George Orwell
George Orwell [dʒɔː(ɹ)dʒ ˈɔːwel][alpha 1], nom de plume d’Eric Arthur Blair, né le à Motihari (Inde) pendant la période du Raj britannique et mort le à Londres, est un écrivain, essayiste et journaliste britannique.
Nom de naissance | Eric Arthur Blair |
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Naissance |
Motihari ( Raj britannique) |
Décès |
(à 46 ans) Londres ( Royaume-Uni) |
Activité principale | |
Distinctions |
Langue d’écriture | Anglais britannique |
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Genres | |
Adjectifs dérivés | Orwellien |
Œuvres principales
Son œuvre porte la marque de ses engagements, qui trouvent eux-mêmes pour une large part leur source dans l'expérience personnelle de l'auteur : contre l'impérialisme britannique, après son engagement de jeunesse comme représentant des forces de l'ordre colonial en Birmanie ; pour la justice sociale et le socialisme libertaire[1],[2], après avoir observé et partagé les conditions d'existence des classes laborieuses à Londres et à Paris ; contre les totalitarismes nazi et stalinien, après sa participation à la guerre d'Espagne. Il fut adhérent du Syndicat national des journalistes et du Parti travailliste indépendant.
Témoin de son époque, Orwell est dans les années 1930 et 1940 chroniqueur, critique littéraire et romancier. De cette production variée, les deux œuvres au succès le plus durable sont deux textes publiés après la Seconde Guerre mondiale : La Ferme des animaux et surtout 1984, roman dans lequel il crée le concept de Big Brother, depuis passé dans le langage courant de la critique des techniques modernes de surveillance et de contrôle des individus. L'adjectif « orwellien » est également fréquemment utilisé en référence à l'univers totalitaire imaginé par cet écrivain anglais.
Biographie
Une éducation anglaise
George Orwell naît le à Motihari, dans l'actuel État de Bihar, en Inde sous l'ancienne présidence du Bengale, dans une famille appartenant à la moyenne bourgeoisie anglaise[3]. Il est le fils de Richard Wellesley Blair, un fonctionnaire de l'administration des Indes chargé de la Régie de l'opium (le commerce de l'opium, essentiellement en direction de la Chine, est à l'époque un monopole d'État) et d'Ida Mabel Blair, née Limouzin (1875-1943). Née en Angleterre, Ida Mabel Limouzin avait vécu en Birmanie, où son père, Francis Limouzin, un Français natif de la région de Bordeaux, prospéra dans le négoce de bois. George Orwell a deux sœurs, Marjorie (l'aînée) et Avril (la cadette). Il retourne en Angleterre en 1904[4] en compagnie de sa mère et de sa sœur. Eric ne revoit son père qu'en 1907, lors d'une permission de trois mois accordée à ce dernier, qui ne rejoint définitivement sa famille qu'en 1911, après sa mise à la retraite.
À cette époque, le jeune Eric Blair est déjà pensionnaire de la preparatory school[5] St Cyprian (Eastbourne, East Sussex), qui lui inspire bien plus tard, dans les années 1946-1947, un récit, qu'il présente comme autobiographique, publié seulement après sa mort, Such, Such were the Joys (Tels, tels étaient nos plaisirs). Il y décrit quel « épouvantable cauchemar »[6] furent pour lui ces années d'internat[7]. Eric Blair est néanmoins un élève brillant et travailleur (il passe auprès de ses camarades pour un « intellectuel »[8]), que ses maîtres motivent en lui rappelant que c'est à une bourse qu'il doit son admission à St Cyprian.
Signe de son excellence scolaire, Blair obtient une bourse au collège d'Eton, la plus réputée des public schools, où il étudie de 1917 à 1921 avec notamment Aldous Huxley comme professeur de français[9],[10]. Orwell garde un assez bon souvenir de ces années, durant lesquelles il travaille peu, passant graduellement du statut d'élève brillant à celui d'élève médiocre, et faisant montre d'un tempérament volontiers rebelle (rébellion qui semble-t-il n'est aucunement liée à des revendications d'ordre politique ou idéologique). À cette époque, il a deux ambitions : devenir un écrivain célèbre (il écrit des nouvelles et des poèmes — banals[11] — dans une revue du college), et retourner en Orient, qu'il connaît surtout par l'intermédiaire des souvenirs de sa mère.
Au service de l'Empire
La (relative) prospérité de la famille Blair est étroitement liée à l'impérialisme britannique : outre son père, on peut citer Charles Blair, l'arrière-grand-père paternel du futur George Orwell (propriétaire d'esclaves en Jamaïque) ou encore son grand-père maternel (marchand de teck en Birmanie). Aussi, même s'il s'agit d'une peu glorieuse conclusion à une scolarité effectuée dans d'aussi prestigieux établissements, est-ce donc tout naturellement que le jeune Eric Blair endosse l'uniforme et retourne aux Indes en 1922 pour devenir sergent dans la police impériale en Birmanie.
La situation sur place est à ce moment, sinon toujours explosive, du moins souvent tendue[12] entre les Birmans et leurs colonisateurs : le nationalisme birman prend alors son essor, marqué par plusieurs mouvements de grève, en général violemment réprimés[13]. La mission des Britanniques est, selon le mot d'un ancien gouverneur adjoint de Birmanie, de « faire régner la loi et l'ordre dans des régions barbares »[14].
Orwell qualifie plus tard son temps de service comme ayant consisté en « cinq années d'ennui au son des clairons »[15]. Après avoir effectué ses neuf mois réglementaires à l'école d'entraînement de la police, il connaît six lieux d'affectation différents, en général peu reluisants (notamment Moulmein). Il laisse l'image d'un grand jeune homme taciturne et solitaire, occupant la majeure partie de son temps libre à la lecture. Parmi les anecdotes concernant cette période, il aurait un jour assisté à une exécution capitale, ce qui lui inspire l'essai Une pendaison, « son premier écrit qui témoigne d'un style distinctif et du talent d'Orwell »[16].
On ne connaît pas non plus avec certitude le détail de l'évolution intérieure qui le fait passer de l'ennui au dégoût de sa fonction comme rouage de l'administration coloniale. Mais il est permis de penser que ces propos de Flory, l'antihéros de Une histoire birmane, ne doivent pas être très éloignés de ce que pense le fonctionnaire de police Eric Blair vers 1927 : « le fonctionnaire maintient le Birman à terre pendant que l'homme d'affaires lui fait les poches »[17].
Quoi qu'il en soit, à la fin de l'année 1927, il jette l'éponge : arguant de raisons de santé (sur lesquelles nous ne savons rien), il rentre en Angleterre et donne sa démission. Il annonce alors à sa famille qu'il a décidé de se consacrer à l'écriture. Tout au long des vingt-deux ans qu'il lui reste à vivre, il reste un ennemi déclaré de l'impérialisme britannique.
Des débuts d'écrivain difficiles
Eric Blair semble n'avoir guère eu de dons particuliers pour l'écriture, si l'on en croit le témoignage de ceux qu'il fréquente à l'époque[18] : il travaille donc d'arrache-pied, écrit des poèmes, quelques nouvelles, et multiplie les ébauches de romans.
En parallèle, à l'automne 1927, il explore les bas-fonds londoniens, enquêtant sur les conditions de vie des plus démunis, les suit sur les routes et dans les sinistres asiles de nuit : il espère en tirer la matière d'un ouvrage sur les conditions de vie des pauvres. Il tente par là d'exorciser la culpabilité qui le ronge d'avoir « été l'exécutant d'un système d'exploitation et d'oppression »[19] en Birmanie.
