Association pour le droit de mourir dans la dignité

L’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) est une association française prônant « le droit pour chacun d’avoir une fin de vie conforme à ses conceptions personnelles de dignité et de liberté ». En pratique, l'ADMD entend obtenir en France le vote d'une loi légalisant l'euthanasie et l'aide au suicide (suicide assisté) ainsi que l'assurance d'un accès universel aux soins palliatifs. Une loi qui serait calquée sur celle qui existe déjà en Belgique depuis 2002.

Objectif

L'association a été fondée en 1980 par Pierre Simon[1], médecin, et l'écrivain Michel Lee Landa[2]. Présidée initialement à sa mort par son fils Pascal Landa, le conseil comprenait aussi Hubert Moreau, Edith et Gilbert Brunet, Paula Caucanas-Pisier, Simone Cruchon, Marguerite Liégeois et Odette Thibault. Paul Chauvet fut Président en 1983 puis le sénateur et ancien ministre Henri Caillavet en 1986 suivi du théologien Jacques Pohier puis le pneumologue Gérard Payen ; son président est depuis juin 2007 Jean-Luc Romero-Michel.

L'ADMD depuis sa création est membre de la Fédération mondiale des associations pour le droit de mourir (World Federation of Right to Die Societies) et lors de sa création de la Fédération européenne des ADMD (Right to Die-Europe - RtD-E). L'association revendiquait plus de 67,800 adhérents[3] au 5 juillet 2016.

Son but selon les statuts d'origine est de faire évoluer la loi française afin que chaque personne soit respectée dans ses convictions concernant sa propre fin de vie, en ouvrant un droit à une aide active à mourir (exemple: suicide assisté selon le modèle suisse et euthanasie selon le modèle belge). L'association tient également un rôle d'information auprès du public concernant les droits des patients (acharnement thérapeutique, directives anticipées, personne de confiance). Enfin, l'association entend faire respecter la loi en vigueur, au niveau national en alertant sur les cas où la loi n'est pas appliquée, comme au niveau individuel avec une ligne téléphonique d'écoute et d'aide à toute personne souhaitant un soutien ou une information sur le sujet.

Représentant des usagers de santé

L'Association pour le droit de mourir dans la dignité, à la suite des travaux de Marcel Deloro, est agréée par le ministère de la Santé pour siéger dans les instances hospitalières ou de santé publique depuis août 2006[4]. À ce titre, elle représente les usagers dans les établissements de santé et participe aux différentes commissions[5] : conseil de surveillance, commission des usagers…

Actions

Autodélivrance

Ce fascicule, initialement conçu par Michel L. LANDA, fondateur et Président en 1980, a été écrit par son fils Pascal Landa Président de 1981 a 1983 (administrateur plus de 30 ans). Autodélivrance a été publié en 1981 par l'ADMD et vendu aux adhérents de plus de 3 mois d'ancienneté qui le demandaient. Après une dizaine de pages parlant de l'importance de la vie, du choix de la quitter, du besoin de réflexion, le livret présentait les médicaments disponibles à l'époque avec les doses qu'il fallait prendre et les conditions requises pour ne pas rater son suicide. Le prix de 50F a permis de créer un fond de plus d'un million de francs garantissant la pérennité de l'association, car en 1983 plus de 16 000 personnes avaient adhéré, en partie pour obtenir ce livret. Ces fonds ont permis des campagnes de communication nationales et régionales avec le recrutement par Marguerite Liegeois d'un réseau national de représentants locaux animant des petits groupes d'adhérents. Nous avons aussi toujours soutenus des cas difficiles ou la législation en vigueur ne permettait pas une fin de vie sereine.

L'affaire Chantal Sébire

En mars 2008, le débat sur la fin de vie a été relancé par la demande d'autorisation au suicide assisté lancée à travers les médias par Chantal Sébire, patiente qui souffrait d'une tumeur incurable ou devenue incurable. Selon l'ADMD, la Loi Léonetti du 22 avril 2005 relative aux droits des patients en fin de vie, adoptée après le drame vécu par Vincent Humbert, ne permettait pas de donner suite à cette demande. L'objet de cette loi n'est effectivement pas de permettre de provoquer volontairement le décès, il est de permettre la limitation des soins jugés inutiles et la mise en route de traitements de confort sédatifs et analgésiques nonobstant, le cas échéant, le risque d'une mort plus rapide.

