Geneviève Asse

Geneviève Asse, pseudonyme de Geneviève Bodin, née le à Vannes et morte le à Paris, est une artiste peintre et graveuse française.

Pour les articles homonymes, voir Asse et Bodin.

Elle est connue pour le « bleu Asse », une utilisation particulière du bleu dans ses monochromes.

Biographie

Jeunesse

Geneviève Bodin naît à Vannes en 1923. Elle est élevée dans un premier temps par sa grand-mère dans la presqu’île de Rhuys, dans le golfe du Morbihan, puis, en 1932, elle rejoint à Paris sa mère remariée, qui travaille aux éditions Delalain[1]. Elle prend comme pseudonyme le nom de jeune fille de sa mère[2].

Formation et débuts

Elle est élève aux Arts décoratifs de 1940 à 1942, puis elle côtoie le Groupe de l'échelle à Montparnasse[1].

Elle rejoint son frère dans la Résistance dans le cadre des Forces françaises de l'intérieur, puis devient conductrice ambulancière dans la 1re division blindée[3]. Elle participe ainsi aux campagnes d’Alsace et d’Allemagne, et à l'évacuation des déportés du camp de concentration de Theresienstadt[1]. Elle est décorée de la croix de guerre en 1945[1],[4].

Après la guerre, elle gagne sa vie en réalisant des travaux pour des maisons de tissu, notamment la maison Paquin et Bianchini-Férier, et reprend ses activités de peintre[1]. Elle expose notamment au 7e Salon des moins de trente ans en 1947[5] et au Salon d'automne.

Reconnaissance

Elle réalise sa première exposition personnelle seulement en 1954, à la galerie Michel Warren à Paris[1]. À partir des années 1950, elle expose en France et à l'étranger[6]. Le musée d'Art moderne de Paris organise une rétrospective en 1988[7]. Le Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou acquiert de nombreuses œuvres en 2000[6], puis lui consacre une exposition en 2013 à l'occasion d'une importante donation que fait Geneviève Asse[8]. Elle donne également plusieurs tableaux à la ville de Vannes en 2012[9], et le musée La Cohue consacre un étage à ses toiles[10].

Son dessin Fenêtre (1955) est acheté en 1992 et figure dans les collections du Centre Pompidou[11]. Elle réalise en 1999 de grandes toiles, Stèles.

En 1993, dans le cadre d'une commande publique, elle a réalisé pour la Chalcographie du Louvre une gravure au burin, pointe sèche et aquatinte intitulée Atlantique I[12].

Elle crée des décors pour la manufacture nationale de Sèvres à partir de 1978, notamment pour le service Diane destiné à l'Élysée[13]. Elle contribue de 1984 à 1988 aux vitraux de la cathédrale de Saint-Dié-des-Vosges[14].

Elle est connue pour ses monochromes et son utilisation du bleu, le « bleu Asse »[7],[6]. En 1995, son projet de vitraux en collaboration avec Olivier Debré pour la collégiale Notre-Dame-de-Grande-Puissance à Lamballe est retenu[15]. Entre 2003 et 2013, elle prend part au chantier de réalisation des vitraux.

Fin de vie

Elle partage son temps entre l'Île-aux-Moines et l'île Saint-Louis[16].

Elle meurt le à l'Institution nationale des Invalides, dans le 7e arrondissement de Paris, à l'âge de 98 ans[17].

Décorations

Expositions

Collections publiques

Publications

  • Notes par deux, coll. « L'art en écrit », Paris, éditions Jannink, 2003[25]

Livres illustrés

Geneviève Asse a illustré de nombreux textes de livres de bibliophilie.

  • Silvia Baron Supervielle :
    • Les Fenêtres, 1975
    • Un été, 1996
    • Notes sur Thème[26], accompagné de neuf pointes sèches originales de Geneviève Asse, Paris, éd. Galilée, coll. « Écritures-figures », 2014 (ISBN 978-2-7186-0908-9)
  • Yves Bonnefoy :
    • Début et fin de la neige, 1989
  • Jorge Luis Borges :
    • Les Conjurés, 1990
  • André du Bouchet :
    • Ici en deux, 1982
  • Michel Butor :
  • Franck Delorieux :
    • La Fabrique des fleurs[28], accompagné de huit pointes sèches originales, Paris, éd. Galilée, 2013 (ISBN 978-2-7186-0889-1)
  • André Frénaud :
    • Haeres, 1977
  • Charles Juliet :
    • Une lointaine lueur, 1977
  • Pierre Lecuire :
    • L'Air, 1964
    • Hommage à Giorgio Morandi, 1966
    • Litres, 1969
    • Art poétique, 1955
  • Francis Ponge
    • Première et Seconde Méditations nocturnes[29], aquatinte de Geneviève Asse, Châteauroux, l'Ire des vents, 1987
  • Anne de Staël :
    • Cingles, 1992
    • Le Cahier océanique[30], avec quatre burins et la couverture illustrée au pochoir, Paris, Écarts, 2010

