Jean de Dieu-Raymond de Boisgelin de Cucé
Jean-de-Dieu Raymond de Boisgelin de Cucé (les Boisgelin de Cucé font partie de la branche cadette de la maison de Boisgelin), né à Rennes le et mort à Angervilliers, Seine-et-Oise, le , est un homme religieux, archevêque, cardinal et écrivain français.
Pour les autres membres de la famille, voir Famille de Boisgelin.
Jean de Dieu-Raymond de Boisgelin de Cucé | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | Rennes (France) |
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Ordination sacerdotale | ||||||||
Décès | Angervilliers (France) |
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Cardinal de l’Église catholique | ||||||||
Créé cardinal |
par le pape Pie VII |
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Titre cardinalice | Cardinal-prêtre | |||||||
Évêque de l’Église catholique | ||||||||
Consécration épiscopale | par le card. Etienne-Charles de Loménie de Brienne |
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Dernier titre ou fonction | Archevêque de Tours | |||||||
Archevêque de Tours | ||||||||
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Archevêque d'Aix | ||||||||
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Évêque de Lavaur | ||||||||
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In virtute vis | ||||||||
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
Biographie
Il est le fils de Renaud Gabriel de Boisgelin, marquis de Cucé, président à mortier au Parlement de Bretagne, baron de la Roche Bernard, représentant de la branche cadette de la famille, et de Jeanne Françoise Marie du Roscoët. Il est le beau-frère de Charles Eugène de Boisgelin et le cousin de Louis de Boisgelin.
Une carrière épiscopale fulgurante sous Louis XV
Il fait ses études au séminaire de Saint-Sulpice et à la Sorbonne. En 1758, il est à Rome au moment du conclave qui élit Clément XIII, il en laisse une relation écrite retrouvée après sa mort[1].
Nommé évêque de Lavaur le , il est sacré le . Il prononce les oraisons funèbres du dauphin en 1765, du roi Stanislas en 1766 et de la dauphine[2] en 1769.
Le , il est transféré à l'archevêché d'Aix. Il se signale par sa bienfaisance lors d'une disette dont Aix-en-Provence souffre en 1772 : il obtient de Terray, contrôleur général des finances, le droit d'importer du blé. Son siège épiscopal lui donne aussi un rôle politique puisqu'il préside les Ėtats de Provence : habile administrateur, il dote la Provence d'un réseau routier et commence la construction de ce qui deviendra, plus tard, le canal de Provence. Il fonde à Lambesc un établissement d'enseignement spécialement destiné aux enfants des familles pauvres. Grand orateur, il joue un rôle important au sein des assemblées du clergé et le , lors du sacre de Louis XVI, il prononce un discours sur la misère publique, qui est applaudi.
En 1776, il est élu à l'Académie française.
Il est élu en 1787 membre de l'Assemblée des notables.
Révolution française
En 1789, il est élu député du clergé de la sénéchaussée d'Aix aux états généraux. Il vote l'abolition des privilèges et l'égale répartition de l'impôt.
Il défend cependant le droit de propriété du clergé[3]. Il préside l'assemblée du 23 novembre au , et propose de la part du clergé un sacrifice de 400 millions. Au nom de ses collègues de l'épiscopat, députés comme lui, il encourage Louis XVI à sanctionner la constitution civile du clergé tout en négociant des concessions auprès du Saint-Siège[4]. Dans ses discours et dans son Exposition des principes, approuvée par tout l'épiscopat, il tend "moins à démontrer l'irrecevabilité des réformes proposées que l'impossibilité de les exécuter sans l'aveu et le concours de l'Église[5]". Son intervention auprès du Roi est déterminante dans l'acceptation de la constitution civile, et sa position personnelle est d'autant plus déstabilisée par la condamnation papale. Il émigre en Angleterre après sa promulgation.
L'Empire
En 1801, après la signature du Concordat, il donne sa démission au pape et rentre en France. Il est confirmé le archevêque de Tours. Comme de nombreux ecclésiastiques, il se rallie à Napoléon Bonaparte, et se montre partisan du Consulat à vie. Le , il est créé cardinal par Pie VII. Il est ensuite fait sénateur, et grand officier de la Légion d'honneur.
Homme de lettres
Il cultivait les lettres avec succès. On lui doit :
- une traduction en vers des Héroïdes d'Ovide (1786), le Psalmiste, traduction des psaumes (1799) ;
- des Oraisons funèbres de Stanislas Leszczyński, du Dauphin, fils de Louis XV, etc.
- Mémoires pour le Clergé de France dans l'affaire des Foi et Hommages, et réponses de l'inspecteur du Domaine. Amsterdam, 1785, in-8 [4]-492 pp., première édition.
Armes
Écartelé : de gueules à la molette d'argent, et d'azur plain[6].
Notes
- Œuvres du Cardinal de Boisgelin, Paris, 1818, notice historique, p. XVIII.
- Oraison funèbre de très-haute, très-puissante et excellent princesse Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France ; prononcée dans l'église de Paris, le 3 septembre 1767, par messire Jean de Dieu-Raimond de Boisgelin de Cucé,... (Paris), 1767 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5606702j.r=boisgelin.langFR
- Boisgelin de Cucé, Jean Raymond de, Discours sur la propriété des biens ecclésiastiques par M. l'archevêque d'Aix, (Paris), 1789.https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k44992q.r=boisgelin.langFR
- Abbé Joseph Lacouture, La Politique religieuse de la Révolution française, Paris, 1940, p.29-32.
- A. Mathiez, La Question religieuse sous la Révolution, p. 45, cité par J. Lacouture o. c. p. 28.
- Comte de Saint Saud, Armorial des prélats français du XIXe siècle, Paris, 1906, H. Daragon, 415p., p.179. Consultable sur Gallica.
Bibliographie
- Dictionnaire de biographie française, Librairie Letouzey et Ané, 1954.
- Biographie universelle ancienne et moderne, tome IV, A. Thoisnier Desplaces éditeur, 1843
- Catholic encyclopedia
- Frédéric de Berthier de Grandry, L'Homme du Concordat, le cardinal de Boisgelin, sa vie, son œuvre, sa famille , 2010.
- Paul et Pierrette Girault de Coursac, Louis XVI et la question religieuse pendant la Révolution française : un combat pour la tolérance , Éditions Œil, 1990.
- Léon Lévy-Schneider, « Un prélat très représentatif du haut clergé de la fin de l'Ancien Régime. Le cardinal de Boisgelin (1732-1804) », Revue d'histoire de l'Église de France, 1922, p. 170-181. Numérisé sur persée.
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Voir aussi
Articles connexes
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