Au printemps 1928, il décide d'aller s'installer à Paris (où vit l'une de ses tantes) pour écrire. Il y reste dix-huit mois, au cours desquels nous ne savons pas grand-chose de sa vie[20], si ce n'est qu'à l'automne 1929, à court d'argent et après avoir donné quelques leçons d'anglais, il fait la plonge durant quelques semaines dans un hôtel de luxe de la rue de Rivoli. Durant cette période, il publie épisodiquement des articles dans des journaux communistes (tel que Monde, revue fondée et dirigée par Henri Barbusse[21]). De la quasi-totalité de ses écrits de cette période, il ne reste rien. Il retourne en Angleterre en décembre 1929, juste à temps pour passer les fêtes de Noël avec sa famille. Fauché, n'ayant rien publié de prometteur, sa santé mise à mal par une pneumonie contractée l'hiver précédent, l'équipée parisienne apparaît comme un fiasco intégral.
Il reprend son exploration des bas-fonds de la société anglaise au printemps suivant, partageant la vie des vagabonds et des clochards, tantôt quelques jours, tantôt une semaine ou deux[22]. Mais il est contraint de mettre un terme à ses expéditions quelques mois plus tard : il n'a plus les moyens financiers de poursuivre ses vagabondages.
Il se décide à accepter un poste d'enseignant dans une école privée, dans une petite ville où il s'ennuie (Hayes, dans le Middlesex). Il en profite pour achever Dans la Dèche à Paris et à Londres, qui paraît au début de l'année 1933[23]. C'est à cette occasion qu'il prend le pseudonyme de George Orwell[24]. Même si les critiques sont bonnes, les ventes sont médiocres. Qui plus est, l'éditeur d'Orwell (Victor Gollancz) craint le procès en diffamation pour Une histoire birmane dont la rédaction est achevée à l'automne 1934 et qui, pour cette raison, est tout d'abord publié aux États-Unis puis, avec quelques changements de noms, en Angleterre en 1935. À cette période, Orwell s'enthousiasme pour l'Ulysse de James Joyce et contracte une nouvelle pneumonie, qui l'oblige à abandonner sa charge d'enseignant (ou plutôt, qui l'en libère).
À la rencontre du prolétariat
À la fin de l'automne 1934, Orwell termine dans la douleur la rédaction de son deuxième roman, Une fille de pasteur, dont il se montre peu satisfait : « C'était une bonne idée, explique-t-il à un de ses correspondants, mais je crains de l'avoir complètement gâchée »[25]. Là encore, la précision des références à des lieux et des personnages réels fait craindre à Victor Gollancz que l'ouvrage ne soit poursuivi en diffamation. Il se décide toutefois à le publier, assorti de corrections mineures, au début de l'année 1935[26].
Entretemps, Orwell s'est installé à Londres, où il trouve un emploi à la librairie « Booklover's Corner », dans le quartier d'Hampstead, « qui était, et demeure, un quartier d'intellectuels (réels ou prétendus) »[27]. Il rencontre Eileen O'Shaughnessy, qu'il épouse en juin 1936. Orwell a auparavant publié un autre roman, « le dernier de ses livres consciemment « littéraires » », selon Bernard Crick[28], Et vive l'Aspidistra ! Il se rend aussi dans le Nord de l'Angleterre où, pour honorer une commande que lui a passée l'éditeur Victor Gollancz, il étudie les conditions de vie des mineurs des régions industrielles. Il tire de ce reportage un livre, Le Quai de Wigan, qui sera publié alors qu'Orwell est en Espagne. Très polémique dans sa seconde partie, dans laquelle l'auteur analyse les raisons de l'échec de la gauche à gagner les classes laborieuses à la cause socialiste[29], il paraît avec une mise au point hostile de Victor Gollancz qui, initiateur du projet, se désolidarise de son aboutissement.
Cette rencontre avec le prolétariat des régions minières marque surtout la « conversion »[30] d'Orwell à la cause socialiste. Celle-ci survient brutalement, comme une évidence, face au spectacle de l'injustice sociale et de la misère du prolétariat anglais[31].
Orwell en Espagne
Courant 1936, alors que la guerre d'Espagne, qui met aux prises les républicains avec la tentative de coup d'État militaire menée par Francisco Franco, fait rage, Orwell est décidé à se rendre en Espagne afin d'écrire quelques articles pour les journaux, mais aussi de se battre. Orwell et son épouse quittent Londres le et s'arrêtent une journée à Paris, où Orwell rend visite à Henry Miller, qui tente en vain de le dissuader de se rendre en Espagne. Ils prennent ensuite le train pour Portbou, à la frontière espagnole. Plus tard, le , ils arrivent à Barcelone[32] et rejoignent, par l’intermédiaire du Parti travailliste indépendant (anglais : Independent Labour Party, ILP), qui leur a remis des lettres de recommandation[33], les milices du Parti ouvrier d'unification marxiste (espagnol : Partido Obrero de Unificación Marxista, POUM)[34].
À son arrivée à Barcelone, il est fasciné par l'atmosphère qu'il y trouve : lui qui l'année précédente se désolait de ne pouvoir rompre la barrière de classe qui sépare le bourgeois qu'il est de ces prolétaires qu'il était allé rencontrer[35], empêchant toute rencontre véritable entre les uns et les autres. Il découvre une société dans laquelle cette barrière, à ce qu'il lui semble, est en train de s'effondrer. Les milices du POUM, notamment, dans lesquelles il est nommé instructeur (grâce à l'expérience acquise dans ce domaine lors de ses années birmanes), lui apparaissent comme étant « une sorte de microcosme de société sans classes »[36].
Après avoir passé quelque temps sur le front d'Aragon, Orwell retourne à Barcelone, où il participe aux « troubles de mai » qui opposent les forces révolutionnaires au gouvernement catalan et au PSUC[37] et qui verront la victoire de ces derniers[38]. Il retourne au front, où il est blessé par balle à la gorge. Démobilisé, contraint de quitter clandestinement l'Espagne pour ne pas être arrêté (le POUM, dénoncé comme un « parti fasciste » par la propagande du PSUC, est déclaré illégal le ), Orwell et son épouse gagnent la France en , via Perpignan. Orwell y retrouve Fenner Brockway, le secrétaire général du Parti travailliste indépendant, avec qui il discute toute la nuit. Alors que Brockway se rend à Barcelone le lendemain, Orwell part se reposer trois jours à Banyuls-sur-Mer. Il y entame la rédaction pour un journal anglais d'un article intitulé « Les pieds dans le plat espagnol »[32].
À son retour à Londres début juillet, Orwell est atterré par la manière dont les intellectuels de gauche (en particulier ceux qui appartiennent au parti communiste ou en sont proches) rendent compte de ce qui se passe en Espagne, et notamment par les calomnies répandues sur le compte du POUM, systématiquement accusé d'être soit une organisation fasciste, soit une organisation manipulée par les fascistes : c'est dans l'optique de rétablir la vérité quant aux événements dont il a été témoin qu'il écrit un article dans le mensuel du Parti travailliste indépendant (traduit en septembre 1937 en français dans la revue La Révolution prolétarienne), puis qu'il entreprend de rédiger son Hommage à la Catalogne qu'il fait paraître, avec quelques difficultés, en avril 1938. À partir de ce moment, écrira-t-il en 1946, « tout ce [qu'il] a écrit de sérieux […] a été écrit, directement ou indirectement, et jusque dans la moindre ligne, contre le totalitarisme et pour le socialisme démocratique »[39]. Dans cette perspective, il se décide à adhérer à l'ILP au mois de , estimant que « le seul régime qui, à long terme, peut accorder la liberté de parole est un régime socialiste »[40].
