance ensemble. Ils discutent de la dégénérescence mentale de leur père, dont ils se sont aperçus par ses hésitations constantes et par le fait qu’il se parle à lui-même. Quand Willy rentre chez lui, en colère parce que les deux garçons ne sont jamais arrivés à rien, Biff et Happy racontent à Willy le projet de Biff de proposer une affaire le lendemain dans le but d’apaiser leur père.
Le jour suivant, Willy va demander à son patron un poste en ville, pendant que Biff va faire une proposition d’affaires, mais aucune des deux ne fonctionne. Willy s’énerve et finit par se faire virer quand son patron lui dit qu’il a besoin de repos et qu’il ne peut plus représenter la société. Biff attend des heures pour voir son ancien employeur qui ne se souvient plus de lui et refuse sa proposition d’affaires. Biff vole impulsivement un stylo à encre. Willy va ensuite au bureau de Charley où il trouve Bernard (devenu un brillant avocat), qui lui raconte qu’au départ, Biff voulait bien faire pendant les cours d’été, mais quelque chose s’est passé à Boston quand Biff a rendu visite à Willy et qui a changé son état d’esprit.
Happy, Biff et Willy dinent au restaurant, mais Willy refuse d’entendre les mauvaises nouvelles de Biff. Happy essaie de convaincre Biff de mentir à son père. Biff essaie de lui raconter ce qui s’est passé quand Willy se met en colère et glisse dans un flash-back sur ce qui s’est passé à Boston le jour où Biff lui a rendu visite. Willy était à l’hôtel lors d’un voyage d’affaires avec une jeune femme quand Biff est arrivé. Depuis ce moment, la vision de son père a changé et mis Biff à la dérive.
Frustré, Biff quitte le restaurant, suivi par Happy accompagné de deux filles qu’il a ramenées. Ils quittent un Willy confus et bouleversé derrière le restaurant. Quand plus tard ils rentrent à la maison, leur mère leur reproche furieusement d’avoir abandonné leur père tandis que Willy continue à se parler à lui-même à l’extérieur. Biff le rejoint pour essayer de se réconcilier avec lui. La discussion dégénère rapidement en une autre dispute, au point que Biff tente de le convaincre avec force qu’il n’est pas fait pour quelque chose de grand, qu’il est tout simplement ordinaire, insistant sur le fait qu’ils le sont tous les deux. La querelle culmine quand Biff embrasse Willy et se met à pleurer quand il essaie de lui faire abandonner les rêves irréalistes qu’il porte encore pour Biff. Il veut, à la place, que Willy l’accepte pour ce qu’il est vraiment. Il dit à son père qu’il l’aime.
Plutôt que d'écouter ce que dit réellement Biff, Willy se rend compte que son fils lui a pardonné et pense que Biff va maintenant poursuivre une carrière d’homme d’affaires. Willy se tue intentionnellement dans un accident de voiture pour que Biff puisse utiliser l’argent de l’assurance vie pour commencer son entreprise. Cependant, à l'enterrement, Biff reste convaincu qu'il ne veut pas devenir un homme d'affaires. Happy, d'autre part, choisit de suivre les traces de son père.
Fiche technique de la création
- Titre : Mort d'un commis voyageur
- Titre original : Death of a Salesman
- Mise en scène : Elia Kazan
- Musique de scène : Alex North
- Production : Kermit Bloomgarden (en) et Walter Fried (en)
- Genre : drame
- Date de la première représentation : au Morosco Theatre (en)
- Date de la dernière représentation :
- Nombre de représentations consécutives : 742
Distribution originale
- Lee J. Cobb : Willy Loman
- Thomas Chalmers : oncle Ben
- Mildred Dunnock : Linda
- Alan Hewitt : Howard Wagner
- Arthur Kennedy : Biff
- Cameron Mitchell : Happy
- Howard Smith : Charley
- Hope Cameron (imdb.com) : Letta
- Winifred Cushing (allocine.fr) : la femme
- Ann Driscoll (imdb.com) : la secrétaire
- Constance Ford : Mlle Forsythe
- Don Keefer : Bernard
- Tom Pedi : Stanley
- Remplacements au cours de la production
- Albert Dekker : Willy Loman
- James Gregory : Biff
- Gene Lockhart : Willy Loman ( - ?)
