Herschel Grynszpan

Herschel Feibel Grynszpan (en allemand Hermann Grünspan), né le à Hanovre en Reich allemand et mort probablement au début de 1945 dans un lieu inconnu[1], était un Juif allemand, d'origine polonaise par ses parents, connu pour avoir abattu à Paris, le , Ernst vom Rath, troisième secrétaire à l'ambassade d'Allemagne, aussitôt promu conseiller de 1re classe par Hitler pour accentuer la gravité du crime.

Pour les articles homonymes, voir Grynszpan.

Cet attentat sera utilisé par Hitler comme prétexte pour lancer contre les Juifs d'Allemagne des opérations de grande envergure qui aboutiront, trois jours plus tard, à la nuit de Cristal.

Grynzspan fut déclaré mort en 1960 à la demande de ses parents, émigrés en Israël en 1948, mais son sort réel reste inconnu. Capturé par la Gestapo après la défaite de la France et emmené en Allemagne, il est généralement considéré comme n'ayant pas survécu à la Seconde Guerre mondiale. Une photographie représentant un homme lui ressemblant fit son apparition en 2016 dans le but de prouver qu'il aurait survécu et vivait à Bamberg le 3 juillet 1946[2].

Il est le protagoniste du roman The Short, Strange Life of Herschel Grynszpan, de Jonathan Kirsch[3].

Famille

Herschel Grynszpan est le cadet d'une fratrie de huit enfants[4], dont trois seulement parviendront à l'âge adulte. Il est le fils de Sendel / Shmuel Grynszpan, tailleur, et de Rifka Silberberg, tous deux originaires des environs de Radomsko[5], près de Dmenin en Pologne, alors partie de l'Empire russe[6]. L'essayiste Guy Sorman est son cousin. Marié en 1910, le couple quitte la Pologne en 1911 pour s'installer dans l'Empire d'Allemagne, à Hanovre, où naîtront tous les enfants. Malgré cela, ces derniers ne bénéficient pas de la nationalité allemande, le jus sanguinis étant le seul appliqué à l'époque dans le pays. Ils deviendront citoyens polonais après la Première Guerre mondiale. Les Grynszpan sont considérés comme des Ostjuden ("Juifs de l'Est") par les Allemands et par de nombreux Juifs d'Europe de l'Ouest. Les Ostjuden parlaient généralement yiddish, étaient plus pauvres et moins éduqués, et avaient tendance à avoir une pratique religieuse plus stricte que les Juifs allemands, qui se considéraient avant tout comme Allemands et ensuite seulement comme juifs.

Le 11 novembre 1912 naît un premier enfant, mort-né. Le 20 janvier 1914 naît Sophie-Hélèna, décédée de la scarlatine en 1928. Le 30 janvier 1916 naissent à Hanovre Berth-Beila, décédée en Russie vers 1941, et sa jumelle Esther. Mordechai naît le 29 août 1919, puis c'est le tour le 20 mai 1920 de Salomon, décédé en 1931 dans un accident de la route. Le 28 mars 1921, Herschel (Herman ou Henri), le dernier enfant, vient au monde.

Herschel apparaît par ailleurs dans des bases de données comme étant le neveu de Szalma Zolty[7], qui s'installa à Hanovre en 1911[8]. Szalma Zolty était l'un des cousins germain de David Zolty[9], né à Dobryszyce en juillet 1901 dans la voïvodie Piotrkow Trybunalski[10].

La famille vit assez pauvrement. Jusqu'en 1933. Sendel, le père, travaille comme tailleur contremaître à l'usine de vêtements de son frère Wolf à Cassel mais celui-ci la ferme en 1933 pour fuir l'antisémitisme et émigre avec son épouse Lotte Buch en Belgique. Sendel Grynszpan est obligé d'abandonner son échoppe en 1934 et fait quelques brocantes pour survivre. Il sera aussi marchand de lait. C'est une autre branche de la famille, les Misanski-Grynszpan, qui leur viennent en aide mais les Misanski quittent à leur tour l'Allemagne pour Bruxelles en août 1939 : le fils, Léopold, la mère, Rosa-Ruchla, et le père, Herman, libéré du camp de Dachau après la "Kristalnacht" s'installent au 37 rue des Tanneurs chez Zaslavsky. On trouve aussi un cousinage entre la famille Grysnzpan et Samuel Schwarzbard né à Smolensk en 1888 : ce dernier, dans les années 1920, vécut quelque temps au n°92 de la rue des Tanneurs à Bruxelles[11] avec son épouse Yvonne Chapuis. Samuel Schwarzbard est le frère de Scholem Schwarzbard né en 1886 à Ismail, celui qui tue à Paris rue Racine le Général Petliura, le Président en exil de l'Ukraine libre auteur (ou a laissé faire) les 1328 Pogroms dans la Russie du Tsar.

