Jean-Jacques Bosc

Jean-Jacques Bosc (1757-1840) fut une haute figure du commerce bordelais, comme négociant et armateur, et qui fit également une carrière politique locale et nationale, comme député.

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Biographie

Jean-Jacques Bosc est issu d’une famille protestante des Monts de Lacaune dans le Tarn, dont les aïeux s’occupaient de drap que l’on tissait à partir de la laine  des moutons élevés dans cette région granitique. Son grand père Jean Bosc (1694-?)[1], de Vabre, y était  négociant et descendait à Castres pour son négoce. Dans cette ville il a placé son fils Jean-Jacques I (1719-1798) comme apprenti chez un coreligionnaire le « maître teinturier » Mathieu Baour (1690-?)[2]. Cet homme avait un fils, Pierre Baour (1720-1789) qui partit s’employer à Bordeaux, ainsi qu’une fille Louise Baour (1722-1792) qu’il maria à son apprenti. Le jeune couple va prendre la succession de la petite entreprise de teinturerie de Mathieu Baour. Ils eurent huit enfants, dont Jean-Jacques II, le quatrième, qui naquit à Castres le . Il sera baptisé le 13 avril dans la religion protestante au « désert » à Espérausses, un petit village des monts de Lacaune[3].

Le négociant

C’est vers 1774, à l’âge de 16 ou 17 ans, que Jean-Jacques fils partit pour Bordeaux, vraisemblablement sous l’impulsion de cet oncle Pierre Baour, le fils de Mathieu qui s’y était installé, et qui devint négociant puis armateur, et qui prit et forma son neveu comme apprenti commis.

Rapidement, alors que le négoce était en plein essor, avant 1800 Jean-Jacques fonda son propre comptoir avec l’aide de deux de ses frères, sous le nom de « Maison Jean-Jacques Bosc & Cie ». Les denrées coloniales (sucre, café, épices, indigo, bois précieux, coton, etc.), arrivaient des Antilles par d’innombrables navires sur le port de La Lune à Bordeaux, puis ces denrées étaient redistribuées sur toute l’Europe, et inversement, ces navires repartaient avec de nombreux ingrédients tissus divers, farines, nourritures de toutes sortes, dont le vin, ainsi que des matériaux divers pour assurer la vie et le travail des colons et des esclaves dans les îles[3].

(...)

L'homme politique

Pendant l'époque des Cent-Jours, il fut nommé conseiller municipal de Bordeaux le [4]. La seconde Restauration le destitua de ses fonctions le .

Élu à la chambre de commerce de Bordeaux en 1827, il devint, en remplacement d'Auguste Ravez, nommé pair de France, député de la Gironde du 1er arrondissement de Bordeaux du au . Royaliste modéré, il se joignit à l'Adresse des 221 députés opposés à la politique réactionnaire de Polignac et Peyronnet. Après le renversement des Bourbons, sous la Monarchie de Juillet, il fut réélu du au . Il siégea alors au groupe des constitutionnels[5].

Il fut membre du conseil général de la Gironde de 1831 à 1833[3]

Vie privée

Hôtel Bosc, rue du Chai-des-Farines à Bordeaux

Jean-Jacques Bosc épousa en septembre 1789, Elisabeth Julien (1772-1849), fille d’une ancienne famille protestante de Castres faisant négoce à Bordeaux. Le couple eut 10 enfants[6], ce qui permit de s’allier avec les plus grandes familles de négociants de cette ville, toutes protestantes : les Bouscasse, les Teulon, les Lacaze-Rauly, les Balguerie, les Wustenberg. Ces alliances se poursuivirent par les petits-enfants avec les Brandenburg, les Barde, les Faure, les Hottinguer, les Brown. D’autres enfants s’allièrent, l’une à un pasteur de la religion protestante, une autre à un militaire, inspecteur aux armées, Louis Bernard baron de St Affrique (1771-1854), fils du député Louis Bernard (1745-1799), un autre épousa une fille d’aristocrate de Tonneins, Frontin de Bellecombe dont le père est baron de Tayac. Enfin une des petites filles épousa en 1858 à Bordeaux Charles de Freycinet, ingénieur de l’école des Mines qui devint conseiller de Gambetta en 1870, ministre des Travaux Publics, puis de la Guerre, et enfin président du Conseil sous la IIIe République.

En 1807, Jean-Jacques Bosc fait construire, par l'architecte Jean-Baptiste Thiac, sa demeure associant les fonctions commerciales, résidentielles et de stockage. Celle-ci est actuellement située au no 7 de la rue du Chai-des-Farines[7].

Jean-Jacques meurt le 22 novembre 1840, à l’âge de 83 ans, sur son domaine du Béquet-Saint-James[8] à Villenave-d'Ornon. Il est enterré au cimetière protestant de la rue Judaïque à Bordeaux, où il a fait construire un caveau à son effigie, sculpté vraisemblablement par Maggesi.

Lorsque l’administration haussmannienne de la ville de Bordeaux décida, de 1853 à 1857 de construire des boulevards afin de permettre l'extension de la ville, son nom fut donné à l'un de ces boulevards au sud-est de Bordeaux, en limite avec la commune de Bègles, entre la ligne de chemin de fer en direction de Sète et la Garonne, sur  le terrain que possédait, côté Bègles, la famille Bosc[3].

Notes et références

  1. Renaud Brown de Colstoun, « généalogie du grand-père de JJ Bosc », sur gw.geneanet.org (consulté le )
  2. « Généalogie des Baour », sur bertrand.auschitzky.free.fr (consulté le )
  3. « Buste de Jean-Jacques Bosc », (dont texte de Philippe Bosc), sur musee-aquitaine-bordeaux.fr, (consulté le )
  4. 3 M : Plébiscite - Elections, Archives départementales de la Gironde (lire en ligne)
  5. Jean-Jacques Bosc Site de l'assemblée nationale
  6. Martine Belliard, « Généalogie de Jean-Jacques Bosc », sur gw.geneanet.org (consulté le )
  7. Maison de Jean-Jacques Bosc (Bordeaux) DRAC Aquitaine
  8. actuellement Hôpital d'instruction des armées Robert-Picqué

Annexes

Bibliographie

  • « Jean-Jacques Bosc », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Séverine Pacteau de Luze, « Jean-Jacques Bosc », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 395-396 (ISBN 978-2846211901)
  • Marie-France Lacoue-Labarthe, « Villenave-d’Ornon : du domaine du Béquet à l’hôpital Robert-Picqué, vestiges du château Bosc », Revue Archéologique de Bordeaux, vol. CVII, , p. 105-129 (lire en ligne, consulté le )

Liens externes

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