Justine Benin

Justine Benin (née le aux Abymes) est une femme politique française. Elle est élue députée de la deuxième circonscription de la Guadeloupe en 2017.

Pour les articles homonymes, voir Bénin (homonymie).

Justine Benin

Justine Benin en juillet 2019.
Fonctions
Députée française
En fonction depuis le
(4 ans, 2 mois et 23 jours)
Élection 17 juin 2017
Circonscription 2e de la Guadeloupe
Législature XVe
Groupe politique app. MoDem (2017-2020)
app. MDDA (2017-2020)
Prédécesseur Gabrielle Louis-Carabin
Conseillère départementale de la Guadeloupe

(5 ans et 2 mois)
Élection 29 mars 2015
Circonscription Canton du Moule
Prédécesseur Canton créé
Successeur Gabrielle Louis-Carabin
Vice-Présidente du conseil régional de Guadeloupe

(5 ans, 8 mois et 22 jours)
Élection 14 mars 2010
Président Victorin Lurel
Conseillère générale de la Guadeloupe

(3 ans, 11 mois et 28 jours)
Élection 27 mars 2011
Circonscription Canton du Moule-2
Prédécesseur Christian Couchy
Successeur Canton supprimé
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Les Abymes (Guadeloupe)
Nationalité Française
Profession Conseillère à l'emploi

Biographie

Famille et parcours

Justine Benin naît aux Abymes en Guadeloupe en 1975, et grandit au sein d'une famille nombreuse. Après l’obtention d’un master en droit social à l’Université de Toulouse, Justine Benin commence sa carrière professionnelle à la protection judiciaire de la jeunesse, puis au sein de Pôle emploi, où elle a assumé différentes fonctions pour le service public de l’emploi en Île-de-France et en Guadeloupe[1].  

Engagement en politique

De retour en Guadeloupe en 2006, elle milite activement dans les associations sportives et culturelles et se lance dans la politique locale, lors des élections municipales de 2008 en se faisant élire au Moule sur la liste de Gabrielle Louis-Carabin[2]. Aux régionales de 2010, elle est élue sur la liste du vainqueur socialiste Victorin Lurel[2]. Elle est alors nommée troisième vice-présidente chargée de la formation professionnelle[1].

L'année suivante, lors des élections cantonales, elle est élue conseillère générale divers gauche dans le canton du Moule-2, éliminant dès le premier tour le sortant socialiste Christian Couchy[2]. Aux élections municipales de 2014, elle figure en dernière position de la liste de la majorité, et n'est pas réélue[3]. Elle est réélue lors des départementales de 2015, après la fusion des cantons de la commune dans le nouveau canton du Moule[2].

Aux élections municipales de 2020, elle est tête de la liste d'opposition au Moule, « Ensemble disons oui au changement ». Elle arrive derrière celle de la maire sortante, Gabrielle Louis-Carabin, avec 35,77 % des voix, et est élue conseillère municipale et communautaire[4].

Députée de la XVe législature

Le , elle est largement élue députée divers gauche de la deuxième circonscription de la Guadeloupe, réunissant 64,26 % des suffrages exprimés face à la candidate de La République en marche Diana Peran[5].

À l'Assemblée nationale, elle siège en tant qu'apparentée au groupe du Mouvement démocrate et apparentés[6]. Membre de la Commission des affaires sociales, elle s'investit sur les questions liées à l'emploi, à la formation professionnelle et à la réforme du système de santé[7]. Elle est également membre de la Délégation aux Outre-mer de l'Assemblée nationale[8]

Commission d'enquête sur la pollution au chlordécone

Justine Benin est nommée rapporteure en juin 2019 de la commission d'enquête parlementaire sur la pollution au chlordécone en Guadeloupe et en Martinique[9]. En novembre 2019, elle remet son rapport qui affirme la responsabilité de l'État français dans la pollution aux Antilles, et elle plaide pour la mise en place de réparations, notamment pour l'agriculture, la prévention des risques sanitaires et la recherche scientifique[10].

Suite à la remise de son rapport, le Gouvernement présente en février 2021 le Plan Chlordécone IV, qui fait suite aux trois premiers plans successivement mis en œuvre entre 2008 et 2020. Il vise à « protéger les populations » des effets de cette pollution à grande échelle, mais aussi à prendre en charge les impacts « sanitaires, environnementaux ou économiques ». Les collectivités locales, les associations, les scientifiques ainsi que les organisations professionnelles ont été associés aux travaux, et une consultation publique a été organisée entre novembre et décembre 2020, pour recueillir l'avis des populations guadeloupéennes et martiniquaises sur les grandes orientations de ce plan. Pas moins de huit ministères se sont impliqués dans l’élaboration de ce programme, doté d’un budget prévisionnel de 92 millions d’euros sur la période allant de 2021 à 2027[11],[12].

Le Plan Chlordécone IV reprend largement des recommandations du rapport de la commission d'enquête parlementaire, avec 47 mesures regroupées en six stratégies, parmi lesquelles figurent la recherche scientifique, la promotion d'une production alimentaire locale saine, l'éducation à l'environnement ou encore l'accompagnement des socioprofessionnels affectés par la pollution (agriculteurs, marins-pêcheurs)[12]. En outre, suivant l'une des propositions du rapport de Justine Benin sur le volet de la gouvernance, la martiniquaise Edwige Duclay est nommée directrice de projet interministériel pour la coordination du Plan Chlordécone IV en Guadeloupe et en Martinique[13].