Le Premier ministre, François Fillon, a demandé à l'auteur de la loi de procéder à une évaluation de la législation et de lui remettre un rapport. Cela fut fait dans les tout premiers jours de décembre 2008, après, notamment, une série d'auditions dont celle, en juin 2008, du président de l'ADMD, Jean-Luc Romero, de Claudine Lassen, médecin et 1re vice-présidente, et de Philippe Lohéac, délégué général. Les conclusions des six mois de travaux sont apparues décevantes aux partisans d'une légalisation de l'euthanasie. Trois propositions concrètes ont été formulées : la création d'un observatoire des fins de vie (effectivement créé par un décret du 19 février 2010), l'amélioration de la prise en charge du congé d'accompagnement avec la possibilité dans certains cas, d'une allocation (texte voté en 1re lecture à l'Assemblée nationale en février 2009) et mise en place, dans chaque département, d'un référent soins palliatifs.

« Journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité »

Les 30, 31 octobre et 1er novembre 2008 a été organisé, à Paris, le 17e Congrès mondial des associations pour le droit de mourir dans la dignité[6]. À cette occasion, une grande réunion publique s'est tenue à l’Hôtel de ville de Paris, le vendredi 31 octobre 2008, à partir de 19 heures. Le 2 novembre 2008, à l'initiative de Jean-Luc Romero, a été lancée, sur le parvis des droits de l'homme, à Paris (Trocadéro), la première Journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité[7]. Depuis lors, tous les ans, l’ADMD célèbre cette journée mondiale le 2 novembre[8].

L'affaire Jean Mercier

Le 10 novembre 2011, Josanne Mercier, affaiblie depuis plusieurs années par une maladie osseuse qui lui procure des douleurs chroniques et par une dépression qui l'a conduite à tenter plusieurs fois de se suicider par le passé, en vain, demande à son mari Jean de l'aider à mourir. Les deux époux qui sont mariés depuis 55 ans se sont fait la promesse que si la vie devient insupportable pour l'un des deux, l'autre l'aidera à partir sereinement. Jean Mercier lui apporte donc des médicaments et un verre d'eau, et reste près d'elle jusqu'à son décès. Il appelle ensuite les secours et indique au médecin chargé de délivrer le certificat de décès qu'il a aidé sa femme à mourir.

Alors que les enfants du couple sont en accord avec le choix de leurs parents, qui s'étaient fait une promesse, l'Etat n'entend pas laisser passer l'affaire et attaque Jean Mercier pour homicide volontaire, malgré une directive de 2011 permettant de classer ces affaires en opportunité[9] après prise d’avis. Or Jean Mercier est placé en garde à vue, puis inculpé le même jour, laissant penser qu’aucun avis n’a été pris pour un éventuel classement en opportunité. L'ADMD, par le biais de son Délégué pour la Loire, constitue un comité de soutien afin d'accompagner Jean Mercier, lui-même militant ADMD depuis de nombreuses années, tout au long de la procédure judiciaire. C'est l'avocat de l'ADMD Maître Mickaël Boulay qui le représente. Maître Boulay est également responsable de la commission juridique de l'ADMD. À l'issue de la procédure d'instruction, Jean Mercier bénéficie d'un non-lieu pour ce chef d'inculpation. Il est alors renvoyé en correctionnelle pour "non-assistance à personne en péril" (article 223-6 alinéa 2 du Code Pénal).

Entre-temps, son avocat, Mickaël Boulay dépose une QPC (Question Prioritaire de Constitutionalité) : le but de cette QPC est de « Constater que des poursuites pour non-assistance à personne en péril, fondées sur l’application des dispositions de l’article 223-6 alinéa 2 du Code Pénal, d’une personne qui, par fourniture des moyens et sans mobile égoïste, a assisté au suicide d’un individu capable et non vulnérable ayant exprimé librement sa volonté d’exercer son droit d’éviter ce qui, à ces yeux constituait une fin de vie indigne et pénible, porte atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution, et plus précisément à l’article 4 de la Déclaration des droits de l’homme et à l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme »[10]. Cette QPC est rejetée par le Tribunal de Grande Instance de Saint-Etienne.

