Jean-Jacques Le Barbier
Jean Jacques François Le Barbier, dit « Le Barbier l’Aîné », né à Rouen le et mort à Paris le , est un peintre d’histoire, illustrateur et écrivain français,.
Biographie
Né dans la paroisse Saint-Maclou de parents peu favorisés de la fortune, Jean-Jacques Le Barbier entra à l’École des beaux-arts de Rouen établie dans sa ville natale par Descamps, et y remporta deux premiers prix dès l’âge de dix-sept ans. Il partit en pour Paris, où, sur la recommandation de son maître Descamps, il fut admis chez le célèbre graveur Lebas. Ne se sentant aucune disposition pour la gravure, il reprit ses premières études dans l’atelier de Pierre, premier peintre du roi. Il réussit surtout à peindre à l’aquarelle. Marié à une femme qui partageait et encourageait ses goûts, Le Barbier put, en -8 à l’aide d’économies provenant du travail manuel de cette excellente compagne, réaliser le désir qu’il avait depuis longtemps de faire le voyage de Rome. Pendant son séjour dans cette ville, il travailla avec beaucoup d’ardeur et de conscience, s’appliqua, lors de son retour à Paris, à la peinture à l’huile et y fit de notables progrès.
En , Le Barbier fut chargé par le gouvernement d’aller dessiner les vues et les sites de la Suisse pour le Tableau de la Suisse ou voyage pittoresque fait dans les treize cantons du Corps Helvétique (Paris, -86) de Zurlauben. Dans ce pays, il se lia intimement, avec le poète et peintre suisse Gessner et revint en France, où un amateur des beaux-arts, M. de Merval, le nomma conservateur de sa riche collection de tableaux. En , il fut reçu membre de l’Académie des Beaux-Arts et agréé peintre d’histoire le . Son tableau de réception avait Jupiter endormi sur le mont Ida pour sujet. Le Barbier avait exécuté les décorations du plafond de la salle des États-Généraux, et fut chargé par l’Assemblée Constituante de représenter l’action héroïque du jeune officier Desilles lors des troubles de Nancy en ; le tableau correspondant fut réalisé en l'an II[1]. Le Barbier avait obtenu une médaille d’or au salon de . Il devint membre de l’Académie des beaux-arts, lors de sa réorganisation en , de l’Académie de Rouen et de plusieurs autres sociétés savantes.
Les autres toiles les plus remarquables de cet artiste sont : Ulysse et Pénélope sortant de Sparte pour retourner à Ithaque ; l’Apothéose de saint Louis ; Sully aux pieds d’Henri IV ; Aristomène ; un Christ ; le Siège de la ville de Nancy ; la Ville de Beauvais assiégée et défendue par Jeanne Hachette ; Portrait de Henry Dubois (soldat aux gardes françaises qui entra le premier dans la Bastille lors de la prise de cette forteresse) ; Général Francisco de Miranda () ; le Premier Homme et la première femme () ; Hélène et Pâris () ; une Lacédémonienne donnant un bouclier à son fils () ; une Vierge () ; l’Amour sur un arbre lançant ses traits () ; Antigone, ou la piété fraternelle () ; Agrippine quittant le camp de Germanicus () ; la Chasse aux papillons () ; Saint Louis recevant l’oriflamme des mains d’Eudes avant de partir pour la première croisade () ; Henri IV et la marquise de Verneuil () ; Sujet tiré de la VIe églogue de Virgile () ; Médias assassinant sa belle-mère Mania, satrape de l’Éolide ; le Thébain Phyllidas tuant Léontide qui avait livré la Cadmée à Phébidas () ; Exercices des Lacédémoniens sur les bords de l’Eurotas () ; les Adieux d’Abradate et de Panthée () ; Panthée expirant sur le sein de son mari ().
On a de lui des vignettes pour la Jérusalem délivrée, pour les éditions d’Ovide, de Racine, de Jean-Jacques Rousseau et de Delille (L'imagination, poème en VIII chants, 1806, vignettes gravées par Philippe Trière). Le Musée de Rouen possède deux dessins originaux de Le Barbier, l’un ayant pour sujet Clélie s’échappant du camp de Porsenna, l’autre un Chevrier.
