Maison Romanov
La maison Romanov (Holstein-Gottorp-Romanov à partir de 1762) est la dynastie qui régna sur la Russie depuis l'élection le de Michel Ier au monastère Ipatiev de Kostroma, jusqu'à l'assassinat le de Nicolas II à la maison Ipatiev d'Iekaterinbourg.
« Romanov » redirige ici. Pour les autres significations, voir Romanov (homonymie).
Type | Maison impériale |
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Pays | Empire russe |
Lignée | Maison d'Oldenbourg, pour la branche de Holstein-Gottorp-Romanov |
Titres |
Tsars puis empereurs de Russie, Tsars de Khazan, d'Astrakhan, de Sibérie, de Kiev, Vladimir et Novgorod, Rois de Pologne, Grands ducs de Finlande... |
Chef actuel | disputé entre Maria Vladimirovna de Russie et Andreï Andreïevitch de Russie |
Fondation |
21 février 1613 Michel Ier de Russie |
Déposition |
2 mars 1917 (calendrier julien) Nicolas II de Russie |
Dissolution | 1762 (lignée mâle) |
Ethnicité | Russe |
Histoire
Romanov est le nom sous lequel est désignée la dynastie russe qui a régné de 1613[1] (Michel Fédorovitch) à 1762 (Élisabeth Petrovna). La maison des Holstein-Gottorp, une branche de la maison d'Oldenbourg, son héritière par les femmes, lui a succédé en relevant le nom de Romanov. Elle a été renversée, en (selon le calendrier grégorien), par la révolution de Février, qui marque le début de la révolution russe.
Origine
Originaires de Novgorod, les Romanov (en russe : Рома́нов) s’établissent en Russie au XIVe siècle. Cette famille de boyards tient son nom de Roman Zakharine, dont la fille Anastasia a épousé le tsar Ivan IV le Terrible. Les enfants du frère d’Anastasia, Nikita, adoptent le nom de Romanov en l’honneur de leur grand-père. Le petit-fils de Nikita, Michel Fédorovitch, choisi par le Zemski Sobor, est le premier tsar Romanov en 1613 grâce à l’action de Kouzma Minine.
Succession au trône impérial
La descendance des premiers Romanov s’éteint en 1762 avec la mort de l'impératrice Élisabeth Ire la Clémente. Le trône impérial russe passe alors à la branche de Holstein-Gottorp de la maison d’Oldenbourg, en la personne du tsar Pierre III. Celui-ci perpétua le nom de Romanov puisque tous ses descendants jusqu’à Nicolas II inclus l’ont repris. La branche russe de Holstein-Gottorp est encore représentée aujourd’hui, la place de prétendant au trône russe étant disputée entre le prince André Andreïevitch et la grande-duchesse Maria de Russie[2].
Souverains
En 1721, Pierre le Grand décrète que le titre latin d’empereur doit être utilisé à la place de son équivalent slave tsar (ou csar, ce mot slave vient lui-même directement du latin Cæsar). Il devient ainsi empereur de Russie, bien que le terme de tsar reste couramment utilisé en Russie et dans le reste de l’Europe.
Tsars de Russie
Pierre Ier, empereur de Russie
Piotr Aléxeïévitch Romanov (Пётр Алексе́евич Рома́нов), appelé aussi Pierre le Grand (Пётр Вели́кий, Piotr Véliki) est né le (le dans le calendrier julien) et est mort le ().
Il est le fils d'Alexis Ier dit « le tsar très paisible » (1629-1676) et de Natalia Narychkina (1651-1694). Il fut le tsar de Russie dès 1682 et le premier empereur de l'Empire russe de 1721 à 1725. En 1689, il épousa Eudoxie Lopoukhine (1672-1731) dont il divorça en 1698. Elle lui donna un fils : le premier tsarévitch Alexis Petrovitch de Russie (1690-1718). En 1707 il épousa Catherine Ire de Russie (Marthe Skavronski, 1664-1727).