Le patriotisme révolutionnaire
Alors que la menace d'un nouveau conflit européen se fait de plus en plus précise, Orwell défend une position antiguerre et critique l'insuffisance de l'antifascisme des fronts populaires : cette guerre ne servirait, selon lui, qu'à renforcer les impérialismes européens, qui ont beau jeu de se présenter, face à la menace fasciste, comme des démocraties, alors qu'ils exploitent sans vergogne « six cents millions d'êtres humains privés de tous droits »[41].
Quelques mois plus tard, pourtant, il change radicalement de position sur le sujet : alors que le parti communiste (qui appelait auparavant à la lutte contre les dictatures fascistes) se découvre pacifiste à la suite du Pacte germano-soviétique, Orwell découvre que, dans le fond, il a toujours été un patriote[42]. Il distingue cependant le patriotisme du nationalisme et l'oppose au conservatisme[43]. De ce fait, il s'éloigne « sur la pointe des pieds »[44] de l'ILP, qui persiste dans le pacifisme, et s'oppose à l'engagement dans le conflit.
Contrariant le désir qu'il avait de s'engager dans l'armée, sa faible santé le fait réformer. Malgré celle-ci, il s'engage en 1940 dans la Home Guard (milice de volontaires organisée par l'État et créée dans le but de résister à l'invasion nazie dans le cas où les Allemands parviendraient à débarquer en Grande-Bretagne). Par ailleurs, en 1941, il est engagé comme producteur à la BBC, diffusant émissions culturelles et commentaires de guerre à destination des Indes[45].
Parallèlement à ces activités, Orwell envoie entre 1941 et 1946 seize articles (« Les Lettres de Londres ») à la revue américaine d'inspiration trotskiste Partisan Review[46]. En effet, le patriotisme dont il fait preuve depuis le début de la guerre ne lui a pas pour autant fait abandonner ses aspirations révolutionnaires. Bien au contraire, il estime que la victoire de la Grande-Bretagne sur les dictatures fascistes passera nécessairement par la révolution sociale en Angleterre, révolution dont il voit les signes avant-coureurs dans le mécontentement croissant des classes populaires face aux privations dues à l'état de guerre (qui ne frappent pas les couches supérieures de la société) et aux revers militaires de l'armée anglaise, revers causés selon lui par l'incurie des dirigeants militaires et politiques. De ce point de vue, la Home Guard lui apparaît comme étant ce peuple en armes qui renversera, au besoin par la force, le pouvoir en place avant de défaire les armées hitlériennes (il développe ces points de vue dans son essai intitulé Le Lion et la Licorne, qui paraît en 1941 dans la collection « Searchlight », dont il est le cofondateur).
En 1941, il imagine un programme en six points dans un petit essai intitulé Le Lion et la licorne. « Un : nationaliser la terre, les mines, les chemins de fer, les banques et les principales industries. Deux : instaurer une échelle des revenus de un à dix. Trois : réformer l’éducation sur des bases démocratiques. Quatre : octroyer sur-le-champ le statut de dominion à l’Inde puis lui garantir la pleine et entière indépendance, si elle l’exige, la guerre contre les puissances de l’Axe achevée. Cinq : créer un Conseil général de l’Empire dans lequel les « peuples de couleur » seraient représentés. Six : s’allier avec la Chine, l’Éthiopie et toutes les nations frappées par le fascisme. La socialisation massive, telle qu’énoncée dans le premier point, était aux yeux d’Orwell la condition « indispensable » à tout changement conséquent : autrement dit, à l’instauration d’une démocratie socialiste et révolutionnaire. Fin 1943, il rappela dans Tribune que le socialisme n’a d’autre but que de « rendre meilleur » le monde, et rien de plus : voilà pourquoi il convient de "dissocier le socialisme de l’utopie"[47]. »
S'il défend la liberté religieuse, il se prononce aussi pour la séparation de l’Église et de l’État. Il se montre par ailleurs extrêmement critique à l'égard de l'impérialisme et du racisme : « L’Empire des Indes est un despotisme […] qui a le vol pour finalité. » En 1940, il rapporte avoir entendu là-bas des « théories raciales » aussi « imbéciles » que celles des nazis.
« Hitler n’est que le spectre de notre propre passé qui s’élève contre nous. Il représente le prolongement et la perpétuation de nos propres méthodes[47]. »
En novembre 1943, Orwell démissionne de son poste à la BBC[48]. Il devient alors directeur des pages littéraires de Tribune, l'hebdomadaire de l’aile gauche du parti travailliste, et entame la rédaction de La Ferme des animaux[49].
Il espère que le combat du peuple britannique contre l'Allemagne nazie débouche sur une révolution. D'après l'éditeur Thierry Discepolo, Orwell défendait la notion de common decency (« honnêteté commune ») :
« Emblématique des valeurs associées à la classe ouvrière — droiture morale, générosité, sens de l’entraide, haine des privilèges, soif d’égalité et attachement à l’idée d’une vérité objective —, l’ensemble des dispositions qui constitue la common decency est, pour Orwell, hérité du christianisme et de la Révolution française. Si cette « morale sociale et économique » perdure davantage dans le rapport des petites gens à la vie et aux autres, ce n’est pas qu’elle serait innée, mais qu’un type de vie en facilite la pérennité et la transmission. Ainsi, toutes les classes sociales en abritent plus ou moins les valeurs. Mais les rapports de domination qui structurent nos sociétés les offensent en permanence. C’est pourquoi il faut, selon Orwell, faire la révolution : pour abolir la division en classes qui interdit l’instauration d’un ordre social juste, dont la common decency deviendrait le socle moral commun[50]. »
Les dernières années
Orwell achève l'écriture de La Ferme des animaux en février 1944. L'ouvrage ne paraît qu'un an plus tard, en . Entre-temps, le livre est refusé par quatre éditeurs[51] : la mise en cause radicale de l’URSS semble prématurée, à un moment où la guerre contre l'Allemagne hitlérienne n'est pas terminée.
En 1945 toujours, Orwell, qui a démissionné de son poste au Tribune, devient envoyé spécial de The Observer en France et en Allemagne, où il est chargé de commenter la vie politique. Il est à Cologne, en mars, lorsqu'il apprend que sa femme, atteinte d'un cancer, vient de mourir. Il rentre à Londres et entame la rédaction de ce qui va devenir son œuvre la plus célèbre : 1984.
En parallèle, à partir d', il devient vice-président du « Freedom Defense Committee » (présidé par le poète anarchiste Herbert Read), qui s'est fixé pour tâche de « défendre les libertés fondamentales des individus et des organisations, et [de] venir en aide à ceux qui sont persécutés pour avoir exercé leurs droits à la liberté de s'exprimer, d'écrire et d'agir »[52]. Orwell soutient le comité jusqu'à sa dissolution en 1949.
En cette même année 1949, il publie 1984, qu'il a achevé à la fin de l'année précédente sur l'île de Jura (Écosse)[53]. Il s'y improvise aussi fermier, s'entourant d'une vache et de quelques oies, tout en faisant état de ses inquiétudes quant à l'avenir de la planète « après cinquante ans d’érosion du sol et de gaspillage des ressources énergétiques de la planète »[47]. Il épouse en secondes noces Sonia Brownell le , alors que, gravement malade de la tuberculose, il a été admis le mois précédent à l'University College Hospital de Londres, où il prend des notes en vue d'un futur roman. Il y meurt le .
