Khaled Mechaal

Khaled Mechaal ou Machaal ou Meshal (en arabe: خالد مشعل), né le , est un des dirigeants de l'organisation palestinienne Hamas, considérée comme terroriste par l'Union européenne (2009), les États-Unis, le Japon, le Canada et Israël. Il est parfois aussi présenté comme le dirigeant politique de la branche syrienne du Hamas. Cependant, il n'agit plus aujourd'hui depuis Damas[1]. Il mène actuellement ses activités militantes depuis Doha, au Qatar.

Biographie

Alors qu'il était le dirigeant de la branche jordanienne du Hamas, il est visé par une tentative d'assassinat du Mossad israélien le , sous le gouvernement de Benyamin Netanyahou. Deux agents israéliens introduits en Jordanie avec des passeports canadiens lui vaporisent[2] une substance toxique sur l'oreille. Ils sont arrêtés sur-le-champ. Le cabinet de Benjamin Netanyahou refusa dans un premier temps de délivrer l'antidote. Furieux, le roi Hussein de Jordanie avait menacé de les pendre si Israël ne fournissait pas immédiatement celui-ci, mais aussi de remettre en cause le traité de paix signé avec Israël trois ans plus tôt.. Sous les pressions américaines de Bill Clinton et devant l'importance médiatique prise par cette opération, Israël a dû s'exécuter, et, pour récupérer ses deux agents, libérer en outre le sheikh Ahmed Yassine (fondateur et leader spirituel du Hamas), alors emprisonné par l'État hébreu.

En août 1999, la police jordanienne produit une demande d'arrestation de Khaled Mechaal, à la veille d'une visite en Jordanie de la secrétaire d'État américaine, Madeleine Albright. Mechaal fuit la Jordanie et est accueilli par le gouvernement du Qatar, qui l’aide à s’installer à Doha.

En octobre 2002, les services de renseignement israéliens ont appris qu'une entrevue entre Mechaal et le roi Abdallah d'Arabie saoudite avait eu lieu et avait été jugée « excellente » par le Hamas, selon certains documents trouvés[3].

Mechaal a critiqué l'ancien président de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, et refusé de suivre ses demandes de cessez-le-feu avec Israël. Il assiste tout de même aux funérailles d'Arafat au Caire le .

Le , Mechaal s'est adressé à une foule rassemblée à Damas et a déclaré, à propos de la trêve de l'année 2005 qui se terminait : « Nous ne prolongerons pas la trêve et notre peuple doit se préparer à une reprise du conflit armé ».

Après la victoire du Hamas aux élections législatives palestiniennes de 2006, Mechaal déclare que le Hamas n'a aucune intention de désarmer. Il souhaite que le Hamas rassemble les armes des différentes factions palestiniennes et forme une armée unifiée palestinienne, une armée qui « protègerait le peuple palestinien contre des agressions ».

Ne se sentant nullement engagé par la feuille de route, il fait une nouvelle déclaration en février 2006 à un journal russe : « Si Israël reconnait nos droits et s'engage à se retirer de tous les territoires occupés, le Hamas, et avec lui l'ensemble du peuple palestinien, décideront de mettre un terme à la résistance armée ».

Depuis Damas, où il vit pour des raisons de sécurité, Khaled Mechaal a rejeté le vendredi le plan présenté la veille par le Premier ministre israélien par intérim Ehud Olmert visant, en cas de victoire de son parti, Kadima aux élections législatives du 28 mars, à fixer unilatéralement, d'ici 2010, les frontières israéliennes, qualifiant ce projet de « déclaration de guerre ». Il a notamment déclaré : « Il ne s'agit pas d'un plan de paix, mais d'une déclaration de guerre qui permettra à Israël de rester dans une grande partie de la Cisjordanie, de maintenir le mur et les colonies, de refuser toute concession sur Jérusalem-Est et de rejeter le droit de retour des Palestiniens ».

Le , il reconnaît implicitement l'existence de l'État d'Israël[4], tout en admettant que l'absence d'un État palestinien est problématique : « Il va rester un État qui s'appelle Israël, c'est un fait. Le problème, ce n'est pas l'existence d'une entité qui s'appelle Israël. Le problème, c'est que l'État palestinien n'existe pas ».

Khaled Mechaal a déclaré que les remarques révisionnistes de Mahmoud Ahmadinejad étaient « courageuses » et que « les musulmans soutiennent l'Iran parce qu'il exprime à haute voix ce qu'ils ont dans leurs cœurs, le peuple palestinien en particulier »[5].

Le Hamas annonce le qu'il ne se représentera pas à sa propre succession[6]. Il est reconduit à la tête du Hamas le après avoir annoncé son retrait du mouvement[7].

Avec l’aggravation de la guerre civile en Syrie en 2012, Mechaal repart une nouvelle fois en exil à Doha.

Lors de la guerre de Gaza de 2014 (nommée par l’armée israélienne « Opération Bordure Protectrice »), les médias israéliens ont rapporté des accusations de corruption au sein de la direction du Hamas. Selon certains journaux, Mechaal et un autre cadre dirigeant du Hamas, Mousa Mahoammed Abu Marzouk, auraient détourné les fonds collectés par le Hamas destinés à financer des opérations d’aide humanitaires pour les populations civiles syriennes[8].

Le , après avoir effectué les deux mandats autorisés à la direction du Hamas, il se retire de sa fonction et Ismaïl Haniyeh lui succède[9].

Notes et références

  1. Armin Arefi, « Gaza : pourquoi le Hamas voulait éviter la guerre », sur LePoint.fr, (consulté le ).
  2. (en) David Blair, « Khaled Meshaal: How Mossad bid to assassinate Hamas leader ended in fiasco », sur telegraph.co.uk, (consulté le ) : « They ambushed Mr Meshaal on a street corner and sprayed poison into his left ear, inflicting instant paralysis and, so they hoped, death within 48 hours. »
  3. Haaretz.com
  4. Le Hamas reconnaît implicitement Israël
  5. (en) Icon of Evil: Hitler's Mufti and the Rise of Radical Islam Par David Dalin, John Rothmann, Alan Dershowitz, p. 125.
  6. Le chef du Hamas ne se représentera pas, Le Figaro, 21 janvier 2012.
  7. Khaled Mechaal réélu à la tête du Hamas, Le Figaro, 1er avril 2013.
  8. « Meet the Hamas billionaires - Globes English », sur Globes (consulté le )
  9. Piotr Smolar, « Ismaïl Haniyeh élu à la tête du mouvement palestinien Hamas », lemonde.fr, 6 mai 2017.

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