Loi sur la gouvernance de l'eau potable et de l'assainissement en Guadeloupe

En décembre 2020, Justine Benin dépose au Parlement, conjointement avec son collègue sénateur de Guadeloupe, Dominique Théophile, une proposition de loi rénovant la gouvernance du service public d'eau potable et d'assainissement en Guadeloupe[14]. Ce texte vise à répondre aux difficultés de distribution d'eau potable et d'assainissement dans le département, confronté depuis longtemps à des pénuries récurrentes dues à un réseau vétuste et mal entretenu, et à l'organisation inadaptée des opérateurs de l'eau dans l'archipel[15].

La proposition de loi de Justine Benin et Dominique Théophile crée ainsi le cadre législatif d'une gouvernance unifiée, avec un syndicat mixte ouvert, créé au plus tard le 1er septembre 2021. Il regroupera les cinq établissements publics de coopération intercommunale de Guadeloupe continentale : Cap Excellence, La Riviera du Levant, le Grand-Sud Caraïbes, le Nord-Basse-Terre et le Nord-Grande-Terre, ainsi que la Région Guadeloupe et le Conseil départemental. Ce syndicat unique sera géré par un comité syndical au sein duquel chaque collectivité-membre disposera de quatre sièges, et il exercera les missions relevant du service de l'eau potable et de l'assainissement des eaux usées, comme c'est le cas dans le droit commun défini par le code général des collectivités territoriales. Les dépenses supplémentaires liées à l'investissement et à la réparation des réseaux seront financées à 50 % par la Région et le conseil départemental, et à 50 % par les établissements publics de coopération intercommunale[16],[17].

Examinée et adoptée le 20 janvier 2021 en Commission des Lois à l'Assemblée nationale, le texte est modifié afin de mettre en place une commission de surveillance adossée au comité syndical, afin de répondre à la volonté des associations d'usagers de Guadeloupe d'être associées à la gouvernance de la nouvelle structure unique. Cette commission de surveillance aura ainsi des prérogatives de contrôle renforcées : les usagers du service public d'eau potable et d'assainissement y seront majoritaires, et la présidence de la commission leur sera réservée. Son président pourra par ailleurs siéger au sein du comité syndical et y faire inscrire à l'ordre du jour toute question motivée par la commission de surveillance. La proposition de loi de Justine Benin est définitivement adoptée par l'Assemblée nationale, à l'unanimité en séance publique, le 28 janvier 2021[18],[19].

Le Gouvernement ayant engagé la procédure accélérée sur le texte, il est examiné et voté par le Sénat le 10 mars 2021[20]. La loi est officiellement promulguée par le Président de la République Emmanuel Macron le 30 avril 2021[21].

Notes et références

  1. « Justine Bénin », sur Mouvement démocrate (consulté le )
  2. « Qui sont nos conseillers départementaux ? », sur France-Antilles, .
  3. « Résultats des élections municipales et communautaires 2014 : Guadeloupe (ZA) - Le Moule », sur Ministère de l'Intérieur (consulté le ).
  4. « Élections municipales et communautaires 2020 : Guadeloupe (ZA) - Le Moule », sur Ministère de l'Intérieur (consulté le ).
  5. « Justine Bénin élue député de la 2e circonscription », .
  6. « Mme Justine Benin - Guadeloupe (2e circonscription) - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  7. « Commission des affaires sociales - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  8. « Délégation aux outre-mer - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  9. « Justine Benin nommée rapporteuse d'une Commission d’enquête sur le chlordécone - Toute la politique en Guadeloupe », sur France-Antilles Guadeloupe (consulté le )
  10. « L’Etat, « premier responsable » du scandale du chlordécone aux Antilles selon la commission d’enquête parlementaire », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  11. « Le nouveau plan chlordécone IV (2021 - 2027) du gouvernement préconise 6 objectifs en 47 mesures », sur Guadeloupe la 1ère (consulté le )
  12. « Scandale du chlordécone : les Antilles en colère contre une possible prescription du dossier », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  13. « Edwige Duclay, une Martiniquaise nommée directrice de projet chargée de la coordination du plan chlordécone IV », sur Martinique la 1ère (consulté le )
  14. « La proposition de loi pour la création d'un syndicat unique de l'eau est désormais consultable », sur Guadeloupe la 1ère (consulté le )
  15. « Feu vert de l’Assemblée nationale pour la création d’un service unique de l’eau - Toute la politique en Guadeloupe », sur France-Antilles Guadeloupe (consulté le )
  16. Assemblée Nationale, « Proposition de loi nº 3978, modifiée par le Sénat, rénovant la gouvernance des services publics d'eau potable et d'assainissement en Guadeloupe », sur Assemblée nationale (consulté le )
  17. Assemblée Nationale, « https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/comptes-rendus/cion_lois/l15cion_lois2021045_compte-rendu », sur Assemblée nationale (consulté le )
  18. Assemblée Nationale, « Compte-rendu de la séance du jeudi 28 janvier 2021 », sur Assemblée nationale (consulté le )
  19. « Analyse du scrutin n° 3330 - Deuxième séance du 28/01/2021 - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  20. « Guadeloupe : « On est en 2021 face à des compatriotes qui n’ont pas l’eau courante » », sur Public Senat, (consulté le )
  21. LOI n° 2021-513 du 29 avril 2021 rénovant la gouvernance des services publics d'eau potable et d'assainissement en Guadeloupe (1), (lire en ligne)

Liens externes

  • Portail de la politique française
  • Portail de la Guadeloupe
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.