Guillaume Philibert Duhesme

Guillaume Philibert, comte Duhesme, né le à Mercurey (ex-Bourgneuf) en Saône-et-Loire et mort le à Genappe, en Belgique, est un général français de la Révolution et de l'Empire. Il est enterré à côté de l'église Saint-Martin de Ways dans le Mausolée Duhesme.

Guillaume Philibert Duhesme

Le général Guillaume Philibert Duhesme.

Naissance
Mercurey, Saône-et-Loire
Décès  48 ans)
Genappe, Belgique
Mort au combat
Origine France
Grade Général de division
Années de service 17911815
Conflits Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Distinctions Grand officier de la Légion d'honneur
Chevalier de Saint-Louis
Hommages Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 8e colonne
Rue Duhesme, dans le 18e arrondissement de Paris
Autres fonctions Pair de France

Biographie

Premières années

Fils d'un notaire royal de Bourgneuf Val d'Or (Mercurey), près de Châlon-sur-Saône, son père doit se plaindre à plusieurs reprises de son « diable de gamin ». Son ardeur se manifeste à l'âge de 19 ans lorsqu'il réalise son premier coup de force à l'occasion d'un mariage à Mercurey. Les verres cassés, la bagarre, les blessés amènent l'arrestation du jeune turbulent Duhesme[1].

Sous la Révolution et le Consulat

À la Révolution, sa pétulance l'amène à commander la Garde nationale de son canton. Le il devient capitaine par élection dans le second bataillon de Saône-et-Loire. Cette même année il équipe 200 hommes à ses frais, et Dumouriez lui confie le commandement de ce bataillon qui prend le nom de 4e bataillon de chasseurs francs du Nord également chasseurs du Hainaut. Il commande la place de Ruremonde pendant que l'armée traverse la Meuse ; assure les communications avec la Hollande en conservant le poste de Herstadt et, à la suite de la bataille de Nerwinde, brûle un pont, sur la Hoo, en présence d'une colonne ennemie. Le , au combat du bois de Villeneuve, les grenadiers français se découragent et abandonnent leurs rangs. Duhesme, blessé de deux coups de feu, met un genou en terre pour se soutenir, présente la pointe de son sabre aux fuyards, et parvient à rétablir l'ordre et à obtenir quelques avantages sur l'ennemi. Ce trait de courage lui vaut le grade de général de brigade le .

Lorsqu'il est guéri de ses blessures, il est placé à la tête de l'avant-garde et s'empare de la Capelle où il se maintient. À la journée de Grandjean (), il ramène au combat les troupes qui se replient en désordre et, malgré la blessure qu'il reçoit en marchant à leur tête, il continue de commander la colonne qui protège la retraite. Le 6 prairial, les troupes se portent sur Charleroi et Duhesme, à la tête de sa brigade, débouche d'un bois dans une plaine battue par la mitraille et défendue par une forte ligne de cavalerie, lorsque, apercevant quelque hésitation dans les rangs de ses grenadiers, il descend de cheval, saisit le fusil d'un soldat, se met en ligne avec un des pelotons les plus opposés, et chargeant à la baïonnette, force l'ennemi à battre en retraite. À l'attaque du pont de Marchiennes, dont l'abord est défendu par de l'artillerie, il emploie des espèces de matelas roulants qui permettent aux canonniers de faire avancer leurs pièces et, malgré le feu de l'ennemi, il détruit leurs retranchements. Il effectue alors le passage de vive force. La veille de la bataille de Fleurus, il commande une manœuvre qu'exécute le colonel Bernadotte et qui provoque la défaite de l'aile droite des Autrichiens. Placé au centre de l'armée il contribue plus directement à cette victoire.

Il commande le corps chargé de l'investissement de Maestricht en l'absence de Kléber, repousse l'ennemi dans cinq sorties et est nommé général de division, le . Il fait la guerre de la Vendée sous les ordres de Hoche, passe à l'armée du Rhin sous les ordres de Pichegru, se distingue partout, principalement à la défense de Kehl, à Biberach, à Schussenried. Dans la campagne de l'an V, à l'armée de Rhin-et-Moselle, sous les ordres de Moreau, il a la main droite percée d'une balle à l'affaire de Diersheim, au moment où, précédant ses soldais, il bat la charge sur un tambour avec le pommeau de son épée. En 1798, il est chargé d'aller offrir au gouvernement les drapeaux conquis par les armes françaises. Il commande l'aile gauche de Championnet lorsqu'il s'empare de Cerrita del Tronto, près de Pescara ; il contribue puissamment à la prise de Naples et est chargé par Championnet du commandement militaire de la Pouille et des Calabres : il y bat un parti de 12 000 hommes et se rend maître des villes insurgées. Duhesme partage ensuite la disgrâce de Championnet ; mais bientôt après il reçoit le commandement des Alpes, puis, au printemps de 1800, il passe à l'armée de réserve organisée à Dijon. Le , il commande l'aile gauche de l'armée d'Augereau et contribue aux succès de Burg-Éberach, de Bamberg, etc. ; il passe ensuite au commandement de la 19e division.

