Pygmalion et Galatée

Dans la mythologie grecque, l'histoire de Pygmalion et Galatée renvoie à une légende racontant l'histoire du sculpteur Pygmalion qui tombe amoureux de sa création, Galatée, une statue rendue vivante grâce à Aphrodite, la déesse de l'amour, qui comprend le vœu de Pygmalion. Le nom des personnages provient du grec ancien : Πυγμαλίων καὶ Γαλατεία (Pugmalíôn kaì Galateía). La légende est principalement racontée par Ovide dans ses Métamorphoses[1].

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Le mythe

Pygmalion est un sculpteur de Chypre descendant d'Athéna et d'Héphaïstos. Révolté contre le mariage à cause de la conduite répréhensible des Propétides (femmes de Chypre), il se voue au célibat. Il tombe cependant amoureux d'une statue d'ivoire, ouvrage de son ciseau. Obtenant d'Aphrodite qu'elle donne vie à la statue, il l'épouse en présence de la déesse et, selon certaines versions, a d'elle deux enfants : Paphos et Matharmé.

Ayant nié la divinité d'Aphrodite, les Propétides sont punies par la déesse qui allume dans leur cœur le feu de l'impudicité. Ayant fini par perdre toute honte, elles sont insensiblement changées en roche dure.

Les noms de Πυγμαλίων καὶ Γαλατεία (Pugmalíôn kaì Galateía) évoquent respectivement le poing / coude / bras (πύγμα) du sculpteur travaillant au maillet et ciseau, et le lait (γάλα), couleur blanche de la statue, mais aussi des Propétides transformées en ivoire.

Origine

Il semble que Philostéphanos de Cyrène (vers 222-206 av. J.C.) soit l’une des sources d’Ovide. Les spécialistes s’appuient pour cela sur un extrait du Protreptique (IV, 57, 3) de Clément d’Alexandrie et sur un texte d'Arnobe tiré de son Adversus nationes libri[2]. Sans rejeter une probable influence de Philostéphanos de Cyrène, Julien d'Huy situe quant à lui la première émergence du récit dans l'actuelle Libye. L'histoire y serait apparue il y a plus de 3000 ans[3] en Afrique du Nord[4], et aurait été empruntée par les Grecs entre le VIIe et le Ier siècle[5]. Ce mythe, relié à celui des Propétides, condamne l’indépendance de mœurs des femmes, à l’époque déjà associée à la prostitution ou à la sorcellerie, par contraste avec la fidélité de la statue, création de l’homme qui l’a modelée, seule digne d’amour et récompensée en prenant vie[6].

Évocations artistiques

L'origine de la sculpture ou Pygmalion amoureux de sa statue, huile sur toile de Jean-Baptiste Regnault, 1785[7].
Pygmalion et Galatée, Étienne Maurice Falconet.

La légende de Pygmalion, racontée par Ovide dans les Métamorphoses, a notamment inspiré :

Littérature

Peinture

Sculpture

Musique

Théâtre

Cinéma

Télévision

Bande dessinée

  • 1990 : Pygmalion, manga de Shinji Wada[8]
  • 2015 : Pygmalion, manga de Watanabe Chihiro

Notes et références

  1. Ovide, Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne], X, 243-297.
  2. Victor Ieronim Stoichiţă (2008). L’Effet Pygmalion: pour une Anthropologie historique des Simulacres. Paris : Droz, 320 p.
  3. Julien d'Huy (2011), « Le motif de Pygmalion : origine afrasienne et diffusion en Afrique ». Sahara, 23, 49-59.
  4. Cahiers de l'AARS, no 15, décembre 2011.
  5. Julien d'Huy (2011). « Le mythe ovidien de Pygmalion trouverait l’une de ses origines dans la Berbérie préhistorique » Les Cahiers de l'AARS, 15, p. 19-25.
  6. Victor Ieronim Stoichiţă, L’Effet Pygmalion : pour une anthropologie historique des simulacres, Droz, 2008, 320 p.
  7. Collections du Château de Versailles
  8. « AnimeGuides - Pygmalion », sur animeguides.free.fr (consulté le )

Voir aussi

Article connexe

  • Le pygmalionisme ou « agalmatophilie », l'attirance pour les statues.

Liens externes

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