Il a profondément réformé son pays et a mené une politique expansionniste qui a transformé la Russie en puissance européenne.
Dès 1731, Voltaire écrivit de Pierre Ier qu'il était beaucoup plus grand homme que le roi de Suède Charles XII, qui fut son grand adversaire.
En 1697, Pierre mit sa nouvelle armée à l'essai pour la première fois en battant les Tatars de Crimée qui dépendaient alors de l'Empire ottoman, en s'emparant du port d'Azov et en fondant la forteresse et le port de Taganrog en 1698.
Par le traité de Constantinople, les Russes obtinrent Azov et Taganrog et le droit d'avoir un ministre permanent en Turquie. Cette campagne marqua la première offensive militaire réussie par l'armée russe sur un sol étranger depuis plusieurs siècles et établit la Russie comme étant un pays important dans la politique européenne. Taganrog a été la première base de la marine de guerre russe commandée par l'amiral Golovin (1698-1702) et le vice-amiral Cornelius Cruysen (1711), ce dernier en devenant le premier gouverneur.
Catherine Ire
Catherine Ire (Екатерина I), de son vrai nom Marthe Skavronskaïa (née le /1684 en Livonie et décédée le ), est impératrice de Russie de 1725 à 1727. Elle est la seconde épouse de l’empereur Pierre Ier.
Pierre II
Pierre II de Russie ( - ) fut empereur de Russie de 1727 à 1730. Fils de Alexis Pétrovitch (1690-1718) (1er tsarévitch, fils de Pierre Ier le Grand et de Eudoxie Lopoukhine) et de Charlotte de Brunswick-Wolfenbüttel (1691-1715). Il fut fiancé à Catherine Alexeïevna Dolgorouki, fille du prince Alexis Grigorievitch Dolgorouki.
Anne Ire
Anne Ire (ou Anna Ivanovna) (née à Moscou le - morte à Moscou le ), impératrice de Russie du au . Fille d'Ivan V, tsar de Russie, et de Prascovie Soltykov, donc nièce de Pierre le Grand. En 1710, Anne Ire de Russie épouse Frédéric-Guillaume Ketteler, duc de Courlande (1692-1711).
Ivan VI
Ivan VI (-), tsar de Russie de 1740 à 1741.
Fils d’Anna Léopoldovna et d'Antoine-Ulrich Brunswick-Wolfenbüttel, il est désigné comme héritier du trône par sa grand-tante Anne Ire. Il est proclamé Empereur le , sous la régence du comte Bühren, ancien favori d’Anne ; celui-ci est cependant écarté du pouvoir le 9 novembre suivant et la mère d’Ivan, Anna Léopoldovna, est proclamée régente jusqu’à la majorité de son fils.
Élisabeth Petrovna
Yelizaveta Petrovna (Елизаве́та Петро́вна), fille de Pierre le Grand et de Catherine Ire, dite Élisabeth la Clémente ( du calendrier grégorien ou du calendrier julien (Kolomenskoïe) - du calendrier grégorien ou du calendrier julien, Saint-Pétersbourg), fut impératrice de Russie de 1741 à 1762.
Pierre III
Pierre III Fiodorovitch (en russe: Пётр III Фёдорович) est né le à Kiel. Il est le fils du duc Charles-Frédéric de Holstein-Gottorp (de la maison d'Oldenbourg) et de son épouse la grande-duchesse Anna Petrovna de Russie, fille de Pierre Ier le Grand et de Catherine Ire de Russie.
Pierre III fut empereur de Russie du au , duc de Holstein-Gottorp de 1739 à 1762 (sous le nom de Carl Peter Ulrich de Holstein-Gottorp), pressenti pour devenir Roi de Finlande lors de la tentative de création du royaume de Finlande de 1742.