Orwell est enterré dans le petit cimetière de l'église de Sutton Courtenay, près d'Abingdon dans l'Oxfordshire, bien que n'ayant aucun lien avec ce village. Il a pourtant laissé comme instructions :
« Après ma mort, je ne veux pas être brûlé. Je veux simplement être enterré dans le cimetière le plus proche du lieu de mon décès. »
Mais son décès ayant eu lieu au centre de Londres et aucun des cimetières londoniens n'ayant assez de place pour l'enterrer, sa veuve, Sonia Brownell, craignant que son corps ne soit incinéré, a demandé à tous ses amis de contacter le prêtre (anglican) de leur village d'origine pour voir si leur église disposerait dans son cimetière d'une place pour l'y enterrer. C'est ainsi qu'il a été, par pur hasard, inhumé à Sutton Courtenay.
Sur sa tombe ces simples mots :
- Eric Arthur Blair
- né le ,
- mort le
Sans aucune mention ni de ses œuvres, ni de son nom de plume « George Orwell ».
Après sa mort, sa veuve a fait publier une collection de ses articles, essais, correspondances ainsi que quelques nouvelles sous le titre de Collected Essays, Journalism, and Letters (1968).
Postérité
Dans les années 1950, la presse française fait peu référence à George Orwell. Son décès ne passe cependant pas complètement inaperçu : outre le journal Le Monde, qui publie un (très bref) article, le journal Combat fait paraître le 26 janvier 1950 un texte favorable, puis Le Libertaire publie deux articles en février qui saluent à la fois l'écrivain et le militant socialiste. Par la suite, des années 1980 aux années 2000, Orwell est l'objet d'une quarantaine d’essais et est abondement cité par la presse.
À l'approche de l'année 1984, Le Monde écrit autant sur Orwell en 1982-1983 qu'au cours des trente années précédentes. Le rythme baisse par la suite mais, à partir de 1995, il est de nouveau fréquemment cité, et plus que jamais dans les années 2010[50].
En janvier 2008, le Times le classe deuxième dans sa liste des « 50 plus grands écrivains britanniques depuis 1945 »[54].
Hommages
Polémique posthume
Le , un article publié dans le quotidien anglais The Guardian révèle que George Orwell a livré en 1949 une liste de noms de journalistes et d'intellectuels « cryptocommunistes », « compagnons de route » ou « sympathisants » de l'Union soviétique à une fonctionnaire de l'Information Research Department (une section du ministère des Affaires étrangères britannique liée aux services de renseignements), Celia Kirwan. La réalité de cette collaboration est prouvée par un document déclassifié la veille par le Public Record Office[55].
L'information est relayée en France principalement par les quotidiens Le Monde (12 et ) et Libération (). Le public français apprend ainsi que l'auteur de 1984 « dénonçait au Foreign Office les « cryptocommunistes » » (Le Monde, ). Dans son numéro d', le magazine L'Histoire va plus loin encore, expliquant qu'Orwell aurait « spontanément participé à la chasse aux sorcières » organisée contre les intellectuels communistes par le Foreign Office.
Ces articles français oublient de mentionner plusieurs informations essentielles. D'abord, Kirwan, belle-sœur de l'écrivain Arthur Koestler, était une amie intime d'Orwell, dont elle avait repoussé la demande en mariage en 1945, alors que l'écrivain était veuf depuis quelques mois. Ensuite, la remise des informations a eu lieu à l'occasion d'une visite de Kirwan à Orwell, peu avant la mort de ce dernier, qui était déjà dans un sanatorium. Kirwan lui confie alors qu'elle travaille pour un service gouvernemental chargé de recruter des écrivains et des intellectuels susceptibles de produire de la propagande antisoviétique. Orwell, après lui avoir donné les noms de quelques personnes de sa connaissance lui paraissant aptes à être recrutées, propose de lui indiquer, à titre privé, les noms d'autres personnes qu'il est inutile d'approcher, en raison de leurs convictions politiques (lesquelles sont souvent de notoriété publique).
La fameuse liste, déclassifiée en 2003 — mais déjà mentionnée dans la biographie de Bernard Crick parue en 1980 ; celui-ci en ayant tout simplement consulté la copie disponible dans les Archives Orwell[56] — confirme ce qui précède. Bernard Crick signale que « quelques-uns (des individus), recensés comme ayant simplement des opinions “proches”, semblent sélectionnés pour des raisons tirées par les cheveux et peu pertinentes. »
Simon Leys répond à cela que la liste établie pour Kirwan ne l'est pas uniquement en fonction de critères politiques, mais signale également des individus dont il est inapproprié de solliciter la collaboration en raison de leur « malhonnêteté » ou de leur « stupidité »[57].
Dans sa biographie politique d'Orwell, John Newsinger mentionne que l'auteur a manifesté à plusieurs reprises à la fin des années 1940, son hostilité à toute tentative d'instaurer un « maccarthysme anglais »[58]. Il indique aussi que, « lorsque l'IRD a été créé par le gouvernement travailliste, son but affiché est de mener des activités de propagande en faveur d'une troisième voie entre le communisme soviétique et le capitalisme américain. Il n'est absolument pas évident à l'époque qu'il s'agissait d'une arme des services secrets britanniques »[59].
Il faut aussi souligner que 1949 est l'une des années les plus terribles de la guerre froide. Staline est vieillissant, et sa paranoïa ne cesse de s'aggraver ; l'URSS a mis au point l'arme atomique et termine son processus de satellisation des pays d'Europe de l'Est ; la guerre de Corée est sur le point de débuter ; et l'Angleterre grouille d'espions du NKVD (notamment les fameux Cinq de Cambridge).
Orwell, lui, très loin des sympathies soviétiques d'une partie de l'intelligentsia occidentale, a pu voir pendant la guerre civile espagnole le stalinisme au pouvoir à Barcelone, lors de la répression du POUM (Parti ouvrier d'unification marxiste, proche du trotskisme) dont il était membre.
Le détail de cette affaire se retrouve dans le pamphlet Orwell devant ses calomniateurs, publié en 1997 par L'Encyclopédie des nuisances aux éditions Ivrea. De manière plus succincte, Simon Leys aborde la question dans la réédition de son essai Orwell ou l'horreur de la politique (2006) en concluant à la fin de l'annexe III[60] :
« Le fait que, un demi-siècle après sa mort, Orwell ait pu encore être la cible d'une aussi crapuleuse calomnie montre bien quelle formidable et vivante menace il continue à présenter pour tous les ennemis de la vérité. »
À la marge
Orwell à Eton
Aldous Huxley, le futur auteur du Meilleur des mondes, enseigna brièvement le français à Eton (en remplacement d'un professeur titulaire parti à la guerre), où parmi ses élèves figurait le futur auteur de 1984. Apparemment, Orwell appréciait Huxley, qui leur apprenait « des mots rares et étranges, de manière assez concertée », se souvient Steven Runciman (ami et condisciple d'Orwell à cette époque), qui ajoute qu'il était « un professeur d'une totale incompétence. Il n'arrivait pas à faire respecter la discipline et était tellement myope qu'il ne voyait pas ce qui se passait, si bien qu'il était constamment chahuté. » Cela énervait passablement Orwell, « qui trouvait que c'était cruel. »
Runciman conclut cependant que les cours dispensés par Aldous Huxley ne furent pas inutiles aux jeunes gens : « Le goût des mots, de leur usage précis et signifiant nous resta. En cela, nous avons une grande dette envers lui[61]. »
Huxley discutera la différence entre les perceptions d'un futur totalitaire illustrées dans Le Meilleur des mondes et 1984 dans l'essai Brave New World Revisited (1958).
