Jean-Marie Martin (historien)

Jean-Marie Martin, né à Boulogne-Billancourt le , mort dans le 13e arrondissement de Paris le , est un historien français. Directeur de recherche émérite au CNRS, il est spécialiste de l’Italie méridionale médiévale.

Ne doit pas être confondu avec Jean-Marie Martin.

Biographie

Agrégé et docteur en histoire[1], il enseigne au lycée de Troyes, puis est assistant à l’université de Tunis[2], à celle de Tours et celle d'Orléans[3], puis maître assistant à la Sorbonne[4],[5].

Il entre au CNRS et est directeur de recherche au Centre d’histoire et de civilisation de Byzance, devenu UMR 8167 « Orient & Méditerranée ». Il est mis à disposition de l’École française de Rome, consacrant ses recherches à l’histoire, encore méconnue à cette époque, de l’Italie méridionale au Moyen Âge[1].

Influencé par Marc Bloch et Pierre Toubert, il étudie les dimensions économiques, sociales, politiques et sociales de l'histoire du Mezzogiorno, abordée dans une période longue[4]. Toubert dirige sa thèse de troisième cycle, consacrée à l'édition critique des plus anciens documents de l'Archivio Capitolare de Troia (1024-1266), préparée à partir de 1966 et soutenue en 1972[5], puis sa thèse d’État, La Pouille et la Basilicate orientale du VIe siècle à la fin du XIIe siècle, soutenue en 1990[6].

Il publie plus de 400 ouvrages savants ou grand public[1] et 350 articles[4] en français et en italien. Il est l'un des organisateurs de l’atelier doctoral annuel « Mondes méditerranéens et Italie méridionale au Moyen Âge » à l’université de Salerne et participe au projet « MECA. Medieval European Cartularies » de l’École française de Rome[1].

Outre la publication des chartes de Troia en 1976 tirée de la thèse[4],[7], on lui doit la publication critique du Registre de Pierre Diacre[8] en 2015, à l'issue de 17 ans de travail[4]. En 1993, il publie un ouvrage tiré de sa thèse, La Pouille du VIe au XIIe siècle[4] et connait un succès public avec Italies normandes. XIe-XIIe siècles paru dans la collection « La Vie quotidienne », chez Hachette, en 1994[4], puis en italien, chez Rizzoli.

En 2008, Errico Cuozzo, Vincent Déroche, Annick Peters-Custot et Vivien Prigent, lui consacrent le volume Puer Apuliae. Mélanges offerts à Jean-Marie Martin[1].

Il est l'époux de Bernadette Martin-Hisard[4], maîtresse de conférences à l’Université Panthéon-Sorbonne, spécialiste de l'histoire du Proche-Orient médiéval, plus particulièrement de Byzance.

Publications

  • Les chartes de Troia. Édition et étude critique des plus anciens documents conservés à l'Archivio Capitolare, I (1024-1266), Bari, 1976.
  • Le cartulaire de S. Matteo di Sculgola en Capitanate (Registro d'istrumenti di S. Maria del Gualdo) (1177-1239), Bari, 1987, 2 vol.
  • La Pouille du VIe au XIIie siècle, collection de l’École française de Rome, 1993,
  • Italies normandes. XIe-XIIe siècles, « La Vie quotidienne », Hachette, 1994
  • avec Errico Cuozzo, Federico II. Le tre capitali del regno. Palermo - Foggia - Napoli, Naples, Procaccini, 1995.
  • La vita quotidiana nell'Italia meridionale al tempo dei Normanni, Milan, Biblioteca Universale Rizzoli, 1997
  • Guerre, accords et frontières en Italie méridionale pendant le haut Moyen Age,École française de Rome, Rome, 2005
  • L'héritage byzantin en Italie, VIIIe-XIIe siècle, études réunies par Jean-Marie Martin, Annick Peters-Custot et Vivien Prigent, 2011
  • Byzance et l’Italie méridionale, Association des Amis du Centre d’histoire et civilisation de Byzance, Bilans de recherche, 9, Paris, 2014
  • Registrum Petri Diaconi (4 vol), l’École française de Rome et Istituto storico italiano per il Medio Evo, 2015
  • Le pergamene del monastero di Santa Sofia di Benevento, éd. Errico Cuozzo, avec Laura Esposito, vol. 1, 762-1067, 2021.

Notes et références

  1. « Jean-Marie Martin (1938-2021) », sur www.efrome.it (consulté le )
  2. Pierre Toubert, « Histoire de l'Italie médiévale », Annuaires de l'École pratique des hautes études, vol. 99, no 1, , p. 353–358 (lire en ligne, consulté le )
  3. Pierre Toubert, « Histoire de l'Italie médiévale », Annuaires de l'École pratique des hautes études, vol. 102, no 1, , p. 463–465 (lire en ligne, consulté le )
  4. « Disparition de Jean-Marie Martin (1938-2021) – CFEB » (consulté le )
  5. Pierre Toubert, « Histoire de l'Italie médiévale », Annuaires de l'École pratique des hautes études, vol. 104, no 1, , p. 451–452 (lire en ligne, consulté le )
  6. Jean-Marie Martin, La Pouille et la Basilicate orientale du VIe siècle à la fin du XIIe siècle, Paris 1, (lire en ligne)
  7. Léon-Robert Ménager, « Jean-Marie Martin. — Les chartes de Troia. Édition et étude critique des plus anciens documents conservés à l'Archivio Capitolare. I (1024-1266), 1976 », Cahiers de Civilisation Médiévale, vol. 22, no 88, , p. 404–409 (lire en ligne, consulté le )
  8. Georges Pon, « Registrum Petri Diaconi (Montecassino, Archivio dell’Abbazia, Reg. 3), Jean-Marie Martin, Pierre Chastang, Errico Cuozzo », Cahiers de civilisation médiévale. Xe-XIIe siècle, no 237, , p. 98–99 (ISSN 0007-9731, lire en ligne, consulté le )

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