Après le rétablissement de la Pologne par le traité de Versailles en , les Grynszpan, jusque-là sujets russes, deviennent polonais. Mais le , la Pologne décide de retirer dès le 1er novembre leur nationalité à ses ressortissants installés à l'étranger depuis plus de cinq ans et ayant perdu tout lien avec la Pologne[12].

Dans la nuit du 28 au , les nazis expulsent d'Allemagne 35 000 Juifs polonais, qui risquent de devenir apatrides. À Hanovre, 484 personnes sont dans ce cas, parmi lesquelles les Grynszpan. Herschel se trouve depuis le 3-4-1937 en France, en situation d'immigré illégal.

Le parcours d'Herschel avant l'assassinat

Formation

Né dans un milieu très religieux et isolé linguistiquement, Herschel grandit avec une conscience très forte de sa judéité. Après avoir été renvoyé de l'école maternelle, il entre en 1926 à l'école communale de Hanovre, où il reste jusqu'en 1935 sans avoir atteint la terminale ; adolescent intelligent et sensible mais paresseux et susceptible, c'est un bagarreur au mauvais caractère, prompt à répondre aux insultes antisémites, fréquentes, par les coups. Il se plaindra plus tard d'avoir été considéré comme un rebut et par conséquent mis à l'écart à la fois par ses condisciples et par ses maîtres. Il est toutefois un membre actif du club de sport juif Bar-Kochba Hanover.

Il quitte l'école en 1935 et avec le soutien financier de la communauté juive de Hanovre, il part le 10 mai pour la yeshiva Salomon Breuer à Francfort, où il compte apprendre l'hébreu pour émigrer en Palestine. Il en ressort le et retourne vivre chez ses parents mais le Bureau local d'émigration vers la Palestine le trouve trop jeune et lui demande d'attendre un an. Ses parents comptent l'envoyer chez son oncle et sa tante, Abraham Grünspann et Chawa Berenbaum, à Paris mais au lieu de cela, Herschel, qui est parvenu à obtenir un passeport polonais et un permis de séjour allemand, est autorisé à quitter le pays en direction de la Belgique, où son oncle Wolf est installé depuis 1933 avec sa femme, Lotte Buch.

L'émigration en Belgique

Herschel est alors un ressortissant polonais né en Allemagne et dispose d'un passeport polonais établi pour deux ans. Il doit demander à la police allemande un visa pour la Belgique. Ayant toujours le désir d'émigrer en Palestine, il fait à la synagogue une rencontre qui va changer le cours de sa vie. « Un garçon comme toi ne doit pas rester en Allemagne où un Juif n'est pas un homme, mais traité comme un chien. » Il lui est conseillé d'aller en France.

Le 21 , il quitte Hanovre pour Essen et loge quatre jours chez son oncle et sa tante, Isaac Grynszpan et Hawa Rychter, et leurs fils, Rudy et Siegfried. Il arrive à Bruxelles à la fin du mois (25/7), où il est accueilli au 44 Bd du Midi par son oncle Wolf Grünspann. Celui-ci exploite un magasin de confection pour hommes (costumes) et garçonnets, au 140 rue des Tanneurs à Bruxelles. Malheureux et seul chez deux personnes âgées, il se fait héberger ensuite chez un autre parent, Zaslawsky (beau fils de Ruchla Grynszpan veuve d'Abraham Frysz du 92 rue des Tanneurs), dans une famille avec 5 enfants au 37 rue des Tanneurs. Pendant son séjour à Bruxelles, Herschel travaille comme magasinier aux 90/92 rue des Tanneurs à la quincaillerie familiale de fournitures en gros pour maroquiniers. Il aide également à la fabrique de galoches, pantoufles et de chaussures du 90 rue des Tanneurs, dans le quartier ouvrier des « Marolles » de Bruxelles. C'est aussi là qu' Herschel noue une idylle amoureuse avec une cousine, Tatiana Igolinsky, fille de Zaslavskova Khay-Sura, installé au 35 rue des Tanneurs, sœur de Zaslavsky Itskhok. Mais il est très mal vu dans l'entourage familial et l'épouse d'Itskhok Zaslavsky, Esther Frysz, et sa sœur Rayzla Rosenthal-Frysz, acceptent de l'emmener à Paris le 3 avril 1937. Elles prennent avec Herschel le premier train du matin Gare du Midi à Bruxelles pour Valenciennes le 3 avril 1937. Herschel traverse la frontière le matin avec les ouvriers frontaliers polonais des mines à Quiévrain et entre en France illégalement[13]. Il rejoint les deux tantes à Valenciennes et ensemble, ils gagnent Paris, où Herschel va s'installer chez l'oncle Abraham, au 23 Bd Richard-Lenoir.