Il devint donc le premier souverain russe de la branche de Holstein-Gottorp, branche qui reprit le nom de Romanov et qui régna sur la Russie jusqu'en 1917.
Catherine II
Catherine II (en cyrillique : Екатерина II) ( à Stettin en Poméranie - à Saint-Pétersbourg), née Sophie Augusta Fredericka d'Anhalt-Zerbst (en cyrillique : София-Фредерика-Августа Цербст-Ангальтская), surnommée Figchen, puis La Grande Catherine, est impératrice de Russie à partir du .
Paul Ier
Paul Ier de Russie (en russe : Павел I Петрович, Pavel I Pétrovitch), (né le - assassiné le ) fut empereur de Russie de 1796 à sa mort en 1801, duc de Holstein-Gottorp de 1762 à 1773 (Paul de Holstein-Gottorp). Il a occupé également les fonctions de Grand maître de l'ordre de Malte entre 1798 et 1801.
Traumatisé par le meurtre de son père par sa mère la tsarine Catherine II, il est souvent considéré comme déséquilibré mentalement. Il sera lui-même assassiné, et de forts doutes seront émis quant à l'implication de son fils, le futur Alexandre Ier dans son meurtre.
Alexandre Ier
Alexandre Ier Pavlovitch (Александр I Павлович), (né à Saint-Pétersbourg, le - mort à Taganrog le ), fils de Paul Ier et de Sophie-Dorothée de Wurtemberg ; devenu tsar de Russie du , à la mort de son père Paul Ier (dans laquelle il est fortement suspecté d'avoir été impliqué) jusqu'à sa mort (autour de laquelle une aura de mystère a plané), roi de Pologne de 1815 à 1825, il épouse en 1793 Louise Augusta de Bade (1779-1826). Son règne coïncida presque exactement avec celui de Napoléon qu'il combattit à plusieurs reprises jusqu'à la bataille victorieuse de 1814.
Nicolas Ier
Nicolas Ier Pavlovitch (Nikolaï Pavlovitch Romanov, en russe Николай Павлович Рома́нов) ( - ) fut empereur de Russie, roi de Pologne et grand-duc de Finlande du jusqu'à sa mort. Il accède au trône à la mort (enveloppée de mystère) de son frère aîné Alexandre Ier et après le refus de son frère cadet Constantin de prendre la tête de l'Empire. Son influence sur le plan international fut très importante. Premier tsar à être confronté à l'agitation révolutionnaire, il est connu pour le régime autocratique réactionnaire qu'il instaura, qui permit l'expansion de l'Empire russe.
Alexandre II
Alexandre II (russe: Александр II Николаевич) (Moscou, - Saint-Pétersbourg, ), fils de Nicolas Ier, empereur de Russie ( - ), dit le Libérateur. Il est également grand-duc de Finlande et roi de Pologne jusqu'en 1867, date à laquelle la Pologne est annexée dans l'empire russe. Il sera assassiné par des terroristes du mouvement nihiliste : après 6 tentatives d'assassinat ratées, une double explosion de bombe mettra fin à ses jours.
Alexandre III
Alexandre Alexandrovitch Romanov ou Alexandre III (Александр III Александрович) ( - ) fut l'avant-dernier empereur — император — à régner sur l'Empire russe. Son règne dura du jusqu'à sa mort le .
Nicolas II
Nicolas II Alexandrovitch Romanov (en russe Николай Александрович Романов), de la dynastie des Romanov, né le à Tsarskoïe Selo, assassiné le à Iekaterinbourg, fut le dernier tsar couronné en Russie de 1895 à 1917. Son titre complet était « Nicolas II, par la grâce de Dieu empereur et autocrate de toutes les Russies » (Божию Милостию, Император и Самодержец Всероссийский en russe).
Sur le plan intérieur, Nicolas II ne s'écarta pas de la politique conservatrice de son père, Alexandre III : sa première déclaration publique, lors de son avènement, condamna les zemstvo tolérés par Alexandre III.
