Jean-Marie Martin

Jean-Marie Martin né le à Concarneau (Finistère) et mort le dans la même ville[1],[2], est un peintre français.

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Ne doit pas être confondu avec Jean-Marie Martin (historien).

Biographie

Né au passage Lanriec, à l'opposé de la ville close de Concarneau, Jean-Marie Martin est fils de marin pêcheur. Sa mère, Marie, tient le café restaurant l'Étoile du Nord à proximité des chantiers navals.

En 1942, il entre à l'école régionale des beaux-arts de Rennes[3] dans l'atelier de Mathurin Méheut où ses condisciples sont Joseph Archepel, Roland Guillaumel, Geoffroy Dauvergne, Roger Marage, Frédéric Back et Jean Le Merdy, puis il s'installe à Paris en 1945 où il est admis à l'École des beaux-arts[3] dans l'atelier de Jean Dupas, dont il n'apprécie pas l'enseignement qu'il estime trop rigide[réf. nécessaire].

Souffrant, il va se soigner dans un sanatorium réservé aux étudiants à Bouffémont.

Il obtient plusieurs prix. De 1947 à 1951, Martin fréquente le Centre d'art sacré à Paris [3] où il suit les cours de Jacques Le Chevallier[4]  une part importante de son œuvre demeurera religieuse[5] , voyage en Espagne et, de 1957 à 1983, vit à Paris. Il y compose La Bataille de Wardepoule et Madame Royale, non sans revendiquer une influence des tableaux de Goya vus au musée du Prado à Madrid[6]. Cette période parisienne s'achève avec le thème pictural de L'Enfer que la ville représente pour Jean-Marie Martin, ce « royaume des ombres » constitué par « le béton, le stress et la course perpétuelle dans les rues déshumanisées »[7].

En 1983, il quitte Paris avec Denise, son épouse, et le couple s'installe à Saint-Julien-le-Montagnier (Var) dans une ancienne bastide rénovée, le Courcousier, au milieu des oliviers, où ils avaient l'habitude de venir passer des vacances. Il y peint La Légende du Roi Arthur et la quête du Saint Graal. En « fervent lecteur de Jean Markale, il trouve dans les écrits consacrés par ce dernier au celtisme son propre univers imaginaire, poétique et lyrique »[8]. Il produit des tableaux-sculptures et des assemblages. Vers 1990, il prend une nouvelle direction avec des compositions en noir et blanc et des cordages.

Après la mort de son épouse en 2008, Jean-Marie Martin quitte la Provence pour regagner la Bretagne aux côtés de son frère Adrien[9]. Il s'installe dans le quartier du Passage à Concarneau où il meurt en 2012[1],[2].

Peintre figuratif inspiré par le surréalisme, peintre abstrait, peintre de l'irréel, du surnaturel, de l'irrationnel, du fantastique, « metteur-en-scène de toute une population des guignols du quotidien »[4] (Français moyen à la mer), « peintre de figures parodiques »[10] « créateur de panthéon farfelu »[6] à l'imagination féconde, nourri de la mythologie du Graal, Jean-Marie Martin a revisité le cycle arthurien[11] pendant quinze ans, dans des compositions psychédéliques, sans abandonner les paysages[12] ou le portrait.

Œuvres dans les collections publiques

Réception critique

  • « Dans une technique en touches juxtaposées de couleurs acides et ternies à la fois, il met en scène toute une population des guignols du quotidien officiel au sujet de laquelle il s'est très bien expliqué lui-même : "...Le peintre a la nostalgie des grands sujets baroques, portraits d'empereurr au faîte de leur gloire, illustration des grands événements, victoires, couronnements, portraits d'ancêtres, etc. Le peintre n'ayant pas d'ancêtres s'en invente. Il exécute les commandes d'un état prétentieux et imaginaire. Il a voulu que tout ce travail, cet or jeté à profusion, ne célèbrent que la parodie, le néant, l'inutile". » - Dictionnaire Bénézit[4]
  • « C'est un artiste majeur parce qu'il fait vibrer la toile. Il se dégage une émotion quand on regarde ces œuvres... Il transpose le monde qu'il a vécu dans un imaginaire extraordinaire qui se renouvelle constamment... C'était quelqu'un de formidable, qui racontait beaucoup d'histoires. Il était haut en couleur, émotif, impulsif même. » - Yvon Le Floc'h[15]

Distinctions

  • Second prix du Dôme, 1959[4].
  • Prix du Dôme, 1960.

