Jean-Pierre Farandou

Jean-Pierre Farandou, né le à Bordeaux, est un dirigeant d’entreprises français. Ayant fait presque toute sa carrière au sein de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF)  où il est entré en 1981  ou de ses filiales, il est président du transporteur Keolis de 2012 à 2019[1] puis président de la SNCF depuis .

Biographie

Jean-Pierre Farandou est né en 1957 à Bacalan, quartier populaire du nord de Bordeaux, d’un père agent des douanes à Bordeaux et d’une mère institutrice[2]. Il passe toute sa jeunesse dans ce quartier[3].

Formation

Il a fait ses études au lycée Michel-Montaigne à Bordeaux et est diplômé de l'École nationale supérieure des mines de Paris (promotion d'entrée : 1976).

Au sein du groupe SNCF 

Jean-Pierre Farandou, directeur de SNCF Proximités en 2008.

Il commence sa carrière au sein de la compagnie minière AMAX à Denver au Colorado avant de rejoindre le groupe SNCF en 1981, au sein duquel il effectue la suite de sa carrière.

Il y occupe d’abord différentes fonctions en production et marketing avant d’être nommé chef de projet pour le lancement du TGV Paris – Lille en 1993.

De 1993 à 1998, il est directeur général de Thalys International (filiale du groupe SNCF). Il reprend ensuite des fonctions au groupe SNCF (directeur des cadres RH en 1998 puis directeur adjoint Grandes lignes en 2000).

En 2002, il dirige l'entité régionale Rhône-Alpes, avant d’entrer chez Keolis (opérateur de transport public et filiale de la SNCF à 70 %) en 2004, en tant que directeur de Keolis Lyon[4],[5].

En 2006, il est nommé directeur de la branche SNCF Proximités (qui regroupe le Transilien, 20 TER et le groupe Keolis). En 2012, il est nommé directeur général délégué du groupe SNCF et devient président du directoire de Keolis (63 000 salariés)[6].

À la tête de Keolis

Sous la présidence de Jean-Pierre Farandou, l’activité de Keolis croît significativement (de 4,4 milliards d’euros en 2011 à 5.4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2017)[7],[8].

Jean-Pierre Farandou accorde une place importante à l’innovation, en développant par exemple des services de navette autonome[9],[10],[11].

Après son départ, il est remplacé à la tête de Keolis par Patrick Jeantet[12].

Gouvernance de la SNCF

Le 18 septembre 2019, le Président de la République Emmanuel Macron a avancé le nom de Jean-Pierre Farandou pour devenir Président du directoire de SNCF. Après un grand oral devant les commissions du développement durable du Sénat et de l'Assemblée nationale, son nom a été validé à la quasi-unanimité par les parlementaires, le 2 octobre. Il a ensuite été officiellement nommé, par décret en conseil des ministres, le 9 octobre 2019. Il a pris ses fonctions de Président du directoire de SNCF, le 1er novembre 2019[13].

Dès son arrivée à la tête de la SNCF, il prône l'ouverture vers les syndicats, assurant vouloir « renouer le fil »[12],[14]. Il entend ramener de l'« apaisement » et de la « sérénité » et évoque la « transition ferroviaire »[15]. Au cours de la présentation de sa feuille de route, Jean-Pierre Farandou condamne les excès des mouvements sociaux liés à un droit de retrait des cheminots après un accident. Il souhaite "mettre ou remettre les organisations syndicales" à bord[16]. De plus, il délivre une première indication en ce qui concerne ses priorités : réduire les files d'attente et imposer, au plus tard à l'été 2020, une durée maximale de 30 minutes dans les files d'attente[17]. « Cela veut dire que j’accepte que l’on mette plus de personnel au guichet. Il n’y a pas de magie »[18].

Le 23 novembre 2020, sans surprise, l'Elysée fait de Jean-Pierre Farandou son favori à sa propre succession à la tête de la SNCF alors que sa mission provisoire doit prendre fin le 31 décembre 2020[19].

Projet d'entreprise "Tous SNCF"

Début juillet 2020, Jean-Pierre Farandou a présenté aux 3 000 managers du groupe son projet d'entreprise "Tous SNCF". L'ambition de ce projet est de « faire de la SNCF d'ici 2030, un champion européen de la mobilité durable, des voyageurs et des marchandises, avec un cœur de métier ferroviaire et un pays de référence : la France »[20].