Le séjour à Paris

A Paris, il vit dans une petite enclave de Juifs polonais orthodoxes s'exprimant en yiddish et ne rencontre pas grand monde en dehors de cette communauté, n'apprenant que quelques mots de français en deux ans. Dans les premiers temps, il vit une vie insouciante de poète des rues, bohémien passant ses journées à errer sans but en se récitant des poèmes yiddish. Les deux grands centres d'intérêt de Hirschel, outre l'exploration de Paris, sont la vie dans les cafés et le cinéma. D' à , il tente d'obtenir des papiers pour régulariser sa situation et travailler ou étudier légalement. Déclaration du Commissaire Valentini : Le jeune Grynszpan est entré en France environ un an et demi avant le 7 novembre 1938 (attentat à l'Ambassade d'Allemagne) suivant les documents de la Préfecture de Police de Paris. Herschel Grynszpan était à Bruxelles au 37 rue des Tanneurs du 25 juillet 1936 au 3 avril 1937 (sources familiale)[14].

L'oncle Abraham inscrit le 10-4-1937 Herschel et signe à la préfecture de police un certificat d'hébergement par lequel il s'engage à assurer la subsistance de son neveu et à lui apprendre un métier. Chaque semaine, Herschel reçoit 30 à 40 francs pour l'aide qu'il donne à l'atelier de confection que dirige Abraham. Il participe souvent à des sorties organisées par des groupements sportifs ou par des journaux juifs et sort avec son ami Nathan Kaufman qui habite dans le même quartier que lui.

Mais les mois passent. Son permis de retour allemand expire en avril 1937, son passeport polonais en janvier 1938. Il se retrouve donc sans papiers et interdit de séjour dans quatre pays à la fois : France, Belgique, Pologne, Allemagne. En juillet 1937, Il reçoit un ordre d'éloignement mais se sachant sans avenir en Allemagne, il se maintient sur le territoire. En mars 1938, la Pologne fait par ailleurs passer une loi privant de la nationalité polonaise toute personne ayant résidé hors de Pologne pendant plus de cinq ans. Herschel Grynszpan devient donc apatride.

Pauvre et solitaire, sans qualifications particulières, il se retrouve dans une situation désespérée et dépend totalement de son oncle Abraham, qui est également très pauvre. Il refuse les possibilités d'emploi par peur d'une arrestation et cela accentue les tensions avec son oncle et sa tante. Le , il reçoit un ordre d'expulsion dans les quatre jours[15]. Il oblige son oncle à le cacher dans une chambre de bonne au 5e étage du 8, rue Martel. Les rares personnes qui le fréquentent à cette époque le décrivent comme un adolescent timide et émotif, qui pleure souvent en évoquant le sort des Juifs dans le monde (idée qui l'obsède), en particulier celui de sa famille bien-aimée en Allemagne. Issu d'une famille très unie et aimante, Herschel parle souvent de l'amour qu'il a pour ses proches et de sa souffrance à vivre éloignés d'eux.

Le , Herschel reçoit une carte de sa sœur Berta lui apprenant l'envoi de sa famille vers le camp polonais de Zbąszyn. À partir de là, il ne pense plus qu'à les venger[16]. Le lendemain, le vendredi 4 novembre, il lit les nouvelles relatant l'expulsion de 12000 Juifs polonais d'Allemagne dans le journal yiddish le Pariser Haint[17] que son oncle reçoit. Le dimanche , il reproche à son oncle et à sa tante leur manque de compassion à l'égard de leurs coreligionnaires. L'oncle Abraham se fâche : « Si tu n'es pas content, tu n'as qu'à partir. » Herschel quitte la maison muni seulement de 300 Frs et prend une chambre dans un établissement de troisième ordre, l'« Hôtel de Suez », 17 boulevard de Strasbourg.

Le lundi , au petit matin, il écrit une lettre d'adieu à ses parents au dos d'un portrait de lui :

« Mes chers parents, je ne pouvais agir autrement. Que Dieu me pardonne. Mon cœur saigne lorsque j'entends parler de la tragédie des 12 000 Juifs. Je dois protester pour que le monde entier entende mon cri et cela, je suis contraint de le faire. Pardonnez-moi. Herschel »

L'attentat et son mobile

L'attentat

Après un petit déjeuner pris à l'hôtel, il se rend à 8 h 30 dans une coutellerie-armurerie, « La Fine Lame », située au 61 faubourg Saint-Martin. Il explique qu'il a besoin d'une arme, car il doit transporter de fortes sommes d'argent pour son père[17] et achète un revolver calibre 6,35 mm pour 235 Frs. Arrivé devant l’ambassade d'Allemagne (ancien hôtel Beauharnais), il demande à avoir un entretien avec le secrétaire particulier de l'ambassadeur, afin de lui remettre un document important. Le troisième conseiller Ernst vom Rath le reçoit dans son bureau. Les deux hommes sont assis face à face devant le bureau ; vom Rath lui demande l'objet de sa visite, Grynszpan se lève, sort de la poche du veston son pistolet et s'écrie : « Vous êtes un sale boche et au nom de douze mille Juifs persécutés, voici le document. » Dans le même temps il tire cinq fois[17]. Vom Rath s'écroule mais trouve la force d'appeler au secours. Herschel, qui n'a pas tenté de s'enfuir, est arrêté par le personnel et remis à l'agent de police François Autret en faction devant l'ambassade.