Général de l'Empire

En 1806, Duhesme fait partie de l'armée chargée de la conquête du royaume de Naples. Il fait paraître à cette époque un Précis historique de l'infanterie légère, etc. ouvrage très estimé, réimprimé en 1814. Il quitte en 1808 l'armée de Masséna pour aller prendre un commandement en Espagne, et y rend de grands services jusqu'en  ; il quitte le commandement de la Catalogne[2] et rentre en France où il tombe dans la disgrâce de l'Empereur par suite de dénonciations relatives à son administration en Espagne. Nommé gouverneur de Barcelone, il s’y trouve un moment bloqué et est dégagé par Gouvion-Saint-Cyr, mais entre bientôt en conflit aigu avec Augereau, qui vient de remplacer Saint-Cyr dans le commandement en chef. Dans des rapports d’une extrême âpreté, Augereau l’accuse des pires méfaits : arrestation du consul de France, abus de pouvoir, pillage d’argenterie, ivresse, malversations, conclusion de faux marchés, confiscation à son profit de biens d’émigrés, trafics de fournitures de l’armée, etc. Jamais réquisitoire contre un chef de corps n’avait été aussi violent. Augereau somme Duhesme de quitter son commandement et de se retirer à Montpellier. Le général vient à Paris se justifier, mais il reçoit l’ordre de quitter la capitale sans délai. Il obéit et se rend à Rouen. Les enquêtes qui durent longtemps, ayant démontré l’inanité des accusations, Duhesme reçoit le commandement supérieur de Kehl, après la campagne de Saxe[3].

Inscription[4] sur la sépulture du Général Duhesme, Mausolée Duhesme sur le flanc de l'église St Martin de Ways, commune de Genappe.

En 1814, il commande une division dans le corps d'armée du duc de Bellune, maréchal Victor; et un décret de Napoléon Ier lui accorde le titre de comte. Il participe le 10 janvier aux combats de Saint-Dié contre les Bavarois du V Corps allié du général autrichien Deroy. Le 1er février, sa division est presque entièrement prise à la bataille de La Rothière. Cet échec est bientôt réparé et il se couvre de gloire à Montereau.

Le 1er juin, Louis XVIII le nomme inspecteur général d'infanterie, puis chevalier de Saint-Louis. À son retour de l'île d'Elbe, Napoléon le crée pair de France et lui donne le commandement de la Jeune Garde. Il combat héroïquement à la tête de cette troupe d'élite le lors de la bataille de Waterloo. Gravement blessé à la tête aux combats de Plancenoit, il est fait prisonnier par les Prussiens et transporté à l'auberge du Roy d’Espagne à Genappe, où il expire. Son nom est gravé sur l'arc de triomphe de l'Étoile, 8e colonne, côté nord.

Sources

  • BRAIVE (Gaston), Duhesme. Né à Mercurey, blessé à mort à Waterloo, mort à Genappe, enterré à Ways. Biographie, Genappe, Cercle d'histoire et d'archéologie du pays de Genappe, 2001, 555 pages (Cahier, 12)
  • Mémoires du général Duhesme, 1793-1794, Genappe, Cercle d'histoire, 2001 (Cahiers, 10).
  • Les trois énigmes du Général Duhesme par Paul Jeannin-Naltet. Société d'Histoire et d'Archéologie de Chalon sur Saône. Tome n° 43; 1972
  • « Guillaume Philibert Duhesme », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]
  • Site Internet: "Napoléon, prisonnier" .
  • Claude Scarnière, Ways, Village-village, Ways, Colette Scarnière, , 2e éd., 403 p. (ISBN 978-2-39017-172-0)

Liens externes

Notes et références

  1. Claude Scarnière 2016, p. 97
  2. Collectif, L'Espagne en 1808 : Régénération ou révolution, Publications de l'Université de Provence, , 320 p. (lire en ligne), p. Luís Ferran Toledano González. Négociants et fanatiques. Les limites de la politique régénérationiste de Napoléon en Catalogne (1808-1814), p. 91-120.
  3. Dictionnaire de Biographie française – s.l.d. Roman d’Amat – Paris, Letouzy, 1968 – XII, p. 90.
  4. Au dos du monument on peut lire :Sa veuve et ses enfants ont mis sous la protection de ce saint lieu et des braves de tous les pays la dépouille mortelle du guerrier intrépide qui fut aussi le modèle des époux et des pères. Une autre petite plaque, à l'avant du monument, mentionne que le monument a été restauré en 1954 par les soins de la Société des Etudes Napoléoniennes.
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