Jean Soustiel

Jean Soustiel (Neuilly-sur-Seine, – Paris, ) est un expert en Arts d'Orient et Islamique . Il est le fils de Joseph Soustiel et le descendant de Moïse Soustiel, fondateur de la Maison Soustiel en 1883. Elle est aujourd'hui représentée par Laure Soustiel, installée à Aix-en-Provence puis à Versailles depuis 2016[2].

Biographie

Ancien élève de l'École des Roches à Verneuil-sur-Avre (Eure) en Normandie, où il est pensionnaire de 1948 à 1956 et dont il devient plus tard l'un des administrateurs, Jean Soustiel effectue son service militaire en Algérie de 1958 à 1960. Décoré de la Croix de la Valeur militaire. Il poursuit ses études supérieures à l'École du Louvre où, de 1960 à 1964, il suit les cours d'Art Islamique de Jean David-Weill. Il travaille ensuite avec son père Joseph Soustiel, célèbre antiquaire installé depuis 1935 au 146 boulevard Haussmann à Paris.

Jean Soustiel comme ses aïeux autodidactes a le sens des objets, céramiques, armes, tissus, broderies... Conteur savoureux, il sait faire revivre ces objets d'art d'Orient, dévoilant certains aspects de leur histoire, de leur sens originel et de leur beauté. Mécène, il est un généreux donateur qui contribue à l'enrichissement des collections islamiques du musée du Louvre [3] et du musée National de la Céramique à Sèvres [4]. En 1982, sa générosité à l'égard des musées nationaux lui vaut d'être décoré Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres.

Spécialiste incontesté de l'art musulman et expert internationalement reconnu, Jean Soustiel aimait aussi d'autres expressions de l'art. Au début de sa carrière, il s'intéressa à l'Art Nouveau. Après 1965, il se passionna pour la vie et l'œuvre du sculpteur Jean-Joseph Carriès (1855-1894), faisant don des papiers de cet artiste aux Archives départementales de la Nièvre à Nevers et d'un certain nombre de ses œuvres à la ville de Saint-Amand en Puisaye.

De 1973 à 1993, il contribua activement à l'organisation de multiples expositions dans sa galerie de la rue de Miromesnil puis du boulevard Haussmann, faisant découvrir les arts de l'islam, les miniatures orientales de l'Inde, ou la peinture orientaliste (organisant la première exposition privée sur ce thème en 1975). La qualité de ses expositions, ainsi que les œuvres proposées à ses ventes, créait des événements mondiaux —souvenirs de la famille impériale ottomane, vêtements du harem du dernier émir de Boukhara. Rédigeant avec les meilleurs spécialistes les notices de catalogues, il en fit des textes de références. Auteur d'une synthèse magistrale sur La Céramique islamique (Fribourg, Office du Livre, 1985), il rassembla au cours de cinq voyages effectués en Asie centrale, entre 1991 et 1998, les matériaux d'un livre sur les céramiques de Samarcande. Mais frappé par la maladie, il mourut à Paris le [5].

Distinctions
Paris, 1960, devant le 146 bd Haussmann. Au centre, Jean Soustiel, entouré de ses parents et de deux clients japonais.

Bibliographie

Ouvrages
  • Jean Soustiel, La Céramique islamique. Le guide du connaisseur. Office du livre, Fribourg (Suisse), 1985.
  • Jean Soustiel et Yves Porter [6], Tombeaux de paradis, le Shâh-e Zende de Samarcande et la céramique architecturale d'Asie centrale, Editions d'art Monelle Hayot, Saint-Rémy-en-l’Eau, 2003 [7].

Articles
  • "Venise et la corne d'or", Catalogue de la Biennale des Antiquaires, Paris,
  • "Arts musulmans. Chronicle of Parisian antiques gallery", Arts and the Islamic World, IV/4 (Autumn-Winter 1987/8), p. 69-73
  • Avec Marie-Christine David :
    • "Collectionner les miniatures indiennes", Catalogue de la Biennale des Antiquaires, Paris, , p. 144-153
    • "Les grands collectionneurs de peintures persanes", Dossiers de l'Art, Hors- Série no 36, , p. 62-69

Catalogues d'exposition

Expositions au 88, rue de Miromesnil, Paris 8e :

  • Jean Soustiel, Miniatures Orientales de l'Inde : les écoles et leurs styles. Présentation d'un ensemble de peintures musulmanes et rapjoutes appartenant à Joseph Soustiel, du 14 au
  • Jean Soustiel, Objets d'Art de l'Islam. Présentation d'un ensemble d'objets d'art musulman appartenant à Joseph Soustiel, du 10 au
  • Jean Soustiel et Marie-Christine David Miniatures Orientales de l'Inde -2- : écoles mogholes, du Deccan et autres écoles indiennes', du au
  • Jean Soustiel, Objets d'Art de l'Islam -2-, du au
  • Jean Soustiel et Lynne Thornton, Mahmal et Attatichs. Peintres et Voyageurs en Turquie, en Égypte et en Afrique du Nord, du au