La procédure reprend donc son cours et le procès de Jean Mercier pour "non-assistance à personne en péril" débute le mardi 22 septembre 2015. Le Procureur requiert 3 ans avec sursis, ce que Jean Mercier déplore : il estime que soit il est coupable, auquel cas il doit être condamné à de la prison ferme, soit il ne l'est pas et doit être relaxé. Dans une interview au Parisien, il déclare : « Je n'en veux pas à la justice. Si l'on me considère coupable, alors qu'on me condamne, et pas à du sursis. Si je suis coupable, alors il n'y a pas de demi-mesure »[11]. Jean Mercier souhaite que cette affaire ouvre la voie à une évolution de la loi : « J'espère juste apporter ma pierre, aussi modeste soit-elle, afin d'obtenir une loi. C'est la voie de la modernité, comme cela l'a été pour la peine de mort ou le droit à l'avortement. Je suis persuadé qu'on y viendra, peut-être d'ici dix ou vingt ans, mais on y viendra »[11]. Le délibéré est rendu le 27 octobre 2015, Jean Mercier est condamné à 1 an avec sursis pour le chef d'accusation de "Non-assistance à personne en péril"[12]. Le procès en appel se déroule le jeudi 8 septembre 2016 à la Cour d'appel de Lyon. Plus de 200 militants et sympathisants de l'ADMD sont présents pour soutenir Jean Mercier et demander sa relaxe. La décision de la cour d'appel est rendue le 10 novembre 2016[13] : Jean Mercier est relaxé[14]. Le 16 novembre 2016, le parquet se pourvoit en cassation[15]. La relaxe est confirmée par la cour de cassation le 12 décembre 2017[16].

Anne Bert

Durant l'été 2017, l'écrivaine charentaise Anne Bert, adhérente de l'association[17],[18], médiatise sa situation. Atteinte depuis quelques mois d'une sclérose latérale amyotrophique, aussi appelée maladie de Charcot, elle se sait condamnée et revendique un droit à mourir au moment où elle l'a choisi, sans attendre de subir l'agonie inéluctable que provoquera sa maladie. Elle interpelle la ministre de la Santé Agnès Buzyn qui reste sourde à sa demande et part mourir en Belgique. Elle meurt le et son livre Le tout dernier été paraît dans la foulée à titre posthume le [19].

Vincent Lambert

Le cas de ce jeune infirmier de trente ans, tombé dans un coma puis une mort cérébrale en 2008 à l'âge de 31 ans, a fait l'objet de onze ans de procédures judiciaire avant sa mort par arrêt de nutrition selon la loi Léonetti-Clayes de 2016. Ces onze années et le passage dans plus de dix juridictions, ont démontré que la législation actuelle n'est pas adapté. François Lambert, qui a été le principal défenseur de son oncle contre les parents de Vincent qui refusaient la réalité d'une mort cérébrale irréversible, a initialement cherché à travailler avec l'ADMD mais n'a pas souhaité être exploité par cette organisation pour valoriser sa direction. Il a ensuite rejoint « Le Choix - Citoyens pour une mort choisie », qu'il a quittée en mai 2020, et œuvre Pour qu'il soit le dernier, titre du livre qui paraît aux éditions Robert Laffont en .

L’ADMD Tour

Du au , la section « Jeunes » de l'association organise et réalise un tour de France en bus, l'Admd-Tour. Leur tournée nationale s'arrête dans 21 villes, dans lesquelles les militants informent les passants sur leurs droits actuels en fin de vie ainsi que sur les démarches administratives actuellement en vigueur en France (directives anticipées et personne de confiance)[20].

Une deuxième édition se déroule du au (de Paris à Strasbourg) et a pour parrain le présentateur Olivier Minne. En , l'ADMD Tour débute le sa troisième édition de Paris à Metz, à laquelle s'associe de nouveau Olivier Minne en tant que parrain. Cette troisième édition accueille Line Renaud comme marraine.

Interpellations politiques

Première proposition de loi

La première proposition de loi en faveur du suicide assisté a été déposé au sénat par Henri Caillavet en 1978. Elle a été rejeté et été à l'époque vilipendé par les sénateurs, les représentants et le gouvernement.

Le 19 novembre 2009, trente ans jour pour jour après l'article "UN DROIT" rédigé par Michel Landa et publié dans le journal Le Monde, l'Assemblée nationale débattait pour la première fois de son histoire d'un texte de loi relatif au droit de finir sa vie dans la dignité et légalisant l'euthanasie. Cette proposition de loi a été déposée par Jean-Marc Ayrault, Laurent Fabius et Manuel Valls et cosignée par la très grande majorité des députés du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche (SRC). Seuls 203 députés (dont quelques députés UMP parmi lesquels Henriette Martinez, députée des Haute-Alpes) ont alors voté ce texte lors du scrutin solennel du 24 novembre 2009. L'Assemblée nationale n'a donc pas adopté le texte.

