Jacques d'Alphée

Jacques d'Alphée ou Jacques, fils d'Alphée, du grec Ἰάκωβος ὁ τοῦ Ἁλφαίου, est un Juif de Galilée qui fait partie des Douze Apôtres de Jésus. Dans la tradition du christianisme occidental, il est aussi appelé Jacques le Mineur, pour le distinguer de Jacques de Zébédée, dit Jacques le Majeur, frère de l'apôtre Jean.

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Jacques d’Alphée dit le Mineur
Saint chrétien

Saint Jacques le Mineur - Georges de La Tour
Apôtre et martyr
Naissance Ier siècle av. J.-C.
Galilée, peut-être Cana ou Nazareth
Décès 62 
Jérusalem
ou Ostrakine (Basse-Égypte)
Vénéré à Basilique des Saints-Apôtres de Rome
Vénéré par Église catholique
Église orthodoxe
Fête 3 mai (catholiques)
9 octobre (orthodoxes)


Il est présenté comme fils d'Alphée, nom traduit du grec Alphaios, de l'araméen Alpay, lui-même parfois assimilé à Clopas[réf. nécessaire]. Selon l'Évangile de Marc (Mc 2,14), l'apôtre Lévi-Matthieu est aussi fils d'un Alphée.

L'un des « Jacques » du Nouveau Testament

Plusieurs personnages s'appellent Jacques dans le Nouveau Testament : Jacques de Zébédée, également nommé Jacques le Majeur, l'un des Douze, frère de l'apôtre Jean de Zébédée ; Jacques d'Alphée, qui appartient également aux Douze, surnommé Jacques le Mineur dans la tradition romaine, frère de l'apôtre Jude (mais les traditions ultérieures ne l'évoquent presque pas) ; enfin, Jacques le Juste, « frère de Jésus ». À ces homonymes s'ajoute l'auteur de l'Épître de Jacques, attribuée par l'ensemble de la tradition chrétienne à l'apôtre Jacques le Mineur[1].

Les interrogations

Edme Jeaurat, Saint Jacques le Mineur, d'après François Boucher.

Autant Jacques de Zébédée et Jacques d'Alphée, le frère de Jude, apparaissent bien distincts, autant la question s'est posée d'une éventuelle synonymie entre ce dernier et Jacques le Juste, « frère du Seigneur »[2]. Toutefois, si cet apôtre est le fils d'Alphée, il ne saurait être celui de Joseph, sauf à supposer qu'Alphée et Joseph ne feraient qu'un, ce qui ne figure pas dans l'Écriture[2].

Face à ces interrogations, le christianisme oriental distingue d'une part le fils d'Alphée (fêté le ) et d'autre part le Mineur [ou le Juste] (fêté le )[2]. Le qualificatif de « Mineur » a d'ailleurs pu traduire une volonté du courant majoritaire de minimiser le courant judéo-chrétien dont Jacques le Juste était le chef[3].

À l'inverse, « la tradition occidentale a assimilé Jacques fils d'Alphée et Jacques « frère du Seigneur » en tenant le raisonnement suivant : si en Galates 1,19, Jacques le frère du Seigneur est un apôtre, il faut l'intégrer dans la liste des Douze et, comme il ne peut s'agir du fils de Zébédée, il ne reste plus que le fils d'Alphée[2]. De surcroît, si l'on admet que « frère » signifie « cousin », Jacques d'Alphée peut être un cousin de Jésus : ainsi s'est développée à la suite de Clément d'Alexandrie la tradition de l'Église romaine, pour laquelle il n'existe que deux Jacques, le Majeur (le fils de Zébédée) et le Mineur (le fils d'Alphée, le Juste, le « frère du Seigneur »)[2],[4].

Occurrences néotestamentaires

Célébration

Il est fêté le 3 mai dans l'Église catholique (pendant des siècles, saint Philippe et saint Jacques ont été fêtés le 1er mai, jour où leurs reliques furent transférées dans la basilique romaine des Saints-Apôtres, date désormais consacrée à saint Joseph, patron des travailleurs), et le 9 octobre dans l'Église orthodoxe.

Selon l’historien Flavius Josèphe et l'évêque Eusèbe de Césarée, il serait mort en martyr, lapidé en 62 à Jérusalem, alors que la tradition dit qu’il a subi la crucifixion à Ostrakine (en) en Basse-Égypte, où il prêchait l'Évangile.

Ses reliques sont conservées depuis le VIe siècle, avec celles de saint Philippe, dans la crypte de la basilique des Saints-Apôtres de Rome, consacrées par le pape Pélage Ier, consécration plus tard étendue à l'ensemble des douze apôtres.

Notes et références

  1. François Vouga, « L'Épître de Jacques », dans Daniel Marguerat (dir.), Introduction au Nouveau Testament : Son histoire, son écriture, sa théologie, Labor et Fides, 2008 (ISBN 978-2-8309-1289-0), p. 438-440.
  2. André Benoit, « Les personnages de l'Évangile nommés Jacques », dans Pierre Geoltrain (dir.), Aux origines du christianisme, Folio/Histoire, 2000 (ISBN 978-2-07-041114-6), p. 246-250.
  3. René Nouailhat, Les Premiers Christianismes, éditions Errance, 1991.
  4. Ainsi est-il écrit dans L'Art de vérifier les dates (1821), de David Bailie Warden (1778-1845), Nicolas Viton de Saint-Allais et al. : « Saint Jacques, surnommé le Mineur pour le distinguer de saint Jacques le Majeur, fils de Zébédée et frère de saint Jean, fut créé par les apôtres, du nombre desquels il était, évêque de Jérusalem. L'écriture le nomme frère, c'est-à-dire cousin du Seigneur; et presque tous les critiques anciens et modernes s'accordent à l'identifier avec Jacques, fils d'Alphée et l'un des douze apôtres que J.-C. élut sur la montagne. Mais les Bollandistes s'écartent de l'opinion commune, prétendant qu'il était fils de Cléophas et de Marie, sœur de la mère du Sauveur. »

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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