Guillaume V de Montferrat

Guillaume V de Montferrat de la famille des Alérame (Aleramici) (en occ. et en piem. Guilhem, en it. Guglielmo) (v. 11151191), également connu sous le nom de Guillaume l'ancien pour le distinguer de son fils aîné, Guillaume Longue Épée, est marquis de Montferrat de 1136 à sa mort en 1191. Guillaume est le fils unique du marquis Rénier Ier et de sa femme Gisèle, fille de Guillaume Ier, comte de Bourgogne et veuve du comte Humbert II de Savoie. Il est probable qu'il soit l'un des plus jeunes enfants de ses parents, car il combattait encore en 1187.

Pour les articles homonymes, voir Guillaume de Montferrat et Guillaume V.

Il est décrit par Acerbo Morena (en) comme étant trapu et de taille moyenne, un visage de lièvre et les cheveux presque blancs. Il est éloquent, intelligent, d'une humeur souvent joyeuse sans être extravagant. Sa parenté est impressionnante : neveu du pape Calixte II, frère de Gisèle de Bourgogne, demi-frère d'Amédée III de Savoie, beau-frère de Louis VI de France (par sa demi-sœur Adèle de Savoie) et cousin d'Alphonse VII de Castille, fils de Raymond de Bourgogne, frère de Calixte II et de Gisèle de Bourgogne..

Biographie

Alliances avec les empires d'Orient et d'Occident

Guillaume prend part à la seconde croisade, aux côtés de son demi-frère Amédée III[1], comte de Maurienne (qui est mort pendant l'expédition), son neveu Louis VII le jeune, roi de France, de son beau-frère le comte Guy de Braindrate (Guido III de Biandrate) et des parents germaniques et autrichiens de son épouse. En 1164, Frédéric Barberousse lui attribue le fief du marquisat de Grane. En tant que partisan de l'empereur (connu plus tard comme les Gibelins), lui et ses fils combattent avec l'empereur Frédéric Ier Barberousse dans la longue lutte contre la Ligue lombarde. Après la capitulation de l'empereur avec le traité de Venise en 1177, Guillaume doit régler seul le problème des villes rebelles. Manuel Ier Comnène demande en même temps le règlement du solde pour ses troupes engagées en Italie.

Guillaume rompt avec Barberousse et s'allie avec Manuel. L'aîné de ses fils survivant, Conrad est capturé par l'archevêque Christian de Mayence, le chancelier de l'empereur, mais ce dernier est lui-même capturé par Guillaume de Montferrat à la bataille de Camerino. En 1179 Manuel propose un mariage entre sa fille Marie Porphyrogénête et l'un des fils de Guillaume. Comme Conrad et Boniface étaient déjà mariés, c'est le fils cadet, Rénier qui épouse la princesse, de dix ans plus âgée que lui. Rénier et Marie sont tués lors de l'usurpation d'Andronic Ier Comnène[2], et la famille se rapproche de nouveau de Frédéric Barberousse.

Croisade en Orient

En 1183, avec le couronnement de son petit-fils mineur Baudouin V de Jérusalem, Guillaume, ayant au moins la soixantaine, confie le gouvernement de Montferrat à ses fils Conrad et Boniface et part en Terre sainte. Il reçoit le château de Saint-Elie (aujourd'hui El Taiyiba). Il combat à la bataille de Hattin le , quand il est capturé par les soldats de Saladin. À la même époque, Conrad, son second fils arrive à Tyr, met la ville en état de défense et met Saladin en échec. Ce dernier tente de le faire fléchir en lui montrant son père prisonnier et en lui promettant la vie sauve et la liberté en échange de la ville, mais le père et le fils refusent l'échange.

Saladin finit par le libérer en 1188 à Tortose, et Guillaume finit ses jours à Tyr, auprès de son fils. Il est probablement mort au cours de l'été 1191.