Le 25 janvier 2011, ce fut au tour du Sénat de se saisir d'une proposition de loi relative à l'assistance médicalisée pour mourir. Ce texte, fruit d'une synthèse effectuée par la Commission des affaires sociales présidée alors par la sénatrice centriste du Rhône Muguette Dini, était porté par le sénateur du Rhône Guy Fischer (PC), par le sénateur de la Vienne Alain Fouché (UMP) et par le sénateur de la Manche Jean-Pierre Godefroy (PS). 172 sénateurs ont voté contre ; 143 sénateurs ont voté pour.

Campagne présidentielle de 2012 et mandat de François Hollande

Le 22 février 2012, l'association interpelle, via une question signée par 50 personnalités, les candidats à l'élection présidentielle, afin qu'ils s'engagent à déposer un projet de loi visant à légaliser le droit à l'euthanasie[21]. Dans le cadre de l'élection présidentielle, l'association demande aux candidats de prendre position sur le sujet, et obtient l'inscription dans les programmes de François Hollande et de Jean-Luc Mélenchon de la légalisation du droit de mourir dans la dignité. Les candidats qui s'étaient déclarés contre une telle légalisation ont fait l'objet d'une campagne de communication choc menée par l'ADMD et l'agence de publicité Melville. C'est ainsi que l'on vit François Bayrou, Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy dans un lit d'hôpital, à l'article de la mort, avec le slogan : « Doit-on vous mettre dans une telle position pour faire évoluer la vôtre sur l'euthanasie[22] ? »

Le 24 mars 2012, une grande manifestation publique a réuni les candidats à l'élection présidentielle ou leur représentant au Cirque d'Hiver. Juste avant, près de 5 000 personnes avaient manifesté sur la place de la République, à Paris.

Après que Jean Leonetti et Alain Claeys aient été nommés rapporteurs d'une nouvelle loi concernant les droits des malades par le président élu à l'issue de cette campagne, François Hollande en janvier 2015, une loi est validée par le Parlement en février 2016. Cette loi annonçant de "nouveaux droits" en faveur des malades et des personnes en fin de vie reprend les éléments principaux de la loi Leonetti de 2005 et du décret d'application de 2010. Les nombreuses navettes parlementaires entre l'Assemblée nationale et le Sénat obligent le Parlement à adopter un texte de consensus bien en deçà des espérances portées par l'engagement de campagne n°21[23] de François Hollande (les avancées portent principalement sur l'opposabilité des directives anticipées, sous conditions toutefois, et l'inscription du droit à la sédation profonde dans la loi, bien que cette sédation soit déjà légale et pratiquée depuis la parution en janvier 2010 du décret n° 2010-107). Ces maigres évolutions des droits des personnes malades et en fin de vie suscitent de nombreuses réactions et tribunes dans les médias[24],[25],[26],[27].

Campagne présidentielle de 2017

L'Association organise de nouveau, comme elle l'avait fait lors de la campagne présidentielle de 2012, un grand meeting[28] au Cirque d'Hiver et invite les candidats à venir exprimer leur position[29] sur le sujet de la fin de vie et sur la place d'une loi de légalisation de l'aide active à mourir dans leur programme.

Fonctionnement interne

Secrétaires généraux
IdentitéPériodeDurée
DébutFin
Jonathan Denis (d)
Présidents
IdentitéPériodeDurée
DébutFin
Henri Caillavet
( - )
Jean-Luc Romero
(né en )

Bureau exécutif

Composition du bureau[30] :

  • Président : Jean-Luc Romero.
  • Vice-présidente : Francine Noël
  • Trésorière : Madeleine Denis
  • Trésorière adjointe : Nathalie Micheneau
  • Secrétaire général : Jonathan Denis
  • Secrétaire général adjoint : Hubert Sapin
  • Délégué général (fonction salariée) : Philippe Lohéac

Anciens présidents

  • Michel Lee Landa (1980-1981)[31]
  • Pascal Landa (1981-1983)[réf. nécessaire]
  • Paul Chauvet (1983-1986 et 1995-1996)[32],[33]
  • Henri Caillavet (1986-1991 et 1996-2001)[34],[35]
  • Jacques Pohier (1992-1994)[36]
  • Jean Cohen (2001-2005)[37]
  • Gérard Payen (2005-2007)[38],[39]