Manifeste contre la langue de bois
Dans un manifeste intitulé Politics and the English Language[62] (1946), Orwell a critiqué la Presse britannique pour son style ampoulé (inflated style) et sa dilection pour les mots détournés de leur sens premier, tout cela concourant à brouiller le sens des idées. Selon Orwell, les gens de lettres devraient s'en tenir à une langue dépouillée (plain English), éviter les euphémismes, les allusions et les tournures interro-négatives[63]. Orwell y vise essentiellement le discours politique qui, selon les propres mots de l'auteur, « est conçu pour faire passer le mensonge comme véridique, l'assassinat respectable, et conférer à ce qui n'est que du vent une apparence de crédit. » Pour illustrer son propos, Orwell cite cinq auteurs fautifs ; puis il propose une ré-écriture d'un verset de l'Ecclésiaste en « cet anglais moderne de la pire espèce.» Il formule en conclusion de son article six règles[64] qui, quoiqu'elles n'empêchent pas absolument les discours fumeux, serviront de guide aux auteurs sincères :
- N'utilisez jamais de métaphore, d'analogie ou d'autre figure de style que l'on trouve trop souvent dans l'imprimé. Orwell cite en exemple : « arrondir les angles », « talon d'Achille », « chant du cygne » et « foyer » (d'agitation) ; ce sont selon lui des métaphores désuètes, employées trop souvent sans que l'auteur en connaisse la portée exacte ou le sens originel.
- N'utilisez jamais un mot long là où un mot plus court conviendrait aussi bien.
- S'il est possible de supprimer sans dommage un mot dans une phrase, supprimez-le.
- N'utilisez jamais la voix passive si vous pouvez employer une tournure active.
- Bannissez les expressions de langue étrangère, les mots scientifiques ou le jargon si vous trouvez un équivalent en anglais courant.
- Renoncez à n'importe laquelle de ces règles plutôt que d'écrire une phrase incompréhensible.
Orwell et l'espéranto
Selon une information publiée par un membre du centre d'espéranto de Londres en 1984, qui serait en partie vraie et en partie mythique, Orwell n'aurait pas apprécié l'espéranto et l'aurait utilisé comme modèle pour le novlangue de son roman 1984. Une affaire ayant eu lieu pendant la jeunesse d'Orwell pourrait avoir eu une certaine importance. En 1927, quand Orwell visita sa tante Nellie Limouzin, celle-ci logeait avec le fameux espérantiste Eugène Adam (connu sous le pseudonyme de Lanti, l'un des fondateurs de l'Association mondiale anationale – abréviation SAT en espéranto). Limouzin et Lanti utilisaient l'espéranto à la maison. L'espéranto comme source de la novlangue demeure douteux. Le but de la novlangue fut clairement défini par Orwell comme appauvrissement de la langue pour empêcher toute critique contre le système (selon l'idée que l'on ne peut concevoir quelque chose que si on peut l'exprimer). Cela diffère de l'espéranto, dont la possibilité d'associer racines et affixes multiplie, au contraire, le nombre de mots, et en conséquence nuance presque sans limite les manières de s'exprimer.
L'origine de la novlangue tient surtout à la connaissance par l'auteur du terrorisme politique, médiatique et linguistique des deux empires hitlérien et stalinien. Il en avait recueilli des témoignages directs par l'intermédiaire de ses amis de la gauche travailliste et du POUM en Espagne. Hitler par exemple préconisait une instruction de l'allemand pour les peuples slaves et juifs limitée uniquement à la compréhension des ordres donnés dans cette langue[65].
Œuvre
The Complete Works of George Orwell (vingt volumes), première édition des œuvres complètes d'Orwell sous la direction de Peter Davison, a été achevée de publication en Angleterre en 1998[66].
En 2020, en langue française, il entre dans la Bibliothèque de la Pléiade dans un tome qui regroupe certains de ses ouvrages sous le titre Œuvres[67].
Romans et récits
Les éditeurs français ne sont mentionnés que si les textes n'ont pas fait l'objet de plusieurs traductions différentes.
- La Vache enragée (Down and Out in London and Paris, Londres, Victor Gollancz, 1933), trad. R.N. Raimbault et Gwen Gilbert, préface de Panaït Istrati, Paris, NRF Gallimard, 1935 ; réédité sous le titre Dans la dèche à Paris et à Londres, trad. Michel Pétris, Paris, Champ libre, 1982 (ISBN 2-85184-132-7).
- Une histoire birmane (Burmese Days, New York, Harper Collins, 1935), Paris, Champ libre, 1984 (ISBN 2-85184-151-3).
- Une fille de pasteur (A Clergyman's Daughter, Londres, Victor Gollancz, 1935), Paris, Le Serpent à plumes, 2007.
- Et vive l'Aspidistra ! (Keep the Aspidistra Flying, Londres, Victor Gollancz, 1936), Paris, Champ libre, 1982 (ISBN 2-85184-134-3).
- Le Quai de Wigan (The Road to Wigan Pier, Londres, Victor Gollancz, 1937), Paris, Champ libre, 1982 (ISBN 2-85184-133-5).
- La Catalogne libre (1936-1937) (Homage to Catalonia, Londres, Secker and Warburg, 1938), traduction d'Yvonne Davet, Paris, Gallimard, 1955 ; rééd. de cette même traduction sous le titre Hommage à la Catalogne, Champ libre, 1982 (ISBN 2-85184-130-0).
- Un peu d'air frais (Coming Up for Air, Londres, Victor Gollancz, 1939), Paris, Champ libre, 1983 (ISBN 2-85184-141-6).
- La Ferme des animaux (Animal Farm, Londres, Secker and Warburg, 1945), Paris, Champ Libre, 1981 (ISBN 2-85184-120-3) ; traduit aussi sous les titres Les Animaux partout ! et La République des animaux.
- 1984 (Nineteen Eighty-Four, Londres, Secker and Warburg, 1949).
Autres écrits
- Chroniques du temps de la guerre (1941-1943) (The War Broadcasts / The War Commentaries, Londres, 1985 - posthume), Paris, éd. G. Lebovici, 1988 (ISBN 2-85184-182-3), rééd Les Belles Lettres, 2021.
- Essais, articles et lettres (Collected Essays, Journalism, and Letters, New York, Harcourt, Brace & World, 1968 - posthume), 4 vol., Paris, éd. Ivrea et éd. de l'Encyclopédie des Nuisances, 1995-2001. Édition originale établie par Sonia Orwell et Ian Angus.
- Dans le ventre de la baleine et autres essais (1931-1943), Paris, éd. Ivrea et Encyclopédie des nuisances, 2005 (ISBN 2-85184-284-6).Édition abrégée des Essais, articles et lettres.
- Tels, tels étaient nos plaisirs et autres essais (1944-1949), Paris, éd. Ivrea et Encyclopédie des nuisances, 2005 (ISBN 2-85184-285-4).Édition abrégée des Essais, articles et lettres.
- Correspondance avec son traducteur René-Noël Raimbault : correspondance inédite, 1934-1935, Paris, éd. Jean-Michel Place, 2006.
- À ma guise : Chroniques (1943-1947), Marseille, Agone, 2008 (ISBN 978-2-7489-0083-5).
- Écrits politiques (1928-1949) : Sur le socialisme, les intellectuels et la démocratie, Marseille, Agone, 2009 (ISBN 978-2-7489-0084-2).
- Une vie en lettres. Correspondance (1903-1950), Agone, 2014.
- L'empêchement de la littérature, éditions R&N, juillet 2020 (ISBN 979-1096562152)
Articles
- (en) George Orwell, « A Nice Cup of Tea », Evening Standard, .
