Joseph d'Haussonville

Joseph Othenin Bernard de Cléron, comte d'Haussonville est un historien et homme politique français né à Paris le et mort dans la même ville le .

Pour les articles homonymes, voir Haussonville (homonymie).

Biographie

Fils de Charles Louis d'Haussonville (1770-1846) et de Jeanne Marie Falcoz de la Blâche (1772-1854), chambellan de Napoléon Ier, pair de France, Joseph Othenin d'Haussonville entra très jeune dans la carrière diplomatique et fut en poste comme secrétaire d'ambassade à Bruxelles, Turin et Naples.

Ses parents voulurent d'abord le faire élever à la maison mais Joseph d'Haussonville rapporte qu'à 12 ans, il avait déjà épuisé deux précepteurs, dont un s'y était repris à deux fois. Il est placé au collège et suit les cours de Louis-le-Grand.

En 1827, il devient bachelier ès lettres et commence des études de droit. Le 19 mai 1928, il est nommé Attaché à l'Ambassade de France à Rome auprès de François-René Chateaubriand. Chateaubriand démissionne de son poste en août 1829 lors de la constitution du Ministère Polignac, Joseph d'Haussonville se dit « gros jean comme devant ».

Après la révolution de 1830, il fait partie de l'ambassade de France à Londres de Talleyrand.

Il épousa en 1836 Louise-Albertine de Broglie, fille de Charles de Broglie et d'Albertine de Staël-Hostein, petite-fille de Germaine de Staël. Ils eurent un fils, Paul-Gabriel d'Haussonville qui, comme son père, fut membre de l'Académie française. À Paris, ils habitaient l'hôtel de Broglie, 35, rue Saint-Dominique, qu'ils firent réaménager par Gabriel-Hippolyte Destailleur.

Joseph d'Haussonville fut conseiller général de Seine-et-Marne (du -), officier de la Légion d'honneur (), et quitta la carrière diplomatique pour entrer dans la politique. Il fut élu, le , député par le 4e collège de Seine-et-Marne (Provins)[1]. Il fut réélu le [2]. Il fit constamment partie de la majorité ministérielle et prononça d'importants discours sur le droit de visite, l'enquête électorale, le scrutin public et le scrutin secret, les chemins de fer de Lyon, le budget. Il fut l'auteur d'une proposition sur les conditions d'admission et d'avancement dans les emplois publics, le rapporteur d'un projet de crédit destiné à accorder aux travailleurs libres dans les colonies, présenta et soutint des pétitions de protestants demandant le libre exercice de leur culte.

Il rentra dans la vie privée en 1848. Sous le Second Empire, il fit partie de l'opposition orléaniste et y joue un rôle très actif, publiant à Bruxelles un journal d'opposition, Le Bulletin français.

Le 15 juillet 1854, sa mère décède, il est son seul héritier : il hérite notamment de l'hôtel de Broglie de la rue Saint-Dominique.

En 1863, il soutint activement la candidature de Lucien-Anatole Prévost-Paradol à l'Académie française. Ses ouvrages historiques lui valurent d'être lui-même élu à l'Académie française en 1869. Il fut dispensé de la visite d'agrément à Napoléon III.

Il reste à Paris pendant le siège de 1870-1871 et laisse un récit de cet événement. Après la guerre de 1870, il fonda et présida l'Association des Alsaciens-Lorrains, formée pour aider les habitants de l'Alsace-Lorraine qui avaient choisi de conserver la nationalité française à s'établir en Algérie.

En 1871, il fut candidat aux élections législatives complémentaires du sur la liste de l'Union parisienne de la presse, mais il ne fut pas élu.

En 1876, il devient propriétaire du château de Coppet, en Suisse[3].

En 1878, il fut nommé sénateur inamovible. Au Sénat, il s'allia avec le centre droit pour défendre les congrégations religieuses.

Le 21 avril 1882, sa femme, Louise de Broglie, décède et le 30 juin 1882, il se sépare de l'hôtel de Broglie. Il s'installe dans un hôtel, 9 rue Las-Cases, avec son fils et sa belle-fille, Pauline d'Harcourt. Il y décède le 28 mai 1884[4].

Œuvres

  • Histoire de la politique extérieure du gouvernement français de 1830 à 1848 (2 vol., 1850)
  • Histoire de la réunion de la Lorraine à la France (4 vol., 1854-1859)
  • L'Église romaine et le Premier Empire 1800-1814 (5 vol., 1864-1869).
  • La France et la Prusse devant l'Europe (1870) : Dans cet ouvrage, l'auteur dénonce avec vigueur le traitement de la France par la Prusse. La vente en fut interdite en Belgique à la requête du Kaiser Guillaume II.
  • Mon journal pendant la guerre (1870-1871).
  • Ma jeunesse, 1814-1830, souvenirs, , 342 p.

Références

Sources

Articles connexes

Notes

  1. 244 voix sur 473 votants et 517 inscrits contre 228 à M. Simon.
  2. 326 voix sur 603 votants et 646 inscrits contre 275 à Nicolas Bavoux.
  3. Monique Bory (dir.), Coppet. Histoire et architecture, Coppet 1998, p. 124.
  4. André Ploix (préf. Duc de Broglie), Un hotel du Faubourg St-Germain, Paris, Éditions de Minuit, , 72 p., p. 54

Liens externes

  • Portail de la France au XIXe siècle
  • Portail du Second Empire
  • Portail de la politique française
  • Portail de l’Académie française
  • Portail de l’historiographie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.