Gisèle de Bourgogne (comtesse de Savoie)
Gisèle de Bourgogne, parfois sous la forme Gisèle de Bourgogne-Comté, née vers 1075 et morte après 1133, est une princesse du Moyen Âge issue de la maison d'Ivrée, qui devient comtesse à la suite de son mariage avec Humbert II, comte en Maurienne. À l'occasion d'un second mariage avec Rénier Ier, elle porte le titre de marquise de Montferrat.
Ne doit pas être confondu avec Gisèle de Bourgogne.
Biographie
Origine
Gisèle, parfois sous les formes Guille[1], Guisle[1], Gille[2] ou encore Wille[3], est la fille de Guillaume Ier le Grand dit « Tête-Hardie », comte de Bourgogne[4],[5],[6] et de Étiennette de Bourgogne, dont l'origine est inconnue[7]. Elle nait vers 1075.
Elle est ainsi la sœur de Guy, futur pape Calixte II, élu en 1119[6].
Premier mariage
Vers 1090, elle épouse Humbert II, sixième comte en Maurienne, également seigneur du Bugey, d'Aoste et du Chablais et marquis de Suse[4],[5],[6].
Ils ont six enfants[4],[5]. L'aîné, Amédée (1095 † 1149) succèdera à son père sous le nom d'Amédée III. Les autres fils semblent poursuivent essentiellement une carrière ecclésiastique : Guillaume († 1130) est chanoine à Liège, Humbert († 1131), dont la vie est inconnue à ce jour, Guy devient abbé à Namur et, enfin, Reynald est prévôt de Saint-Maurice d'Agaune († après 1150)[4].
Ils ont également deux filles. L'aînée, Adélaïde (v.1100 † 1154), est mariée au roi de France Louis VI le Gros, en , selon le médiéviste Andrew W. Lewis[8], et sa cadette, Agnès (v.1105 † ap.1180), est mariée à Archambaud VII de Bourbon († 1171), sire de Bourbon[4].
Lorsque le comte Humbert meurt en , un conseil comtal est organisé autour de la comtesse, avec l'évêque de Maurienne, Conon Ier, le comte de Genève, Aymon Ier et le grand seigneur Guy de Miribel[9]. Gisèle de Bourgogne devient toutefois la nouvelle régente du comté[9],[10]. Son fils, Amédée, est placé sous l'autorité du comte Aymon Ier de Genève, nommé tutor[9],[10].
Second mariage
Vers 1103[4] ou 1105, elle épouse en secondes noces Rénier Ier, marquis de Montferrat[4],[6]. Ils ont[6] :
- Guillaume V (v. 1115 † 1191), marquis de Montferrat
- Jeanne, mariée en 1127 à Guillaume Cliton, comte de Flandre, et veuve l'année suivante
- Mathilde, mariée à Albert Zueta, marquis de Parodi
- Adélaïde, qui devient nonne
- peut-être une fille du nom d'Isabelle, mariée à Guy, comte de Biandrate (it) (mais il est aussi possible qu'elle soit fille d'un second mariage de Jeanne)
Voir aussi
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Bibliographie
- Bernard Demotz, Le comté de Savoie du XIe au XVe siècle : Pouvoir, château et État au Moyen Âge, Genève, Slatkine, , 496 p. (ISBN 2-05-101676-3). .
- Réjane Brondy, Bernard Demotz, Jean-Pierre Leguay, Histoire de Savoie : La Savoie de l'an mil à la Réforme, XIe au début du XVIe siècle, Ouest France Université, , 626 p. (ISBN 2-85882-536-X). .
- Charles William Previté-Orton, The Early History of the House of Savoy : 1000-1233, Cambridge, Cambridge University Press (réimpr. 2013) (1re éd. 1912), 512 p. (lire en ligne), p. 261-278, Chapter III The attempt to recover the mark of Turin - Section I. Humbert II.
Articles connexes
Liens externes
- Dossiers sur le site des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - Sabaudia.org : André Palluel-Guillard, « La Maison de Savoie » (consulté le ). , dont la fiche « Humbert II, le Renforcé (ou le Gros) » page 9 ;
Références
- Samuel Guichenon, Histoire généalogique de la Royale Maison de Savoie ou Histoire généalogique de la Royale Maison de Savoie justifiée par titres, fondations de monastères, manuscrits, anciens monumens, histoires, et autres preuves authentiques, chez Jean-Michel Briolo, 1660, pp. 217 (lire en ligne).
- Jean Frézet, Histoire de la Maison de Savoie, Alliana et Paravia, volume 1, 1826, 463 pages, p. 112 (lire en ligne).
- François Bonivard, Les chroniques de Genève, vol. 1, Genève, D. Dunant, , 541 p. (lire en ligne), p. 198.
- Palluel-Guillard, p. 9.
- Claude Genoux, Histoire de Savoie depuis la domination romaine jusqu'à nos jours, F. Saillet, , 482 p. (lire en ligne), p. 85-86.
- (en) Alexander Daniel Beihammer, Maria G. Parani et Christopher David Schabel, Diplomatics in the Eastern Mediterranean 1000-1500 : Aspects of Cross-cultural Communication, Leiden/Boston, BRILL, , 467 p. (ISBN 978-90-04-16547-2, lire en ligne), p. 182-183.
- Christian Settipani, La noblesse du Midi carolingien : études sur quelques grandes familles d'Acquitaine et du Languedoc du IXe au XIe siècle, Toulousain, Périgord, Limousin, Poitou, Auvergne, vol. 5, Occasional Publications UPR, coll. « Occasional publications of the Oxford Unit for prosopographical research. Prosopographica et genealogica », , 388 p. (ISBN 978-1-900934-04-6, lire en ligne), p. 147 et suivantes.
- Andrew W. Lewis, « La date du mariage de Louis VI et d'Adelaïde de Maurienne », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 148, no 1, , p. 5-16 (lire en ligne).
- Previté-Orton 1912, p. 278 (lire en ligne).
- Laurent Ripart, « Non est consuetum in comitatu Sabaudie quod filia succedit patri in comitatu et possessione comitatus Genèse de la coutume savoyarde de l’exclusion des filles », Cahiers lausannois d'histoire médiévale, , p. 295-331 (lire en ligne, consulté en ).
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