Grièvement blessé, vom Rath est emmené à la clinique de l'Alma, rue de l'Université, où il succombera le surlendemain, le 9 novembre à 16h30. La nuit de Cristal suit immédiatement sa mort, dans la nuit du au .

Déclarations après l'arrestation

Herschel Grynszpan, le .

« J'ai tiré cinq coups de revolver sur un homme seul qui se trouvait dans le bureau pour me venger des Allemands. J'ai fait cela pour venger mes parents qui sont malheureux en Allemagne. »

Voilà ce que dit Herschel Grynszpan au policier qui l'amène au commissariat de police, rue de Bourgogne.
Quand le commissaire s'apprête à recevoir la déposition de l'inculpé, un fonctionnaire de l'ambassade arrive, et contre toutes les règles de procédure interroge Grynszpan :

« Pourquoi avez-vous tiré sur le secrétaire d'ambassade ?
— Pour me venger des persécutions infligées par ces sales Boches.
— Pourquoi vous croyez-vous chargé de cette vengeance ?
— Parce que les expulsés polonais sont mes coreligionnaires.
— Vous êtes Juif ?
— Oui. »

Durant la fouille, on trouve la carte d'adieu écrite dans la matinée à l'hôtel. Cette carte sera utilisée par la partie civile pour prouver la préméditation.

Après avoir enregistré les premiers aveux, le commissaire procède à la reconstitution. Le trajet est refait en compagnie de Grynszpan, qui est confronté à son oncle, à l'armurier et au tenancier de l'hôtel. Toutefois, il refuse de se rendre à l'ambassade d'Allemagne de peur d'y être retenu. Dans le procès-verbal, le meurtrier reconnaît les faits. Le lendemain après-midi devant le juge d'instruction, il essaie de modifier la mauvaise impression de la veille :

« Je n'ai agi ni par haine ni par vengeance, mais par amour pour mon père et pour mon peuple qui subissent des souffrances inouïes. Je regrette profondément d'avoir blessé un homme, mais je n'avais pas d'autre moyen d'exprimer ma volonté… Ce n'est pas un crime d'être Juif. Nous ne sommes pas des chiens. Le peuple juif a aussi le droit de vivre. »

Une autre version

Une autre version a été avancée par l'historien allemand Hans-Jürgen Döscher[15],[18].

On a longtemps pensé que Grynszpan voulait assassiner l'ambassadeur d'Allemagne à Paris, le comte Johannes von Welczeck.

Plusieurs indices permettent d'en douter[15] :

  1. Le jeune tueur est admis librement sans avoir eu à remplir de formulaire ;
  2. Il demande à voir un secrétaire, et non l'ambassadeur ;
  3. L'ambassadeur était dans le bâtiment, contrairement à ce que la propagande allemande a laissé entendre par la suite pour faire croire que le jeune homme s'était « rabattu » sur vom Rath[19] ;
  4. Des témoignages déposés lors d'un procès au parquet d'Essen font supposer que Grynszpan et Vom Rath avaient pu se rencontrer en fréquentant le milieu homosexuel parisien. Vom Rath aurait eu comme surnom « Notre Dame de Paris »[18] ;
  5. Le témoignage ultérieur d'un médecin révèle que Vom Rath souffrait d'une MST typique des homosexuels (une gonorrhée rectale[15] à son retour de Calcutta).

Ses parents confirment en que Herschel avait demandé au secrétaire d'ambassade de l'aider à régulariser sa situation et celle de sa famille menacée d'expulsion en Allemagne. Vom Rath aurait refusé, d'où la colère de Herschel[15]. Lorsque le ministère des Affaires étrangères du Reich découvre cette version, il aurait tenté de convaincre l'ambassadeur Welczeck de faire une déposition prouvant que c'était lui qui était visé. Mais l'ambassadeur refusa toute déclaration.

À l'automne 1942, les préparatifs du procès sont interrompus sans motivation officielle.

Sur ce sujet, dès 1938, Maria van Rysselberghe écrit :

« On saurait de source certaine que l'attaché d'ambassade von (sic) Rath qui vient d'être assassiné avait les relations les plus intimes avec son petit Juif d'assassin.
De quelle nature fut l'assassinat ? Il n'importe.
L'idée qu'un représentant du Reich, qui vient d'être glorifié, péchait doublement au regard des lois de son pays, est assez drôle, et les représailles atroces n'en paraissent que plus monstrueuses, plus simplement intéressées, utilitaires.
Comment ce scandale n'est-il pas exploité par la presse[20]. »

Assertions d'Abetz et d'Achenbach

Les Allemands ont produit de nombreuses explications, par la suite, pour expliquer pourquoi le tueur avait pris Ernst vom Rath comme cible. Selon Ernst Achenbach qui était secrétaire de l'ambassade dans les années 1930 : il aurait dû accueillir le , Herschel Grynszpan lorsque celui-ci s'apprêtait à commettre le meurtre contre Vom Rath. Le seul fait d'avoir été en retard ce jour-là et d'avoir été remplacé par ce dernier lui aurait sauvé la vie[21].

