Georges Darboy

Georges Darboy, né le à Fayl-Billot (Haute-Marne)[1] et mort exécuté avec d'autres otages durant la Commune de Paris le à Paris[2], est un ecclésiastique français, évêque de Nancy de 1859 à 1863, puis archevêque de Paris de 1863 à 1871.

Pour les articles homonymes, voir Saint Georges et Darbois.

Georges Darboy

Darboy vers 1865.
Biographie
Naissance
Fayl-Billot (Haute-Marne)
Ordination sacerdotale
Décès
Paris
Évêque de l’Église catholique
Consécration épiscopale par
le card. François-Nicolas-Madeleine Morlot
Dernier titre ou fonction Archevêque de Paris
Archevêque de Paris
Évêque de Nancy-Toul
Primat de Lorraine

.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Son procès en béatification est ouvert en 1923[3].

Biographie

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Fils d’épiciers, il est ordonné prêtre en 1836, il fut quelque temps vicaire à l'église Notre-Dame de Saint-Dizier et professeur au grand séminaire de Langres.

En 1845, il rejoignit Denys Affre, archevêque de Paris ; d'abord prêtre auxiliaire à la Maison des Carmes et aumônier du lycée Henri-IV, il fut bientôt élevé aux postes de chanoine à Notre-Dame, de vicaire général et d'archidiacre de Saint-Denis, ayant auparavant été nommé protonotaire apostolique. Républicain convaincu, Darboy accueillit avec enthousiasme la IIe République en 1848.

En 1859, il fut nommé évêque de Nancy grâce à l’appui des milieux gallicans où, pendant les trois ans où il eut la charge de ce diocèse, il s'intéressa spécialement aux questions d'éducation, créa l'école Saint-Léopold, agrandit le grand séminaire et écrivit (1862) sa lettre célèbre Sur la nécessité de l’étude.

Transféré par un décret impérial du à l'archevêché de Paris, laissé vacant par la mort du cardinal Morlot, il reconsacra cette année-là la cathédrale Notre-Dame, alors complètement restaurée, et fut honoré des titres et fonctions de Grand aumônier, de sénateur du Second Empire (1864) et de conseiller impérial. Il soutient avec fermeté la politique romaine de Napoléon III contre l'hostilité d'une grande partie de l'opinion catholique et du clergé sensibles aux thèses ultramontaines.

Bien qu'il lui manquât l'indépendance de son prédécesseur et ami Affre, la compétence administrative de Sibour et l'affabilité du cardinal Morlot, Darboy était un prélat instruit, consciencieux et respecté. Avec l'aide d'hommes tels que Buquet, Isoard, Langénieux, Meignan et Foulon, il donna une impulsion nouvelle à l'administration ecclésiale que dans sa vieillesse son prédécesseur avait quelque peu négligée.

Alors que, de plus en plus, le clergé français passait à l'ultramontanisme, Darboy restait un des derniers gallicans, ce qui lui valut de ne jamais recevoir le chapeau de cardinal et de se voir réprimander par le pape dans une lettre privée qu'une erreur fit publier. On lui reprocha de se montrer plus soumis qu'il n'aurait dû aux vœux impériaux et d'adopter contre les exemptions des religieux une attitude que Rome le contraignit à abandonner en 1869.

Ce fut la raison principale qui, pendant le concile du Vatican de 1869-1870, le rangea, avec la minorité qui considérait que bien qu'elle fût réelle, la définition de l'infaillibilité pontificale était inopportune. Ses motivations étaient de nature plus politique que théologique. Darboy fut un de ceux qui pensèrent à une intervention diplomatique comme au moyen de mettre un terme à ces difficultés. Il quitta Rome avant le vote final du en exprimant des sentiments qu'il rétracta cependant plusieurs mois après la définition du dogme.