Autres fonctions

Jean-Pierre Farandou a été président du GIE Objectif transport public de 2013 à 2015 et a été président de l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP) de 2014 à 2017.

De 2012 à 2014, il a été président du conseil d’administration de l’Orchestre national d'Île-de-France[9].

Prises de position

En 2016, Jean-Pierre Farandou s’est investi, en tant que président de l'Union des transports publics et ferroviaires, dans la création de la convention collective nationale du secteur ferroviaire en France[21].

Il s’est aussi prononcé pour l’ouverture des données dans le secteur du transport[22] et contre la gratuité des transports publics en ville, dont il pense qu'elle peut avoir des effets pervers sur le respect du personnel par les usagers et la qualité du service[23].

Prix et distinctions

Jean-Pierre Farandou est officier de la Légion d’honneur en 2021, chevalier depuis 2010[2].

En 2017, il a reçu le grand prix du cercle Humania, qui récompense un DRH devenu patron[9].

Vie personnelle

Jean-Pierre Farandou est amateur de vins de Bordeaux, de rugby, de peinture et de musique classique[9].

Il est marié et a deux enfants.

Notes et références

  1. « Jean-Pierre Farandou », sur whoswho.fr (consulté le )
  2. « Un Bordelais vient d’être nommé à la tête du groupe Keolis », SudOuest.fr, (lire en ligne, consulté le )
  3. Adeline Latrubesse, « Un homme du sérail SNCF », Journal Bacalan, no 67, décembre 2019-janvier 2020, p. 6 (lire en ligne, consulté le )
  4. « Les dix décideurs du groupe Keolis », FIGARO, (lire en ligne, consulté le )
  5. « Portait de Jean-Pierre Farandou, par Paule Boffa-Comby », ReThink & Lead, (lire en ligne, consulté le )
  6. « Jean-Pierre Farandou », sur keolis.com (consulté le )
  7. « Keolis », sur ville-rail-transports.com (consulté le )
  8. « Keolis ou quand la SNCF profite à plein de la concurrence », L'Opinion, (lire en ligne, consulté le )
  9. Julie Le Bolzer, « Jean-Pierre Farandou, des ressources humaines à la présidence - Les Echos », sur lesechos.fr, (consulté le )
  10. Gérard Feldzer, « Transportez-moi. L'intelligence artificielle », Franceinfo, (lire en ligne, consulté le )
  11. « "En 2040, une voiture sur deux sera autonome." Jean-Pierre Farandou (08/01/2018) - Radio Classique », Radio Classique, (lire en ligne, consulté le )
  12. Le Figaro avec AFP, « SNCF: Patrick Jeantet va remplacer Jean-Pierre Farandou à la tête de Keolis », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  13. « Jean-Pierre Farandou est officiellement nommé patron de la SNCF », sur LExpansion.com, (consulté le )
  14. « Jean-Pierre Farandou, nouveau PDG de la SNCF, cherche la « paix sociale » », sur 20minutes.fr, (consulté le )
  15. « Le nouveau patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, dit vouloir renouer le dialogue social », sur Franceinfo, (consulté le )
  16. « Jean-Pierre Farandou, le nouveau patron de la SNCF, veut "renouer le fil" avec les cheminots », sur France Bleu, (consulté le )
  17. « SNCF : Jean-Pierre Farandou dévoile son « programme » », sur Le Point, (consulté le )
  18. Julien Ricotta, « Jean-Pierre Farandou, nouveau président de la SNCF : "Je veux renouer le fil" avec les cheminots », sur Europe 1, (consulté le )
  19. « L'Elysée propose à nouveau Jean-Pierre Farandou au poste de PDG de la SNCF », sur LEFIGARO (consulté le )
  20. Hugo Pellegrin, « La SNCF veut devenir le champion européen du numérique dans la mobilité », sur TOM, (consulté le )
  21. Jean-Pierre Farandou, « Pour un secteur ferroviaire sûr, moderne et compétitif - Les Echos », sur lesechos.fr, (consulté le )
  22. Jean-Pierre Farandou, « L'ouverture des données, oui; la fin du secret industriel, non - Les Echos », sur lesechos.fr, (consulté le )
  23. « Les transports publics gratuits en ville, une idée qui avance », sur Le Parisien, (consulté le )

Liens externes

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