Durant son emprisonnement à Fresnes en 1950, Otto Abetz, ambassadeur de l'Allemagne en France de 1940 à 1944, écrit :

« Grynszpan avait tiré plusieurs coups de revolver sur le conseiller vom Rath qui lui tournait le dos pour remplir le formulaire usuel aux visiteurs inconnus et non convoqués. La plupart des balles se perdirent dans le mur, mais l'une d'elles atteignit le conseiller de telle sorte qu'il devait mourir deux jours plus tard de cette blessure. Ce jeune fonctionnaire, à cette heure matinale, ne faisait qu'un remplacement au service du protocole. C'était un adversaire du national-socialisme, il avait tendance aux idées mystiques et voyant même en Hitler « L'Antéchrist »… La recherche de complices éventuels ne donna aucun résultat et l'on ne parvint pas à établir si Grynszpan avait agi de son propre chef ou n'était qu'un émissaire[22]. »

Notons que le policier chargé de l'enquête pour la partie allemande était le commissaire Karl Bömelburg venu spécialement de Berlin et qui est le futur chef de la Section IV du BdS en France, c'est-à-dire la Gestapo.

Le parcours judiciaire (1938-1940)

L'incarcération

Le juge Tesnière inculpe Herschel Grynszpan d'assassinat et deux jours plus tard de meurtre avec préméditation. Il le fait incarcérer à la prison de Fresnes.

Dans un premier temps, Herschel Grynszpan est assisté par les avocats Henri (Herc) Szwarc et Vesinne-Larue, choisis par sa famille. Puis, sur les conseils du Congrès juif mondial et de la Fédération des sociétés juives de France, son oncle Salomon demande à maître de Moro-Giafferi d'assurer sa défense[23], assisté par Me Weill-Goudchaux et Me Fränkel. Maurice Garçon, lui, assure la défense de la partie civile allemande.

Maître de Moro-Giafferi assure également la défense de son oncle et de sa tante inculpés d'infraction au décret sur la police des étrangers. La défense de Grynszpan n'est pas facilitée par le rapport des médecins psychiatres qui le déclarent sain d'esprit : « En nous plaçant strictement sur le terrain psychiatrique, nous n'avons trouvé aucun élément pathologique suffisant qui puisse entraîner au point de vue mental une atténuation de sa responsabilité. Celle-ci doit être considérée comme entière. Le jeune Herschel Grynszpan n'était pas en état de démence au moment de l'acte au sens de l'article 64 du code pénal… C'est un garçon normalement intelligent, il présente même une certaine finesse et il n'est pas particulièrement suggestible. Il juge avec beaucoup de pertinence certaines situations, par exemple, quand nous lui demandons pourquoi il ne s'est pas suicidé : c'est parce que, dit-il, il a réfléchi qu'à notre époque la mort d'un Juif n'aurait pas soulevé le monde, ainsi le but de sa protestation n'aurait pas été atteint[24]. »

Grâce à l'appel lancé par la journaliste américaine Dorothy Thompson pour sensibiliser l'opinion à l'affaire, celle-ci récolte des fonds qui servent à supporter les lourdes charges financières des avocats.

Par l'intermédiaire d'un de ses avocats, Herschel Grynszpan envoie une lettre écrite au ministre de la Justice pour s'engager dans l'armée française. Sans succès[25].

De Paris à Berlin

Après s'être fait représenter par un avocat de l'ambassade, la partie civile décide la nomination du juriste Friedrich Grimm auxiliaire des services de Joseph Goebbels. Celui-ci nomme les avocats français maîtres Maurice Garçon et Maurice Loncle pour représenter le Reich. De plus, le conseiller Wolfgang Diewerge est nommé par Goebbels pour suivre l'affaire Grynszpan et organiser la propagande en France. En , les relations franco-allemandes étant bonnes, Grimm essaie de hâter le procès, mais deux mois plus tard tout est remis en cause par l'invasion de la Tchécoslovaquie. Les défenseurs souhaitent à leur tour avancer le procès. Mais au fil des péripéties politiques, vient le jour de l'invasion de la Pologne et de l'entrée en guerre de la France contre le IIIe Reich. Les demandes de mise en liberté pour Herschel sont toutes refusées, il subit ainsi vingt mois de détention préventive.

