Grégoire XIII
Grégoire XIII est le 226e pape de l'Église catholique, élu le et décédé à Rome le . Né à Bologne le , Ugo Boncompagni est d'abord un juriste ecclésiastique ayant mené sa carrière dans la Curie romaine. Évêque en 1558, il devient proche collaborateur du pape Pie V, qui apprécie son esprit méthodique, à la fois prudent et précis, et qui le crée cardinal. Élu pape, le cardinal Ugo Boncompagni succède à Pie V et opte pour le nom pontifical de Grégoire XIII (en latin Gregorius XIII)[1].
Pour les articles homonymes, voir Boncompagni.
Grégoire XIII | ||||||||
Tableau peint par Lavinia Fontana. Non daté. Collection particulière. | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Nom de naissance | Ugo Boncompagni | |||||||
Naissance | Bologne, États pontificaux |
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Décès | Rome, États pontificaux |
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Pape de l’Église catholique | ||||||||
Élection au pontificat | (70 ans) | |||||||
Intronisation | ||||||||
Fin du pontificat | (12 ans, 10 mois et 28 jours) |
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.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
Biographie
Après des études de droit canonique et civil à l'université de Bologne, il entre à la Curie romaine en 1539. Paul III lui donne les postes d'abréviateur de la Chancellerie apostolique et de référendaire du Tribunal suprême de la Signature apostolique. En 1545, il participe comme juriste au concile de Trente.
En 1558, il est nommé évêque, et doit être ordonné prêtre auparavant. En 1566, il est nommé secrétaire des brefs pontificaux. Enfin, en 1572, il est élu pape à la mort de Pie V. Le conclave qui l'élit au trône pontifical est exceptionnellement bref : il ne dura qu'une journée.
Œuvre comme pape
Grégoire XIII est surtout connu dans l'histoire comme le réformateur du calendrier par la bulle Inter gravissimas, en 1582, rattrapant les dix jours de retard pris par rapport au Soleil[2] et modifiant, pour l'avenir, les modalités des années bissextiles.
Il se distingue aussi par ses nombreuses fondations de séminaires, estimant que la formation d'un clergé de qualité est la meilleure arme contre l'expansion du protestantisme. Il fonde ainsi le Collège allemand, le Collège grec, le Collège maronite ou encore le Collège des Néophytes (réservé aux Juifs et musulmans nouvellement convertis). Il envoya une mission jésuite dans l'Empire ottoman en 1583 qui fondèrent le lycée Saint-Benoît, institution phare de l'enseignement catholique au Levant. Il donne un bâtiment au Collège romain (Collegium romanum), tenu par les jésuites qui en témoignage de gratitude le renommèrent « Université grégorienne ». Par la lettre apostolique Quanto fructusius il confirme à nouveau la Compagnie de Jésus et ses Constitutions comme ordre religieux.
Par la bulle In supereminenti du , il créa dans le duché de Bar aux frontières de l'Allemagne protestante, l'université de Pont-à-Mousson également entre les mains des Jésuites.
L'année de son élection, il fait graver une médaille après le massacre de la Saint-Barthélemy survenue dans la nuit du 23 au [3].
Il autorise les inquisiteurs à procéder librement contre certains cas d'hérésie, condamne plusieurs pratiques des Juifs et interdit de nouveau le Talmud par le motu proprio Antiqua Judæorum improbitas de l'année 1581. Il confirme par la bulle Alias piæ memoriæ de la même année l'interdiction aux médecins juifs et « infidèles » de guérir les chrétiens (qui a été ordonnée par Paul IV dans la bulle Cum nimis absurdum) mais recommande l'application de cette règle dans toutes les terres chrétiennes.
Dans l'affaire Simon de Trente où un enfant dont le meurtre en 1475 avait été imputé à des Juifs en tant que « crime rituel », il reconnaît Simon comme un martyr et visite son sanctuaire.
Au palais du Vatican, il ordonne plusieurs travaux. Il commande aux peintres Lorenzo Sabatini et Federico Zuccari d'achever la décoration de la chapelle Pauline, entamé par Michel-Ange trente ans auparavant. En 1580-1583, il fait réaliser la galerie des cartes géographiques[4], ornée de quarante cartes topographiques des régions italiennes et des territoires de l'Église d'après des cartons d'Ignazio Danti. Il fait aussi peindre, par Giovanni Antonio da Varese, la mappemonde de la Terza Loggia.
Dans la fiction
Personnage haut en couleur du roman de Robert Merle, L'Idole, Grégoire XIII n'y est pas décrit comme un grand pape, mais bien comme un homme presque… sans foi ni loi. Dans sa fiction, le romancier l'imagine comme étant à l'origine de l'enfermement de Vittoria Accoramboni, personnage central de son roman, et ce pour de très discutables raisons (voir aussi Paolo Orsini et Vittoria Accoramboni, dans les Chroniques italiennes de Stendhal, également fictionnelles).
Dans La Dame de Monsoreau, Dumas le cite à plusieurs reprises. Il est celui qui soutient les Ligueurs, dont La Hurière (personnage de La Reine Margot), le comte de Monsoreau, etc. : « Notre Union est sainte, notre Ligue est loyale, consacrée, bénie, encouragée par notre saint père le pape Grégoire XIII », éd. Claude Schopp, Paris, Robert Laffont, 1992, p. 728.
Notes et références
Notes
Références
- http://webdept.fiu.edu/~mirandas/bios1565.htm#Boncompagni.
- Hélène Frouard, « Les dix jours qui n'existèrent pas », sur lefigaro.fr, Le Figaro, Paris, (consulté le ).
- Archives nationales, Coligny, protestants et catholiques en France au XVIe siècle, Paris, 1972, p. 9.
- La galerie mesure 120 m de long sur 6 m de large.
Voir aussi
Bibliographie
- Pierre de Cenival, « La politique du Saint-Siège et l'élection de Pologne (1572-1573) », dans Mélanges d'archéologie et d'histoire, 1916, 36, p. 109-204. Article consultable sur Persée : Portail de revues scientifiques en sciences humaines et sociales.
- Ivan Cloulas, « Grégoire XIII et l'aliénation des biens du clergé de France en 1574-1575 », dans Mélanges d'archéologie et d'histoire, 1959, 71, no 1, p. 381-404. Article consultable sur Persée : Portail de revues scientifiques en sciences humaines et sociales.
Articles connexes
Liens externes
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