La Belle Noiseuse

La Belle Noiseuse est un film français de Jacques Rivette, sorti en 1991 lors du Festival de Cannes, où il reçoit le Grand Prix du jury, puis le prix Méliès.

La Belle Noiseuse
Emmanuelle Béart et Michel Piccoli lors de la présentation du film au festival de Cannes 1991.
Réalisation Jacques Rivette
Acteurs principaux
Pays d’origine France
Durée 240 minutes (version longue)
125 minutes (version courte Divertimento)
Sortie 1991


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Nicolas, un jeune artiste peintre, rêve de rencontrer son aîné, le célèbre Édouard Frenhofer. Par l'intermédiaire de Balthasar Porbus[1], un marchand de tableaux, il est introduit avec Marianne, sa compagne, dans la demeure de Frenhofer. Celui-ci les emmène dans l'atelier qu'il a déserté et leur parle de La Belle Noiseuse, un tableau abandonné depuis dix ans, et pour lequel sa femme Liz avait servi de modèle. D'un commun accord, Nicolas et Édouard décident que Marianne sera la nouvelle « Belle Noiseuse ».

Marianne se rebelle contre une décision prise sans elle, mais, le lendemain, elle se présente à la porte de la maison. Pendant les cinq journées de pose, la tension va monter entre les différents protagonistes.

Après les premières réticences, Marianne s'attache au maître et finit par l'encourager quand celui-ci fatigue. Liz tente de prévenir la jeune femme sur l'enjeu d'être modèle pour Frenhofer, mais Marianne, indépendante et têtue, refuse de l'écouter. Finalement, le tableau achevé, Marianne, horrifiée, se découvre plus vraie que nature : c'est son intériorité que le peintre a réussi à saisir. Le tableau l'a définitivement changée : rien ne sera plus comme avant.

Fiche technique

Le film est sorti en 1993 sous le titre Divertimento dans sa version courte de 125 minutes (2 h 05).

Distribution

Projet et réalisation

L'histoire originelle, Le Chef-d'œuvre inconnu, se passait au début du XVIIe siècle. Balzac y traitait de la création artistique et de ses rapports avec l'imitation de la nature.

Jacques Rivette, en adaptant très librement le texte d'origine, a replacé l'action dans un cadre contemporain, gardant le prénom du peintre (Nicolas pour Nicolas Poussin) et le nom de son maître (Frenhofer). Rivette s'attache davantage aux rapports entre le peintre, le modèle et la peinture. Ici, c'est le modèle du peintre, la belle Marianne, qui sera détruite par sa rencontre avec la peinture d'elle-même.

La problématique du rapport entre le corps, réduit à l'état d'objet de désir, de modèle, voire de cadavre dans le cas de Marie l'Égyptienne peinte par le héros de la nouvelle de Balzac, et le Pygmalion qui le représente, travaille depuis longtemps le cinéaste quand, au terme d'une longue réflexion sur le point de vue de Pablo Picasso sur ce sujet, il se décide à le traiter à sa manière[3]. Dans son précédent film, La Bande des quatre, le personnage de Thomas Santini était à la recherche du tableau volé de Frenhofer, La Belle Noiseuse, dont la légende balzacienne fascinait également le peintre surréaliste Picasso.

Il est à noter que, contrairement à ce qu'affirme le personnage de Marianne, le mot « noiseuse » n'est pas employé au Québec. Il a vraisemblablement été confondu avec « niaiseuse », un terme québécois dérivé de l'adjectif « niaise »[4].

Prix et distinction

Récompenses

Nominations

Notes et références

  1. Dans la nouvelle d'Honoré de Balzac, Porbus est le peintre chez lequel se rendent Frenhofer et Nicolas Poussin.
  2. Impressions du Sud, Liber, 1990, nos 25-30, p. 135.
  3. C. Lucia, « Honoré de Balzac : Le Chef-d'œuvre inconnu / La Belle Noiseuse de Jacques Rivette », in Ma librairie, Lecture/écriture, [s.l.], 8 mars 2015.
  4. « À voir à la télévision le mercredi 18 juin - L'inspiration retrouvée », Le Devoir, 14 juin 2003.

Liens externes

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