Le , le gouvernement doit organiser le repli de l'administration et l'évacuation des prisons. La Cour de Paris se déplace à Angers. Les détenus sont déplacés dans le sud de la région parisienne ; pour Grynszpan, c'est la prison d'Orléans. Il est évacué de force avec 96 codétenus vers la maison d'arrêt de Bourges, mais leur convoi est attaqué par l'aviation allemande. Le , dans la confusion générale, les prisonniers sont livrés à eux-mêmes mais certains, dont Grynszpan, préfèrent rejoindre quand même Bourges et se livrer. Le au matin, le gardien chef de la prison demande ce qu'il faut faire des nouveaux prisonniers. Sur ordre du procureur général Paul Ribeyre, il est demandé de ne pas mentionner le nom de Grynszpan sur les registres de la prison et de le laisser partir sur la route libre de Châteauroux. Il se rend à la prison de Châteauroux mais on le relâche et Grynszpan repart seul et libre à Toulouse. Mais, après quinze jours de liberté, ne connaissant personne et étant totalement démuni, il frappe à la porte de la prison de Toulouse. Le hasard veut qu'il se retrouve dans la région où son oncle et sa tante se sont réfugiés, ainsi que ses avocats, dont Moro-Giafferi, qui séjourne à Aiguillon en Lot-et-Garonne. Malheureusement, il n'en sait rien. Le , les nazis le traquent toujours, ils retrouvent sa trace à la prison de Bourges mais il est déjà parti.

Les services de police de Helmut Knochen, qui avaient dans leurs fichiers la liste des émigrés allemands ennemis du régime nazi, se mettent à le rechercher activement et réussissent à convaincre le régime de Vichy d'effectuer une recherche dans les prisons de la zone libre. Ils ne tardent pas à le retrouver et le gouvernement Pétain-Laval livre Grynszpan aux Allemands.

Otto Abetz télégraphiera ceci :

Otto Abetz, Ministre plénipotentiaire à Paris | TELEGRAMME
« Suivant la demande allemande, Grynszpan a été livré ce jour, , à des émissaires allemands à la ligne de démarcation et transféré à Berlin. »

Dernières années

Plaques en mémoire d'Herschel Grynszpan et de sa sœur Esther, placées près de leur dernière résidence à Hanovre.

Une fois à Berlin, Herschel est interrogé de façon clémente eu égard à son importance pour la propagande de Joseph Goebbels. Il est transféré le à la prison (Zellenbau) du camp de concentration de Sachsenhausen (30 km au nord de Berlin), où il bénéficie d'un régime préférentiel par rapport au reste des déportés, en vue du procès à grand spectacle prévu par le régime. Il partage sa captivité avec l'ancien chancelier d'Autriche Kurt von Schuschnigg. Durant l'été 1941, il est placé en détention à la prison de la Gestapo à Berlin-Moabit.

La loi allemande ne permettant pas de juger un crime politique commis à l'étranger par un apatride, le ministère du Reich contourne la difficulté en l'inculpant pour haute trahison. La propagande fixe la date du procès au , où elle prévoit de faire témoigner l'ancien ministre français Georges Bonnet. Mais à cette date se tient un autre procès important en France, celui de Riom, qui contrarie les plans de Goebbels ; Hitler et lui fixent une autre date : le . C'est à ce moment que Herschel Grynszpan jette un pavé dans la mare : il prétend avoir eu des relations homosexuelles avec vom Rath, ce qui bloque la machine judiciaire.

Goebbels écrit dans son journal : « Grynszpan a trouvé l'argument insolent selon lequel il aurait eu des rapports homosexuels avec le conseiller vom Rath. Il s'agit naturellement d'un mensonge éhonté. Mais c'est bien trouvé et si la chose était rapportée dans un procès public, elle deviendrait sûrement l'argument principal de la propagande adverse. »

Ses codétenus de Sachsenhausen confirment à la Libération que Grynszpan avait inventé cette histoire. Sa mort a probablement eu lieu en prison en 1945, peu avant la fin de la guerre[26]. Il fut cependant signalé, entre autres, comme vivant à Paris en 1957[27] mais aucune des allégations avancées n'a jamais pu être confirmée.

Adolf Eichmann, à son procès en 1961, mentionne lors d'une déposition avoir reçu l'ordre d'interroger Herschel Grynszpan avec égards en 1943 ou 1944. Celui-ci ne lui donna que quelques réponses laconiques. Le premier témoin ayant comparu au procès d'Eichmann fut Sendel Grynszpan, le père de Herschel[28]. Il était convaincu de la mort de son fils.

En 2016, Christa Prokisch, archiviste en chef au musée juif de Vienne, et Armin Fuhrer, journaliste et historien allemand spécialiste de Grynszpan, estiment qu'on reconnaît avec une quasi-certitude Grynszpan dans un Juif photographié le 3 juillet 1946 dans un camp pour personnes déplacées à Bamberg alors qu'il participait à une manifestation de survivants de la Shoah protestant contre le refus des autorités britanniques de les laisser émigrer en Palestine. Comme explications possibles de la discrétion de Grynszpan après la guerre, Prokisch envisage qu'il ait collaboré avec les nazis, ce qui expliquerait leur mansuétude envers lui, et Fuhrer, lui, rappelle que Grynszpan était mal vu par certains Juifs qui lui reprochaient d'avoir déclenché les pires des représailles contre leur communauté[29].