Controverses

En 1980, l'association se finance et se fait connaître en diffusant un fascicule appelé Le Guide de l'autodélivrance. Pour Pascal Landa, « il s'agissait d'une méthode d'utilisation de différentes techniques pour parvenir à un suicide réussi, dont les drogues chimiques ou la méthode du sac plastique ». Ce manuscrit sert de trame au best-seller de 1982, Suicide, mode d'emploi qui fait l'objet de nombreuses poursuites judiciaires. Ce n'est qu'en 1987, au bout d'un long processus parlementaire, que la loi Daily-Barrot permet de réprimer de manière convenable la provocation au suicide et la publicité ou la propagande en sa faveur.[réf. nécessaire]

En 2007, l'ADMD est accusée par un journaliste du Parisien d'aider des patients à monter des dossiers médicaux, afin qu'ils puissent être candidats à des suicides assistés en Suisse. Des médecins français dénoncent ces pratiques : « Il y a très peu de contrôle sur la réalité des pathologies dont souffrent les patients. La réalité, c'est que l'on euthanasie parfois des dépressifs. C'est effrayant ». L'article y explique également que l'association est présente dans les commissions des usagers des hôpitaux. D'après l'article, les médecins réanimateurs s'inquiètent de cet entrisme qui permet à l'ADMD de relayer ses thèses sur le suicide médical assisté à l'intérieur même des établissements[40]. Un agrément est délivré à l'association par le ministère de la Santé pour siéger dans les instances hospitalières ou de santé publique depuis août 2006.

Dans son émission du 13 avril 2017, le magazine télévisé Envoyé spécial démontre comment l'ADMD affirme, à la veille d'une élection présidentielle, que 95% des Français sondés sont favorables à l'euthanasie en s'appuyant sur une question à la formulation biaisée : « Certaines personnes souffrant de maladies insupportables et incurables demandent parfois aux médecins une euthanasie, c’est-à-dire qu’on mette fin à leur vie, sans souffrance. Selon vous, la loi française devrait-elle autoriser les médecins à mettre fin, sans souffrance, à la vie de ces personnes atteintes de maladies insupportables et incurables, si elles le demandent ? ». L'auteur du sondage pour l'ADMD, Frédéric Dabi de l'institut Ifop, indique qu' il s'agit d'une question historique qui est posée depuis des années et qui obtient le même résultat. Pour un autre sondage commandé par l'association Soulager mais pas tuer, mouvement opposé à toutes formes d'euthanasie et de suicide assisté parrainé par le tétraplégique Philippe Pozzo di Borgo, l'Ifop pose une question formulée différemment : « Quand vous pensez à votre propre fin de vie, quels sont, parmi les points suivants, les deux qui vous semblent prioritaires ? », et n'obtient que 34% de réponses favorables à l’euthanasie[41],[42],[43]. Un sondage publié en janvier 2018 par le journal catholique La Croix fait état de 89% de sondés favorables à une évolution de la loi. A la question formulée ainsi : "Pensez-vous qu'il faille légaliser l’euthanasie (c’est-à-dire la possibilité pour un patient souffrant d’une maladie incurable de demander à un médecin de mettre fin à ses jours) et/ou le suicide assisté (c’est-à-dire la possibilité pour un tiers de délivrer un produit létal permettant à celui qui le souhaite de mettre fin à ses jours)" : 47% des sondés répondent "Oui il faut légaliser l'euthanasie", 24% des sondés répondent "Oui il faut légaliser l'euthanasie et le suicide assisté", 18% des sondés répondent "Oui il faut légaliser le suicide assisté"[44].