Famille et connexions généalogique

Guillaume épouse Judith de Babenberg (en), fille de Léopold III d'Autriche et d'Agnès de Franconie, quelque temps avant le [3]. Elle avait probablement quinze ans à ce moment. Aucun de ses enfants qui a atteint l'âge adulte n'est né avant 1140 (mais il peut y en avoir eu morts en bas âge) et le plus jeune est né en 1162. Elle est morte après 1178. Ils ont eu cinq fils dont quatre ont joué des rôles de premier ordre dans les affaires du royaume de Jérusalem et de l'empire byzantin et trois filles :

Le troubadour Raimbaut de Vaqueiras, dans sa Vida parle d'une autre fille, Béatrice, mariée à Henry Ier del Carretto, marquis de Savone, et qui serait le Bel Cavalher (Beau chevalier) des chansons de Vaqueiras. Toutefois, les paroles des chansons de Vaqueiras (contrairement au tardif vida) décrivent Béatrice comme une fille Boniface, et donc comme petite-fille de Guillaume. Cette Béatrice pourrait également être l'épouse de Guigues V d'Albon, Liste des dauphins de Viennois[3].

Odone de Montferrat († 1251), qui devient évêque de Porto et cardinal en 1227, est parfois identifié comme un fils de Guillaume et confondu avec Frédéric, mais, chronologiquement, il est plus sûrement un fils de Guillaume VI de Montferrat, qu'il soit légitime ou non.

Les liens familiaux de Guillaume et Judith ont posé des problèmes pour trouver des épouses à leurs enfants ; ainsi un projet de mariage entre les fils aînés et des filles du roi Henri II d'Angleterre ont échoué, à cause d'une parenté entre Judith et Aliénor d'Aquitaine remontant qu'duc Guillaume V d'Aquitaine.

Famille de Guillaume V de Montferrat et parenté avec les rois de France et les empereurs germaniques


 
 
 
Humbert II
duc de Savoie
 
Gisèle
de Bourgogne
 
Rénier Ier
marquis de Montferrat
 
Léopold III
duc d'Autriche
 
Agnès
de Franconie
 
Frédéric Ier
duc de Souabe
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Louis VI
roi de France
 
Adélaïde
de Savoie
 
Guillaume V
marquis de Montferrat
 
 
 
Judith
de Babenberg
 
Conrad III
empereur
 
Frédéric II
duc de Souabe
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Louis VII
roi de France
 
Guillaume
comte de Jaffa
 
Conrad
roi de
Jérusalem
 
Boniface
roi de Thessalonique
 
Rénier
x Marie Comnène
 
Frédéric Barberousse
empereur
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Baudouin V
roi de Jérusalem
 
 
 
Démétrios
roi de Thessalonique
 
Guillaume VI
marquis de Montferrat
 
 

Notes et références

  1. Laurent Ripart, « La croisade du comte Amédée III de Maurienne († 1148) : un potlatch sans contrepartie ? », dans Benoît Grévin, Annliese Nef et Emmanuelle Tixier (dir.), Chrétiens, juifs et musulmans dans la Méditerranée médiévale. Mélanges en l’honneur d’Henri Bresc, Paris, (lire en ligne), p. 149-165
  2. voir Massacre des Latins de Constantinople.
  3. Foundation for Medieval Genealogy : Guillaume V de Montferrat.

Annexes

Sources

  • Walter Haberstumpf, Dinastie europee nel Mediterraneo orientale. I Monferrato e i Savoia nei secoli XII–XV, (lire en ligne).
  • Bernard Hamilton, The Leper King and His Heirs: Baldwin IV and the Crusader Kingdom of Jerusalem, .
  • Aldo A. Settia, « Guglielmo V di Monferrato, detto il Vecchio » Dizionario Biografico degli Italiani, vol. LX, Roma, (lire en ligne).
  • Leopoldo Usseglio, I Marchesi di Monferrato in Italia ed in Oriente durante i secoli XII e XIII, .

Liens externes

  • Portail du Moyen Âge
  • Portail des croisades
  • Portail de l’Italie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.