Arrêté le selon l’ordre de la Commune de Paris, il fut emprisonné à Mazas. Les efforts de ses amis ne parvinrent pas à le sauver, le gouvernement versaillais de Thiers ayant notamment refusé toutes les propositions d’échange formulées par les Communards, contre le socialiste Blanqui, enfermé dans une prison de Bretagne. Il fut exécuté comme otage pendant la Semaine sanglante, le , à la prison de la Roquette. Avec lui périrent en même temps, le président Bonjean, l'abbé Deguerry, curé de la Madeleine, l'abbé Surat archidiacre de Notre-Dame et le journaliste Chaudey. Après la Commune, il reçut des obsèques nationales.

L’église Saint-Georges de la Villette a été construite ultérieurement à sa mémoire avenue Simon-Bolivar dans le 19e arrondissement de Paris[5].

Georges Darboy dans sa cellule de la prison de la Roquette, photomontage d'Ernest-Charles Appert, Crimes de la Commune (1871, musée Carnavalet).

Son exécution lui aurait été prédite par Maximin Giraud, un des jeunes voyants de La Salette, le , durant une entrevue au cours de laquelle Georges Darboy s'était exprimé de manière assez négative sur les apparitions de la Vierge Marie qui eurent lieu en 1846 :

« [V]otre prétendue Belle Dame ? […] Il est stupide, son discours ! » […]

Maximin, humilié pour ce prince de l'Église qui s'oubliait tellement devant lui, voulut que Notre Dame de la Salette eût le dernier mot.« Monseigneur, répondit-il avec force, il est aussi vrai que la Sainte Vierge m'est apparue à la Salette et qu'elle m'a parlé, qu'il est vrai qu'en 1871, vous serez fusillé par la canaille. » Trois ans plus tard, à la Roquette, on assure que le prélat, prisonnier, répondit à des personnes qui voulaient faire des tentatives pour le sauver :« C'est inutile, Maximin m'a dit que je serai fusillé. »

 Léon Bloy, Celle qui pleure[6].

Sa cellule de détention et le mur où il fut fusillé sont gardés depuis le début du XXe siècle dans la crypte de la grande chapelle du séminaire Saint-Sulpice d'Issy-les-Moulineaux.

Ouvrages

  • Œuvres de saint Denys l'Aréopagite, traduites du grec (Paris, 1845)
  • Les Femmes de la Bible (Paris, 1846-1849)
  • Les saintes femmes (Paris, 1850)
  • Lettres à Combalot (Paris, 1851)
  • Jérusalem et la Terre Sainte (Paris, 1852)
  • L'Imitation de Jésus-Christ, traduction nouvelle (Paris, 1852)
  • Statistique religieuse du diocèse de Paris (Paris, 1856)
  • Saint Thomas Becket (Paris, 1858)

Il collabora aussi au Correspondant (1847-1855) et fut pendant une année (1850) directeur du Moniteur Catholique.

Études

  • Jacques-Olivier Boudon : Mgr Darboy, archevêque de Paris entre Pie IX et Napoléon III (188 p., Cerf, )
  • Alexis Pierron : Mgr. Darboy : esquisses familières, Paris, Laplace : Sanchez et Cie, 1872.

Notes et références

  1. État civil de Fayl-Billot, Registre des naissances de l'année 1813, acte n°4 dressé le 17 janvier 1813, Archives départementales de la Haute-Marne.
  2. État civil de Paris, Registre des décès du 7e arrondissement de Paris de l'année 1871, acte n°3776 dressé le 5 juin 1871, Archives de Paris.
  3. Père Yvon Sabourin et Marie Piloquet, « Cinq victimes de la Commune bientôt béatifiées ? », L'Homme Nouveau. La basilique de Montmartre : au cœur du sacré, hors-série n° 42-43, avril 2021, p. 29.
  4. « Georges Darboy », sur catholique.fr (consulté le ).
  5. Jérôme Baconin, Paris 1870-1871, l'année terrible, Saint-Cur-sur-Loire, Éditions Alan Sutton, coll. « Mémoire en images », , 160 p. (ISBN 978-2-84910-705-8)
  6. Léon Bloy, Celle qui pleure, Mercure de France, , 253 p. (lire en ligne), chap. 17 (« Dons prophétiques de Maximin »), p. 93-94 (p.93 sur Gallica, p.94 sur Gallica).

Liens externes

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