- Thomas Mitchell : Willy Loman
Récompenses
- Prix Pulitzer de l'œuvre théâtrale, à Arthur Miller
- New York Drama Critics' Circle Award 1949 de la meilleure pièce
- Tony Awards 1949[2] :
- Meilleure pièce (Tony Award for Best Play) à Arthur Miller
- Meilleur auteur (Tony Award for Best Author) à Arthur Miller
- Meilleur acteur dans un second rôle, catégorie pièce (Tony Award for Best Featured Actor in a Play), à Arthur Kennedy
- Meilleurs décors (Tony Award for Best Scenic Design), à Jo Mielziner
- Meilleur producteur (Tony Award for Best Producer'), à Kermit Bloomgarden et Walter Fried
- Meilleur metteur en scène (Tony Award for Best Director), à Elia Kazan
- Theatre World Award 1949 à Cameron Mitchell
Reprises (sélection)
- Au Royaume-Uni :
- En 1949, mise en scène d'Elia Kazan, avec Paul Muni (Willy), Katharine Alexander (Linda), Kevin McCarthy (Biff) (création britannique, Phoenix Theatre, Londres ; première représentation le ).
- À Broadway :
- En 1975, mise en scène de George C. Scott, avec George C. Scott (Willy), Teresa Wright (Linda), James Farentino (Biff), Harvey Keitel (Happy) (Circle in the Square Theatre, 71 représentations) ;
- En 1984, avec Dustin Hoffman (Willy), John Malkovich (Biff), Stephen Lang (Happy) (Broadhurst Theatre, 97 représentations, puis 88 représentations) ;
- En 1999, avec Brian Dennehy (Willy) (Eugene O'Neill Theatre, 274 représentations).
- Et 2012, avec Philip Seymour Hoffman (Willy), Andrew Garfield (Biff) et Linda Emond (Linda) (Ethel Barrymore Theatre, pour une durée de représentation limitée à 16 semaines)[3].
- En France :
- En 1988, adaptation de Jean-Claude Grumberg, mise en scène de Marcel Bluwal, avec François Périer (Willy), Claude Winter (Linda), Fabrice Eberhard (Biff), Jean-Yves Berteloot (Happy) (Théâtre de l'Odéon, Paris, puis Théâtre national de Nice).
- Au Québec :
- En 1972, traduction d'Éric Kahane, mise en scène de Paul Hébert, avec Jean Duceppe (Willy), Denise Gagnon (Linda), Raymond Bouchard (Biff), Jean-René Ouellet (Happy), Lionel Villeneuve (Ben Loman), Jean Guy (Howard) (Théâtre du Trident, Québec).
- En 1973, traduction d'Éric Kahane, mise en scène de Paul Hébert, avec Jean Duceppe (Willy), Suzanne Langlois (Linda), Michel Dumont (Biff), Jean-René Ouellet (Happy), Lionel Villeneuve (Ben Loman), Roger Lebel (Howard) (Théâtre Port-Royal de la Place des Arts, Montréal).
- En 1983, traduction de Michel Dumont, mise en scène de Claude Maher, avec Jean Duceppe (Willy), Béatrice Picard (Linda), Michel Dumont (Biff), Jean Deschênes (Happy) (théâtre Port-Royal de la Place des Arts, Montréal).
- En 1997, traduction de Michel Dumont, mise en scène de Michel Nadeau, avec Jean Guy (Willy), Denise Gagnon (Linda), Jacques Baril (Biff), Francis Martineau (Happy) (Théâtre du Trident, Québec).
- En 1999, traduction de Michel Dumont, mise en scène de Monique Duceppe, avec Michel Dumont (Willy), France Castel (Linda), Denis Bernard (Biff), Jean Deschênes (Happy) (théâtre Jean-Duceppe, Montréal).
- En 2017, traduction et mise en scène de Serge Denoncourt, avec Marc Messier (Willy), Louise Turcot (Linda), Éric Bruneau (Biff), Mikhaïl Ahooja (Happy) (Théâtre du Rideau vert, Montréal).
Adaptations à l'écran
- 1951 : Mort d'un commis voyageur (Death of a Salesman) de László Benedek, avec Fredric March (Willy), Mildred Dunnock (Linda), Kevin McCarthy (Biff), Cameron Mitchell (Happy).
- 1985 : Mort d'un commis voyageur (Death of a Salesman) de Volker Schlöndorff, avec Dustin Hoffman (Willy), John Malkovich (Biff), Stephen Lang (Happy).
- 2016 : dans Le Client, film iranien d'Asghar Farhadi, les deux personnages principaux sont des acteurs que l'on voit interpréter des fragments des rôles de Willy et Linda.
Références
- Certaines productions en français traduisent le titre par La Mort d'un commis voyageur : « La mort d’un commis voyageur », sur Théâtre du Rideau vert, , Mathieu Carbasse, « La mort d’un commis voyageur : Classique de chez classique », sur Jeu - Revue de théâtre, (consulté le ).
- (en) Tony Awards 1949, site officiel des Tony Awards.
- Gans, Andrew.« Starry Revival of Arthur Miller's 'Death of a Salesman' Opens on Broadway », playbill.com, 15 mars 2012
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
- Ressource relative au spectacle :
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