Irina Pavlovna Paley
Irina Pavlovna Paley (en russe : Ирина Павловна Палей), née comtesse Irène von Hohenfelsen puis titrée princesse Paley en 1915, dite Irène Paley, née le dans le 16e arrondissement de Paris et morte le à Biarritz, était une aristocrate issue de la famille Romanov, qui vécut en France après son exil à la suite de la révolution d'Octobre.
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Irina Pavlovna Paley | |
La princesse Irina Pavlovna Paley. | |
Titre | Princesse Paley, Princesse Romanovskaya, comtesse de Monbrison |
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Biographie | |
Naissance | 16e arrondissement de Paris (France) |
Décès | Biarritz (France) |
Père | Paul Alexandrovitch de Russie |
Mère | Olga Karnovitch Paley |
Conjoint | Fiodor Alexandrovitch de Russie
comte Hubert Conquéré de Monbrison |
Enfants | Michel Feodorovitch de Russie
Irène Fiodorovna Romanoff |
Biographie
Enfance et famille
Irène Paley est la fille du grand duc Paul Alexandrovitch et d'Olga Karnovitch Paley (titrée princesse Paley). Le mariage de ses parents célébré sans l'autorisation de Nicolas II de Russie provoquera le courroux du tsar. La stricte loi régissant la famille impériale contraint l'empereur à exiler son oncle Paul Alexandrovitch. Le grand-duc reçoit pour sa femme le titre de comtesse de Hohenfelsen de la part de la couronne de Bavière, et c'est sous ce nom que les enfants sont connus alors en France. De 1898 à 1913, le couple et leurs trois enfants résident dans une propriété de Boulogne-Billancourt, à côté de Paris (qui accueille aujourd'hui l'École Dupanloup).
La princesse Irina Pavlvona Paley nait le , au 11 avenue d'Iéna, dans le 16e arrondissement de Paris. Elle grandit entourée de ses parents, de son frère le jeune comte Vladimir de Hohenfelsen (plus tard prince Paley), et de sa sœur Natalie. La famille passe également ses vacances à Biarritz, station balnéaire préférée des grands-ducs depuis plusieurs décennies.
En 1913, Nicolas II accorda son pardon à son oncle et lui demanda de rentrer à Saint-Pétersbourg avec son épouse et ses trois enfants. À son arrivée dans la capitale de la Russie impériale, le grand-duc fit construire une demeure à Tsarskoïe Selo, près du palais Catherine et du palais Alexandre. Les travaux se terminèrent en 1914.
La Révolution russe
Au lendemain de l'éclatement de la Révolution de février 1917, après plusieurs incursions d'anciens soldats de l'armée impériale dans le palais du grand-duc, la grande-duchesse Marie Pavlovna de Russie, issue du premier mariage du grand-duc Paul Alexandrovitch et de la défunte grande-duchesse Alexandra, conseilla à son père de s'installer dans une demeure plus discrète. Puis craignant un embrasement de la situation politique en Russie, Marie Pavlovna de Russie lui conseilla de fuir à l'étranger avec sa famille, mais le grand-duc refusa d'abandonner le tsar[1]. Après la Révolution d'Octobre 1917, la famille est assignée à résidence par les Bolcheviks. Arrêté en 1918, le grand-duc Paul est arrêté, détenu à la forteresse Pierre-et-Paul de Saint-Pétersbourg. Il sera assassiné le et sa dépouille ne sera jamais retrouvée. Son fils, le prince Vladimir Pavlovitch Paley sera exilé en Oural et assassiné le [2].
Craignant pour la sécurité de ses filles, la princesse Olga Karnovitch Paley aidée de la grande-duchesse Marie Pavlovna les fait passer par la frontière russo-finlandaise, par le lac Ladoga gelé. Irène et Natalie Palaey atteignent Helsinki et reçoivent des soins dans un dispensaire de cette ville[3]. Après l'assassinat de son époux, la princesse Olga Valerianovna Paley quittera la Russie pour rejoindre ses filles à Helsinki, en .
L'exil en France
En 1920, accompagnée de ses deux filles, la princesse Paley quitta la Finlande et s'établit dans son hôtel particulier de Boulogne. Mais, contrainte de payer des sommes afférentes à la construction du palais de Tsarkoïe Selo, elle vend la propriété de Boulogne et s'installa avec ses filles rue de la Faisanderie, dans le 16e arrondissement de Paris, en 1921. Elle fait aussi construire une villa à Biarritz sur la côte basque.
Irène Paley et sa sœur s'intègrent parfaitement en France, car elles en maîtrisent parfaitement la langue. Mélancolique, Irène Paley aime réciter les poèmes écrits par son frère disparu en Russie. Elle vit auprès de sa mère, qui lui lègue son caractère énergique et son sens aigu de l'organisation. Irène Paley se rappellera plus tard son père lui ayant confié ce qu'avait été son second mariage pour lui[4] :
« Il nous a parlé longuement de tout ce qu'il devait à notre mère, tout ce qu'elle lui avait apporté, qu'il n'avait jamais connu un tel bonheur dans sa vie auparavant, et sur tout ce qu'elle avait été pour lui. Il a parlé pendant qu'il marchait, et cela lui a permis de surmonter sa réserve et sa timidité intense. Se doutait-il alors qu'il n'avait plus beaucoup de temps à vivre? Je suis tenté de le croire et de penser qu'il nous a demandé de prendre soin de notre mère, quand il ne pourrait plus être avec elle. »
Irène Paley et Théodore Alexandrovitch de Russie ont coutume de se croiser soit à Paris, soit à Biarritz. Elle s'éprend de son cousin, décrit à l’époque comme « irrésistiblement beau et brave homme »[5].