Adaptations
Plusieurs des romans et nouvelles de George Orwell ont été adaptés pour le cinéma, la télévision et la musique après sa mort :
- Studio One (série télévisée 1948-1958) épisode : 1984, diffusé le .
- La Ferme des animaux (Animal Farm), film d'animation de Joy Batchelor et John Halas, 1954.
- 1984, téléfilm de Rudolph Cartier, 1954.
- 1984, film de Michael Anderson, 1956.
- 1984, téléfilm de Christopher Morahan, 1965.
- Un peu d'air frais (Coming Up for Air), téléfilm de Christopher Morahan, 1965.
- Diamond Dogs, album de David Bowie inspiré du roman 1984 (1974).
- Animals, album de Pink Floyd inspiré de La Ferme des animaux (1977).
- 1984, film de Michael Radford, 1984.
- Hommage à la Catalogne a inspiré le film Land and Freedom, réalisé par Ken Loach, 1995.
- Et vive l'Aspidistra ! (Keep the Aspidistra Flying), film de Robert Bierman (en), 1997.
- La Ferme des animaux (Animal Farm), téléfilm de John Stephenson, 1999.
Notes et références
Notes
- Prononciation en anglais britannique retranscrite selon la norme API.
Références
- Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, « Le Maitron » : George Orwell.
- Yann Lagarde, La novlangue de George Orwell, un instrument de domination, France Culture, 7 juin 2019, lire en ligne.
- « Orwell définit cette classe comme une haute bourgeoisie désargentée, pas vraiment fauchée, ni dans le besoin, mais incapable avec ses propres ressources de jouer le rôle qui lui incombe en vertu de son éducation et du statut dont elle continue à bénéficier ». Bernard Crick, George Orwell : une vie, p. 63.
- Et non, comme il est parfois écrit, en 1907. Crick, op. cit., p. 50.
-
« L'entrée dans n'importe quelle carrière, que ce soit l'Église, l'Armée, la fonction publique, ou une profession libérale est soumise à l'obligation d'avoir reçu une “bonne éducation” jusqu'à dix-huit ans, puisqu'à l'époque il n'est pas indispensable d'avoir fréquenté l'université. C'est “l'école” qui compte, et cela désigne le passage dans une institution secondaire privée (public school) entre treize, quatorze et dix-huit ans. Aux preparatory schools incombe la tâche de faire entrer les jeunes garçons dans le “bon collège”. »
— Crick, op. cit., p. 63
St Cyprien est l'une des meilleures prep schools de l'époque, et l'une des plus chères : les droits d'inscription s'élèvent à 180 livres par an (presque le double du salaire moyen annuel d'un employé). Orwell bénéficie d'une bourse, et sa famille n'a à sa charge qu'une partie de ces frais. - Lettre de George Orwell à Cyril Connolly, citée par Simon Leys 1984, p. 35.
- Bernard Crick exprime quelques doutes quant au fait que ces années d'internat aient été franchement traumatisantes pour Orwell. Cf. op. cit., chap. II et III. Such, Such were the Joys ne put paraître en Grande-Bretagne qu'en 1968 pour échapper aux attaques en justice pour diffamation, mais le texte fut publié dès 1952 dans la Partisan Review, aux États-Unis. Selon certains commentateurs, ce livre est une préfiguration de 1984.
- Crick, op. cit., p. 82.
- Site futura-sciences.com, biographie de George Orwell, consulté le 24 novembre 2020
- Site bullesdeculture.com, page critique de l'émission « George Orwell, Aldous Huxley, ‘1984’ ou ‘Le meilleur des mondes’ ? » (2019) de Philippe Calderon et Caroline Benarrosh, consulté le 24 novembre 2020.
- « Ces histoires ne sont pas pires, mais en aucun cas meilleures, que ce que l'on pourrait attendre de n'importe quel garçon instruit de presque seize ans : intelligentes, assez bien écrites, mais dépourvues de caractère et de style personnel ». Crick, op. cit., p. 124.
- Elle est même un peu plus que cela trois ans avant qu'Eric Blair ne mette les pieds sur le continent indien : en Birmanie, en avril 1919, des troupes d'élite népalaises, sous les ordres du général Dyers, « avaient tiré pendant dix minutes sur une foule pacifique, tuant près de quatre cents personnes, dont des femmes et des enfants, et en blessant mille deux cents autres. » Newsinger, La politique selon Orwell, p. 47-48.
- En 1924, « il y eut une grève de l'impôt, particulièrement suivie dans les régions qui longent l'Irrawaddy. La police fut sollicitée pour maintenir l'ordre et briser la grève […] Elle procéda à des arrestations, confisqua des biens, et, en diverses occasions, incendia totalement des villages. » Newsinger, op. cit., p. 48. Bernard Crick explique néanmoins que des réformes visant à assouplir le joug colonial ont été octroyées aux Birmans en 1923, à la suite notamment d'une grève des étudiants. Crick, op. cit., p. 160.
- Sir Herbert White en 1913, cité par Crick, op. cit., p. 159.
- Crick, op. cit., p. 159.
- Bernard Crick, op. cit., p. 165. Le texte, publié en 1931 dans la revue Adelphi, sous le nom d'Eric A. Blair, exprime toute l'horreur et le dégoût pour la peine de mort que lui a inspiré ce spectacle. Crick a cependant quelques doutes quant à la réalité de la présence du sergent Blair à une exécution capitale durant son séjour en Birmanie.
- Une histoire birmane, p. 52. Pour John Newsinger, qui cite ce passage, « il ressort clairement du livre [publié en 1934] que l'auteur approuve entièrement ce réquisitoire », op. cit., p. 19-20.
- « Il écrivait si mal. Il dut s'apprendre lui-même à écrire. Il ressemblait à un singe à qui l'on aurait donné un porte-plume. Un singe avec un porte-plume. Il devint un maître en anglais, mais ce fut à la force du poignet. À cette époque, il utilisait un certain nombre de mots grossiers, et nous devions corriger son orthographe. » Témoignage de Ruth Pitter, une amie de la famille Blair, à Bernard Crick, op. cit., p. 196.
- John Newsinger, La Politique selon Orwell, p. 41. Bernard Crick rapporte qu'Orwell commença à travailler à son ouvrage sur les vagabonds d'Angleterre dès février 1929, op. cit., p. 210.
- « En réalité, la période couverte par Dans la dèche à Paris et à Londres ne représente guère plus de dix semaines sur les dix-huit mois passés à Paris ». Crick, op. cit., p. 204.
- Rien à voir avec le quotidien d'Hubert Beuve-Méry, qui sera fondé en 1944.
- « Il avait différents « points de chute », à Londres, où il échangeait ses vêtements convenables contre des guenilles ». Bernard Crick, op. cit., p. 222.
- Il sera traduit en français sous le titre La Vache enragée et publié aux éditions Gallimard en mai 1935, avec une préface de Panaït Istrati. Cf. Orwell, Correspondance avec son traducteur René-Noël Raimbault, p. 49.
- Plusieurs raisons sont invoquées par Bernard Crick pour expliquer cette décision de prendre un pseudonyme : protéger sa famille au cas où ses écrits seraient jugés scandaleux (l'éditeur de Dans la dèche à Paris et à Londres craint pour ce livre, notamment pour sa description des asiles de nuit, le procès en diffamation ; et puis Orwell prépare déjà son Histoire birmane) ; pour qu'au cas où ce livre serait un échec, il puisse continuer à publier sous le nom de Blair ; enfin parce qu'il n'aurait pas aimé son nom ni surtout son prénom. Eric Blair propose à son éditeur de choisir entre plusieurs pseudonymes : P. S. Burton, Kenneth Miles, George Orwell, H. Lewis Allways, précisant qu'il a une préférence pour George Orwell. L'éditeur est du même avis que lui. L'Orwell est une petite rivière du Suffolk que connaissait Eric Blair. Cf. Crick, op. cit., p. 244 et 253.