Expositions à la Galerie J. Soustiel, 146 bd Haussmann, Paris 8e :

  • Marie-Christine David et Jean Soustiel, Miniatures Orientales de l'Inde -3-, du au
  • Jean Soustiel et Marie-Christine David, Art Ottoman. Objets d'Art de l'Islam -3-, Centenaire de la Maison Soustiel, 1883-1983', du au
  • Marie-Christine David et Jean Soustiel, Miniatures Orientales de l'Inde -4-, du au
  • Jean Soustiel et Marie-Christine David, Sur la Route des Découvertes. Objets d'Art de l'Islam -4- ,

Ventes publiques

Jean Soustiel a participé en tant qu'expert à de nombreuses ventes publiques avec différents commissaires-priseurs dont quelques-unes sont présentées :

Mes Maurice Rheims & René-Georges Laurin, Paris :

  • Succession de M. Jean Pozzi, , 23 et , 2 et ,

Mes Loudmer - Poulain, Paris :

Mes Oger - Dumont, Paris :

  • Quatre pages du Siyar-e Nabi. Vie du Prophète, (Ancienne Collection Major Gayer-Anderson[8], Le Caire, 1939),  ;

Mes Laurin - Guilloux - Buffetaud - Tailleur, Paris :

  • Quatre pages du Siyar-e Nabi. Vie du Prophète,

Mes Genin - Leseuil - Rambert, Lyon :

  • Ancienne collection Aynard. Céramiques ottomanes des XVIe et XVIIe siècles ,

Me Vincent Wapler, Paris :

  • Succession de S.A.I Ottomane le Prince X..., petit-fils du Sultan Abdul Hamid II, , ,

Mes Daussy - Ricqlès, Paris :

  • Art islamique. Vingt-deux miniatures des collections Louis Gonse. Objets d'art. Textiles,
  • Art islamique et archéologie (dont une partie provenant de la succession du prince Firouz (1894-1982)),

Me François de Ricqlès, Paris :

  • Archéologie, Art d'Orient. Provenant de l'ancienne collection Gaston Wiet,
  • Archéologie, Art d'Orient. Ancienne Collection René Vassal,
  • Art arabe et indo-persan des collections du Comte de Toulouse-Lautrec, et

Notes et références
  1. « ACCUEIL / soustiel.fr », sur soustiel.fr (consulté le ).
  2. *Membre du Syndicat Français des Experts Professionnels en Œuvres d'Art & Objets de Collection http://www.dataconseils.com/sfep/anglais/resultat_spec_ang.php?ID=4 ; *Chercheur associé au Laboratoire d'Archéologie Oratoire Médiévale et Moderne en Méditerranée : http://la3m.cnrs.fr/pages/acteurs/soustiel/soustiel.php
  3. Les Donateurs du Louvre, catalogue d'exposition, musée du Louvre (avril-août 1989), p. 86-91, 325
  4. Sèvres, Musée national de Céramique. Nouvelles acquisitions (1979-1989), RMN, Paris 1989, cat. n°1-3, 6-9, 12-13, 19, 21-22, 33, 35
  5. Article de Libération, 21 août 1999, : "Jean Soustiel était l'un des plus réputés parmi les experts en art islamique, spécialité rare en France. (...). Sa galerie dans le VIIIe arrondissement de Paris était connue des amateurs de céramiques, d'objets ou de tissus du Moyen-Orient, comme des professionnels, notamment ceux du Musée national de céramique à Sèvres. Jean Soustiel avait d'ailleurs beaucoup donné aux collections de ce musée ainsi qu'au département d'art islamique du Louvre, un département qui a certainement bénéficié d'une plus grande visibilité depuis la réorganisation et la réouverture du musée en 1989. Mais Jean Soustiel était aussi réputé pour son œil et ses notices de catalogues de vente (avec sa fille Laure Soustiel et son associée Marie-Christine David). Il est l'auteur du livre de référence sur la Céramique islamique (1985, publié par l'Office du livre, à Fribourg) et préparait un ouvrage sur la céramique de Samarcande. Il est mort d'un cancer avant la publication de ce livre, le jeudi 12 août".http://www.liberation.fr/culture/1999/08/21/mort-de-jean-soustiel_280982
  6. http://la3m.cnrs.fr/pages/acteurs/porter/porter.php
  7. Laruelle, Marlène, « Jean Soustiel, Yves Porter, Tombeaux de paradis », sur revues.org, Cahiers d’Asie centrale, Institut Français d’Études sur l’Asie centrale, (ISBN 2-7449-0444-9, ISSN 1270-9247, consulté le ), p. 330–.
  8. On peut retrouver la collection Gayer-Anderson dans son musée, au Caire, Égypte

Annexes

Articles connexes
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