Références

  1. Corinne Chaponnière, Les quatre coups de la Nuit de cristal, Paris, 7 novembre 1938 L'affaire Grynszpan-vom Rath, Paris, Albin Michel, , 333 p., Epilogue, p. 304.
  2. Kate Connolly, « Photo mystery of Jewish assassin used by Nazis to justify Kristallnacht », The Guardian, (lire en ligne)
  3. (en) Jonathan Kirsch, The Short, Strange Life of Herschel Grynszpan : A Boy murderer, a Nazi Diplomat, and a Murder in Paris., W. W. Norton & Company, , 336 p. (ISBN 978-0-87140-740-5)
  4. (fr) « Schmuel Grynszpan », sur jewishtraces.org
  5. La relation entre les Grynszpan et Radomsko (qui n'est pas mentionnée dans la plupart des Wikipédias, y compris polonaise) apparaît, par exemple, sur le site Yiddele Memory, à propos du Musée juif de Radomsko (voir, page 25, la notice sur Herschel Grynszpan).
  6. La « Pologne russe » correspond au Royaume de Pologne créé en 1815 par le Congrès de Vienne et attribué au tsar, annexé unilatéralement par la Russie vers 1870. Il y avait aussi une Pologne prussienne (Poznan, Dantzig) et une Pologne autrichienne (Cracovie, Lvov).
  7. alliancefr.com
  8. 75e anniverssaire de la nuit de cristal, Alliance française
  9. David Kalma Zolty, AJPH
  10. 80 ans de la nuit de cristal, Paris Match
  11. Selon le livre à charge de Grynszpan, cf. bibliographie) de « Pierre Dumoulin » (pseudonyme de Friedrich Grimm, avocat nazi), p. 11, les personnes concernées auraient eu jusqu'au pour revenir en Pologne ; l'expulsion des intéressés est ensuite présentée comme un acte auquel les nazis ont été « contraints » du fait de cette clause.
  12. Corinne Chaponnière,, Op. cit., Prologue, p. 25.
  13. Dimanche 3-9-2017 a été inauguré à Bruxelles aux coins des rues des Tanneurs, Miroir et Brigittines, le « Square Herschel Grynszpan » par l'A.M.S. (Association pour la Mémoire de la Shoah) ainsi qu'un « Pavé de Mémoire » au 41 rue des Tanneurs correspondant à l'ancien 37.
  14. Hans-Jürgen Döscher, réédition de Reichskristallnacht. Die Novemberpogrome 1938, Econ Tb., novembre 2000, et article Révélations sur la Nuit de cristal, L'Histoire no 274, p. 18-19, mars 2003, extraits
  15. Tu as certainement entendu parler de notre grand malheur. Je te fais une description de ce qui s'est passé. Jeudi soir, des bruits couraient que tous les Juifs polonais d'une ville avaient été expulsés. Toutefois, nous nous refusions à le croire. Jeudi soir à 21 heures, un schupo est venu chez nous et nous a déclaré que nous devions nous rendre au commissariat de police, en apportant les passeports. Tels que nous étions, nous sommes allés tous ensemble au commissariat de police accompagnés du schupo. Là, presque tout notre quartier se trouvait déjà réuni. Une voiture de la police nous a aussitôt amenés à l'hôtel de ville. Tout le monde a été emmené là-bas. On ne nous avait pas encore dit de quoi il s'agissait mais nous avons vu que ç'en était fini de nous. On a fourré à chacun de nous, dans la main, un ordre d'expulsion. On devait quitter l'Allemagne avant le 29 octobre. On ne nous a plus permis de rentrer chez nous. J'ai supplié qu'on me laisse retourner chez moi, pour chercher au moins quelques objets. Je suis alors partie, accompagnée d'un schupo et j'ai emballé dans une valise les vêtements les plus indispensables. Et c'est tout ce que j'ai sauvé. Nous n'avons pas un pfennig.
    Ne pourrais-tu pas nous envoyer quelque chose à Lodz ? Baisers de nous tous. Berta »
  16. La Nuit de Cristal de Rita Thalmann et Emmanuel Feinermann, Éd. Robert Laffont 1972 - cité par jewishtraces.org
  17. (en) « Did gay affair provide a catalyst for Kristallnacht ? », sur guardian.co.uk,
  18. Corinne Chaponnière, Op.cit., p.178-184, et 282-284.
  19. Maria van Rysselberghe, Les Cahiers de la petite dame, 1937-1945, Paris, 1975, p. 122. Sur la confusion récurrente avec André Gide, voir Corinne Chaponnière, Les 4 Coups de la nuit de Cristal, L'affaire Grynszpan-vom Rath, Paris, 2015.
  20. Témoignage Achenbach le 18 avril 1955 Institut d'histoire contemporaine (IFZ) Munich ZS596 et aussi Otto Abetz et les Français par Barbara Lambauer Ed. Fayard 2001 (ISBN 2-213-61023-1).
  21. Histoire politique franco-allemande 1930-1950, par Otto Abetz, Éd. Stock, 1953.
  22. « À Maître de Moro-Giafferi
    Très honoré Maître de Moro-Giafferi

