Juvigny-sur-Loison

Juvigny-sur-Loison est une commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est.
Elle fait partie de la Lorraine gaumaise.

Pour l’article homonyme, voir Juvigny-en-Perthois.

Juvigny-sur-Loison

Église Saint-Denis.

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Meuse
Arrondissement Verdun
Intercommunalité Communauté de communes du pays de Montmédy
Maire
Mandat
Francis Colin
2020-2026
Code postal 55600
Code commune 55262
Démographie
Gentilé Juvignasien, Juvignasienne [1]
Population
municipale
263 hab. (2018 )
Densité 16 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 28′ 02″ nord, 5° 20′ 30″ est
Altitude Min. 178 m
Max. 301 m
Superficie 16,42 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Montmédy
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Juvigny-sur-Loison
Géolocalisation sur la carte : Meuse
Juvigny-sur-Loison
Géolocalisation sur la carte : France
Juvigny-sur-Loison
Géolocalisation sur la carte : France
Juvigny-sur-Loison
Liens
Site web http://www.juvigny-sur-loison.fr/

    Géographie

    Localisation

    Le village est situé au nord de la Meuse, à 10 kilomètres de Montmédy, à 12 kilomètres de Stenay, et à 15 kilomètres de Damvillers, dans une région couverte de vastes forêts.

    La rivière qui y coule s'appelle le Loison (appelée dans le passé la Loison). En serpentant dans la vallée, elle forme un large boucle autour d'une légère éminence alluviale où s'est développée la localité, qui à l'abri de ses coteaux (longtemps occupés par la vigne) semble profiter d'un heureux micro-climat, dans cette région où s'affrontent les masses d'air océanique et continentale : d'où les changements de temps selon les influences de l'un ou l'autre front. Le vent d'est ou dud-est, qui amenait le beau temps, était appelé par les anciens le 'Messin' (vent de Metz).

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Juvigny-sur-Loison est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. La commune est en outre hors attraction des villes[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (52,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (53 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (52,8 %), terres arables (35,1 %), prairies (9,5 %), zones urbanisées (1,9 %), zones agricoles hétérogènes (0,8 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Toponymie

    • Graphies

    Juvigny à travers les siècles s'est orthographié de différentes façons. Se rencontrent les graphies suivantes dans divers actes et documents : Guvigney (1206), Givygneio (1206), Jevigny (1252), Gevigney (1264), Gevigny (1285), Guiwini (1285), Gyvigneye (1532), Gyvigney, Juvigny (1579).

    • Origine

    Le nom du village viendrait de Joviniacum, dérivé du nom du propriétaire, Jovinius, qui possédait les terres, les bâtiments de ferme et la villa à cet endroit.

    Sous l'Ancien Régime, le village était appelé Juvigny-les-Dames en raison d’une abbaye bénédictine fondée au IXe siècle par Richilde, femme de Charles le Chauve[9],[10].
    Au cours de la Révolution française, ce nom est changé en Juvigny-sur-Loison[11] qui devient le nom actuel de la commune.

    Histoire

    • Légendes

    Par la suite, y aurait été fondée en 874 par la reine Richilde et son époux, Charles II le Chauve, une abbaye de femmes, où furent alors déposées les reliques de sainte Scolastique, vénérée comme étant sœur de saint Benoît de Nursie.

    • Les 40 abbesses

    Quarante abbesses auraient présidé, à travers les siècles, aux destinées de Juvigny-les-Dames : une tradition du couvent prétendait que la première abbesse aurait été la reine Richilde elle-même… ou Bertrande venue du monastère Sainte-Aure de Paris.

    • La fin du monastère

    Cette belle abbaye fut vendue, comme bien national, lors de la Révolution française, et totalement détruite peu après par ses acquéreurs qui la dépecèrent et la transformèrent en carrière de pierres !

    • Vestiges

    De ce couvent de moniales, il ne subsiste plus que quelques vestiges aujourd'hui : ainsi restent l'hôpital (1629), la grande maison des Prévôts, la maison des Chapelains (1634), la brasserie, la vacherie, le moulin (avec ses niches à coquille contenant naguère les statues de la Vierge à l'Enfant, saint Benoît et sainte Scholastique), ainsi que plusieurs puits et caves, et, sur quelques mètres, intact, le mur de clôture crénelé, haut de 6 mètres, qui entourait toute l'abbaye et dont la souche, importante, existe encore sur tout le pourtour, même quand il a été considérablement détruit.

    • Seigneuries

    En 1285, dans son reportage poétique du Tournoi de Chauvency, le trouvère Jacques Bretel cite le seigneur de Gevigny ou Gviwini (selon les graphies des manuscrits de Mons ou d'Oxford) qui se mesure au cours d'une joute à Henri de Blâmont. Il en décrit également le blason, qu'on retrouve peint dans la neuvième miniature au recto du folio 117, ornant le récit de ces fêtes chevaleresques (voir l'armorial du Tournoi de Chauvency).

    • Noblesse à décrypter !

