Jean-Claude Margolin
Jean-Claude Margolin est un philosophe français né le à Paris et mort le dans cette même ville[1]. Il était spécialiste de l'Humanisme occidental en général et d’Érasme en particulier[1].
Biographie
Jeunesse et formation
Jean-Claude Margolin est le fils cadet d'un immigrant russe, venu d'Ukraine à Paris au début du XXe siècle, et d'une Vosgienne qui aide son époux à tenir une épicerie en gros[1]. Le jeune Margolin va à l'école primaire dans le quartier Saint-Victor, entre la Sorbonne et le Jardin des plantes et y obtient déjà d'excellents résultats[1]. Cela lui permet d'intégrer le lycée Henri-IV de 1933 à 1939 et obtient une mention très bien à la première partie du baccalauréat[1]. Il s'inscrit à Louis-le-Grand en 1939 mais en raison de la débâcle de juin 1940, la famille s'enfuit à Toulouse pour échapper aux persécutions qui touchent les juifs[1],[2]. Jean-Claude Margolin passe donc son baccalauréat de philosophie à Toulouse[1]. Il prépare son concours d'entrée à l'ENS en khâgne avec pour professeurs Georges Canguilhem et Étienne Borne et c'est l'époque où il fait la rencontre de Simone Weil dont la spiritualité l'impressionne[1]. Jean-Claude Margolin avait commencé à rédiger la première dissertation du concours d’entrée à Toulouse, mais des fonctionnaires de Vichy le firent sortir avec quelques camarades juifs, parce que seuls des aryens avaient le droit de se présenter au concours[2].
Jean-Claude Margolin s'engage alors comme agent de liaison dans les Forces françaises de l'Intérieur (FFI) et contribue à la libération du territoire, de la vallée de l'Aude puis des cités de Limoux, Carcassonne et enfin Toulouse en août 1944[1],[2]. Il intègre finalement l'ENS en 1945 dans la même promotion que Jacques Le Goff et Alain Peyrefitte puis obtient une licence de philosophie et enfin l'agrégation en 1949[1].
Carrière
Margolin enseigne 12 ans en lycée mais reste au contact de l'élite philosophique française[1]. Il est notamment fasciné par Gaston Bachelard auquel il consacre un essai en 1974[1]. Mais la figure qui l'intéresse tout particulièrement est l'humaniste Érasme dont il donne une édition commentée de l'Éloge de la Folie dès 1954[3]. S'ensuit une thèse sur le De pueris instituendis d'Érasme publiée en 1966[3]. Durant toute sa vie il a écrit sur celui qu'il qualifiait de « précepteur de l’Europe » et a même entrepris une recension de toutes les études érasmiennes parues depuis 1936[3],[1]. Prix Langlois de l’Académie française en 1967.
Margolin s'intéresse au-delà d'Érasme à la Renaissance toute entière. C'est ainsi qu'il publie contribue à Histoire de la rhétorique dans l'Europe moderne 1450-1950 en 1999 sous la direction de Marc Fumaroli et publie en 2007 Anthologie des humanistes européens de la Renaissance.
Références
- Philippe-Jean Catinchi, « Jean-Claude Margolin, éminent spécialiste d'Erasme », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Daniel Ménager, « Hommage à Jean-Claude Margolin », dans Érasme et la France, Classiques Garnier, coll. « Perspectives humanistes, n° 9 in Études et essais sur la Renaissance », (ISBN 978-2-8124-3860-8, lire en ligne), p. 411–416
- Encyclopædia Universalis, « JEAN-CLAUDE MARGOLIN », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
Liens externes
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