Références

  1. Philippe Dagen, « La peintre Geneviève Asse est morte », Le Monde, (lire en ligne).
  2. « Notice de Geneviève Asse », sur Who's who in France (consulté le ).
  3. Anthony Petiteau, « Notice Geneviève Asse (Musée de l'Armée) », sur Musée de l'Armée (consulté le ).
  4. Anne Lemonnier, « Geneviève Asse », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber (éd.), Le Dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, (lire en ligne).
  5. 7e Salon des moins de 30 ans, Paris, Galerie des Beaux-Arts, .
  6. Clara Baudry, « Mort de la peintre Geneviève Asse, grande figure de l’abstraction », sur Dépêches de l'art, Connaissance des arts, (consulté le ).
  7. « Au Musée d'art moderne de la ville de Paris, Geneviève Asse en bleu », Le Monde, (lire en ligne).
  8. Judicaël Lavrador, « Geneviève Asse, bleu comme l’adieu », Libération, (lire en ligne).
  9. « Légion d'honneur. Geneviève Asse, Grand-croix », Le Télégramme, (lire en ligne, consulté le ).
  10. « La Cohue – Musée des Beaux-arts », sur bretagnemusees.bzh (consulté le ).
  11. « Geneviève Asse, Fenêtre », sur Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou (consulté le ).
  12. « Catalogue en ligne des gravures de la Chalcographie du Louvre », sur ateliersartmuseesnationaux.fr (consulté le )
  13. « Notice Geneviève Asse », sur Manufacture et musée de Sèvres (consulté le ).
  14. « D 1358 - Vitraux de la cathédrale de Saint-Dié-des-Vosges (1984-1988) - fonds - Musée Pierre Noël (Saint-Dié-des-Vosges) », sur AHORHA, màj 18 janvier 2017 (consulté le ).
  15. Ville de Lamballe, Les vitraux de la collégiale
  16. Adrien Goetz, « Geneviève Asse, peintre qui donnait ses bleus aux horizons, est décédée à 98 ans », Le Figaro, (lire en ligne).
  17. « Vannes - La Vannetaise Geneviève Asse, grande dame de la peinture, est décédée », sur Le Telegramme, (consulté le ).
  18. Site de la galerie.
  19. Site de la galerie.
  20. Voir sur mba-lyon.fr.
  21. « Geneviève Asse », sur mba.tours.fr (consulté le ).
  22. « Geneviève Asse », sur mbaq.fr (consulté le ).
  23. « Geneviève Asse », sur museedartsdenantes.nantesmetropole.fr (consulté le ).
  24. « Sénanque », sur parismuseescollections.paris.fr (consulté le ).
  25. « Geneviève Asse : Notes par deux », sur lespressesdureel.com (consulté le ).
  26. (notice BnF no FRBNF43851452).
  27. (notice BnF no FRBNF39215441).
  28. (notice BnF no FRBNF44204638).
  29. (notice BnF no FRBNF34942684).
  30. (notice BnF no FRBNF42338073).

Annexes

Bibliographie

  • Silvia Baron Supervielle, Un été avec Geneviève Asse, L'Échoppe, , 83 p. (ISBN 2840680734).
  • Christian Briend, Isabelle Ewig, Silvia Baron-Supervielle, Camille Morando, Geneviève Asse : Peintures, Paris, Somogy, 2013 (ISBN 978-2-7572-0668-3).
  • Lydia Harambourg, Geneviève Asse, Lausanne, Ides et Calendes, , 120 p. (ISBN 2825802565).
  • Élisabeth Védrenne et Valérie de Maulmin, Les Pionnières : dans les ateliers des femmes artistes du XXe siècle, photographies de Catherine Panchout, Paris, Somogy éditions d'art, 2018 (ISBN 978-2-7572-1305-6).

Liens externes

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