Expositions

Personnelles

Collectives

  • Les croqueurs d'étoiles, La Coopérative-Musée Cérès Franco à Montolieu, 2019

Références

  1. « Jean-Marie-Martin, un grand artiste du Passage », Ouest-France, 14 mars 2012.
  2. « Jean-Marie Martin peintre hors-normes », Le Télégramme, 14 mars 2012.
  3. Jean-Claude Caire, « Jean-Marie Martin, peintre de ses histoires », sur Les peintres de Concarneau.
  4. Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, t. 9, Günd, , p. 279.
  5. « Jean-Marie Martin et l'art sacré », concarneau-peintres.fr.
  6. Jean-Marie Martin, « “La Bataille de Wardepoule et Madame Royale”, un opéra-bouffe », Les peintres de Concarneau.
  7. Jeanine Rivais, « Jean-Marie Martin, chantre des mythes celtiques et occitans », jeaninerivais.fr.
  8. Bretagne et celtisme, Jean-Maris Martin à la Galerie Mourgue, 1958, Les peintres de Concarneau.
  9. « Retour à quai pour Jean-Marie Martin », Quotidien Le Télégramme, 8 février 2008.
  10. Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains.
  11. « Paroles de mômes : Jean-Marie Marin présente « Le cycle du Roi Arthur », sur Les peintres de Concarneau.
  12. « Jean-Marie Martin, peintre paysagiste », sur Les peintres de Concarneau.
  13. Jeanine Rivais, « La collection Cérès Franco, musée de Lagrasse », Bulletin de l'Association des amis de François Ozenda, no 75, (lire en ligne).
  14. Série Bataille de Wardepoule.
  15. « Une biographie se prépare sur Jean-Marie Martin », Ouest-France, 5 mai 2017
  16. Jean-Marie Martin, « interview à propos de son exposition à la galerie Jacques Massol », émission Arts d'aujourd'hui, France Culture, 9 mars 1968.
  17. Voir affiche de l'exposition Les peintres de Concarneau
  18. Jean-Marie Martin exposait chez Céres Franco, film d'Yvon Le Floc'h (source : YouTube ; durée : 8'09")
  19. Jean-Marie Martin à Forcalquier, vidéo, 5 min 31 s sur Youtube.
  20. « Jean-Marie Martin exposé à l'église Saint-Joseph de Pont-Aven », Ouest-France, 27 juillet 2012.
  21. Patrick-F. Barrer, Histoire du Salon d'Automne de 1903 à nos jours, Arts et Images du Monde, 1992.
  22. Jeanine Rivais, Carte blanche à Céres Franco à la Grande Maison de Bures-sur-Yvette, 1999.
  23. Jeanine Rivais, « Présentation de l'exposition du fonds Céres Franco à Miramas, 2000 », Bulletin de l'Association des amis de François Ozenda, n°69, janvier 2001.
  24. Jeanine Rivais, « Désirs bruts aux Ulis », Bulletin de l'Association des Amis de François Ozenda, n°64, juillet 2004.
  25. Maison des arts de Châtillon, Exposition désirs bruts, collection céres Franco, 2013.

Annexes

Bibliographie

  • Registre des élèves de 1945 à 1957, archives de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, AJ52-1353.
  • Jean-Marie Martin, Paris, éd.galerie Jacques Massol, 1968.
  • Comité national d'art sacré, Sainte Thérèse d'Avila dans l'art contemporain, Éditions Espace, .
  • Le Groupe « Réalité Seconde », éd. Musée d'art contemporain de Chamalières, 1986.
  • Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Arts et Images du Monde, 1992.
  • Collectif, Paul André (dir.), L'art sacré au XXe siècle en France, Éditions de l'Albaron, Société Présence du livre, 1993.
  • Alain Valtat, Catalogue Raisonné du Peintre Geoffroy Dauvergne (1922-1977), Sceaux, auto-édition, 1996.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
  • André Guéguan, catalogue de l'exposition à la chapelle de la Trinité à Concarneau, 2000.
  • Jean-Claude Caire, Robert Lazennec, Bernard Plasse, Séverine Bruneton, Jean-Marie Martin peintre fabuliste, Édition Immeuble Berluc, 2004 (ISBN 2951659571).
  • Yvon Le Floc'h, Jean-Marie Martin, peintre fabuliste, Éditions Yvon Le Floc'h, Concarneau, 2017.

Liens externes

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