Son frère puîné Jean-Louis Le Barbier était peintre comme lui. Deux de ses filles, Élise Bruyère (1776-1842) et Henriette, furent également peintres, surtout Élise spécialisée dans les portraits et les compositions florales. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (41e division).
Œuvres
- Courage des femmes de Sparte se défendant contre les Messéniens, Musée du Louvre, Paris[2] ;
- Étude de femme en fureur, Musée Magnin de Dijon[3] ;
- Henri IV et Sully à Fontainebleau, Musée des beaux-arts de Pau ;
- Jupiter endormi sur le mont Ida, École nationale supérieure des beaux-arts de Paris ;
- La Grotte d’Égérie, Musée des beaux-arts de Rouen ;
- Le Vieux Mari, Musée Cantini de Marseille ;
- Les Amants surpris, Musée Cantini de Marseille ;
- Martyre de saint Sébastien, Musée des beaux-arts de Rouen ;
- Scène d’Amérique du Nord, Musée des beaux-arts de Rouen ;
- Un Canadien et sa femme pleurant sur le tombeau de leur enfant, Musée des beaux-arts de Rouen[4], tableau interprété en gravure par François Robert Ingouf[5];
- Le Courage héroïque du jeune Désilles, le , à l'Affaire de Nancy, Vizille, musée de la Révolution française ;
- L'Apothéose de Rameau, Musée d'art et d'histoire de Toul ;
- Portrait de Madame Roland, Musée d'art de Toulon ;
- L'Apothéose de Lulli, Musée d'Art et d'histoire de Toul ;
- La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, Musée Carnavalet, Paris.
- Portrait de Jean-Baptiste Lemoyne de Belle-Isle, 1786, Vernon, musée Alphonse-Georges Poulain
Interprétation en gravure
- Couronnement de Jean de La Fontaine par Esope aux Champs Élysées, gravure commencée par Charles-François-Adrien Macret en 1782, terminée, à la mort de celui-ci, l’année suivante, par Heinrich Guttenberg en 1785.
Écrits
- Des Causes physiques et morales qui ont influé sur les progrès de la peinture et de la sculpture chez les Grecs, Paris, 1801, in-8°.
- Principes de dessin, dessinés d’après nature, Paris, 1801, six cahiers in-fol.
- Principes élémentaires du dessin, à l’usage des jeunes gens, 1801, Paris, in-fol.
Notes et références
- Exposé au Musée des Beaux Arts de Nancy.
- « Courage des femmes de Sparte se défendant contre les Messéniens », notice no 000PE001706, base Joconde, ministère français de la Culture
- « Étude de femme en fureur », notice no 50110000818, base Joconde, ministère français de la Culture
- « Un Canadien et sa femme pleurant sur le tombeau de leur enfant », notice no 07290021628, base Joconde, ministère français de la Culture
- Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, François Robert Ingouf, tome 7, page 347.
Annexes
Bibliographie
- Ferdinand Hoefer, Nouvelle Biographie générale, t. 30, Paris, Firmin-Didot, 1859, p. 63-4.
- Théodore-Éloi Lebreton, Biographie rouennaise, Rouen, Le Brument, 1865, p. 207-8.
- Noémi-Noire Oursel, Nouvelle Biographie normande, Paris, Picard, 1886, p. 63.
- Julie Viroulaud, Jean-Jacques-François Le Barbier l'Aîné et les francs-maçons : autour d'une œuvre d'inspiration maçonnique, la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, in La revue des musées de France, , no 4, p. 80-6.
Liens externes
- Notices d'autorité :
- Fichier d’autorité international virtuel
- International Standard Name Identifier
- Bibliothèque nationale de France (données)
- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- Bibliothèque nationale de la Diète
- Bibliothèque nationale d’Espagne
- Bibliothèque royale des Pays-Bas
- Bibliothèque universitaire de Pologne
- Bibliothèque nationale de Catalogne
- Bibliothèque nationale tchèque
- Bibliothèque nationale du Portugal
- WorldCat Id
- WorldCat
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- AGORHA
- National Gallery of Victoria
- Royal Academy of Arts
- (en) Bénézit
- (en) Cooper–Hewitt, Smithsonian Design Museum
- (en) Grove Art Online
- (en) National Gallery of Art
- (en + sv) Nationalmuseum
- (en + nl) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- Le Barbier l’Aîné dans la base joconde
- Portail de la peinture
- Portail de l’histoire de l’art