Henri de Bornier

Henri de Bornier, né à Lunel le et mort à Paris le , est un dramaturge, poète, écrivain et critique théâtral français.

Biographie

Origines et famille

Étienne Charles Henri, vicomte de Bornier est d'une famille originaire d'Aimargues[1] ; il vécut d'ailleurs près de cette ville, dans le mas familial de Bornier[2].

Fils d'Eugène-Simon, vicomte de Bornier, garde du Roi, et d'Amélie du Ranc de Vibrac, il épouse le Blanche Gouilly dont un fils Charles-Victor de Bornier, né le , et mort enfant et une fille Ernestine de Bornier, mariée en 1884, à Eugène-Fernand Magnan.

Il fut le dernier de son nom, la famille Magnan (non-noble) fut autorisée à changer son nom en Magnan de Bornier[3],[4].

Carrière littéraire

Après des études classiques aux séminaires de Saint-Pons, de Montpellier et de Versailles, il vient à Paris pour étudier le droit, mais ne passe aucun examen. À l'âge de 20 ans, il publie un volume de poésies, Premières feuilles, et entre deux ans plus tard comme surnuméraire à la Bibliothèque de l'Arsenal, dont il est successivement sous-bibliothécaire, bibliothécaire, conservateur, puis administrateur en 1889. Il est critique dramatique de la Nouvelle Revue entre 1879 et 1887. Il est élu membre de l'Académie française, contre Émile Zola, en 1893[5].

Une seule de ses œuvres eut un véritable succès et lui apporta du jour au lendemain la célébrité. Il s'agit de La Fille de Roland, qui resta pendant trois mois à l'affiche de la Comédie-Française avec Sarah Bernhardt dans le rôle principal. Ce drame, qualifié à l'époque de « cornélien », raconte les amours de Berthe, la fille du chevalier Roland, avec Gérald, le fils du traitre Ganelon. L'un des spectateurs fut Maupassant, qui écrivit à son propos : « C'est une pièce de sentiments nobles, écrite en style de M. Casimir Delavigne — même moins bon[6]. » Un seul vers en est resté, prononcé dans la pièce par Charlemagne : « Tout homme a deux pays, le sien et puis la France[7]. »

Dans son Discours de réception à l'Académie, Edmond Rostand, qui succéda au fauteuil de Henri de Bornier, le décrivit comme un « vieux petit gentilhomme de roman, original, vif et bon avec une figure rose toute mangée de barbe d'argent, des yeux d'eau claire, de minuscules mains toujours agitées et fréquemment escamotées par des manchettes vastes, et je ne sais quelle grâce de gaucherie un peu fantastique qui me le faisait encore apparaître comme le kobold de la Tragédie[8]. »

Il est inhumé au cimetière Saint-Gérard de Lunel.

Œuvres

À classer
Théâtre
Romans
  • Comment on devient beau (1861)
  • Comment on devient belle (1862)
  • Le Fils de la terre (1864)
  • La Lizardière, roman contemporain (3 volumes, 1883-1925)
  • Le Jeu des vertus, roman d'un auteur dramatique (1886)
  • Louise de Vauvert, le roman du phylloxera (1890)
Poésie

Distinctions

Références

  1. Prosper Falgairolle, « Notice sur la famille de Bornier », bornier.net.
  2. D'après Prosper Falgairolle, Essai sur les bibliophiles du Bas-Languedoc (département du Gard) et leurs ex-libris.
  3. E. de Séréville, F. de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française, 1975, page 204.
  4. Pierre Marie Dioudonnat, Encyclopédie de la fausse noblesse et de la noblesse d'apparence, Volumes 1 à 2, Sedopols, 1994, page 463.
  5. Éléments biographiques d'après C.-E. Curinier, Dictionnaire national des contemporains, vol. II, 1899-1919, p. 324.
  6. Guy de Maupassant, Lettre à sa mère, 8 mars 1875. Zola fera la même comparaison : « Les auteurs de juste milieu, ceux qui ont eu, comme Casimir Delavigne, l’ambition de concilier les extrêmes, ne sont jamais parvenus qu’à un talent bâtard et neutre n’ayant plus de sexe. C’est un peu le cas de M. de Bornier. » Le Naturalisme au théâtre (1881). Texte sur Wikisource.
  7. Henri de Bornier, La Fille de Roland, Acte II, scène 3 (1875).
  8. Edmond Rostand, Discours de réception à l'Académie française (4 juin 1903). Texte en ligne.
  9. « Cote LH/298/40 », base Léonore, ministère français de la Culture.

Annexes

Bibliographie

  • « Bornier (vicomte Henri de) », dans Dictionnaire biographique du Gard, Paris, Flammarion, coll. « Dictionnaires biographiques départementaux » (no 45), (notice BnF no FRBNF35031733), p. 88-89.

Liens externes

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