    Je vous prie de m'excuser de vous écrire en allemand, cela provient du fait que je ne sais pas écrire le français, je vous demande d'accepter la charge de ma défense lors de mon procès dans l'espoir que vous voudrez bien accéder à ma prière, j'ai l'honneur…HG »
    .
  23. Dr Genil-Perrin, Dr Ceillier, Dr Heuer experts près le Tribunal civil de la Seine.
  24. « Fresnes le 28/8/1939
    À Maître Fränkel
    Cher Maître,
    J'ai l'honneur de vous faire savoir que je viens d'adresser la lettre suivante au Ministre de la justice :

    « Monsieur, je sais que la France traverse les heures tragiques. Je me permets donc de vous prier de bien vouloir m'autoriser de m'engager comme volontaire dans l'armée française. Je voudrais racheter, par mon sang, l'acte que j'ai commis et de réparer ainsi l'ennui que j'ai causé au pays qui m'a accordé son hospitalité.
    Recevez, Monsieur, Ministre… »

    Je vous prie, cher Maître, de vouloir bien transmettre à la presse cette lettre au Ministre. Avec mes remerciements anticipés, je vous prie d'agréer,…HG »
    .
  25. Corinne Chaponnière, Op.cit., Épilogue, p. 304-306.
  26. « Herschel Gruenspan lebt! » article de Kurt. R. Grossmann dans Aufbau, New York, 10 mai 1957, cité dans R. Hillberg in La Destruction des Juifs d'Europe, t. III de l'édition française.
  27. Corinne Chaponnière, Op.cit., Préface d'Annette Wieviorka, p. 8.
  28. Kate Connolly, « Photo mystery of Jewish assassin used by Nazis to justify Kristallnacht », The Guardian, 18 décembre 2016, en ligne.

Voir aussi

Bibliographie

Archives
Articles
  • Hans-Jürgen Döscher, « Révélations sur la « nuit de Cristal » », L'Histoire, no 274, mars 2003, p. 18-19
Livres
  • Rita Thalmann et Emmanuel Feinermann, La Nuit de Cristal, Robert Laffont, 1972
  • Michel Ferracci-Porri, Beaux Ténèbres, Éditions Normant, 2008, (ISBN 978-2915685343) (livre sur Eugène Weidmann, défendu en 1939 par Vincent Moro-Giafferi)
  • Corinne Chaponnière, Les quatre coups de la Nuit de cristal, Paris, 7 novembre 1938, L'Affaire Grynszpan-vom Rath, Albin Michel, 2015
En anglais
  • Gerald Schwab, The Day the Holocaust began: The Odyssey of Herschel Grynszpan, New York, 1990 (« Le jour où l'Holocauste a commencé : L'Odyssée de Herschel Grynszpan »)
En allemand
  • Hans-Jürgen Döscher, Reichskristallnacht. Die Novemberpogrome 1938, Econ Tb., 2000 (ISBN 3612267531) La Nuit de Cristal Le pogrom de novembre 1938 »)
  • Andreas Friedrich Bareiss, Herschel Feibel Grynszpan, Éditions Haland & Wirth, 2005 (ISBN 3-898-06930-3)
  • Armin Fuhrer, Herschel, Das Attentat des Herschel Grynszpan am 7. November 1938 und der Begin des Holocaust («Herschel, l'attentat commis le 7 novembre 1938 par Herschel Grynszpan, et le début de l'Holocauste»), Berlin Story Verlag, 2013.
En néerlandais
Livre d'époque
  • Pierre Dumoulin, L'affaire Grynspan : Un attentat contre la France, Paris, Éditions Jean-Renard, 1942
    Un livre de propagande antisémite écrit en réalité par l'allemand Friedrich Grimm, un membre du NSDAP et de l'Office des Affaires étrangères (Allemagne).

Filmographie

  • Livrez-nous Grynszpan !, France, 2007, un film documentaire de 76' écrit par Joël Calmettes et Robert Badinter, réalisé par Joël Calmettes, diffusé par France 2 et Arte (notamment le 29 octobre 2008, dans le cadre des Mercredis de l'Histoire, rediffusé sur Arte le 4 novembre 2008 et le 9 novembre 2011), visualisable en ligne
  • L'Affaire Grynszpan, France 2007, un film documentaire de 55' écrit par Emmanuel Migeot-Joubert, réalisé par Cédric Codom, rediffusé sur Planète le 12 août 2008, voici une vidéo résumant ce documentaire : http://www.museumoffamilyhistory.com/sr-17-laffaire-grynszpan.htm

Liens externes

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