    En 1965, alors qu'il creusait une tombe au cimetière Saint-Denis, le fossoyeur de l'époque découvrit un grand pommeau d'épée doré ainsi qu'une curieuse médaille en vermeil d'un diamètre de 2,5 cm. Celle-ci, datée de 1486, représente en effigie, sur son cheval caparaçonné, un chevalier armé, brandissant sa bannière. En exergue, ses 16 quartiers de noblesse : 16 blasons différents attestant de l'ancienneté et de la qualité de ses ancêtres... Malheureusement alors, notre fossoyeur, poivrot notoire, vendit le pommeau de l'épée pour trinquer !

    • Le culte des reliques

    Après la destruction du couvent, la dernière abbesse fit don des reliques de sainte Scholastique à l'église paroissiale, où elles sont toujours vénérées, lors d'un triple pèlerinage annuel.

    • Vers un autre destin

    Longtemps figé autour des murailles de son monastère, qui en était le noyau et le cœur, le village, aujourd'hui, perdant de plus en plus son caractère rural, se banalise, s'agrandit, se lotit et s'installe à présent autour de son église, construite en 1777.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 1985 En cours Francis Colin [12]
    Réélu pour le mandat 2020-2026
    DVD Chef d'entreprise

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[14].

    En 2018, la commune comptait 263 habitants[Note 2], en diminution de 2,95 % par rapport à 2013 (Meuse : −3,51 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    510541582635680722750705675
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    649693515732831698661686732
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    676518516419352318284227299
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    281244195170173251264265268
    2017 2018 - - - - - - -
    260263-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[11] puis Insee à partir de 2006[15].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Enseignement

    Depuis 2009, la commune appartient au regroupement scolaire nommé « École des Six Villages de la Vallée des Dames », faisant référence à l'ancien nom de la commune, Juvigny-lès-Dames.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    L'ancien pensionnat des Frères de la Doctrine Chrétienne.

    L'église Saint Denis, construite en 1772, qui possède une tour-clocher rehaussée d'un toit à l'impériale afin de ne pas dépasser l'abbatiale aujourd'hui détruite. Elle est classée monument historique en 1913.

    Plusieurs fontaines, des maisons et l'ancienne abbaye sont inventoriées dans la base Mérimée.

    L'ancien pensionnat des Frères de la Doctrine Chrétienne du XIXe siècle, rebâti sur les ruines de l'abbaye par le comte Charles de Vassinhac-Imécourt, neveu de la dernière abbesse de Juvigny.

    Le , le prince de Condé fit un don de 3 000 livres aux habitants de Juvigny, pour la construction d'une nouvelle église[16].

    Patrimoine naturel

    Depuis l'an 2000, de nombreux arbres rares ont été plantés soit sur le terrain communal, soit dans des propriétés privées, principalement des catalpa en assez grand nombre le long des rues, des séquoias (5), des métaséquoia (4), des tulipiers (4), des cèdres (2) de l'Atlas et de l'Himalaya, des calocèdres (3), des ginkgos bilboa (5), des liquidambars (2), 1 Paulownia imperialis, et 1 Arbre à mouchoirs, etc.

    Mais c'est surtout un séquoia géant, planté dans l'ancienne école des Frères (appelé Pensionnat), qui est de loin l'arbre le plus ancien, le plus visible et le plus remarquable.

    Personnalités liées à la commune

    • Mgr Henry Maquet : né le dans la vieille maison à l'ombre de l'église, professeur au petit séminaire de Verdun, aumônier du pensionnat de Juvigny, curé de Han-lès-Juvigny, jésuite en 1871, missionnaire en Chine, évêque titulaire d'Amathonte et sacré à Shanghaï en 1901, décédé dans sa mission du Tché-Ly en 1919.

    Héraldique, logotype et devise

    Blason
    Coupé ondé : au 1, d'or à l'aigle couronnée éployée de gueules allumée d'argent surmontant une fasce ondée du même. Au 2, d'azur à la benoite commune d'or, aux cinq pointes d'argent, accostée de deux plumes d'oie celle à dextre posée en bande, celle à senestre posée en barre.
    Détails
    Armoiries composées par Robert LOUIS et Dominique LACORDE, adoptées par la commune le lundi 19 juin 2017 monsieur Francis COLIN étant maire.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Pouillé de Verdun.
    • Bulletins du 19e siècle du Pensionnat de Juvigny-sur-Loison.
    • Michel de la Torre, Guide de l'art et de la nature, Meuse, Berger Levrault, 1982.
    • Le Patrimoine des Communes de Meuse, Flohic Éditions, 1999. (pages 684-687).

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. https://www.habitants.fr/meuse-55
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. Juvigny-sur-Loison ou l’esprit bénédictin sur le site de l'office de tourisme du Pays de Montmédy, consulté le 19 mai 2014.
    10. Noms révolutionnaires des communes de France, p. 45, consulté le 19 mai 2014.
    11. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    12. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    13. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    14. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    15. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    16. Source : Inventaire des archives anciennes du Château de Chantilly, p. 1685.
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