- Lettre du 03/10/1934, citée par Bernard Crick, op. cit., p. 267.
- Plus tard, Orwell reniera totalement ce livre et laissera des instructions pour qu'il ne soit ni traduit, ni réédité. Crick, op. cit., p. 279-280, pour tout ce passage.
- Bernard Crick, op. cit., p. 271.
- Bernard Crick, op. cit., p. 301.
- La mise en cause des « fanatiques et excentriques » qui composent selon lui le gros des mouvements socialistes, et où il explique que le socialisme anglais a « attiré tout ce que l'Angleterre compte de buveurs de jus de fruit, de nudistes, de porteurs de sandales, d'obsédés sexuels, de quakers, de charlatans adeptes de la vie saine, de pacifistes et de féministes » sera notamment source de nombreuses polémiques. John Newsinger, La Politique selon Orwell, p. 75. Les propos d'Orwell, cités dans l'étude de Newsinger, sont issus du Quai de Wigan, p. 196.
- Le terme est utilisé par Simon Leys (Simon Leys 1984, p. 24).
- Cf. Simon Leys 1984, p. 24-30. Leys voit dans la description d'une vision depuis le train qui emmène Orwell vers les régions minières (et reproduit dans Le Quai de Wigan, éd. Champ Libre, p. 21-22) le compte-rendu de l'« illumination » qui convertit alors Orwell à la cause socialiste.
- Jean-Pierre Bonnel, Balades culturelles en Catalogne : de Perpignan à Tarragone avec trente personnages illustres, Sète, Nouvelles presses du Languedoc, , 247 p. (ISBN 978-2-35414-014-4, notice BnF no FRBNF41451753), p. 136-143.
- Qu'Orwell était d'abord allé demander au secrétaire général du Parti communiste anglais, qui les lui refusa, le jugeant « politiquement peu sûr ». Cf. Crick, op. cit., p. 342.
- « Le POUM (Partido Obrero de Unificacion Marxista) était l'un de ces partis communistes dissidents que l'on a vu apparaître en beaucoup de pays au cours de ces dernières années, par suite de l'opposition au stalinisme, c'est-à-dire au changement, réel ou apparent, de la politique communiste ». George Orwell, Hommage à la Catalogne, p. 249.
- Cette barrière, « il est tellement simple de faire comme si elle n'existait pas, mais il est impossible de la franchir », écrit-il dans Le Quai de Wigan, p. 176.
- Hommage à la Catalogne, p. 111. Sur les sentiments qu'inspire à Orwell la révolution espagnole à son arrivée en Catalogne, voir également Newsinger, La Politique selon Orwell, p. 83-89.
- « Le PSUC (Partit Socialista Unificat de Catalunya) était le parti socialiste de Catalogne ; il avait été formé au début de la guerre par la fusion de différents partis marxistes, dont le parti communiste catalan ; mais il était à présent [en 1937] totalement dirigé par les communistes et affilié à la Troisième Internationale » (Hommage à la Catalogne, p. 248).
- Le gouvernement républicain et les communistes du PSUC (sur ordre de Moscou) voulaient stopper le processus révolutionnaire enclenché à Barcelone : le 3 mai, la police investit le central téléphonique contrôlé par la CNT (anarcho-syndicaliste). Une grève générale spontanée s'ensuit. La direction du POUM presse celle de la CNT de prendre la tête du mouvement afin de remettre en route le processus révolutionnaire, ce qu'elle refuse, préférant malgré tout rester fidèle au gouvernement catalan. Isolé, le POUM estime ne pas avoir les capacités nécessaires pour organiser l'insurrection qui prend fin le 6 mai, après des combats qui ont fait plus de neuf cents morts et quatre mille blessés. Cf. Orwell, Hommage à la Catalogne, Appendice II, « Ce que furent les troubles de mai à Barcelone », p. 263-294 ; Newsinger, La Politique selon Orwell, p. 89-94.
- Cité par John Newsinger, La Politique selon Orwell, p. 101.
- « Why I joined the Independent Labour Party » (« Pourquoi j'ai adhéré à l'I.L.P »), New Leader, 24 juin 1938. Traduction française : Dans le ventre de la baleine, et autres essais, Ivrea, 2005, p. 50 (texte numérisé dans l'article George Orwell politique, revue Critique sociale, 2017). Il juge cette affiliation à un parti constitué inévitable, considérant qu'il ne lui est plus possible de faire l'économie de ce type d'engagement à l'heure des « matraques en caoutchouc » et des « camps de concentration ».
- « Not Counting Niggers », article publié en 1939 et dirigé contre l'ouvrage de Clarence Streit, Union Now, qui appelle à une alliance des puissances occidentales contre le nazisme. Orwell y écrit notamment : « M. Streit a froidement rangé les immenses empires français et britanniques — qui ne sont fondamentalement rien d'autre que des machines à exploiter de la main-d'œuvre à bon marché — sous la rubrique « démocraties » ». Cf. John Newsinger, op. cit., p. 28.
- Il s'en explique dans un article publié en 1940, « My Country Right or Left ». Cf. Newsinger, op. cit., p. 112.
- Voir « Orwell et le socialisme des gens ordinaires » sur le site Le Comptoir.
- Crick, op. cit., p. 414.
- Recueillies plus tard dans ses Chroniques du temps de la guerre (1941-1943) (cf. bibliographie).
- « Elle se caractérisa par sa forte hostilité à l'égard du stalinisme et elle devint le lieu d'expression d'une sorte de trotskisme littéraire : elle afficha une vive sympathie pour les idées de Trotski mais évita tout lien organisationnel ». J. Newsinger, La politique selon Orwell, p. 161.
- Elias Boisjean, « Orwell : faire front, puis la révolution », sur Ballast, .
- « Plusieurs hypothèses ont été avancées [pour justifier ce départ]. D'abord, il a pris conscience de la futilité de son travail : il produit des émissions pour des publics confidentiels sans avoir aucun retour. Ensuite, il y a l'épuisement total : ce travail l'a complètement usé ». Newsinger, op. cit., p. 178. Enfin, il a eu plusieurs fois affaire avec la censure, qui avait notamment refusé le script d'une émission mettant en cause Franco : « la tentative de donner à la guerre « une coloration antifasciste » était allée un peu trop loin ». Newsinger, op. cit., p. 34.
- « Peut-on être journaliste, militant, et un homme libre ? », par Jean-Jacques Rosat, 2008.
- Thierry Discepolo, « L’art de détourner George Orwell », sur Le Monde diplomatique, .
- Ainsi que le mentionne Orwell lui-même dans la préface de 1945, non publiée, de La Ferme de animaux, dans Essais, articles, et lettres, tome III, p. 509.
- Déclaration reproduite dans le livre de John Newsinger, op. cit., p. 299.
- Adrien Gombeaud, « L'autre ferme de George Orwell », Vanity Fair n°4, octobre 2013, page 64.
- « The 50 greatest British writers since 1945 », The Times, (consulté le ).
- (en) George Orwell and the British Foreign Office, voir la lettre d'Orwell à Celia Kirwan.
- Crick, op. cit., p. 629, note 49.
- Crick, op. cit., p. 629 ; Simon Leys 1984, p. 116.