Mariage d'Irina Pavlovna Paley et de Théodore de Russie
Le , en la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky de la rue Daru à Paris, la princesse Irène Paley épouse le grand-duc Théodore de Russie. Au début de leur mariage, le jeune couple résida à Biarritz. Leur fils Michel naît le à Paris. Cet enfant descendant de deux membres de la famille Romanov fut le premier enfant exilé à naître après la Révolution russe[6].
Avec sa mère, la princesse Irina consacre beaucoup de temps au soutien des exilés russes. Elle s'occupe également de l'éducation de son fils, qui prit conscience grâce à sa mère d'« être un vrai Romanov »[7]. Sa sœur Natalie Paley devient une icône de la mode et intègre le Tout-Paris de l'époque. Après le décès de sa mère survenu le , Irène Paley se consacra seule aux associations d'aide aux exilés russes instaurées par sa mère en 1920. En 1925, elle ouvre une école pour filles qui suit les principes de l’éducation des jeunes filles russes en banlieue parisienne, à Quincy-sous-Sénart.[réf. nécessaire]
La princesse s'éloigna de plus en plus de son époux, puis finalement le couple se sépara en 1930. La princesse s’installa à Neuilly-sur-Seine avec son fils. De son côté, le grand-duc Théodore partit pour les États-Unis, puis déçu par le mode de vie des Américains s’installe en Angleterre, auprès de sa mère, la grande-duchesse Xenia. À la même époque, la princesse rencontra Hubert de Monbrison[8], dont elle partagea la vie dans sa propriété de Biarritz après l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale. De cette relation naquit une fille, Irène, le . Le , le divorce fut prononcé entre la princesse Irina et le grand-duc Théodore.
Jusqu'au décès du prince Théodore, la princesse Irina maintint avec lui des relations amicales[5]. En 1946, Théodore commença à souffrir de tuberculose, due à une pneumonie dont les médecins anglais n'avaient pas mesuré assez la gravité. Afin d'améliorer la santé du prince et lui apporter une meilleure alimentation, la princesse Irène Youssoupoff, et son époux le prince Félix Youssoupoff organisèrent le voyage de retour en France du prince Théodore. De Paris il fut transporté dans une maison du pays basque, ou il vécut pendant vingt ans entouré de l'affection de son ex-épouse, des Youssoupoff et de son fils. Il mourut à Ascain le .
Second mariage et décès
Le , à Biarritz, la princesse Irina épousa Hubert Conquéré de Monbrison et elle se convertit à la religion réformée, religion du comte. Elle fut titrée princesse Romanovskaïa par le grand-duc Vladimir Kirillovitch de Russie[9] le .
Affectée par le décès de sa sœur survenu aux États-Unis en 1981, et atteinte de surdité dans ses dernières années, Irène Paley décède le à Biarritz.
Descendance
De son mariage avec son cousin le prince Théodore Alexandrovitch de Russie (1898-1968) ne naît qu'un seul enfant :
- Michel Romanoff (1924-2008), de nationalité française.
De sa liaison avec Hubert Conquéré de Monbrison (1892-1981) est née une fille (adultérine, puisque la princesse Irène Paley ne divorce qu'en 1936) :
- Irène Fiodorovna Romanoff[10] (1934-) ; qui épouse le André-Jean Pelle (1923-1998) (divorcée en 1959), dont Alain Pelle (1956-2019[11]), et postérité. Elle épouse ensuite Victor-Marcel Soulas (né à Saint-Méen-le-Grand en 1938), le , d'où une fille Joëlle (née en 1966).
Notes et références
- Frédéric Mitterrand, Mémoires d'exil, Paris, Robert Laffont, , 341 p., p. 46.
- Frédéric Mitterrand, Mémoires d'exil, p. 52.
- Frédéric Mitterrand, Mémoires d'exil, p. 50.
- (en) Charlotte Zeepavat, The Cameras and the tsars : A Romanov Family Album, Sutton, , 256 p., p. 207.
- Cyrille Boulay, Légendes royales : dans l'intimité des cours d'Europe, Paris, Le Pré aux Clercs, , 119 p. (ISBN 2-84228-105-5), p. 43.
- Frédéric Mitterrand, Mémoires d'exil, p. 139.
- Frédéric Mitterrand, Mémoires d'exil, p. 240.
- Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome 11, pages 314 à 316 Conquéré de Monbrison.
- Selon certaines sources Princesse Romanovskaïa-Paley
- De nationalité française
- https://carnet.sudouest.fr/deces/alain-pelle-1714272
Archives : Acte de naissance no 16/1500/1903, acte de mariage, et acte de décès à Biarritz.
Sources
- Henri Troyat, Nicolas II : le dernier tsar, Paris, Flammarion, , 458 p. (ISBN 2-08-066658-4).
- Frédéric Mitterrand, Mémoires d'exil, Paris, Robert Laffont, , 341 p. (ISBN 2-221-09023-3).
- Cyrille Boulay, Légendes royales : dans l'intimité des cours d'Europe, Paris, Le Pré aux Clercs, , 119 p. (ISBN 2-84228-105-5).
Articles connexes
- Alexandre II de Russie (grand-père paternel)
- Mariya Aleksandrovna (grand-mère paternelle)
- Nicolas Ier de Russie (arrière-grand-père paternel)
- Aleksandrovna Fiodorovna (arrière-grand-mère paternelle)
- Louis II de Hesse et du Rhin (arrière-grand-père paternel)
- Russes en France
Liens externes
- forum.alexanderpalace.org Photographies de la princesse Irina Pavlvona Paley.
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