Notes et références

  1. http://bu.univ-angers.fr/sites/default/files/repertoiresimon.pdf
  2. Cécile Prieur, « L'Association pour le droit à mourir a doublé ses effectifs en cinq ans », sur Le Monde.fr, (consulté le )
  3. « Le Blog de l'ADMD - Association pour le droit de mourir dans la dignité - Ne nous laissons pas voler notre Ultime Liberté », sur Le Blog de l'ADMD - Association pour le droit de mourir dans la dignité - Ne nous laissons pas voler notre Ultime Liberté (consulté le )
  4. http://www.admd.net/wp-content/uploads/2010/09/Agr%C3%A9ment-2011.pdf
  5. http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Fiche_le_representant_des_usagers-3-2.pdf
  6. « L'Association pour le droit à mourir dans la dignité se saisit de la Fête des morts » par Agnès Leclair publié par Le Figaro le
  7. Lancement: Première « Journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité »
  8. M-C. Parra, « Ils interpellent les Lyonnais et les élus sur la légalisation de l’euthanasie », sur leprogres.fr,
  9. http://www.textes.justice.gouv.fr/art_pix/JUSD1128836C.pdf
  10. Julien ADMD, « Suicide assisté - L'affaire Jean Mercier : "De l’incompréhension à la colère..." Par Me Mickaël Boulay » (consulté le )
  11. « Il l'a aidée à mourir : «Je sais qu'elle est partie en paix» » (consulté le )
  12. « Un an avec sursis pour un octogénaire qui avait aidé sa femme à mourir » (consulté le )
  13. « Un an de prison avec sursis requis contre Jean Mercier en appel »
  14. Jérôme Sage, « Jean Mercier, une relaxe et des questions », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Euthanasie : le parquet se pourvoit en cassation contre Jean Mercier »
  16. « La Cour de cassation confirme la relaxe de Jean Mercier, qui a aidé sa femme à mourir »
  17. François Béguin, « Le dernier combat d’Anne Bert », Le Monde, (lire en ligne).
  18. Jean-Luc Romero-Michel, « "Le tout dernier été", de Anne Bert, un hymne bouleversant à la vie et à la liberté », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
  19. Loup Besmond de Senneville, « L’écrivain Anne Bert veut « devancer la mort » », La Croix, (lire en ligne).
  20. ADMD Tour, « L'Association pour le droit de mourir dans la dignité vous présente le programme de l'ADMD Tour ! » (consulté le )
  21. Euthanasie: des personnalités s'engagent pour "une loi d'ultime liberté" Notre Temps/AFP, 22 février 2012
  22. Delphine Roucaute, « Aide à la fin de vie : les candidats se positionnent », Le Monde.fr, (consulté le )
  23. Engagement 21 - Site de campagne de F. Hollande
  24. https://www.lopinion.fr/edition/politique/jean-rene-binet-malgre-nouvelle-loi-fin-vie-france-reste-dans-esprit-95476 "Fin de vie : pourquoi le nouveau texte ne change pas grand chose..." - L'Opinion]
  25. "La loi Claeys-Leonetti fait reculer les valeurs de la République" - Le Monde
  26. "Loi sur la fin de vie : des avancées ou un écran de fumée ? Notre déception est immense" - Le Plus Obs
  27. "Noëlle Chatelet : les législateurs "n'entendent pas" la question de la fin de vie" - RTL
  28. « Meeting de l'ADMD le 18 mars 2017 au Cirque d'Hiver Bouglione », L'Humanité, (lire en ligne, consulté le ).
  29. Margaux Boddaert, « Droit de mourir dans la dignité : que proposent les candidats ? », Libération, (lire en ligne).
  30. « Bureau | ADMD », sur www.admd.net (consulté le )
  31. Fin de vie - Gilles Antonowicz - 1re partie
  32. Journal T02 1974-1986 - Matthieu Galey
  33. Première journée pour le droit à mourir dans la dignité - La Dépêche du Midi
  34. Henri Caillavet, un législateur hors du commun En savoir plus sur https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2013/02/27/henri-caillavet-un-legislateur-hors-du-commun_1839757_3382.html#1WvIVhFhgzSXty0o.99 - Le Monde
  35. Mort d'Henri Caillavet, ministre militant et grande figure du radicalisme - 20 minutes
  36. « Jacques Pohier nous a quitté. », sur romero-blog.fr (consulté le )
  37. Docteur Jean Cohen Président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité - RFI
  38. Interview. Gérard Payen. Problèmes relatifs à la fin de vie - Automates intelligents
  39. Association pour le droit de mourir dans la dignité - CHU de Nice
  40. Marc Payet, « Des militants aux pratiques douteuses », sur leparisien.fr,
  41. « Sondages sur l'euthanasie : de 95% à 34% de réponses favorables selon la question », sur francetvinfo.fr,
  42. « Soulager mais pas tuer": les excès du lobby anti-euthanasie », sur lexpress.fr,
  43. « « Soulager mais pas tuer », un nouveau mouvement », sur la-croix.fr,
  44. « Bioéthique, ce qu’en disent les Français », sur www.la-croix.com,

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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