Gaston Lévy

Gaston Lévy (, Mutzig, Bas-Rhin - , Jérusalem, Israël) est un médecin pédiatre français, qui est une des figures importantes de l'Œuvre de secours aux enfants (OSE) durant la Seconde Guerre mondiale.

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Biographie

Naissance et études en Alsace

Moïse Gaston Lévy est né le à Mutzig, Bas-Rhin. Il est le fils de Léon Lévy et de Sarah Rotkopf.

Il étudie à l'École primaire de Mutzig, puis au Collège de Bouxwiller, Bas-Rhin, et ensuite au Lycée Kléber et au Lycée Fustel-de-Coulanges de Strasbourg, Bas-Rhin. Il obtient son baccalauréat en 1922.

En 1922, il commence ses études de médecine à la Faculté de Médecine de l'Université de Strasbourg. En 1927, il devient externe des hôpitaux de Strasbourg. En 1928, il devient interne provisoire des hôpitaux de Strasbourg et assistant de l'école de puériculture de Strasbourg. En 1929, il obtient son doctorat en médecine. Sa thèse a pour titre : La ponction sous-occipitale.

Médecin à Paris

Gaston Lévy obtient en 1930 le diplôme de puériculture de la Faculté de Médecine de Paris, après avoir suivi des stages dans les services infantiles du Dr. Lesne à l'hôpital Trousseau et du Dr. Armand Delille à l'hôpital Hérold (depuis 1988 intégré à l'hôpital Robert-Debré).

Il fait des stages dans le service du Professeur Guido Fanconi à l'hôpital des Enfants de Zurich, et au sanatorium des jeunes à Davos, en Suisse.

Il devient ensuite assistant libre du Dr. Louis Ribadeau-Dumas[1], chef du service infantile de l'hôpital de la Salpêtrière.

Toujours en 1930, Il épouse Renée Klein.

En 1932, Gaston Lévy ouvre un cabinet de pédiatre au 34 rue de la Pompe, dans le 16e arrondissement de Paris.

En 1934, le couple Lévy a une fille : Paule-Annette.

Gaston Lévy dirige en 1934 le service des nourrissons de l'hôpital Beaujon à Paris.

Il est membre titulaire et commissaire aux comptes de la Société de pédiatrie de Paris.

Il est actif dans le Comité d'accueil et d'aide aux victimes de l'antisémitisme allemand (CAAVA).

La Seconde Guerre mondiale

À la déclaration de la guerre contre l'Allemagne nazie, Gaston Lévy est mobilisé comme médecin-lieutenant d'une ambulance lourde en zone de combat.

En , il est en permission de convalescence après une hépatite.

Avec sa famille, il se réfugie à Bordeaux puis à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques).

Le , il est affecté au service de santé de l'hôpital des Salins de Biarritz. Huit jours plus tard, le , sur ordre de mission, il arrive à Pau (Béarn). Le , il est démobilisé.

En , il s'installe avec sa famille à Béziers (Hérault). Il ouvre un cabinet de pédiatre. La direction de l'Œuvre de secours aux enfants (OSE) lui confie l'organisation d'un service médico-social pour les populations juives réfugiées dans l'Hérault et les départements limitrophes.

Il est chargé des visites du Camp d'Agde, Camp d'internement français à Agde (Hérault).

Il devient président de la communauté juive de Béziers.

En 1941, il est nommé par l'OSE inspecteur médical de ses homes d'enfants et directeur de la pouponerie de Limoges (Haute-Vienne).

Le Régime de Vichy instaure le numerus clausus pour les médecins pratiquant à 2 % de médecins juifs au maximum par département et le Gaston Lévy doit cesser son activité professionnelle.

À la fin de , Gaston et Renée Lévy s'installent à Limoges.

Le les rafles des Juifs étrangers et apatrides ont lieu en zone libre. Gaston Lévy crée un centre clandestin de placement d'enfants dans des familles d'accueil.

En , Gaston Lévy, en plus de son activité à la pouponière, devient médecin de la maison de Poulouzat[2],[3], près de Limoges.

En , au siège de l'UGIF à Marseille, Gaston Lévy est chargé d'une enquête sanitaire auprès des différentes sections de cette organisation.

Le , avec Gaston Kahn (le nouveau présidennt de l'UGIF), il échappe de justesse à la descente de la Gestapo au siège de l'UGIF à Marseille.

À la fin de , recherchés par la Gestapo, Gaston Lévy et sa famille passent clandestinement la frontière suisse à Collonges-sous-Salève.

Gaston Lévy reprend ses activités médicales au camp de mères et d'enfants à Moudon, dans le canton de Vaud.

Il est chargé par les autorités suisses de la surveillance médicale des homes de femmes et nourrissons de La Rosiaz situé au-dessus de Lausanne ainsi que de celui du chalet-pension Mirabeau à Clarens, et plus tard de celui de Glion[4].

A La Roslaz, il crée avec le soutien de l'OSE et de la Croix-Rouge internationale, un cours accéléré de soignantes puéricultrices pour des jeunes réfugiées.

Le retour à Paris

En , Gaston Lévy retourne en France. Il se réinstalle comme pédiatre à Paris mais il ne récupère son appartement et sa consultation qu'en 1948.

De 1951 à 1971, en plus de sa clientèle, il devient médecin-inspecteur d'un aérium d'enfants de la Ligue de l'enseignement à Saint-Prix (Seine-et-Oise).

Il assure une consultation d'endocrinologie infantile à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière) (service du Professeur Gilbert Dreyfus).

Il devient expert médical de l'ambassade d'Allemagne à Paris pour définir les taux d'invalidité des anciens déportés.

Il est également médecin-conseil de la Compagnie de réassurances de Paris pour les risques aggravés dans l'assurance-vie.

Jérusalem

En 1972, Gaston et Renée Lévy s'installent à Jérusalem, en Israël, à Abu Thor (en), auprès de leurs enfants Annette et André Chouraqui et de leurs cinq petits-enfants.

De 1972 à 1985, Gaston Lévy continue ses expertises d'anciens déportés pour le Medical Board (Shalom Tower, Tel-Aviv) et les tribunaux allemands.

Le , Gaston Lévy meurt à Jérusalem, À l'âge de 88 ans

Distinctions

Publications

  • Gaston Lévy. Souvenirs d'un médecin d'enfants à l'OSE en France occupée et en Suisse, 1940-1945. Le Manuscrit-FMS, 2008[5].

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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