- Ainsi, « en mars 1948, Orwell écrit à George Woodcock pour que le Freedom Defense Committee prenne position contre la tentative du gouvernement travailliste de purger la fonction publique de ses éléments communistes. » John Newsinger, La politique selon Orwell, p. 255.
- John Newsinger, La Politique selon Orwell, p. 254.
- Simon Leys, Orwell ou l'horreur de la politique, Champs Flammarion, 2006, p. 104.
- Cf. Bernard Crick, op. cit., p. 128-129, d'où sont extraites les citations des propos de Sir Steven Runciman.
- George Orwell, Essays, Alfred A. Knopf, (lire en ligne).
- Judith D. Fischer, « Why George Orwell's Ideas about Language still matters for Lawyers », Montana Law Review, vol. 1968, (lire en ligne).
- Cf. Simon Porter, « Orwell and Plain English », sur Legal Written English, .
- (eo) Ulrich Lins, La dangera lingvo, Rotterdam, UEA, , 375 p. (ISBN 9 789290171287), p. 115-126.
- (en) The Complete Works of George Orwell sur le site des éditions The Random House Group.
- Alexandre Devecchio, « George Orwell, COVID1984 », Le Figaro Magazine, 27 novembre 2020, p. 76-77.
Voir aussi
Bibliographie
Ne figurent ci-dessous que des ouvrages en français.
- George Woodcock, Orwell, à sa guise. La vie et l'œuvre d'un esprit libre, Lux Editeur, 2020, 424 p.
- Pierre Christin et Sébastien Verdier, George Orwell, Paris, Dargaud, 2019, 160 p. (ISBN 978-2-205-07252-5)
- Adrien Jaulmes, Sur les traces de George Orwell, Sainte-Marguerite-sur-Mer, Éditions des Équateurs, 2019, 160 p. (ISBN 9782849906354)
- Kévin Boucaud-Victoire, George Orwell, écrivain des gens ordinaires, Paris, éditions Première partie, 2018
- Jean-Pierre Martin, L'autre vie d'Orwell, Paris, Gallimard, coll. « L'un et l'autre », 2013
- James Conant, Orwell ou le pouvoir de la vérité, traduit de l’anglais et préfacé par Jean-Jacques Rosat, Marseille, Agone, coll. « Banc d'essais », 2012.
- Jean-Jacques Rosat, Chroniques orwelliennes, [lire en ligne].
- Collectif, « Orwell, entre littérature et politique », Marseille, Agone no 45, 2011.
- « George Orwell critique du machinisme », Les Amis de Ludd, Bulletin d'information anti-industriel, Vaour, Éditions la Lenteur, 2009.
- Bruce Bégout, De la décence ordinaire : court essai sur une idée fondamentale de la pensée politique de George Orwell, Paris, Allia, 2008, 124 p. (ISBN 978-2-84485-286-1).
- Simon Leys, Orwell ou L’horreur de la politique, Paris, Plon, (1re éd. 1984), 115 p. (ISBN 978-2-259-20246-6 et 2-259-20246-2, LCCN 2008366689).
- John Newsinger, La politique selon Orwell, trad. par Bernard Gensane, Marseille, Agone, 2006, XXVI-332 p. (ISBN 978-2-7489-0036-1). L'original anglais date de 1999.
- Louis Gill, George Orwell : de la guerre civile espagnole à « 1984 », Québec, Éd. Lux, 2005, 175 p. (ISBN 2-89596-022-4).
- Jean-Claude Michéa, Orwell éducateur, Castelnau-le-Lez, Éd. Climats, 2003, 167 p. (ISBN 2-84158-233-7).
- Isabelle Jarry, George Orwell : cent ans d'anticipation, Paris, Stock, 2003, 209 p. (ISBN 2-234-05570-9).
- François Brune, Sous le soleil de Big Brother : précis sur « 1984 » à l'usage des années 2000 : une relecture d'Orwell, Paris, L'Harmattan, 2000, 167 p. (ISBN 2-7384-9611-3).
- George Orwell devant ses calomniateurs : quelques observations, Paris, Éd. Ivrea & Éd. de l'Encyclopédie des Nuisances, 1997, 27 p. (ISBN 2-85184-260-9).
- Jean-Claude Michéa, Orwell, anarchiste tory, Castelnau-le-Lez, Éd. Climats, 1995, 139 p. (ISBN 2-84158-000-8). Rééd. augmentée : Orwell, anarchiste tory ; suivi de À propos de « 1984 », Castelnau-le-Lez, Éd. Climats, 2008, 176 p. (ISBN 978-2-08-121738-6).
- Frédéric Regard, “1984” de George Orwell, Paris, Gallimard, coll. « Foliothèque », 1994.
- « Autour d'Orwell », sous la dir. de Gilbert Bonifas, Revue Cycnos, tome 11, fascicule 2, Nice, Université de Nice, 1994, 163 p.
- Bernard Gensane, George Orwell : vie et écriture, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1994, 243 p. (ISBN 2-86480-675-4).
- « George Orwell », revue Les années 1930, no 10, Nantes, Université de Nantes, 1989, 79 p. (ISBN 2-86939-036-X).
- Jean-Pierre Devroey, L'âme de cristal : George Orwell au présent, Bruxelles, Éd. de l'université de Bruxelles, 1985, 244 p. (ISBN 2-8004-0862-6).
- Alain Besançon, La falsification du bien : Soloviev et Orwell, Paris, Julliard, 1985, 222 p. (ISBN 2-260-00405-9).
- « George Orwell », sous la dir. de Jean-Jacques Courtine et Catherine Rihoit, Revue L'Arc, no 94, Saint-Étienne-les-Orgues, Éd. Le Jas, 1984, 105 p.
- Gilbert Bonifas, George Orwell : l'engagement, Paris, Didier, 1984, 502 p. (ISBN 286460-055-2).
- Jean-Daniel Jurgensen, Orwell ou La route de « 1984 », Paris, Laffont, 1983, 208 p. (ISBN 2-221-01033-7).
- Bernard Crick, George Orwell : une vie, trad. par Jean Clem, Paris, Balland, 1982, 502 p. (ISBN 2-7158-0381-8). L'original anglais date de 1980.
- Bernard Crick, George Orwell : une vie, trad. par Stéphanie Carretero et Frédéric Joly, Castelnau-le-Lez, Éd. Climats, 2003, 656 p. (ISBN 2-84158-234-5). Rééd. révisée : Paris, Flammarion, 2008, 712 p. (ISBN 978-2-0812-2027-0). L'original anglais date de 1980.
- Raymond Williams, George Orwell, trad. par Michel Morvan, Paris, Seghers, 1972, 159 p. L'original anglais date de 1971.
Articles
- Jean-Jacques Gandini, « À propos de George Orwell : 1984 et le phénomène totalitaire », Gavroche, no 20, mars- [lire en ligne].
- Pierre Ansay, « George Orwell, une œuvre est une vie », Politique, revue de débats, no 67, novembre-.
- Bruce Bégout : « De la décence ordinaire », (nouvelle édition) 2017, éd. Allia.
- Édouard Waintrop, « Orwell 1937 », Libération, [lire en ligne].
Article connexe
- War Commentary
- La danĝera lingvo, Ulrich Lins
Liens externes
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- « À propos de l’édition en France de George Orwell », première et seconde parties d'un entretien des éditions Agone avec Jean-Jacques Rosat
- George Orwell photographié par Vernon Richards, voir en ligne
- « George Orwell : le frivole et l'éternel » sur le site Le Comptoir
- (it) Il Medioevo futuro di George Orwell essai de critique littéraire sur 1984
- « George Orwell : une vie au service d’une œuvre ? », La Grande table des idées, France Culture, 9 octobre 2019
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