En 1897, il envoya le général Golitsyne russifier les provinces du Caucase ; puis, en 1898, il nomma Nikolaï Bobrikov, gouverneur général de Finlande, qui entreprend alors de russifier la population.
Première Guerre mondiale
En juillet 1914, après l'attentat de Sarajevo et l'ultimatum adressé à la Serbie par l'Autriche-Hongrie, Nicolas II décréta la mobilisation générale afin de se préparer, au nom du panslavisme et des accords de défense, à se porter au secours de la Serbie, peuple slave et orthodoxe. L'engrenage des alliances conduisit la Russie à entrer dans la Première Guerre mondiale aux côtés de la France et de l'Angleterre, contre l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Empire ottoman.
Les opérations militaires sur le front de l'Est s'ouvrirent par l'offensive des troupes russes en Prusse-Orientale et en Galicie, pour soulager les troupes franco-anglaises qui reculaient en France. Cette première offensive fut écrasée par Hindenburg à Tannenberg avec deux corps d'armée prélevés sur le front de l'Ouest, corps qui firent cruellement défaut à l'armée allemande durant la bataille de la Marne et dont l'absence permit le salut de la France.
En août 1915, Nicolas II prit les fonctions de commandant suprême des armées, écartant son oncle le grand-duc Nicolas Nikolaïevitch Romanov. Ce faisant, il laissait le pouvoir aux mains de l'impératrice Alexandra Feodorovna et de Raspoutine[réf. souhaitée]. Son quartier général était trop loin de Pétrograd.
Mikhaïl Romanov
Mikhaïl Alexandrovitch Romanov (Михаил Александрович Романов) ou le grand-duc Michel de Russie, né le et mort assassiné le . Son frère Nicolas II abdique en sa faveur le , mais Michel renonce au trône dès le lendemain, marquant la fin du règne de la dynastie sur la Russie.
Chute de la dynastie
L'abdication de Michel de Russie marque la fin du régime impérial en Russie. Les bolcheviks prennent le pouvoir en Octobre 1917 et tous les membres de la famille impériale sont placés en résidence surveillée. Entre 1918 et 1919, dix-huit membres de la famille Romanov sont assassinés, dont le Tsar Nicolas II, sa femme et ses enfants en juillet 1918.[3]
Galerie
- Les monarques de la dynastie Romanov (1613-1917).
- Mikhaïll Romanov (oncle de Nicolas II).
- Nicolas II et sa famille.
Notes et références
- Michel Heller, Histoire de la Russie et de son empire, Perrin, coll. « Tempus », , 1301 p. (ISBN 978-2-262-06435-8, lire en ligne), p. 474.
- Antoine Michelland, « Rencontre avec le prince Rostislav Romanov », sur LExpress.fr, (consulté le ).
- Michel Heller, Histoire de la Russie et de son empire, Perrin, , 1520 p., « Chapitre 17 : La chute de la dynastie Romanov », p.1347-1363
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Sergeï Androsov, Ludmila Kagané, Militsa Korchounova, Irina Solokova et Valery Chevtchenko, préfaces de Marc Restellini et Mikhaïl Piotrovsky, L'Ermitage - La Naissance du musée impérial - Les Romanov, Tsars collectionneurs, catalogue de l'exposition de la Pinacothèque de Paris, 2011, 468 p. (ISBN 978-2-3586-7014-2).
- Hélène Carrère d'Encausse, Les Romanov: Une dynastie sous le règne du sang, Paris, Fayard, 2013, 442 p. (ISBN 978-2-213-67759-0)
- Simon Sebag Montefiore, Les Romanov 1613-1918 (traduction de Tilman Chazal, Prune Le Bourdon-Brécourt et Caroline Lee), Calmann-Lévy, , 864 p. (ISBN 978-2-7021-5709-1).
Liens externes
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